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GAURES (Page 7:529)
GAURES, (
Ceux de cette secte sont qualifiés en Perse du nom odieux de gaure, qui en arabe signifie infidele; on le leur donne comme si c'étoit leur nom de nation, & c'est sous ce nom seul qu'ils sont connus dans ce pays - là. Quand on y parle d'un gaure, on entend toûjours un adorateur du feu, un ignicole, un idolatre par excellence.
Ils ont un fauxbourg à Ispahair capitale de Perse, qui est appellé Gaurabad ou la ville des Gaures, & où ils sont employés aux plus basses & aux plus viles occupations. Quelques - uns sont dispersés en d'autres endroits de Perse, où l'on s'en sert aux mêmes offices; mais le pays où il s'en trouve davantage, c'est le Kerman: comme cette province est la plus stérile & la plus mauvaise de toute la Perse, & que personne n'y veut demeurer, les mahométans leur ont permis d'y vivre librement, & d'y joüir des exercices de leur religion. Par - tout ailleurs les Perses les traitent avec le dernier mépris, & les regardent, par rapport à leur croyance, comme les pires de tous ceux qui different d'eux; c'est une chose admirable de voir avec quelle douceur, avec quelle patience, ces honnêtes - gens - là supportent leur oppression.
Il y a quelques siecles que plusieurs gaures se refugierent aux Indes, & s'y fixerent aux environs de Surate, où leur postérité subsiste encore. Il y en a une colonie établie à Bombain, île de ces quartiers - là, qui appartient aux Anglois, & où plus que [p. 530]
Les Gaures sont ignorans, pauvres, simples, patiens, superstitieux à divers égards, d'une morale rigide, d'un procédé franc & fincere, & du reste très - zélés pour leurs rites. Ils font profession de croire la résurrection, le jugement dernier, & de n'adorer que Dieu seul. Quoiqu'ils pratiquent leur culte en présence du feu, & en se retournant vers le soleil levant, ils déclarent hautement qu'ils n'adorent ni l'un ni l'autre; mais que ces deux êtres étant les symboles les plus exprès de la divinité, ils l'adorent en se tournant vers eux, & s'y tournent toûjours par cette seule raison. Si vous desirez de plus grands détails, voyez les voyages de Thévenot, de Tavernier, & sur - tout Thomas Hyde, rel. vet. Pers. c. xxjv. Il n'est point de persan qui ait mieux connu que ce savant anglois la religion de Zoroastre. (D. J.)
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