ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"446"> par le royaume de Léon. L'air y est tempéré le long des côtes; ailleurs il est froid & humide. Saint - Jacques de Compostelle est la capitale de cette province. Elle a plusieurs ports qui sont très - bons, mais sans commerce; des mines de fer, de plomb, & de vermillon, dont on ne tire rien; des forêts remplies de bois pour la construction des vaisseaux, mais qu'on laisse dépérir; du vin, du lin, des citrons, des oranges, mais dont on ne fait point d'exportations avantageuses; enfin une quarantaine de villes dépeuplées, qu'on nommeroit ailleurs de misérables villages. La Galice a été érigée en royaume en 1060 par Ferdinand, roi de Castille, & est ensuite redevenue province jusqu'à ce jour. (D. J.)

Galice (Page 7:446)

Galice, (la nouvelle) Géog. contrée de l'Amérique septentrionale, que les Espagnols appellent aussi guadalajara. Voyez Guadalajara.

GALILÉENS (Page 7:446)

GALILÉENS, s. m. pl. (Théolog.) nom de secte parmi les Juifs. Ils eurent pour chef Judas de Galilée, lequel croyant qu'il étoit indigne que les Juifs payassent tribut à des étrangers, soûleva ceux de son pays contre l'édit de l'empereur Auguste, qui ordonnoit de faire le dénombrement de ses sujets. Voyez Dénombrement, &c.

Le prétexte de ces séditieux étoit que Dieu seul devoit être reconnu pour maitre, & appellé du nom de Seigneur. Du reste les Galiléens avoient les mêmes dogmes que les Pharisiens; mais comme ils ne croyoient pas qu'on dût prier pour les princes infideles, ils se séparoient des autres Juifs pour offrir leurs sacrifices en particulier. Voyez Pharisien.

J. C. & ses apôtres étoient de Galilée; c'est la raison pour laquelle on les soupçonna d'être de la secte des Galiléens; & les Pharisiens lui tendirent un piége en lui demandant s'il étoit permis de payer le tribut à César, afin d'avoir occasion de l'accuser s'il le nioit. Voyez Josephe, antiq. jud. lib. XVIII. Dict. de Trévoux & de Chambers. (G)

GALIMATHIAS (Page 7:446)

GALIMATHIAS, s. m. (belles - Lettres.) discours obscur & embrouillé, où l'on ne comprend rien, où il n'y a que des mots sans ordre & sans liaison.

On n'est pas d'accord sur l'origine de ce mot. Quelques - uns le dérivent de polymathie, qui signifie diversité de sciences, parce que ceux dont la mémoire est chargée de plusieurs sortes de sciences, sont d'ordinaire confus, & s'expriment obscurément. M. Huet croit que ce mot a la même origine qu'alibosum, & qu'il a été formé dans les plaicoyers qui se faisoient autrefois en latin. Il s'agissoit d'un coq appartenant à une des parties qui avoit nom Matthias. L'avocat à force de répéter les noms de gallus & de Matthias, se brouilla, & au lieu de dire gallus Matthioe, dit galli Matthias; ce qui fit ainsi nommer dans la suite tous les discours embrouillés. Au reste, nous ne donnons cette origine que comme vraissemblable, & en citant notre auteur, qui n'en garantit point du tout la vérité. Dictionn. de Trévoux. (G)

GALIERAN (Page 7:446)

GALIERAN, s. m. Voyez Butor & Freux.

GALIN (Page 7:446)

GALIN, s. m. en termes de Cornetier, s'entend de l'ergot de boeuf encore brut, & tel qu'il sort du pié de l'animal.

GALINSECTE (Page 7:446)

GALINSECTE, s. f. (Hist. nat.) genre d'insecte à six jambes, différent des progalinsectes, suivant la distinction qu'en fait M. de Réaumur. Les galinsectes, dit - il, ont le corps très - lisse quand elles sont grandes, au lieu que les progalinsectes y conservent des sortes de rides ou d'articulations qui les font mieux reconnoître pour des insectes, & pour être moins ressemblantes à des galles que ce qu'il appelle galinsectes. Voyez Progalinsectes.

Il y a plusieurs especes de galinsectes; les plus grandes qu'on connoisse ne parviennent guere qu'à la grosseur d'un pois médiocre; lorlqu'elles sont très<cb-> petites, elles agissent & courent avec vivacité; maîs les femelles devenues plus fortes, se fixent à quelqu'endroit de la plante ou de l'arbre dont elles sucent la substance; elles y croissent ensuite considérablement, sur - tout en grosseur, & y perdent avec la faculté de pouvoir changer de place, presque toute la figure extérieure d'un animal, prenant celle à - peu - près d'une gale, dans laquelle on diroit qu'elles se sont métamorphosées.

C'est dans cette situation immobile qu'elles reçoivent la compagnie du mâle, qui transformé en une très - petite mouche, est un animal actif, qui ne ressemble en rien à la femelle. Celles ci après l'accouplement pondent, sans changer de place, un très grand nombre d'oeufs, qu'elles savent faire glisser sous leur ventre; elles meurent sur leur ponte, & leur corps qui y reste fixé, lui sert de couverture pour la garantir contre les injures de l'air, jusqu'à ce que ces petits éclos sortent de cet abri cadavéreux pour se transporter ailleurs.

M. de Réaumur, dans son IV. tome sur les insectes, détaille amplément tous ces faits. Mais sur de pareilles matieres, il faut se fixer dans cet ouvrage à de simples généralités.

On juge sans peine que les galinsectes se nourrissent du suc de la plante, & que le peu qu'elles en peuvent tirer du petit endroit où elles sont toûjours attachées, leur doit suffire. La trompe dont elles se servent pour sucer la plante, seroit certainement difficile à appercevoir.

Parvenues à leur derniere grandeur, elles n'ont plus qu'à pondre; & non - seulement elles pondent sans changer de place, mais sans qu'il paroisse aucunement qu'elles ayent pondu. La galinsecte étoit appliquée par son ventre contre l'arbre, & n'offroit aux yeux que son dos, de sorte qu'elle avoit la figure d'un bateau renversé. Quand elle pond, elle fait passer ses oeufs entre son ventre & l'arbre à mesure qu'ils sortent, & les pousse du côté de sa tête; son ventre s'éleve donc toûjours soûtenu par les oeufs sortis, & se rapproche du dos; & comme toute la galinsecte n'étoit presqu'un paquet d'oeufs, il ne reste d'elle après sa ponte, que son ventre attaché à son dos.

Les oeufs de plusieurs especes de galinsectes se trouvent posés sur un duvet cotonneux, qu'on peut appeller un lit, ou nid; tout le tas en est de même enveloppé en partie, si ce n'est qu'il y en a quelques-uns répandus dans ce duvet, comme au hasard. D'où prut venir cette matiere: car assûrement les galinsectes ne l'ont pas filée, aussi privées de mouvement qu'eiles le sont? M. de Réaumur pense qu'elles l'ont transpirée, & l'histoire de l'academie des Scienc. année 1737, rapporte d'autres exemples de pareils faits. Il sort donc naturellement de la galinsecte même, un lit qui la tient plus mollement & plus commodément couchée sur l'arbre, & dans la suite ce lit devient nid pour les oeufs.

Mais sa grande difficulté est de savoir comment les galinsectes ont été fécondées. M. de Réaumur croit encore avoir découvert le mystere. Il a vû, dit il, de très - petites mouches se promener sur le corps des galinsectes, dont chacune est pour elle un assez grand terrein, y chercher avec un aiguillon un endroit qu'elles veu'ent piquer, le trouver vers l'anus de la galinsecte, à une fente bien marquée, & alors plus ouverte, & y porter son aiguillon. Ces mouches seroient donc les mâles de cette espece, malgré leur grande différence de figure & de volume avec les femelles.

Il est certain d'ailleurs que des mouches, quelles qu'elles soient, ne commencent pas par être mouches; il faut qu'elles ayent passé anparavant par quelque métamorphose. Parmi des galinsectes du même [p. 447] âge, on en voit de sort petites par rapport aux autres; & ce qui est plus remarquable, on trouve souvent que ce ne sont plus des galinsectes, mais seulement des coques vuides d'ou l'animal est sorti. Cet animal se sera métamorphosé, & devenu mouche, il fécondera des femelles de l'espece dont il tire son origine. Il y a toute apparence que les mouches qui fécondent les femelles d'une ponte, ont été des galinsectes d'une ponte précédente; il faut leur donner le tems de la metamorphose.

Quand les oeufs des galinsectes éclosent, il en sort des petits tres - vifs & très - agiles, qui se dispersent çà & là pour chercher quelque plante qui leur convienne; s'y fixent pour toûjours, & deviennent enfin sedentaires. (D. J.)

GALIONS (Page 7:447)

GALIONS, s. m. pl. (Marine.) on donne ce nom à de grands vaisseaux dont les Espagnols se servent pour le voyage des Indes occidentales. Ils ont 3 ou 4 ponts, & sont fort elevés. Autrefois on appelloit aussi en France galions, de grands vaisseaux de guerre, mais cela n'est plus d'usage.

Les galions: on entend par cétte expression un nombre de vaisseaux queles Espagnols envoyent à Carthagene & à Portobello pour rassembler toutes les richesses du Pérou & de la Terre - ferme, d'où ils reviennent en Espagne par la route de la Havane. Les galions sont ordinairement huit ou dix vaisseaux de guerre, qui servent de convoi à douze ou quinze vaisseaux marchands. Ils vont en droiture à Carthagene, ou se tient la premiere foire, de - là à Portobelo, autre foire la plus celebre & la plus riche de l'univers, reviennent de nouveau à Carthagene, où il y a une troisieme foire. Ils vont ensuite à la Havane, dans l'île de Cuba, d'où ils reviennent en Espagne. De galions, on a fait les mots de galionistes & flotistes. Les galionistes sont les marchands qui font le commerce des Indes espagnoles par les galions; & les slotistes, ceux qui le font par la flotte. (Z)

GALIOTE (Page 7:447)

GALIOTE, s. f. (Marine.) petit bâtiment de charge, ou qui sert à porter des ordres. Il y a aussi des galiotes à bombes qui sont principalement en usage en France, qui n'ont que deux coursives, & dont les mortiers sont établis sur un fardage de cables qui s'étend jusqu'au fond de cale.

La gatiote va à voile & à rame; elle n'a qu'un mât, & pour lordinaire 16 ou 20 bancs à chaque bande avec un seul homme à chaque rame; elle est montée de deux ou trois pierriers; les matelots y sont soldats, & prennent le fusil en quittant la rame: on ne se sert guere de cette sorte de bâtiment que dans la mer Méditerranée.

Les Hollandois donnent le nom de galiote à des bâtimens de moyenne grandeur, mâtés en heu: leur lôngueur ordinaire est de 85 à 90 piés, quoiqu'on en construise de moindres & de beaucoup plus grands: ils s'en servent pour faire de grandes traversées, & même jusqu'aux Indes.

Pour donner une idée de cette sorte de bâtiment, voici le devis d'une galiote ordinaire, tiré des Hollandois.

Devis d'une galiote de 85 pies de long de l'étrave à l'étambord, 21 piés de bau, & 11 piés de creux. L'étrave avoit un pié d'épaisseur & 10 piés de quête: l'étambord avoit la même épaisseur & un pié de quête. La quille avoit 14 pouces quarré. Le franc bordage jusqu'à la premiere preceinte étoit de 3 planches de Prusse ou de Pologne. Le plasond avoit 15 piés & un quart de large, & s'élevoit de 2 pouc. vers les côtés.

Les varangues avoient 8 pouces & demi d'épais, & les genoux leur étoient proportionnés, mais ils n'avoient que demi - pié d'épaisseur par le haut contre le franc bordage. La carlinge avoit 2 piés de large & 9 pouces d'épais; les alonges avoient un demi - pié d'épaisseur par le bas, & 4 pouces & demi par le haut.

La vraige d'empâture avoit 4 pouces d'épais, & 13 ou 14 pouces de large, & le reste du ferrage du fond depuis le fond jusqu'à la ferre banquiere, étoit de planches de 2 pouces d'épaisseur. La serre banquiere avoit 4 pouces d'épais; les baux 1 pié d'épais & onze, douze, ou treize pouces de large; ils étoient posés à 3 piés & demi l'un de l'autre. Chaque bau avoit 2 courbatons posés de haut en - bas. Il y avoit les baux proche du mât, 2 par - devant & 2 par - derriere; & chacun avoit le courbaton: 2 posés de haut en - bas, & 2 en - travers; les serre - gouttieres avoient 4 pouces d'épais.

Il y avoit des barrotins de planches de chêne de 2 pouces, en travers sous le tillac. L'écoutille avoit 7 piés de long & 6 pouces de large. Les deux plus basses préceintes avoient 5 pouces d'épais, & la fourrure entre - deux avoit un pié de large; la plus haute préceinte avoit 9 pouces de large & 3 pouces d'epais, & la sourrure qui étoit dessous un pié de large; & celle qui étoit au - dessus 9 pouces; la lisse de vibord avoit 6 pouces de large & 3 pouces d'épais, & terminoit les côtés du vaisseau par le haut, ainsi que c'est l'ordinaire dans les galiotes.

Le mât tomboit un peu plus vers l'arriere, qu'il ne fait dans les flûtes, pour empêcher que les voiles qui sont à de tels bâtimens, & qui donnent aux mâts beaucoup de poids en - avant, ne le fit trop pancher de ce côté - là: ce qui pourroit faire tomber le vaisseau sur leng.

La chambre de proue s'étendoit à 11 piés de l'étrave; & la chambre de poupe à 11 piés & demi de l'étambord, descendant de 3 piés & demi au - dessous du tillac, & s'élevant de 2 piés & demi au - dessus. Le bâtiment avoit 5 piés de relevement à l'avant, & 8 piés & demi à l'arriere.

Le petit mât d'artimon que le bâtiment portoit, étoit posé justement devant la place du timonnier, ou 2 piés & demi devant la chambre de poupe. Le grand mât étoit placé à un tiers de la longueur du vaisseau à prendre de l'avant.

Le gouvernail avoit par le bas la même largeur que l'étambord, mais par le haut il étoit plus étroit; la barre passoit au - dessus de la petite voûte qui couvroit la chambre de l'arriere, en sorte qu'on la pouvoit tourner & faire jouer hors le bord, & ce qui a fait aussi donner à ces sortes de bâtimens le nom de tourne hors le bord.

Quelquefois on leur donne à l'arriere la figure d'une flûte, & alors on les appelle bots; c'est au haut de leur avant qu'ils ont leur plus grande largeur; les dernieres planches du haut de l'arriere avancent un peu hors le vaisseau, de même que dans les sémales, afin que le gouvernail se puisse arrêter plus facilement, & qu'il ne s'éleve pas en - haut; auquel effet on y met aussi une planche de travers, qui sert encore de banc pour s'asseoir.

On bâtit une autre sorte de petits vaisseaux en Hollande, qui ont la forme de galiotes par le bas, & celle de pinasses par le haut, avec un demi - pont; l'on s'en sert pour des voyages de long cours. Ils ont un véristant & une grande écoutille qui s'emboîte; mais ils n'ont point de dunette; la gardiennerie qui est suspendue & fort bas d'étage, sert de fonte aux poudres & au biscuit; & l'on y ménage encore assez d'autres commodités pour les provisions, par rapport à sa grandeur. La chambre de proue sert de cuisine, & il y a des cabannes & des aisemens de même qu'à l'arriere dans la chambre du capitaine, où il y a aussi une petite cheminée.

Les galiotes destinees pour servir d'yachts d'avis, & non pour porter des cargaisons, comme sont celles ci - dessus mentionnées, sont un peu différentes des autres dans la forme. Ce sont des bâtimens ras à l'eau, & foibles de bois par le haut; le plafond s'é<pb->

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