ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"365"> qui ne peuvent servir de nourriture au feu, telles que les vapeurs, les sels, & la terre; il est nécessaire que la fumée puisse se dissiper librement, pour que le feu subsiste. Voyez Feu, & l'essai de Physique de Musschenbroek, ch. xxvj. Voyez aussi Cheminée. (O)

Fumée (Page 7:365)

Fumée, (Médecine.) Voyez Vapeurs.

Fumée (Page 7:365)

Fumée, (Vénerie.) on prend des lapins à la fumée du soufre.

Fumées (Page 7:365)

Fumées sont les fientes des bêtos fauves, & l'on en remarque de trois sortes; fumées formées, fumées en troches, & fumées en plateaux.

En Avril & Mai, les fumées sont en plateaux; en Juin & jusque vers la mi - Juillet, elles sont en troches; & depuis la mi - Juillet jusqu'à la fin d'Aoút, elles sont formées en noeud.

FUMER (Page 7:365)

FUMER, voyez Fumée.

Fumer (Page 7:365)

Fumer, (Chimie. Métallurgie.) faire fumer l'antimoine; c'est fondre un régule d'antimoine tenant de l'or, & l'élever en fleur par le vent d'un soufflet. Dans la purification de l'or par l'antimoine, on se sert d'un creuset qu'on place au fourneau de fusion: ce demi-métal fondu se dissipe assez par l'action de l'air & du feu; mais beaucoup plus vite, quand on y joint le vent d'un soufflet à main. L'artiste lui adapte pour lors un tuyau courbe, afin de n'être pas obligé d'avoir les bras continuellement levés, & de n'être pas incommodé par la chaleur. Il est aisé de concevoir que cette opération doit se faire à l'air libre, & que le bain doit être bien liquide. Au défaut d'un fourneau de fusion, on a recours à la forge, dont on anime le feu avec le gros soufflet, indépendamment du soufflet à main, dont on dirige toûjours le vent sur le bain. Au deu d'un creuset, on peut encore employer un bon scorificatoire à fond plat, & l'opération en va plus vîte, parce que le bain a plus de contact avec l'air, en conséquence de sa plus grande étendue: mais la perte de l'or est plus considérable, surtout quand il est joint à une grande quantité d'antimoine. C'est ainsi qu'on sépare ce demi - métal de l'or: mais il n'est pas possible de dissiper le reste de la partie réguline, qu'en tenant le mélange long - tems dans un scorificatotre sur un feu vif, & le soufflant fortement; à moins qu'on n'ait recours à la cémentation, ou qu'on ne fonde l'or avec le nitre & le borax. Cramer. Si on étoit tenté de retenir les fleurs d'antimoine, pour savoir si elles contiennent de l'or. on pourroit avoir recours à un appareil que donne Libavius, part. I. lib. III. pag. 279. Il consiste en un vaisseau elliptique, à chaque sommet duquel il y a un tuyau, l'un pour recevoir celui du soufflet, & l'autre pour conduire les fleurs dans un grand pot de terre placé à côté du fourneau. Ce pot est sermé d'un couvercle; & le vaisseau elliptique qu'on couche dans le fourneau de fusion, a aussi une ouverture qu'on ferme encore exactement sans doute: on met des charbons ardens dessus & dessous. Libavius croit trouver des vestiges de la description de ce vaisseau dans Dioscoride: mais reste à savoir si cet appareil peut aller; & s'il ne faut point quelque issue au pot de terre qui reçoit les fleurs, pour le jeu de l'air. Si l'on veut savoir en quel état est cette chaux d'antimoine, on peut consulter la section antimoine diaphorétique, à l'article Fondant de Rotrou. Voyez Or, Affinage, Purification, Précipitation, & Antimoine . Article de M. de Villiers.

Fumer (Page 7:365)

Fumer (Chimie. Métallurgie.) se dit en ce sens, faire fumer une coupelle, ou l'évaporer. Voyez Essai & Évaporer.

Fumer (Page 7:365)

Fumer, (Jardin.) c'est engraisser les terres. Voy. Engrais.

Fumer, Boucaner, Soreter, Sorire (Page 7:365)

Fumer, Boucaner, Soreter, Sorire, des harengs, sardines, &c. termes synonymes de Péche. Voyez Sorrer.

FUMET (Page 7:365)

FUMET, s. m. (Vénerie & Cuisine.) vapeur particuliere qui s'exhale de l'animal crud ou cuit, & qui désigne sa bonté, à l'odorat du connoisseur en gibier.

FUMETERRE (Page 7:365)

FUMETERRE, s. f. fumaria, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs polypétales, anomales, ressemblantes aux fleurs légumineuses, & composées de deux pétales qui ont en quelque façon la forme de deux levres; celle du dessus est terminée par une sorte de queue, & est unie à la levre du dessous, à l'endroit du pédicule. Le pistil est enveloppé d'une gaine & situé entre ces deux levres, comme une sorte de langue; il devient dans la suite un fruit membraneux, qui est plus ou moins alongé, & qui renferme une semence arrondie. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante (I)

On compte dix à douze especes de fumeterre, entre lesquelles il suffira de décrire ici la principale fumaria vulgaris offic. C. Bauh. pinac. 143. Tournef. inst. 422. Boerh. ind. A. 308. Park. 287. J. Bauh. 3. 201. Ray, hist. 405. synop. 3. 204.

Sa racine est menue, blanche, peu fibreuse, plongée perpendiculairement dans la terre: sa tige, ou ses tiges, sont partagées en plusieurs branches anguleuses, creuses, lisses, de couleur en partie purpurine & en partie d'un blanc verdâtre; ses feuilles inférieures sont alternes, portées sur de longues queues, un peu larges & anguleuses, d'un verd de mer, & finement découpées, comme les feuilles de quelques plantes à fleur en parassol. Ses fleurs sont ramassées en un épi qui ne sort pas de l'aisselle des feuilles, mais du côté opposé; elles sont petites, oblongues, de plusieurs pieces irrégulieres, semblables aux fleurs légumineuses. Elles sont composées seulement de deux feuilles, qui forment une maniere de gueule à deux mâchoires, dont la supérieure finit en derriere par une queue, & l'inférieure est articulée avec elle dans l'endroit où l'une & l'autre tiennent au pédicule. On trouve dans le palais qui est le creux d'entel les deux mâchoires, un pistil enveloppé d'une gaine, & accompagné de quelques étamines garnics de sommets. A chaque fleur succede un fruit membraneux, arrondi, qui renferme une très - petite graine ronde, d'un verd foncé, d'une saveur amere & desagréable. Cette plante vient naturellement dans les champs, les terres labourées, & dans les endroits cultivés. Elle fleurit en Mai, & est toute d'usage, sur tout lorsqu'elle est fleurie. Voyez Fumeterre, (Mat. med.) (D. J.)

Fumeterre (Page 7:365)

Fumeterre, (Pharmacie. Mat. med.) cette plante est une de celles qui sont appellées ameres par excellence. La fumeterre fraîche entre dans les infusions, les décoctions, & les bouillons appellés amers: on en exprime le suc, que l'on clarifie par ébullition ou par défecation. Voyez Suc.

On tient aussi dans les boutiques l'extrait de cette plante, qui se prépare en faisant évaporer au bainmarie le suc exprimé & clarifié jusqu'à la consistance requise. Voyez Extrait.

La fumeterre est une plante à laquelle on attribue de grandes vertus; elle est recommandée dans les obstructions, dans la rétention des regles & des urines; elle passe pour fortifier l'estomac & les visceres; elle est presque toûjours un des ingrédiens des remedes qu'on prescrit dans la cachexie, les maladies chroniques, hypochondriaques, scorbutiques, la mélancolie, la jaunisse, &c. Riviere & Etmuller la recommandent beaucoup dans la cachexie & la mélancolie.

Cette plante est vantée comme un spécifique pour guérir la gale, même la plus invétérée: on en fait infuser une poignée dans du petit lait, qu'on fait prendre au malade; ou bien on en donne le suc exprimé & clarifié, à la dose de 2, 3, 4 onces: elle procure de très - bons effets dans toutes les maladies de [p. 366] la peau; elle est aussi réputée fébrifuge; & on la mêle avec les autres remedes de cette classe. Le suc exprimé de cette plante se prescrit souvent & avec succès dans le scorbut; on le mêle avec celui de cresson, de cochléaria, &c.

L'extrait est très - souvent employé dans les opiates apéritives, antictériques, & fébrifuges.

La fumeterre nous fournit, comme nous l'avons dit, plusieurs bons remedes, son suc, son extrait, &c. outre cela, on prépare avec son suc un sirop qu'on peut fort facilement faire prendre aux enfans auxquels on croit cette plante nécessaire. On distilloit autrefois cette plante; & l'eau que l'on retiroit passoit pour être diurétique & sudorifique: mais cette eau ne se fait plus; & en effet la fumeterre n'est pas d'une nature à être distillée. Voyez Eau distillée.

La fumeterre entre dans le syrop de chicorée composé; le suc de cette plante entre dans l'electuaire de psyllium, dans les pilules angéliques: son extrait est prescrit dans la confection hamech & dans les pilules de Stahl. (b)

FUMEUX (Page 7:366)

FUMEUX, adj. (Gramm.) épithete qu'on ne donne guere qu'à certains vins mal - faisans qui portent à la tête, avec quelque modération qu'on en boive.

FUMIER (Page 7:366)

FUMIER, s. f. (Econom. rustiq.) c'est un mélange des excrémens du bétail avec la paille qui lui a servi de litiere. Ces matieres étant foulées par les animaux, & macérées dans leur urine, sont dans un état de fermentation dont la chaleur se communique aux terres sur lesquelles on les répand: de plus, elles contiennent un sel alkali qui se combine avec l'acide repandu dans l'air, & forme avec lui des sels moyens dont les plantes tirent une partie de leur nourriture.

Les fumiers sont le principal ressort de l'Agriculture; & ce mot, par lequel on désigne metaphoriquement ce qu'on juge meprisable, exprime réellement la vraie source de la fécondite des terres & des richesses sans lesquelles les autres ne sont rien. Tout systeme d'Agricuiture dans lequel les fumiers ne seront pas mis au premier degré d'importance, peut être à bon droit regarde comme suspect.

Quelques personnes ont blâmé les vûes économiques de M. de Sully, & accuse de petitesse l'opposition qu'il marquoit pour l'établissement des manufactures de soie. Cette accusation pourroit être regardée comme faite au moins legerement & sans assez d'examen. Sans adopter aucun systeme. exclusif, nous osons dire qu'il est à craindre que l'usage trop multiplié de la soie n'avilisse le prix des laines, & ne décourage sur l'entretien des troupeaux. Il est certain que notre Agriculture étoit beaucoup plus active & plus florissante du tems de M. de Sully, qu'elle ne l'est aujourd'hui: or l'état de l'Agriculture dépend de la quantité du bétail. Les terres ne peuvent emprunter que des fumiers cette fécondité non interrompue qui enrichit les propriétaires & les cultivateurs. Quand on compare attentivement le produit général des Arts avec celui des terres, il est aisé de voir combien le dernier l'emporte sur l'autre par l'importance & par la sûreté. Voyez Grains, (Econom. politiq.)

Les Laboureurs n'ignorent pas que l'emploi continuel des fumiers est d'une nécessité absolue pour le succès de leurs travaux; mais il en coûte pour nourrir des troupeaux; & quelques - uns sont retenus sur cette dépense par l'avarice, d'autres sont arrêtés par l'impuissance: les premiers méritent de n'être corrigés que par la pauvreté, & ils doivent s'y attendre; avec quelques efforts, les autres ont un moyen de se relever. Si je me trouvois chargé d'une ferme dénuée de fumier, & peu fournie de paille, voici ce que je ferois.

Je semerois en herbe, trefle, sainfoin, &c. une partie de mes terres, & je ne réserverois pour le grain que celles qu'il me seroit possible de fumer: dès - lors moins de depenses en labours, &c. Ces herbes artificielles semées dans une terre mal prepar ne produiroient pas de grandes recoltes, mais elles fourniroient à la nourriture de quelques bestiaux, aux fumiers desquels je devrois peu - à - peu la fertilité de mes terres: les prés factices seroient eux - mêmes défrichés au bout de trois ou quatre ans; ameliorés par le repos, ils seroient devenus propres à pôrter des grains en abondance; & les pailles me mettroient en état de nourrir une plus grande quantite de tail: alors ma cour se rempliroit de fumiers; & en peu d'années, mes terres seroient remises à ce degre de fécondité sans lequel la culture est onéreuse. Voyez Prairies artificiflles.

Les fumiers ont des qualités dont la difference est déterminee par l'espece de l'animal qui les Le fumier de vache est gras & frais; il convient aux terres chaudes & sablonneuses: celui de mouton a plus de chaleur; il réussit prineipalement dans les res blanches & froides: celui de cheval a une de sécheresse qui le rend spécialement propre aux terres fortes. Voyez Engrais

Une partie des propriétés du fumier tient, comme nous l'avons dit, à son etat de fermentation. Il faut donc ne pas l'employer, avant que la fermentatation soit bien établie: on doit même attendre que la tréfaction soit à un certain degré; ce degre se reconnoît à la chaleur qui doit avoir précede, & se faire encore sentir dans le fumier, & a une odeur assez forte d'alkali volatil qui s'en exhale. Si on le répand trop tôt sur les terres, il n'a pas encore acquis vité qu'il doit leur communiquer. Si on le laisse se consommer en terreau, ce ne sont plus que des parties friables qui s'interposent sans chaleur entre les molécules de la terre; & l'alkali volatil est évaporé. Il y a cependant une remarque à faire; & nous la devons à M. Tillet, à qui l'Agriculture doit tant: ses expériences sur la nielle lui ont appris que cette maladie se communique par les fumiers composés de pailles suspectes, à moins qu'ils ne soient rédurts presque en terreau: il y a apparence que la poussiere noire qui perpétue cette contagion, contient un acide, puisque son effet est détruit par les lessives de soude, de cendre, &c. Voyez Nielle. Article de M. le Roy, lieutenant des chasses du pare de Versailles.

FUMIGATION (Page 7:366)

FUMIGATION, s. f. (Chimie.) est l'action par laquelle une vapeur corrode, dissout, ou pénetre un corps métallique dans la cémentation. V. cet art. On la distingue en seche & en humide; & quelques auteurs, comme Cramer, donnent strictement le nom de fumigation à celle - là, & de vaporation à celle - ci. La fumigation proprement dite ou fumigation seche, est donc l'action d'exposer à une fumée ou vapeur, comme menstrue capable de devenir concrete par elle - même, le corps auquel on veut faire subir quelque changement; comme quand on stratifie des lames de fer avec des matieres contenant du phlo tique (Voyez Fer & Acier, & Trempe en Paquet ); du cuivre avec de la calamine ou ses produits (Voyez Cuivre & Laiton); du soufre & de l'arsenic au fer & au cuivre. Voyez Vaporation.

Fumigation (Page 7:366)

Fumigation, en latin moderne fumigation, fumigium, (Medec. thérap.) medicament externe, appliqué sous la forme de vapeur ou de fumée, à diverses parties du corps humain, pour la guérison des maladies. Il résulte de - là, qu'on peut distinguer deux sortes de fumigations, les unes humides, & les autres seches.

Les fumigations humides se font en exposant toute la surface du corps, ou seulement la partie malade, aux vapeurs d'un médicament qu'on fait bouillir sur le feu; telle est la vapeur des décoctions émollien<pb->

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