ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"544"> les bois attaqués de gelivures. Il n'y a ni terroir, ni exposition, ni art, qui puisse détourner le tort que les fortes gelées font aux arbres des forêts; mais ce qui doit nous tranquilliser, c'est que l'évenement est très - rare. La gelée de 1709 a été accompagnée des circonstances d'un faux dégel, & de sur gelées plus fortes que la premiere, qui sont des hasards si singuliers, que l'histoire ne parle guere que de trois à quatre hyvers semblables. (D. J.)

GELNHAZEN (Page 7:544)

GELNHAZEN, Gelnusa, (Géogr.) petite ville impériale d'Allemagne, dans la Wétéravie, sous la protection de l'électeur Palatin, avec un château bâti par l'empereur Frédéric I. Elle est sur le Kintzig, à 10 lieues N. de Hanau, & 10 N. d'Achaffenbourg. Long. 26. 48. lat. 50. 20. (D. J.)

GELONS (Page 7:544)

GELONS, s. m. pl. Gelonii, Gelones, (Géog. anc.) peuples d'Europe & d'Asie. Les Lithuaniens remplacent aujourd'hui les anciens Gelons européens, qui faisoient partie des Scythes, & qui étoient voisins des Sarmates. Les Gelons asiatiques habitoient la mer Noire & la mer Caspienne, proche des Melancténiens & des Colques. Ils buvoient du sang de cheval avec du lait caillé, comme les petits Tartares font encore aujourd'hui. Ils avoient aussi la réputation d'être d'excellens archers, & c'étoit - là l'épithete qu'on joignoit souvent à leur nom, sagittiferi Gelones. (D. J.)

GELOSCOPIE (Page 7:544)

* GELOSCOPIE, s. f. (Divinat.) Ce mot vient de NE/LWS2, ris, & de SKOHE/W, je considere. C'est une espece de divination qui se tiroit du ris de la personne: on prétendoit acquérir ainsi la connoissance de son caractere & ses penchans, bons ou mauvais. Voyez l'article Physionomie.

GEMAAJEDID (Page 7:544)

GEMAAJEDID, (Géog.) ville & place forte d'Afrique, bâtie sur une haute montagne; elle est marchande, assez bien peuplée, & située à vingt - cinq milles de Maroc. Au milieu de la ville est une belle mosquée, & le palais du prince. On nourrit force troupeaux de chevres sur la montagne, & c'est une des plus riches habitations du mont Atlas; elle paye tous les ans avec ses villages 35 mille pistoles à son prince. (D. J.)

GEMARE (Page 7:544)

GEMARE, s. f. (Théol.) seconde partie du Talmud de Babylone. Voyez Talmud. Il signifie supplément, ou plûtôt complément.

Les rabbins appellent le Pentateuque simplement la loi. Ils nomment bischna ou seconde loi, la premiere partie du Talmud, qui n'est qu'une explication & une application de cette loi aux cas particuliers, avec les decisions des anciens rabbins sur ces cas: & la seconde partie, qui est une explication plus étendue de la même loi, & une collection des décisions des rabbins, postérieure à la mischna, ils la nomment gemara, c'est - à - dire perfection, complément, achevement, parce qu'ils la regardent comme un achevement de la loi, & une explication après laquelle il n'y a plus rien à souhaiter. Voyez Mischna.

La gemare se nomme aussi ordinairement Talmud, du nom commun de tout l'ouvrage. Il y a deux gemares ou deux Talmuds, celui de Jérusalem & celui de Babylone. La gemare n'est autre chose que l'explication de la mischna donnée par des docteurs juifs dans leurs écoles, à - peu - près comme les commentaires de nos théologiens sur le maître des sentences, ou sur S. Thomas, sont des explications des livres de ces deux auteurs.

M. de Tillemont prétend que la mischna a été commentée par un certain Johanan, que les Juifs mettent vers la fin du second siecle; mais le P. Morin prouve qu'il n'a été écrit au plûtôt que sous l'empire d'Héraclius, vers l'an 620, un peu avant l'hégire; c'est ce qu'on appelle la gemare ou le Talmud de Jérusalem, que les Juifs lisent & estiment peu, parce qu'il est sort obscur.

Ils font bien plus de cas de la gemare ou du Talmud de Babylone, commencé par un nommé Asa, discontinué pendant 73 ans, à cause des guerres des Sarrasins & des Perses, & achevé par Josa au commencement du vij. siecle.

Quoiqu'on comprenne sous le nom de Talmud, & la mischna & les deux gemares, néanmoins ce n'est proprement qu'à l'ouvrage d'Asa & de Josa qu'on donne ce nom.

Les Juifs l'estiment plus que tous leurs autres livres; ils l'égalent à l'Ecriture, & lui donnent une autorité absolue, malgré les fables & les rêveries dont il est rempli. Ils le regardent comme la parole de Dieu venue par tradition de Moyse, & conservé par tradition constante jusqu'à ce que R. Jehuda, & ensuite R. Johanan, R. Asa & R. Josa, craignant qu'elle ne se perdît, à cause de la dispersion des Juifs, l'ont recueillie dans la mischna & dans la gemare. Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)

GEMATRIE ou GAMETRIE (Page 7:544)

GEMATRIE ou GAMETRIE, s. f. (Théol.) nom de la premiere espece de cabale artificielle des Juifs. Voyez Cabale.

La gématrie est une espece d'explication géométrique & arithmétique des mots, qui se fait en deux manieres, ce qui forme deux especes de gématries: la premiere tient plus de l'Arithmétique, & la seconde a plus de rapport à la Géométrie.

Celle - là consiste à prendre la valeur numérique de chaque lettre dans un mot ou dans une frase, & à donner à ce mot la signification d'un autre mot ou d'une autre frase, dont les lettres prises de même pour des chiffres, sont le même nombre; car on sait que chez les Hébreux, comme chez les Grecs, il n'y a point d'autres chiffres que les lettres de l'alphabet. Voyez Lettre & Caractere.

Ainsi un cabaliste ayant trouvé que les lettres de la frase hébraique, il a créé au commencement, présentent le même nombre que les lettres de cette autre frase hébraïque, il a été créé au commencement de l'année, il en conclura que le monde a été créé au commencement de l'année.

Ainsi c'est une opinion reçue chez les Cabalistes, que le monde a été créé au mois Thisri, qui étoit autrefois le premier de l'année. C'est le premier mois d'autonne, qui répondoit à - peu - près à notre mois de Septembre. De même dans la prophétie de Jacob, Genes. 49. 10. où il est dit, celui qui est envoyé viendra, ils disent que celui qui est promis là est le Messie, parce que les lettres font le même nombre que celles du nom qui signifie Messiah, Messie; car les unes & les autres font le même nombre 358.

La seconde espece de gématrie est plus difficile & plus obscure, aussi est - elle plus rare: elle s'occupe à chercher des signification abstruses & cachées dans les masures des édifices dont il est fait mention dans l'Ecriture, en divisant, multipliant ces grandeurs les unes par les autres. En voici un exemple pris de quelques cabalistes chrétiens.

L'Ecriture dit que l'arche de Noé étoit longue de 300 coudées, large de 50, & haute de 30. Le cabaliste prend pour la base de ses opérations la longueur de l'arche, 300; c'est en hébreu un : il divise cette longueur par la hauteur, qui est 30: il trouve 10, qui en hébreu s'exprime par un , qu'il met à droite du : il divise ensuite la même longueur par la largeur, qui est 50; ce qui lui donne pour quotient 6, qui en hébreu s'exprime par un , qui étant mis au côté gauche du , fait avec les deux autres lettres le nom de Jesus, . Ainsi par les regles de la cabale il s'ensuit qu'on ne peut se sauver que par Jesus - Christ, comme au tems du déluge porsonne ne fut sauvé hormis ceux qui étoient dans l'arche.

On trouve de même le nom de Jesus dans les dimensions du temple de Salomon. Mais c'est faire tort [p. 545] à la religion, que de l'appuyer de ces vaines subtilités. Voyez Figure. Diction. de Trév. & Chamb. (G)

GEMBLOURS (Page 7:545)

GEMBLOURS, Geminiacum, (Géogr.) petite ville des Pays - Bas dans le Brabant, distinguée par une abbaye qui est remarquable par son ancienneté, & pour avoir donné des hommes illustres à l'Eglise. L'abbé joüit du titre de comte, & tient le premier rang dans les états de Brabant. Dom Juan d'Autriche gagna près de Gemblours une bataille sur l'armée des Etats - Généraux en 1578. Elle est sur l'Orne au diocese de Namur, à 7 lieues de Louvain, 4 N. O. de Namur, 9 S. de Bruxelles. Long. 22. 20. lat. 50. 32. (D. J.)

GEMEAUX (Page 7:545)

GEMEAUX, (les) en Astronomie, sont une constellation ou signe du Zodiaque: ils représentent dans la fable Castor & Pollux. Ce signe est le troisieme. Voyez Signe & Constellation.

Les Gemeaux ont 24 étoiles dans Ptolomée, 29 dans Tycho, 89 dans le catalogue britannique. (O)

GEMELLE (Page 7:545)

GEMELLE, s. f. (Marine.) voyez Jumelle.

Gemelles (Page 7:545)

Gemelles, en termes de Blason, se dit des barres que l'on porte par paires ou par couples sur un écu d'armoiries. Il porte de gueules, au chevion d'argent, trois barres gemelles de sable. Voyez Barre & nos Planches de Blason.

GEMINI (Page 7:545)

GEMINI, nom latin de la constellation des Gemeaux. Voyez Gemfaux.

GEMINY (Page 7:545)

GEMINY, (le) Géog. grande riviere des Indes, qui a sa source dans les montagnes qui sont au nord de Delli, prend sa pente vers cette ville, devient ensuite un fleuve considérable, passe à Agra, & se jette enfin dans le Gange: c'est vraissemblablement le Jomanes de Pline. (D. J.)

GEMIR (Page 7:545)

* GEMIR, v. n. c'est exprimer sa douleur ou sa peine par une voix languissante, foible & inarticulée. Il se prend au simple & au figuré: au simple, comme dans cet exemple, je poussois de longs gémissemens: au figuré, il fait gémir les coussins sous le poids de son corps.

GEMITES (Page 7:545)

GEMITES, voyez Gamites.

GEMME (Page 7:545)

GEMME, (Sel) Hist. nat. Voyez Sel.

GEMMINGEN (Page 7:545)

GEMMINGEN, Gimminga, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans le palatinat du Rhin, sujette à l'électeur Palatin, entre Hailbron & Philisbourg. Lon. 26. 56. lat. 9. 7.. (D. J.)

GEMONIES (Page 7:545)

GEMONIES, s. f. pl. (Hist.) les gemonis étoient chez les Romains à - peu - pres ce que sont les fourches patibulaires en France. Voyez Gibet. Elles furent ainsi nommées, ou de celui qui les construisit, ou de celui qui y fut exposé le premier, ou du verbe gemo, je gémis.

D'autres disent gemonioe scaloe, ou gradus gemonii. C'étoit, selon Publius Victor ou Sextus Rufus, un lieu élevé de plusieurs degrés, d'où l'on précipitoit les criminels. D'autres les représentent comme un lieu où l'on exécutoit & où l'on exposoit les malfaiteurs. Les gemonies étoient dans la dixieme région de la ville, auprès du temple de Junon. C'est Camille qui, l'an de Rome 358, destina ce lieu à exposer le corps des criminels à la vûe du peuple; ils étoient gardés par des soldats, de peur qu'on ne vînt les enlever pour les enterrer; & lorsqu'ils tomboient de pourriture, on les traînoit de - là avec un croc dans le Tibre. Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)

GEMUND (Page 7:545)

GEMUND, (Géog.) ville d'Allemagne dans la haute Autriche, considérable par ses salines. Cluvier pense que cette ville est le Laciacum d'Antonin. Elle est sur le Draun au nord d'un lac de même nom, que l'on croit être le lacus Foelix des anciens dans la Norique ripeuse, & qui prit le nom de Foelix, de la troisieme légion qui y avoit ses quartiers d'hyver. Long. 31. 40. lar. 47. 45.

Remarquons ici que les Allemands ont souvent donné le nom de Gémund, de Gmund, Gmuind ou Mund, aux lieux qui étoient à l'entrée ou à la sortie d'une eau coulante. Le mot mund signifie bouche ou embouchure. Tel est notre Gémund, Uzermund, dans la Marche; Travemund dans le Holstein, &c. (D. J.)

Gemund (Page 7:545)

Gemund, Gemunda, (Géog.) petite ville impériale d'Allemagne dans la Soüabe. Son principal commerce consiste en chapelets, & la seule religion catholique romaine y est soufferte. Cette ville étoit originairement une abbaye de bénédictins. L'empereur Frédéric le Borgne l'entoura de murailles vers l'an 1090; & Frédéric Barberousse la fit ville impériale. Voyez Zeyler, suev. topogr. (D. J.)

Gemund (Page 7:545)

Gemund, (Géog.) petite ville d'Allemagne au cercle de Franconie, dans l'évêché de Wurtzbourg, sur le Mein. Long. 27. 20. lat. 50. 8.

Il y a encore d'autres lieux de ce nom dont il est inutile de parler dans ce Dictionnaire. (D. J.)

GENABUM (Page 7:545)

GENABUM, (Géog. anc.) ancienne ville de la Gaule sur la Loire, au pays des Carnutes, c'est - à - dire au pays chartrain. Cette ville dont César fit le siége avant que d'aller à son expédition du Berri, est vraissemblablement Orléans & non pas Gien. Voyezen les preuves dans une dissertation de M. Lancelot, mém. de littérat. tom. XII. (D. J.)

GENAL (Page 7:545)

GENAL, adj. en Anatomie, ce qui appartient aux joues. La glande génale est une glande conglomérée, & comme une appendice de la parotide: il n'est donc pas surprenant que son canal s'insere toûjours dans celui de la parotide. Voyez Parotide. (L)

GENAP ou GENEP (Page 7:545)

GENAP ou GENEP, Genapium, (Géog.) petite ville franche & mairie du Brabant autrichien: elle est sur la Dyle à une lieue de Nivelle, sept de Louvain, six de Bruxelles. Longit. 22. 4. latit. 50. 36. (D. J.)

GENAUNES (Page 7:545)

GENAUNES, s. m. plur. Genauni, (Géog. anc.) Strabon dit que les Génaunes & les Brennes habitoient la partie extérieure des Alpes, avec les Noriques & les Vindéliciens. On place les Génaunes au val d'Anagnia, entre le lac de Côme & l'Adige; & les Brennes au val Bregnia vers les sources du Tesin, sur les frontieres du Vallais & du canton d'Uri. (D. J.)

GENCIVE (Page 7:545)

GENCIVE, s. f. en Anatomie, se dit de la chair ferme & immobile, qui occupe le dessus des alvéoles ou petits trous, dans lesquels les dents sont comme enchâssées. Voyez Dent.

Maladies chirurgicales des gencives. Les personnes saines ont les gencives fermes, vermeilles, & bien collées autour de la couronne de chaque dent, dont elles fortifient l'union dans l'alvéole. Les gencives sont sujettes à se tumesier dans différentes affections contre nature; elles deviennent lâches & molles, quelquefois elles s'enflamment & deviennent noirâtres; elles s'ulcerent & exhalent une odeur putride & gangreneuse: c'est ce qu'on voit principalement dans le scorbut.

Lorsque le vice des gencives vient de la mauvaise disposition du sang, il faut y remédier en attaquant la cause par les remedes convenables. Voyez Cachexie & Scorbut. Les remedes topiques ne doivent pas être négligés. Dans la tension inflammatoire des gencives, on se sert de gargarismes adoucissans & relâchans: lorsqu'elles sont molles, blanches & disposées à l'extubérance, on met en usage les gargarismes fortifians & astringens: si elles sont gonflées & engorgées de sang à un certain point, on est obligé de les scarifier avec une lancette, pour en procurer le dégorgement; on met alors en usage les gargarismes vulnéraires. Dans le gonflement scorbutique sans ulcération, lorsqu'il est leger, le suc des limons est un excellent topique. L'eau - de - vie camphrée fortifie les gencives, & est fort utile contre la disposition à l'ulcération putride; & dans le cas d'ulcération gangreneuse, on a recours aux anti - putrides, parmi lesquels l'esprit de cochléaria, la tein<pb->

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