ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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GÉHON (Page 7:539)

GÉHON, (le - ) Géog. sacrée, fleuve dont parle Moyse dans la description du paradis terre stre: « Le nom du second fleuve, dit - il, est Gehon; c'est celui qui tournoye dans la terre de Chus ».

On sait combien l'explication des quatre fleuves de Moyse embarrasse les savans, & en particulier combien ils ont disputé sur le Géhon. Ce fleuve a passé chez les uns pour le Gange, chez les antres pour l'Oxus; on l'a pris pour l'Araxe ou pour le Nahar - Malea, canal fait à la main afin de joindre l'Euphrate au Tigre. Josephe, la plûpart des peres de l'Eglise, & une infinité d'interpretes, veulent que le Gehon soit le Nil; & M. Huet prétend que c'est le canal oriental du Tigre & de l'Euphrate: c'est ainsi que plusieurs critiques prévenus que le paradis terrestre étoit auprès du Tigre & de l'Euphrate, cherchent le Géhon dans un des bras de ces deux fleuves. M. Leclerc persuadé au contraire que le paradis terrestre étoit vers la source du Jourdain, croit que le Géhon est l'Oronte; & par la terre de Chus, que le Géhon arrosoit, il entend la Cassiotide.

Le P. Hardoüin a un sentiment particulier; il donne un sens nouveau à ces paroles du texte latin: Et fluvius egrediebatur de loco voluptatis ad irrigandum paradisum, qui indè dividitur in quatuor capita; c'est - à - dire, selon le P. Hardoüin: « il sortoit de ce lieu de délices un fleuve pour arroser le paradis, qui delà se divise en quatre têtes ou sources ».

Il trouve avec raison qu'il n'est pas commode de supposer sans nécessité que les quatre fleuves, savoir, le Phison, le Géhon, le Tigre, & l'Euphrate fussent autant de branches dérivées du fleuve qui sortoit du lieu de délices: il rapporte donc ces mots, se divise, non pas au fleuve duquel il ne s'agit plus, mais au paradis. C'est, ajoûte - t - il, comme si Moyse eût dit: « & de ce lieu de délices sortoit un fleuve pour arroser le paradis, dont la beauté ne subsiste plus entierement, mais dont on voit encore des restes autour des sources des quatre fleuves ».

Si cette explication du P. Hardoüin ne satisfait pas tout le monde, du - moins faut - il convenir qu'elle est ingénieuse, & qu'elle a l'avantage de sauver les difficultés géographiques de toutes les autres interprétations. (D. J.)

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