ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"522"> un aide - chirurgien, & on se dispose à noüer les fils. On ne doit point les arrêter à un des côtés de la plaie par un noeud simple soûtenu d'une rosette, ce qui formeroit une suture entre - coupée; parce l'action continuelle des muscles du bas - ventre pourroit causer le déchirement des parties comprises dans le trajet du fil, & sur - tout dans la levre opposée au côté où se seroit fait le noeud, en réunissant les deux extrémités du cordonnet. On préfere de diviser en deux chaque bout du lien, pour mettre dans cet écartement un petit rouleau de tassetas ciré ou de toile gommée, qu'on assujettit par un double noeud de chaque côté de la plaie (Planche XXXI. figure 2.). On ne craint point que cette suture manque, parce que l'action des muscles ne peut pas la fatiguer, l'esfort du fil portant entierement sur les chevilles de tassctas ou de toile gommée. Cette suture se nomme enclievillée: les anciens s'en servoient; mais au lieu de petits rouleaux flexibles que nous employons, ils avoiant des vraies chevilles de bois auxquelles on a substitué après des tuyaux de plume. On sent que ces corps pouvoient occasionner des contusions & autres accidens par leur dureté & le défaut de souplesse.

Le pansement consiste dans l'application des remedes & de l'appareil: on met sur la plaie un plumaccau trempé dans un baume vulnéraire; on fait une embrocation sur tout le bas - ventre avec l'huile rosat tiede. On a trois petites compresses de la longueur de la plaie, aussi larges que la distance qu'il y a entre les deux chevilles: deux doivent être un peu plus épaisses que les chevilles pour se mettre à chaque côté extérieurement, & la troisieme un peu moins épaisse pour mettre entre deux. On applique une ou deux compresses d'un pié en quarré sur la plaie, & une plus longue & aussi large qu'on nomme ventriere; le tout soûtenu du bandage de corps & du scapulaire. Voyez Bandage de corps & Scapulaire

La cure demande des attentions différentes, suivant les diverses complications de la plaie. Voyez Plaies du Bas - ventre.

S'il est permis au malade d'être dans la situation qui lui paroîtra la plus commode, & qu'il ait à se retourner dans le lit, il est bon qu'il ne s'aide en aucune maniere, & qu'il se laisse remuer par des gens assez forts & adroits. Lorsque la réunion est faite, on ôte les points de suture en coupant avec des ciseaux les fils qui embrassent une des chevilles; & on retire l'anse soûtenue par la cheville opposée. Il se forme quelquefois une hernie ventrale à la suite de ces plaies pénétrantes, parce que les parties contenantes ne sont point capables d'une aussi grande résistance dans cet endroit qu'ailleurs, à raison du péritoine, qui ne se cicatrise point avec lui - même; chaque levre de sa plaie contractant adhérence avec les parties musculeuses les plus voisines.

On fait ordinairement la gastroraphie à la suite de l'opération césarienne. Voyez Césarienne.

On convient en général que les sutures sont des moyens violens, auxquels on ne doit avoir recours que dans les cas où il ne seroit pas possible de maintenir les levres de la plaie rapprochées par la situation & à l'aide d'un bandage méthodique. M. Pibrac croit ces circonstances extrèmement rares: il est entré dans un grand détail sur cette matiere, dans un excellent mémoire sur l'abus des sutures, inseré dans le troisieme volume de l'académie royale de Chirurgie. Nous en parlerons plus amplement au mot Suture Il rapporte sur les plaies du bas - ventre deux observations intéressantes de guérison obtenue par un appareil & un bandage méthodiques. Les auteurs qui ont parlé de l'opération césarienne, disent que la suture a été pratiquée. On voit par le détail de leurs observations, que les points ont manqué; on a été obligé de se contenter du bandage, & les malades sont gueris. Ces raisons ne nous avoient point échappé en composant l'article Césarienne, & nous y avions déjà proscrit la suture. Il y a cependant peu de plaies au bas - ventre d'une plus grande étendue, si l'on en excepte une éventration telle que j'en ai vû une par un coup de corne de taureau, qui ouvrit presqu'entierement le ventre d'une femme. Dans un cas de cette nature, il seroit bien à - propos de faire quelques points de suture; & cela suffit pour justifier le détail dans lequel je suis entré sur l'opération de la gastroraphie. (Y)

Gastroraphie (Page 7:522)

Gastroraphie, (Maréchall.) voyez Plaies du Bas - ventre & Suture.

GASTROTOMIE (Page 7:522)

GASTROTOMIE, terme de Chirurgie, ouverture qu'on fait au ventre par une incision qui pénetre dans sa capacité, soit pour y faire rentrer quelque partie qui en est sortie, soit pour en extraire quelques corps. Ce mot est grec, GASTROTOMI/A, composé de GASTHR, ventrer, ventre, & de TOMH/, sectio, incision, du verbe TE/MNW/, seco, je coupe.

On a pratique avec succès la gastrotomie, pour donner issue au sang épanché dans le bas - ventre, à la suite des plaies pénétrantes de cette partie. On en peut lire plusieurs observations tres - detaillées dans un mémoire de feu M. Petit le fils sur les épanchemens, inséré dans le premier volume de ceux de l'académie royale de Chirurgie.

L'opération césarienne & la lythotomie par le haut appareil, sont des especes de gastrotomie. Dans le premier cas, on fait ouverture au bas - ventre pour pouvoir inciser la matrice, afin d'en tirer un setus qui n'a pu passer par les voies ordinaires. Voyez Césarienne (Opération) . Dans le second cas, on pénetre dans la vessie au - dessus de l'os pubis pour en tirer la pierre. Voyez Lithotomie.

La gastrotomie a été mise en usage pour tirer au moyen d'une incision à l'estomac, des corps étrangers arrêtés dans ce viscere. L'histoire de Prusse & plusieurs auteurs rapportent qu'un paysan prussien qui sentoit quelques douleurs dans l'estomac, s'enfonça fort avant dans le gosier un manche de couteau pour s'exciter à vomir; que ce couteau lui échappa des doigts, & glissa dans l'estomac.

Tous les medecins & chirurgiens de Konisberg jugerent que pour prévenir les accidens fâcheux auxquels cet homme étoit exposé, il falloit faire une incision aux parties contenantes du bas - ventre & à l'estomac pour retirer le corps étranger. Cette opération fut faite par Daniel Schwaben, chirurgien lythotomiste, & le malade fut parfaitement guéri en peu de tems. On conserve le couteau dans la bibliotheque électorale de Konisberg, où l'on voit aussi le portrait du paysan à qui l'accident est arrivé. Voyez Plaies de l'Estomac.

Il y a plusieurs exemples de pareils cas où la gastrotomie a été pratiquée avec succès. M. Hevin après avoir établi la possibilité & la nécessité de cette ouverture sur plusieurs expériences, donne des regles fondées sur le méchanisme de l'estomac, pour assûrer le succès de l'opération. Les remarques judicieuses qu'il fait sur l'état de plénitude ou de vacuité de l'estomac sont très - importantes, & la méthode qu'il propose est fort sûre. Voyez le premier volume des mémoires de l'acad. royale de Chirurgie, à l'article des corps étrangers de l'oesophage.

L'incision du bas - ventre peut aussi être pratiquée pour tirer des corps étrangers arrêtés dans les intestins. Voyez Enterotomie. (Y)

GATE (Page 7:522)

GATE, (les Montagnes de) Géog. longue chaîne de montagnes en Asie, dans la presqu'ile en - deçà du Gange, qu'elle divise dans toute sa longueur, en deux parties fort inégales. Celle qui est au cou<pb-> [p. 523] chant est appellée la côte de Malabar. Les voyageurs nous disent que le pays séparé par cette chaine de montagnes, a deux saisons très - différentes dans le même tems; par exemple, tandis que l'hyver regne sur la côte de Malabar, la côte de Coromandel qui est au même degré d'élévation, & qui en quelques endroits n'est éloignée que de vingt à trente lieues de celle de Malabar, joüit d'un agréable printems: mais cette diversité de saisons dans un même tems & en des lieux si voisins, n'est pas particuliere à cette presqu'île. La même chose arrive aux navires qui vont d'Ormus au cap de Rosalgate, où en passant le cap, ils passent tout - à - coup d'un très - beau ciel à des orages & des tempêtes effroyables. Des montagnes de Gate, il sort un grand nombre de rivieres qui arrosent la presque ile, ou qui se jettent à l'orient. (D. J.)

GATEAU (Page 7:523)

GATEAU, s. m. (Pâtisserie) c'est un morceau de pâte façonné & cuit au sour sans autre appareil. Il y en a d'une infinité de façons, selon les differens ingrédiens qu'on unit à la pate, ou dont on fait même des gâteaux en entier: tels sont les gâteaux d'amandes, faits d'amandes, de sucre & d'oeufs; les gâteaux de Compiegne, qui ne different des gâteaux d'amandes que par un levain particulier ajoûté aux autres ingrédiens, &c. Les gâteaux prennent aussi des noms différens de la maniere dont ils sont travaillés; ainsi il y a des gâteaux feuilletés, ou dont la pâte extrèmement pliée & repliée sur elle - même, se sépare en cuisant, & se met en feuillets menus & legers; les gâteaux à la reine, &c.

Gateau (Page 7:523)

Gateau, terme de Chirurgie, petit matelas fait avec de la charpie, pour couvrir la plaie du moignon dans les pansemens, après l'amputation des membres. On étend sur le gâteau les médicamens digestifs, mondisians, détersifs, &c. que prescrit l'état des chairs, & la nature de la suppuration. L'on se sert encore d'un gâteau ou grard plumaceau, pour panser la plaie qui reste après l'extirpation d'une mammelle: mais dans l'un & dans l'autre cas, les praticiens rationnels préferent aujourd'hui l'usage de plusieurs plumaceaux moins étendus; on les ajuste mieux aux différentes inégalités de la plaie, qu'un grand plumaceau d'une seule piece; on n'est pas obsigé de la découvrir tout - à - la - fois en entier, & de l'exposer par - là aussi long - tems à l'action de l'air, toûjours pernicieux aux plaies trop long - tems découvertes, quelque précaution qu'on puisse prendre pour eu prévenir les mauvais effets. (Y)

Gateau (Page 7:523)

Gateau, (Chimie métalliq.) on nomme ainsi les lingots en plaque. Voyez Lingot.

Gateau (Page 7:523)

* Gateau, (Fond.) les Fondeurs appellent ainsi les portions de métal qui se figent dans le fourneau après avoir été fondues. Cet accident vient, ou de ce que le métal est tombé à froid dans le fourneau où il y en avoit déjà de fondu, ou bien de ce qu'il est entré dedans une fumée noire, épaisse & chargée de beaucoup d'humidité; ou bien de ce que la chaleur s'est ralentie dans le fourneau; ou enfin de ce qu'un air trop froid, qui a passé à - travers les portes du fourneau, a rafraîchi tout - à - coup le métal. Le gâteau se forme encore lorsque l'aire du fourneau se trouve au rez - de - chaussée & sur un terrein humide; & pour lors il ne reste d'autre remede que de le rompre, pour en tirer le métal & le faire fondre de nouveau. Voyez Fonderie.

Gateau (Page 7:523)

Gateau, (Sculpture.) Les Sculpteurs nomment ainsi les morceaux de cire ou de terre applanis, dont il remplissent les creux & les pieces d'un moule où ils veulent mouler les figures.

GATER (Page 7:523)

* GATER, v. act. c'est occasionner quelque défaut dans une chose où l'on n'en remarquoit pas, où l'on en remarquoit moins. Il se prend au simple & au figuré. On gâte un tableau d'un grand maître, en le faisant retoucher par un mauvais artiste; on gâte une belle action, par quelque circonstance où l'on n'a pas montré toute la délicatesse possible; on gâte le métier, en ne soûtenant pas son ouvrage à un haut prix, ou en en développant inconsidérément le mystere.

GATINOIS (Page 7:523)

GATINOIS, (le) Vaslinium, Géog. province de France d'environ dix - huit lieues de longueur, sur douze dans sa plus grande largeur, bornee au nord par la Beaucé, au sud par l'Auxerrois, à l'est par le Sénonois, à l'oüest par le Hurepois, & la riviere de Vernison. Cette province se divise en Gatinois françois, & en Gatinois orléannois, qui abonde en prairies, pâturages, rivieres, & en excellent safran.

Remarquons en passant que le Garinois tire son nom du mot gastine, qui signifie lieu d'une forêt où le bois a été abattu, vastum, vastare, ravager. De ces mots latins, nos vieux François en firent les mots de gast, guast, guaster, d'où sont venus les mots de dégât & de gâter. Ensuite il est arrivé qu'après que plusieurs lieux incultes ont commencé à être cultivés, on leur a conservé le nom de gastine, assez commun en Touraine, Beauce, le Maine, &c.

Le Gatinois du tems des Romains avoit une bien plus vaste étendue qu'il n'a présentement; il étoit alors presque tout couvert de bois & de paturages.

D. Guillaume abbé de Ferrieres, a fait l'histoire générale du pays de Gatinois, Sénonois & Hurepois: c'est un ouvrage curieux, & qui mérite d'être lu. (D. J.)

GATTE, JATTE, AGATHE (Page 7:523)

GATTE, JATTE, AGATHE, s. f. (Mar.) c'est une enceinte ou retranchement fait avec planches vers l'avant du vaisseau, pour recevoir l'eau qui tombe du cabie quand on leve l'ancre, & celle qui peut entrer par les écubiers, lorsqu'elle y est poussée par un coup de mer. Voyez la situation de la gatte, Planc. IV. fig. 1. cotte 90. Il est fait d'un bordage de trois à quatre pouces d'épaisseur, soûtenu par quatre courbatons; on y perce deux dalots, pour laisser échapper l'eau qui s'y amasse.

Gattes (Page 7:523)

Gattes: on donne aussi ce nom aux planches qui sont à l'encoignure ou à l'angle commun, que font le plat - bord & le pont. Voyez Gouttieres. (Z)

GAU, GO, GOW, ou GOU (Page 7:523)

GAU, GO, GOW, ou GOU, (Géog.) canton ou contrée distinguée par ses propres bornes des cantons ou contrées du voisinage, mais qui d'ordinaire faisoiz partie d'un autre peuple. Ce que les Celtes, c'est - à - dire les Gaulois, les Germains, appelloient Gan, Go, Gow, ou Gou, les Latins le nommoient Pagi, le peuple entier se nommoit civitas, & se divisoit in pagos: c'est dans ce sens que Jules César dit que les Helvétiens étoient partagés in quatuor pagos, en quatre cantons.

De ces Gau, Go, Gow, Gou, est venu la terminaison à plusieurs noms géographiques: telle est par exemple l'origine de la distinction établie en Frise, d'Ostergo & de Westergo, c'est - à - dire le canton oriental & le canton occidental. Il faut rapporter à la même origine le nom de Rheingau, donné au canton qui est entre Mayence & Baccharach; celui de Brisgaw que porte le canton situé entre le Rhin, la Soüabe & la forêt Noire; celui de Sundgau, qui fignifie le pays situé entre le Rhin, l'évêché de Bâle & l'Alsace, &c. Remarquez que cette terminaison en Gou, ou Gau, est particuliere à l'Allemagne & aux pays dont la langue est un dialecte de l'allemand.

Ces Gau ou Pagi avoient anciennement leurs chefs, qui tous ensemble en choisissoient un d'entre eux pour commander la nation. Les Francs & les Allemands ayant établi chez eux l'état monarchique & héréditaire, conserverent l'ancienne coûtume de donner à chaque canton un chef, mais avec de nouveaux titres; & c'est par cette raison qu'avec le tems

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