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On conçoit déjà que la matiere des fumigations humides est toute liqueur qui peut par l'action du feu se résoudre en vapeurs; par exemple, l'eau, le lait, le petit - lait, le vin, le vinaigre, l'esprit - de - vin, l'urine, les préparations officinales, comme les eaux distillées, les teintures, les essences, les esprits, les infusions, les décoctions, &c. Les vapeurs humides se tirent de toutes ces choses, ou en les enflammant, ou ce qui est le plus ordinaire, en les faisant bouillir sur le feu. Ce seroit sans doute une chose ridicule, que d'employer pour fumigations humides, des mixtes dont la vertu ne pourroit se volatiliser par la chaleur de la liqueur bouillante. Par conséquent, les astringens, les extraits épaissis par la coction, les parties fixes des animaux & des fossiles, ne sauroient convenir.
S'il faut appliquer de fort près la vapeur humide sur le corps, on a inventé pour y parvenir des loges, des siéges, des coffres, des machines voûtées, ou le malade debout, assis, couché, ayant la tête en - dehors, étant nud, ou simplement couvert d'un linge fin, reçoit la vapeur qui s'éleve de la liqueur bouillante ou enflammée. S'il s'agit de diriger les vapeurs dans quelque cavité du corps, par exemple, dans l'oreille, les narines, le pharynx, les bronches, le vagin. l'uterus, le fondement; on se sert d'entonnoirs faits exprès.
Enfin, comme les vapeurs élevées par le feu sont d'une extrème pénétrabilité, & que le medecin n'a d'autre but que le soulagement & la guérison de son malade; c'est à lui bien instruit, qu'il appartient dans chaque cas particulier de prescrire combien de tems doit durer la fumigation humide, combien de fois il faut la répéter, ce qu'il convient de faire avant, pendant, & après le remede.
Les fumigations seches, connues par quelques - uns
sous le nom de parfums, se pratiquent en exposant
la partie malade à la fumée de quelque médicament
externe sec, inflammable, ou volatil, qu'on brûle
sur des charbons ardens, & dont on introduit la fumée
par artifice dans les ouvertures extérieures du
corps humain. C'est ainsi qu'on employe la fumigation de l'ambre, du castoréum, du jayet, dans les
suffocations de matrice; la fumigation du soufre dans
les maladies cutanées, & quelquefois les fumigations
mercurielles dans les maux vénériens. Voyez
On employe les fumigations seches dans la cure
prophylactique & thérapeutique, pour fortifier,
échauffer, résoudre, dessécher: en conséquence,
on expose aux fumigations seches des morceaux de
flanelle ou de toile, avec lesquels on peut frotter
les parties malades, & de telles frictions méritent
de n'être pas négligées. Voyez
Mais il faut remarquer que dans les fumigations seches, ainsi que dans les fumigations humides, le medecin doit toûjours faire attention à la porosité de toute l'habitude du corps, à la sensibilité, à la délicatesse des parties internes, enfin à cette force étonnante du feu, qui sépare le principe des corps concrets, & qui les change entierement. Ces sortes d'attentions sont nécessaires, afin de choisir les matieres qui conviennent au but qu'on se propose, & qui peuvent soulager les parties malades, sans nuire à celles qui sont saines. (D. J.)
Fumigation mercurielle (Page 7:367)
Thierry de Hery, célebre chirurgien de Paris, qui
a apporté vers le milieu du
M. Col de Villars approuve dans son petit dictionnaire des termes de Medecine & de Chirurgie, l'usage des fumigations mercurielles. Elles réusissent sans inconvénient, dit cet auteur, pourvû que la dose du remede soit petite, & que la fumigation ne dure que deux ou trois minutes. De cette maniere le mercure ne cause point de salivation: quand elle paroît, continue M. de Villars, on cesse la fumigation, & on purge le malade.
Instruits par l'exercice & la pratique de l'Art, les
Chirurgiens n'admettent point les fumigations, comme
une méthode générale, complette, & qu'on
puisse substituer aux frictions dont elles n'ont pas les
avantages; nous ne devons cependant pas les rejetter
absolument: quoiqu'elles ayent été dans tous les
tems la méthode de quelques empyriques, des mains
habiles pourront quelquefois trouver des ressources
dans leur usage. Les fumigations peuvent seconder
efficacement & faciliter l'opération des frictions:
celles - ci sont quelquefois insuffisantes pour déraciner
entierement les maux vénériens. Lorsqu'on a
emporté les principaux accidens, s'il y a des parties
affligées de quelque reste de vérole, on peut les exposer
aux fumigations. Hery, notre premier maître
en cette partie, a traité des malades qui en ont
éprouvé les plus heureux succès; elles ont emporté
des caries qui rongeoient les os du nez: voyez
Lorsque le virus vénérien n'a point déconcerté toute l'économie animale, & que quelques parties en sont seulement infectées, leurs accidens peuvent être soûmis à l'administration locale du spécifique anti - vénérien par le moyen des fumigations. M. Bruyere de l'académie royale de Chirurgie, lut à la séance publique de cette compagnie le 7 Juin 1746, une observation sur une tumeur au genou, dont les douleurs étoient si violentes, que la personne ne pouvoit supporter l'application d'une simple compresse trempée dans une décoction anodyne. M. Bruyere après les préparations générales, jugea que l'administration du mercure étoit nécessaire: mais comme la méthode ordinaire lui étoit interdite, parce que la malade s'obstinoit à ne lui point faire l'aveu de la vraie cause de son mal; entre plusieurs autres moyens accessoires, quoique moins sûrs, & [p. 368]
La
FUMISTE (Page 7:368)
FUMISTE, s. m. (Arts méc.) On appelle ainsi celui
qui empêche ou qui prétend empêcher les cheminées
de fumer. Sur quoi voyez l'article
FUNAMBULE (Page 7:368)
FUNAMBULE, danseur de corde. Voyez
FUNCHAL (Page 7:368)
FUNCHAL, (Géog.) ville de l'Océan atlantique,
vers les côtes de Barbarie, capitale de l'ile de Madere, sous la domination du roi de Portugal, avec
un évêché suffragant de Lisbonne, un port & plusieurs
forts. Le P. Biet qui y passa en 1652, l'appelle
Fonsaie, & la décrit dans son voyage de la terre
équinoctiale. Son commerce consiste en confitures
& en vins. Lon. suivant le P. Laval jésuite, 2
FUNEBRE (Page 7:368)
* FUNEBRE, (Gramm.) qui appartient aux funérailles. Ainsi l'on dit, pompe funebre, oraison funebre, jeux funebres.
Les jeux funebres consistoient en des processions &
des combats de gladiateurs, que l'on donnoit autour
du bûcher. Voyez
Funebre (Page 7:368)
FUNEN ou FUYNEN (Page 7:368)
FUNEN ou FUYNEN, (Géog.) en latin Finnia,
île considérable de Danemark, d'une figure presque
ronde, dans la mer Baltique, entre l'île de Zeland
dont elle est séparée à l'est par le grand Belt, & le
sud - Jutland, dont elle est aussi séparée à l'oüest par
le petit Belt. Cette ile est fort peuplée, abondante
en grains, en pâturages, en chevaux très - estimés,
& elle est l'apanage du fils aîné du roi de Danemark.
Odensée en est la capitale. Long. 27
FUNER (Page 7:368)
FUNER un mât, (Marine.) c'est garnir le mât de son étai, de ses haubans, & de sa manoeuvre. Le défuner, c'est les ôter. Quand par de gros tems on veut mettre bas les mâts de hune ou le perroquet, il faut les défuner. (Z)
FUNER AILLES (Page 7:368)
FUNER AILLES, s. m. pl. (Hist. anc.) ce mot est dérivé du latin funus, & celui - ci de funalia; parce que les torches (funes cerâ circumdati) étoient d'usage dans les enterremens des Romains.
Les funérailles sont les derniers devoirs que l'on rend à ceux qui sont morts, ou, pour mieux dire, c'est un appareil de la vanité & de la misere humaine. Voyons quelles étoient les cérémonies de cet appareil chez les Egyptiens, les Grecs, & les Romains; car l'histoire en parle si souvent, qu'il est nécessaire d'entrer dans quelques détails à ce sujet.
Funérailles (Page 7:368)
Quand quelqu'un étoit mort dans une famille, les parens & les amis commençoient par prendre des
C'est une consolation en mourant de laisser un nom qui soit en estime; & de tous les biens humains, c'est le seul que le trépas ne peut ravir: mais il falloit en Egypte mériter cet honneur par la décrsion des juges: car aussi - tôt qu'un homme étoit privé du jour, on l'amenoit en jugement, & tout accusateur public étoit écouté. S'il prouvoit que la conduite du mort eût été mauvaise, on en condamnoit la mémoire, & il étoit privé de la sépulture; si le mort n'étoit convaincu d'aucune faute capitale, ou l'ensevelissoit honorablement.
Les rois n'étoient pas exempts du jugement qu'il falloit subir après la mort; & en conséquence d'un jugement défavorable, quelques - uns ont été privés de la sépulture; coûtume qui passa chez les Israelites. En effet nous lisons dans l'Eeriture - sainte, que les méchans rois d'Israel n'etoient point ensevelis dans les tombeaux de leurs ancêtres.
Lorsque le jugement qui avoit été prononcé se trouvoit à l'avantage du mort, on procédoit aux céremonies de l'inhumation; ensuite on faisoit son panegvrique, & où on ne comptoit pour objets de vraies loüanges, que ceux qui émanoient du mérite persennel du mort. Les titres, la grandeur, la naissance, les biens, les dignités, n'y entroient pour rien; parce que ce sont des présens du hasard & de la fortune: mais on loüoit le mort de ce qu'il avoit cultive la pieté à l'égard des dieux, la justice envers ses égaux, & toutes les vertus qui font l'homme de bien; alors l'assemblée prioit les dieux de recevoir de mort dans la compagnie des justes, & de l'associer à leur bonheur.
Funérailles (Page 7:368)
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