ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"646"> encore au commencement du regne de Charlemagne, y avoient pris la place des Francs; car nous avons remarqué qu'ils étoient d'abord de l'autre côté de l'Elbe; mais les Francs s'étant avancés vers le midi, & s'étant de - là répandus dans la Gaule, où ils jetterent les fondemens du royaume de France, il en resta une partie au - delà du Rhin, & de - là vint la division de France occidentale, qui est la véritable France, & de France orientale, dont la Franconie a tiré son nom.

Alors il ne fut plus question du nom de Germains & de Germanie, sinon dans les ouvrages de quelques auteurs, qui les employoient en latin; encore voiton que les écrivains de ce tems - là préféroient les noms de Theddisci, Teutisci, & Teutones, à celui de Germains, qui paroissoit même déjà s'abolir entierement dès le tems de Procope, c'est - à - dire sous le regne de l'empereur Justinien. (D. J.)

GERMANO (Page 7:646)

GERMANO, (Saint - ) Géog. petite ville d'Italie au royaume de Naples, dans la terre de Labour, au pié du Mont - Cassin. Elle appartient à l'abbé du Mont - Cassin. Long. 31d. 28. lat. 41. 33. (D. J.)

GERME, GERMER (Page 7:646)

GERME, GERMER, (Jardinage.) se dit d'une graine qui est sortie de terre. Voyez Germination.

Germe (Page 7:646)

Germe, (Economie animale.) se dit par rapport à la génération, de l'embryon & de ses enveloppes, lorsqu'ils commencent à prendre accroissement. Ce terme est particulierement employé avec l'épithete faux, pour signifier une conception imparfaite, dans laquelle le placenta & ses dépendances prennent accroissement sans l'embryon, qui, par quelque cause particuliere, n'a jamais joüi de la vie, ou en a été bien - tôt privé; ensorte qu'elle ne subsiste que par une sorte de végétation dans les organes qui viennent d'être mentionnés. Voyez Faux Germe. (d)

Germe de Feve (Page 7:646)

Germe de Feve, (Manége.) Voyez Feve, Faux Marqué.

GERMERSHEIM (Page 7:646)

GERMERSHEIM, (Géog.) vicus julius, petite ville d'Allemagne au Palatinat du Rhin, chef - lieu d'un baillage de même nom, sujet à l'électeur palatin. Elle est près du Rhin, à 2 lieues O. de Philisbourg, & 3 S. E. de Landau, Long. 27. 2. lat. 49. 10. (D. J.)

GERMINATION (Page 7:646)

GERMINATION, s. f. (Econom. rustiq.) est l'action que fait une graine de sortir de terre, ce qui s'appelle germer.

Il est vraissemblable que les principales parties de la germination des plantes sont contenues dans leurs semences: ces parties sont disposées à former des fibres propres à la filtration du suc nourricier qui y passe comme par des filieres ou des moules qui forment ensuite les branches, les feuilles, les fleurs, les fruits, & enfin les semences.

On peut développer dans une graine qui germe, les parties similaires & les dissimilaires; on les découvre dans une grosse féve de marais, ou dans une graine de lupin coupée en - travers.

Les parties similaires sont la cuticule, le parenchyme, & la racine séminale.

Les parties dissimilaires sont la racine, le tronc, les bourgeons, les feuilles, les fleurs & les fruits.

Toutes ces parties seront expliquées à leurs noms.

Malpighi & Grew sont les auteurs qui ont le mieux parlé de l'anatomie des plantes; leurs découvertes ont détruit plusieurs réflexions de la Quintinie sur l'Agriculture.

Si l'on veut suivre Grew (Anat. des plantes, pag. 19 & suivantes.) dans la végétation d'une graine, on trouvera qu'étant semée en terre, elle se partage en deux lobes & a trois parties essentielles ou organiques; le corps qui est les lobes mêmes est la premiere; la radicule qui forme la racine de la plante fait la seconde; la troisieme est la plume, qui étant faite comme un petit bouquet de plumes ou de feuil<cb-> les déjà formées, devient la tige de la plante; elle s'enfle, ensuite elle se remplit d'une humeur qui fermente. Comme il se forme sous la pellicule un corps qui ne peut plus y être contenu, à cause de la substance que la terre lui fournit, la graine est forcée de grossir, de s'ouvrir, de pousser en haut une tige formée par le plus subtil de la séve, & de pousser par - en - bas des racines que produit ce qu'il y a de plus grossier dans la matiere. Ce suc ayant passé par trois peaux dont la cuticule est la troisieme, s'y purifie, s'y fermente, & entre dans le parenchyme, qui est une partie du véritable corps de la graine; il prend ensuite sa derniere qualité dans les branches de la racine séminale, & devient très - propre à faire croître la radicule qui reçoit ce qui lui est nécessaire avant la plume qui pousse la derniere. Cette radicule reçoit ensuite de la terre un nouveau suc plus abondant qui se fermente avec l'autre, repousse peu - à - peu ce suc primitif, & l'oblige à prendre un mouvement contraire à celui qu'il avoit auparavant, & à retourner de la racine vers la plume, qui par ce moyen se nourrit & se déploye peu - à - peu; ce suc nourrit encore les lobes, le parenchyme, & la racine séminale, de maniere que les lobes grossissent & sortent de la terre pour former les feuilles qui garantissent de la chaleur la plume lorsqu'elle est encore jeune, jusqu'à ce qu'elle ait formé une belle tige qui devient boiseuse, & pousse ensuite des bourgeons d'où partent des branches, des feuilles, des fleurs, des fruits, enfin d'autres graines qui en perpétuent l'espece. (K)

GERMOIR (Page 7:646)

* GERMOIR, s. m. (Brasserie.) c'est une cave ou sellier humide, dans lequel on met le grain moüillé, en couche pour germer. Voyez Brasserie.

GERNSHEIM (Page 7:646)

GERNSHEIM, (Géog.) petite ville d'Allemagne sur le Rhin, sujette au Landgrave de Darmstadt. Elle est à 4 lieues N. E. de Worms, & à autant S. O. de Darmstadt. Long. 26. 6. lat. 49. 44. (D. J.)

GEROESTIES (Page 7:646)

* GEROESTIES, adj. pris subst. (Mythol.) fêtes qui se célebroient au promontoire de Geroeste, dans l'île d'Eubée, en l'honneur de Neptune qui y avoit un temple fameux.

GÉRONDIF (Page 7:646)

GÉRONDIF, s. m. terme propre à la Grammaire latine. L'essence du verbe consiste à exprimer l'existence d'une modification dans un sujet (Voyez Verbe). Quand les besoins de l'énonciation exigent que l'on sépare du verbe la considération du sujet, l'existence de la modification s'exprime alors une maniere abstraite & tout - à - fait indépendante du sujet, qui est pourtant toûjours supposé par la nature même de la chose; parce qu'une modification ne peut exister que dans un sujet. Cette maniere d'énoncer l'existence de la modification, est ce que l'on appelle dans le verbe mode infinitif. (Voyez Mode & Infinitif.

Dans cet état, le verbe est une sorte de nom, puisqu'il présente à l'esprit l'idée d'une modification existante, comme étant ou pouvant être le sujet d'autres modifications; & il figure en effet dans le discours comme les noms: de - là ces façons de parler, dormir est un tems perdu; dulce & decorum est pro patriâ mori: dormir, dans la premiere phrase, & mori, dans la seconde, sont des sujets dont on énonce quelque chose. Voyez Nom.

Dans les langues qui n'ont point de cas, cette espece de nom paroît sous la même forme dans toutes les occurrences. La langue greque elle - même qui admet les cas dans les autres noms, n'y a point assujetti ses infinitifs; elle exprime les rapports à l'ordre de l'énonciation, ou par l'article qui se met avant l'infinitif au cas exigé par la syntaxe greque, ou par des prépositions conjointement avec le même article. Nous disons en françois avec un nom, le tems de dî<pb-> [p. 647] ner, pour le diner, &c. & avec un verbe, le tems d'aller, pour aller, &c. de même les Grecs disent avec le nom, W)\RA T A)RI/ST, PRO\S2 TO\ O)I/RISTON, & avec le verbe, W)\RA T PORE/UEQAI, PRO\S2 TO\ PORE\UEQAI.

Les Latins ont pris une route différente; ils ont donné à leurs infinitifs des inflexions analogues aux cas des noms; & comme ils disent avec les noms, tempas prandii, ad prandium, ils disent avec les verbes, tempus eundi, ad eundum.

Ce sont ces inflexions de l'infinitif que l'on appelle gérondifs, en latin gerundia, peut - être parce qu'ils tiennent lieu de l'infinitif même, vicem gerunt. Ainsi il paroît que la véritable notion des gérondifs exige qu'on les regarde comme différens cas de l'infinstif même, comme des inflexions particulieres que l'usage de la langue latine a données à l'infinitif, pour exprimer certains points de vûe relatifs à l'ordre de l'énonciation; ce qui produit en même tems de la variété dans le discours, parce qu'on n'est pas forcé de montrer à tout moment la terminaison propre de l'infinitif.

On distingue ordinairement trois gérondifs. Le premier a la même inflexion que le génitif des noms de la seconde déclinaison, scribendi: le second est terminé comme le datif ou l'ablatif, scribendo: & le troisieme a la même terminaison que le nominatif ou l'accusatif des noms neutres de cette déclinaison, scribendum. Cette analogie des terminaisons des gérondifs avec les cas des noms, est un premier préjugé en faveur de l'opinion que nous embrassons ici; elle va acquérir un nouveau degré de vraissemblance, par l'examen de l'usage qu'on en fait dans la langue latine.

I. Le premier gérondif, celui qui a la terminaison du génitif, fait dans le discours la même fonction, la fonction de déterminer la signification vague d'un nom appellatif, en exprimant le terme d'un rapport dont le nom appellatif énonce l'antécédent: tempus seribendi, rapport du temps à l'événement; facilitas scribendi, rapport de la puissance à l'acte; causa scribendi, rapport de la cause à l'effet. Dans ces trois phrases, seribend détermine la signification des noms tempus, facilitas, causa, comme elle seroit déterminée par le génitif scriptionis, si l'on disoit, tempus scriptionis, facilitas scriptionis, causa scriptionis. Voyez Genitif.

Il. Le second gérondif, dont la terminaison est la même que celle du datif ou de l'ablatif, faicles fonctions tantôt de l'un & tantôt de l'autre de ces cas.

En premier lieu, ce gérondif fait dans le discours les fonctions du datif. Ainsi Pline, en parlant des différentes especes de papiers, (lib. XIII.) dit, emporetica inutilis scribendo, ce qui est la même chose que inutilis scriptioni, au moins quant à la construction: pareillement comme on dit, alicui rei operam dare, Plaute dit (Epidic. act. jv.), Epidicum quoerendo operam dabo.

En second lieu, ce même gérondif est fréquemment employé comme ablatif dans les meilleurs auteurs.

1°. On le trouve souvent joint à une préposition dont il est le complement: In quo isti nos jureconsulti impediunt, à discendoque deterrent. (Cic. de orat. l. II.) Tu quid cogites de transeundo in Epirum scire sanè velim, (id. ad Attic. lib. IX.) Sed ratio rectè scribendi juncta cum loquendo est, (Quintil. lib. I.) Heu senex, pro vapulando, herclè ego abs te mercedem petam! (Plaut. aulul. Act. iij.) On voit dans tous ces exemples le gérondif servir de complément aux prépositions à, de, cum, & pro; à discendo, comme à studio; de transeundo, comme de transitu; cum loquendo, de même que cum locutione; pro vapulando, de même que pro verberibus.

2°. On trouve ce gérondif employé comme abla<cb-> tif, à cause d'une préposition sous - entendue dont il est le complément. On lit dans Quintilien (lib. xi.), memoria excolendo augetur; c'est la même chose que s'il avoit dit, memoria culturâ augetur. Or il est évident que la construction pleine exige que l'on supplée la préposition à; memoria augetur à culturâ: on doit donc dire aussi, augetur ab excolendo.

3°. Enfin ce gérondif est employé aussi comme ablatif absolu, c'est - à - dire sans être dans la dépendance d'aucune préposition niexprimée ni sous - entendue. Ceci mérite une attention particuliere, parce que plusieurs grammairiens célebres prétendent que tout ablatif suppose toûjours une préposition: M. du Marsais lui - même a défendu cette opinion dans l'Encyclopédie (voyez Ablatif absolu): mais nous osons avancer que c'est une erreur daus laquelle il n'est tombé que pour avoir perdu de vûe ses propres principes & les principes les plus certains.

Ce philosophe dit d'une part, que les cas sont les signes des rapports, & indiquent l'ordre successif par lequel seul les mots font un sens; que les cas n'indiquent le sens que relativement à cet ordre; & que c'est pour cela qu'il n'y a point de cas dans les langues dont la syntaxe suit cet ordre, ou ne s'en écarte que par des inversions légeres que l'esprit apperçoit & rétablit aisément. Voyez Cas. Il dit ailleurs, que ce n'est que par un usage arbitraire, que l'on donne au nom déterminant d'une préposition, la terminaison de l'accusatif, ou bien du génitif comme en grec; parce qu'au fond ce n'est que la valeur du nom qui détermine le sens appellatif de la préposition; mais que l'usage de la langue latine & de la greque donnant aux noms différentes terminaisons, il falloit bien qu'ils en prissent une à la suite de la préposition, & que l'usage a consacré arbitrairement l'une après telles prépositions & une autre après telles autres. Voyez Accusatif. Cette doctrine est vraie & avouée de tout le monde: mais appliquons - la. La principale conséquence que nous devons en tirer, c'est qu'aucun cas n'a été institué pour servir de complément aux prépositions, parce que les cas & les prépositions expriment également des points de vûe, des rapports relatifs à l'ordre de l'énonciation, & qu'il y auroit un double emploi dans l'institution des cas uniquement destinés aux prépositions. D'ailleurs si l'on s'étoit avisé de destiner un cas à cet usage particulier, il semble qu'il y auroit eu quelque inconséquence à en employer d'autres dans les mêmes circonstances; & l'on sait qu'il y a en latin un bien plus grand nombre de prépositions dont le complément se met à l'accusatif, qu'il n'y en a qui régissent l'ablatif.

On doit donc dire de la terminaison de l'ablatif à la suite d'une préposition, ce que M. du Marsais a dit de celle de l'accusatif en pareille occurrence; que c'est pour obéir à un usage arbitraire, puisqu'on n'a besoin alors que de la valeur du mot; & que cette terminaison spécialement propre à la langue latine, a une destination originelle, analogue à celle des autres cas, & également indépendante des prépositions. Essayons d'en faire la recherche.

On trouve quelquefois dans une période, des énonciations, des propositions partielles, qui n'ont souvent avec la principale qu'un rapport de tems; & c'est communément un rapport de co - existence ou un rapport de pré - existence. Par exemple; tandis que César Auguste régnoit, J. C. prit naissance: voilà deux propositions, César Auguste régnoit, & J. C. prit naissance; il y a entre les deux faits qu'elles énoncent, un rapport de co - existence indiqué par tandis que, qui des deux propositions n'en fait qu'une seule. Autre exemple: quand les tems furent accomplis, Jesus - Christ prit naissance; il y a encore ici deux propositions, les tems furent accomplis, & Jesus - Christ prit naissance; la premiere a à la seconde un rap<pb->

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