ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"476"> un des plus célebres prélats de l'église gallicane. On fait qu'après avoir été conseiller d'état & marié, il eut plusieurs enfans, devint veuf, & entra dans l'église; obtint l'archevêché de Toulouse; & étoit nommé à celui de Paris, lorsqu'il mourut en 1662, âgé de 68 ans. Son livre, intitulé Marca hispanica, est plein de savantes observations géographiques; & son traité de la concorde de l'empire & du sacerdoce, de concordiâ sacerdotii & imperii, est très estimé; il faut l'avoir de l'édition de M. Baluze. Enfin son histoire de Béarn est la meilleure que nous ayons. L'abbé Faget a écrit la vie de M. de Marca; on peut la consulter. (D. J.)

GANTAN (Page 7:476)

GANTAN, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert à Bantam, une des capitales de l'île de Java, & dans quelques autres endroits des Indes orientales: le gantan revient environ à trois livres poids de Hollande. Gantan est aussi une mesure de continence, ou espece de litron pour mesurer le poivre; il en contient trois livres juste. Il faut dix - sept gantans pour faire le baruth, autre mesure des Indes. Voyez Baruth. Dictionn. de Comm. & de Trév.

Gantas (Page 7:476)

Gantas, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert à Quéda, ville située dans les Indes orientales sur le détroit de Malaca. Voyez Hali, & les dictionn. de Comm. & de Trév.

GANTELEE (Page 7:476)

GANTELEE, s. f. (Botaniq.) espece de campanule, nommée campanula vulgatior, foliis urticoe, major & asperior, par C. B. Pin. 94. J. Bauh. ij. 805. hist. oxon. 459. Buxb. 52. Boërh. ind. A. 249. Tournefort, inst. 109. élém. bot. 90. Raii, synops. iij. 276. trachelium majus, par Ger. 369. émac. 448. Raii, hist. j. 742. Meret, Pin. 119. campanula radice esculentà, flore coeruleo. H. L.

Sa racine est vivace, assez grosse, longue, branchue, blanche, d'un goût aussi agréable que celui de la raiponce; elle pousse plusieurs tiges hautes de deux à trois piés, quelquefois grosses comme le petit doigt, anguleuses, cannelées, creuses, rougeâtres, velues; ses feuilles disposées alternativement le long des tiges, sont semblables à celles de l'ortie commune, d'un verd foncé, rudes au toucher, pointues sans être piquantes, garnies de poils; celles d'en - bas sont attachées à de longues queues, au lieu que celles d'enhaut tiennent à des queues courtes. Ses fleurs sortent des aisselles des feuilles; elles sont velues en - dedans, faites en cloches évasées, & découpées sur les bords en cinq parties, de couleur bleue ou violette, quelquefois blanche; elles sont soûtenues chacune par un petit calice découpé aussi en cinq parties; elles ont dans leur milieu cinq étamines capillaires très courtes, à sommet long & applati. Lorsque la fleur est tombée, le calice devient un fruit membraneux, arrondi, anguleux, divisé en plusieurs loges troüées latéalement, & qui contiennent beaucoup de semences menues, luisantes, roussâtres.

Cette plante, qui donne du lait quand on la coupe, croît fréquemment dans les bois taillis, dans les hauts bois, dans les haies, dans les prés, aux lieux secs comme aux lieux sombres & ombrageux; elle fleurit en été; & sa graine mûrit vers l'automne. On la cultive dans quelques jardins potagers, à cause de sa racine, qui peut tenir lieu de raiponce dans les salades, au commencement du printems: mais les curieux ont trouvé l'art de faire porter à cette plante, de belles fleurs doubles blanches, doubles bleues, même triples & quadruples.

On peut, sans se servir de graines, multiplier la gantelée ainsi que la raiponce, le raifort sauvage, & plusieurs autres plantes de cette famille, par de pe tites tranches coupées de ses racines, qu'on met en terre. On fait comment cela s'exécute; d'abord après avoir tiré de la terre avec adresse & sans dommage la racine de ces sortes de plantes, pendant que cette racine est dans sa vigueur, on la taille par trancher ou par roüelles, de l'épaisseur de trois ou quatre lignes: on remet ensuite chacune de ces roüelles separément dans une terre convenable; & elles produisent chacune de la même espece.

Si lorsque M. Marchand, botaniste de ce siecle, rapporta cette expérience très - vraie à l'académie des Sciences, il crut lui parler d'une nouvelle découverte qu'il avoit faite, il se trompa beaucoup; car long - tems avant lui, les fleuristes d'Angleterre, d'Hollande, & de Flandres, ne connoissoient pas de meilleure méthode pour multiplier leurs belles fleurs à racine tubéreuse; méthode qu'ils continuent toûjours de pratiquer avec succès, & qui prouve assez ce que peut l'industrie pour arracher les secrets de la nature. (D. J.)

GANTELET (Page 7:476)

GANTELET, s. m. terme de Chirargie, bandage qui enveloppe la main & les doigts comme un gant, d'où vient son nom; il est de deux sortes, le gantelet entier & le demi - gantelet.

Le gantelet entier se fait avec une bande large d'un pouce, longue de quatre à cinq aunes, roulée à un chef. On arrête d'abord la bande par deux circulaires, autour du poignet; on la passe obliquement sur le métacarpe, & l'on enveloppe les doigts successivement l'un aprés l'autre par des doloires, depuis le bout jusqu'en haut, en faisant des croisées sur les articulations des premieres phalanges avec le métacarpe, & des renversés où il est nécessaire, pour éviter les godets; ensuite on arrête la bande autour du poignet.

Ce bandage est en usage dans les luxations & les fractures des doigts, pour les maintenir réduits; & dans les brûlures, pour les empêcher de s'unir & de se cicatriser ensemble.

Le demi - gantelet ne differe du précédent, qu'en ce qu'il n'enveloppe que les premieres phalanges des doigts.

Ces bandages font un assez bel effet sur une main saine, par les circonvolutions symmétriques de la bande; mais ils sont fort embarrassans à faire sur une main malade & douloureuse. C'est principalement à l'occasion du gantelet, qu'on peut rapporter le precepte général qu'Hippocrate nous a donné dans son traité de officinâ medici.

« Le bandage le plus propre & le plus convenable est celui qui donne beaucoup de soulagement au malade, & qui aide beaucoup le chirurgien: toute sa seience consiste principalement à savoir serrer où il faut & lâcher où il faut, mais on doit sur - tout avoir égard à la saison, pour voir s'il faut couvrir ou non, c'est - à - dire mertre des linges & des compresses sous les bandes, & faire un bandage serré ou lâche, afin qu'on ne peche point en couvrant & en serrant une partie foible trop ou trop peu. Il faut mépriser les bandages ajustés & qui ne sont faits que pour l'ostentation & pour la pompe; car ils sont ridicules & sentent le charlatan: souvent même ils font beaucoup de tort aux malades; & il faut se souvenir que les malades cherchent du secours & non pas de l'ornement ». (Y)

Gantelet (Page 7:476)

Gantelet, (Hist. mod.) espece de gros gant de fer dont les doigts étoient couverts de lames par écailles, & qui faisoit partie de l'ancienne armure du gendarme. (Q)

Gantelet (Page 7:476)

Gantelet, terme de Bourrelier, c'est une bande ou large courroie de cuir fort, mais maniable, avec deux trous aux deux extrémités, par lesquels ils passent le pouce de la main droite. Cette courroie, qui fait deux tours autour de la mam & qui la couvre presque toute entiere, sert à garantir l'ouvrier de l'impression du fil, lorsqu'il le tire pour serrer ses coutures.

Gantelet (Page 7:476)

Gantelet, (Reliûre.) les Relieurs se servent d'un [p. 477] morceau de peau de mouton double, dont ils garnissent leur main pour foüetter les livres plus fort; & cette peau s'appelle un gantelet.

GANTERIAS (Page 7:477)

GANTERIAS, s. f. (Marine.) c'est ainsi que les Levantins appellent les barres de hune; ce mot n'est guere d'usage. Voyez Barres de Hune. (Z)

GANTERIE (Page 7:477)

GANTERIE, s. f. (Comm.) marchandise de gants, le métier de les faire, ou la faculté de les vendre. La ganterte fait partie du commerce des marchands merciers.

Les maîtres Gantiers Parsumeurs de Paris ne peuvent vendre leur marchandise de ganterie que dans leurs boutiques; & il leur est défendu de la contreporter ou faire contre - porter par la ville & fauxbourgs de Paris, sous peine d'amende; c'est la disposition de l'art. 23. de leurs nouveaux statuts du mois de Mars 1656.

GANTIER (Page 7:477)

GANTIER, s. m. (Art méchan.) est un ouvrier & marchand qui fait & qui vend des gants, mitaines, &c.

Les maitres Gantiers de Paris forment une communauté assez considérable, dont les anciens statuts remontent jusqu'en 1190, & ont été depuis confirmés en 1357 par le roi Jean, & le 27 Juillet 1582, par Henri III.

Suivant ces statuts, ils ont le titre de maitres & marchands Gantiers - Parfumeurs.

Comme Gantiers, ils peuvent faire & vendre toutes sortes de gants & mitaines d'étoffes, & de peaux de toutes les sortes.

Comme Parfumeurs, ils peuvent mettre sur les gants & débiter toutes sortes de parfums & odeurs, & même vendre des peaux lavées & cuirs propres à faire des gants.

Les arpirans doivent avoir fait quatre ans d'apprentissage, servi les maîtres trois autres années en qualité de compagnon, & faire chef - d'oeuvre: mais les fils de maîtres sont exempts de toutes ces formalites, & sont reçûs sur une simple expérience.

Les veuves peuvent tenir boutique, & faire travailler pour leur compte; mais elles ne peuvent point avoir d'apprentis.

Cette communauté a quatre jurés, dont les deux plus anciens sortent de charge tous les ans; & à leur place on en élit deux autres en présence du procureur du roi au châtelet. Dictionn. & réglem. du Comm.

GANXUNG (Page 7:477)

GANXUNG, (Géog.) cité de la Chine dans la province de Quiecheu; elle est de 12d. 6'. plus occidentale que Pékin, & compte 25d. 35'. de lat. (D. J.)

GANYMEDE (Page 7:477)

GANYMEDE, (Mytholog.) Homere déclare que c'étoit le plus beau de tous les hommes, & que les dieux le ravirent par cette raison: si l'on en croit les autres poëtes, il fut aimé du seul Jupiter, qui en fit sen échanson, depuis le mariage d'Hébé avec Hercule. Un jour, disent - ils, que ce charmant phrygien chassoit sur le mont Ida, l'aigle de Jupiter ou Jupiter lui - même sous la forme d'un aigle, l'enleva dans l'olympe pour lui servir à boire, & le piaça au nombre des douze signes du Zodiaque, sous le nom de verseau: tel est l'usage des Poëtes, dit Cicéron, de transporter aux dieux les passions des hommes, au lieu qu'il seroit à souhaiter qu'ils eussent appliqué aux hommes les vertus des dieux.

La fable de Ganymede paroît fondée sur un fait historique, mais qui est narré diversement par les anciens. Les uns prétendent que Tros ayant envoyé en Lydie son fils Ganymede avec quelques seigneurs de sa cour, pour offrir des sacrifices dans un temple consacré à Jupiter, Tantale qui étoit souverain du pays, ignorant les projets du roi de Troie, prit cette troupe pour des espions, arrêta le jeune Ganymede, le retint prisonnier, ou peut - être le fit servir d'échanson à sa table.

D'autres racontent que Ganymede fut enlevé par Tantale, qui en étoit amoureux; qu'llus marcha con<cb-> tre le ravisseur pour arracher son frere de ses mains; qu'on en vint à un combat très - vis, où les troupes de Tantale portoient un aigle sur leurs enseignes, & où Ganymede perdit la vie; son corps que l'on chercha ne s'étant point trouvé, on feignit que Jupiter l'avoit enlevé.

Quoi qu'il en soit, la fable de Ganymede brille dans un ancien monument qui s'est conservé jusqu'à nous; on y voit un aigle avec les aîles déployées, ravissant un beau jeune homme, qui tient de la main droite une pique, symbole du dieu qui l'enleve, & de la main gauche une urne à verser de l'eau, marque de l'office d'un echanson. Aussi le nom de Ganymede désignoit tout valet qui donne à boire; tu getulum Ganymedem respiée - quum sities: mais ce même mot désignoit principalement un efféminé.

La statue de Ganymede fut transportée de la Grece à Rome, au temple de la paix; & Juvénal y a fait allusion: nuper enim, dit - il, repeto fanum Isidis, & Gam medem hic facis. (D. J.)

GAOGA (Page 7:477)

GAOGA, s. m. (Géogr.) Quelques - uns écrivent Kangha, province du Desert, à l'evtrémité orientale de la Nigritie, qui a pour ville unique connue Goaga. Au nord de cette ville, on voit encore quelques vestiges de l'ancienne Cyrene, capitale de la Lybie cyrenaique, & qui étoit autrefois une des villes principales du fameux Pentapolis. Le lac de Gaoga est par le 43d. de long. & le 16d. de lat. septentrionale. (D. J.)

GAONS (Page 7:477)

GAONS, s. m. (Théologie.) nom qu'on donne à une secte ou ordre de docteurs juifs, qui parurent en orient après la clôture du Talmud. Le nom de gaons signifie excellent, sublime. Ils succéderent aux Sebunéens ou Opinans, vers le commencement du vj. siecle, & eurent pour chef Chanaro Merichka. Il rétablit l'académie de Pundebita, qui avoit été fermée pendant trente ans, vers l'an 763. Judas l'aveugle qui étoit de cet ordre, enseignoit avec réputation. Les Juifs le surnommoient plein de lumiere, & ils estiment beaucoup quelques leçons qu'ils lui attribuent. Scherira du même ordre parut avec beaucoup d'éclat à la fin du même siecle. Il se dépouilla de sa charge pour la céder à son fils Hai, qui fut le dernier des excellens. Celui - ci vivoit au commencement du xj. siecle, & il enseigna jusqu'à sa mort, qui arriva en 1037. L'ordre des Gaons finit alors après avoir duré 280 ans selon les uns, 350 ou même 448 selon d'autres. On a de ces docteurs un recueil de demandes & de réponses, c'est - à - dire de questions & de solutions, au nombre d'environ 400. Ce livre a été imprimé à Prague en 1575, & à Mantoue en 1597. Wolf, biblioth. hebr. Calmet, dictionn. supplém. de Moréry. (G)

GAP (Page 7:477)

GAP, Vapincum, (Géog.) De Vapincum s'est formé Gap, comme gâter de vastare. Valois, notit. gall. p. 584. C'est une ancienne ville de France en Dauphiné, capitale du Gapençois, avec un évêché suffragant d'Aix. Le Gapençois, Vappencensis pagus, a titre de comté, & l'on sait que le parlement de Provence a inutilement reclamé cette petite contrée, comme usurpée par le parlement de Grenoble. Gap est au pié d'une montagne, sur la petite riviere de Beny, à 9 lieues de Sisteron, 7 d'Embrun, 20 de Grenoble. Long. 23d. 44'. 23". lat. 44d. 35'. 9". (D. J.)

GARAC (Page 7:477)

GARAC, (Géog.) île du golfe persique, à - peu - près également éloignée des côtes de Perse & de l'Arabie, à 18 lieues ou environ de l'embouchure de l'Euphrate; on y fait la pêche des perles. Long. 67. 15. lat. 28. 45. (D. J.)

GARAMANTES (Page 7:477)

GARAMANTES, s. m. pl. Garamantoe, (Géogr. ancienne.) anciens peuples de la Lybie, c'est - à - dire de l'intérieur de l'Afrique, qui s'étendoient depuis les souces du Bragadas jusqu'aux marais de Nuba,

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