ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"363"> rappelleroient à son vice naturel. Ses progrès doivent au surplus nous décider, eu égard au tems où il convient de susciter le pli auquel la souplesse de son encolure le dispose, & d'exiger que sa tête soit toûjours fixée sur le dedans. Ce pli est non - seulement nécessaire à la grace, mais à l'aisance & à la liberté de l'action du devant, puisqu'il ne peut avoir lieu que la jambe de dedans ne soit portée en - arriere, & que celle de dehors n'ait par conséquent plus de facilité à chevaler & à croiser. Il sera imprimé par la tension de la rêne de dedans, dirigée d'abord pres du corps du cavalier, & croisée subtilement ensuite; car une partie de l'effet de sa direction au corps du cavalier, tendroit inévitablement à chasser la croupe sur le dehors, & il est besoin que cette partie de son effet soit détruite par le port de cette même réne en - dehors. Du reste le cheval dans les commencemens doit être plié foiblement; & on ne doit l'habituer qu'insensiblement & peu - à - peu, à regarder ainsi dans le dedans, vû la contrainte dans laquelle le jette le racourcissement que le pli occasionne, & le retrécissement de ses hanches qui se trouvent alors extrèmement pressées. Si ce retrécissement est tel qu'elles soient prétes à échapper, elles pourront être contenues par la tension de la rêne de dehors, rapprochée du corps du cavalier, dans l'instant même où l'animal alloit les dérober, & par la précision avec laquelle la rêne de dedans sera croisée; précision qui suppose dans l'une & dans l'autre une proportion exacte, mais très - difficile à rencontrer. Enfin dans le cas où l'animal se retiendra, les aides des jambes l'en détourneront, & même celles de la jambe de dehors secourront celles de la main, si elles étoient impuissantes.

Je terminerai cet article par quelques réflexions très simples, que je me dispenserai d'étendre, sur la pratique de ceux qui font fuir au cheval la gaule, la chambriere, ou le nerf de boeuf, plûtôt que les talons.

Il n'est pas douteux, en premier lieu, que l'action de l'animal sur une ligne vis - à - vis de la muraille, ne lui coûte infiniment davantage qu'une action moins bornée, & dans laquelle ses membres moins assujettis joüissent de la liberté de se déployer en avant. Or je n'apperçois aucune raison capable de justifier ceux qui préferent d'abord cette ligne aux lignes obliques ou diagonales.

En second lieu, l'idée d'employer continuellement la jambe & même le talon, & de leur confier le soin entier de maîtriser l'arriere - main (abstraction faite de l'endurcissement même qui en résulte de la part de l'animal, & de l'action de quoüiller, que de semblables aides occasionnent), me paroît peu conforme à celle que l'on doit concevoir du système de ses mouvemens. lorsque l'on consulte sa structure. La correspondance des épaules & des hanches est intime. Celles - ci faient naturellement du côté opposé à celui où les premieres sont mûes, & los promïeres tendent toûjours au sons opposé à celui où les secondes sont portées. La propension qu'elles ont à ce mouvement contraire, est rachetée par la faculté dont les membres sont doüés, conséquemment à leurs articulations sphéroides, de croiser les uns sur les auties; & c'est par ce moyen que l'action progressive peut être essectuée de côté: mais cette propension est toûjours telle, que la dépendance du devant & du derriere ne cesse point. & que la contrainte de l'un entraine la contrainte absolue de l'autre. Or si lorsque j'entreprends de les mouvoir ensemble dans un même sens, je captive le devant par l'action de ma main, & le derriere en même tems par l'action plus ou moins violente de ma jambe, & par les châtimens que l'on substitue à cette action, dans le cas de son insuffisance, il est certain que toute la machine se trouve entreprise par la contrariété des effets qui suivent de ces differentes aides; les hanches chassées & poussées sur le dedans, l'épaule que la main veut y porter est retenue sur le dehors, tout le corps se roidit, les membres ne joüissent plus de leur liberté, & l'animal se livre aux desordres que lui inspire la difficulté d'un mouvement, dont l'exécution, bien loin d'être facilitée, lui devient comme impossible. Il arrive encore que lorsque l'on est parvenu par un excès de force & de rigueur, & aux dépens de ses ressorts assoiblis par la gêne & par le travail, à l'habituer à l'obéissance & à le soûmettre par la voie dont il est question, à ce transport de biais & de côté, il est rare que son action soit exactement juste & mesurée, le cheval s'atteint & heurte fréquemment d'un sabot l'un sur l'autre. On remarque toujours le peu d'aisance avec laquelle l'épaule & le bras accomplissent le mouvement en rond, d'où résulte celui de chevaler; il se plie, il se couche dans la volte, il pousse la côte, il s'accule, il s'entable, il croise dessous de tems - en - tems, au lieu de croiser dessus; il se traverse, il n'embrasse jamais assez de terrein; on est obligé de le presser pour l'engager à décrire une diagonale; ses hanches enfin précedent continuellement le devant; & l'on peut dire que le cavalier ne regle en aucune façon son action, puisqu'il ne dispose point à son gré les membres sur le lieu même où ils doivent se poser, & qu'il le pousse plûtôt qu'il ne le conduit. Tels sont en général les défauts qu'il est très - facile d'observer dans un nombre infini de chevaux exercés dans la plûpart de nos manéges. Ils ne naissent véritablement que de l'emploi dur, cruel & mal - entendu des jambes que l'on charge trop inconsidérément d'une grande partie des opérations que l'on doit attendre de la précision, de la finesse, de la sagacité de la main, tandis qu'elles ne devroient que la seconder dans ses effets, lorsqu'ils sont combattus par la résistance de l'animal. J'avoue que cette maniere de le travailler n'est pas propre à le conduire à l'intelligence des aides qu'elles peuvent fournir; mais les exercices qui ont eu pour objet de le déterminer & de le resoudre, ainsi que l'action du pas écouté, & du passage par le droit qui a précédé cette leçon, ont dû la lui suggérer. D'ailleurs pourroit - on lui imprimer la connoissance de toutes les gradations de ces mêmes aides dans un mouvement aussi pénible pour lui, & qui exige constamment non - seulement l'approche la plus vive de la part de la partie qui doit aider, mais encore des châtimens & des secours étrangers?

Le cheval peut encore cheminer de côte dans des autres allures que dans celles du passage, & même dans les airs relevés. Voyez les articles concernant ces airs & ces allures. (c)

Fuir (Page 7:363)

Fuir; il se dit en Peinture, des objets qui dans le lointain d'un tableau, s'éloignent naturellement des yeux: il faut faire fuir cette partie. On fait fuir les objets dans un tableau, en les diminuant de grandeur, de vivacité de couleur, c'est - à - dire en les faisant participer de celle de l'air. qui est entre l'oeil & l'objet, & en les prononçant moins que ceux qui sont sur le devant. (R)

FUITE (Page 7:363)

FUITE, s. f. c'est l'action de fuir. Voyez l'article Fuir.

Fuite (Page 7:363)

Fuite. (Art milit.) action prornpte & machinale par laquelle un être animé s'éloigne de quelque objet dont la vûe lui fait éprouver un sentiment de crainte, d'horreur, ou d'antipathie.

Fuite, à la guerre, est un mouvement rétrograde, précipité, fait malgré tous les chefs d'une armée, & par lequel le soldat cherche à se dérober aux périls d'un combat; ce mot exprime l'acte des différens particuliers qui fuient, & non l'acte géneral de toute une armée. Quand la fuite se prolonge & devient [p. 364] universelle, elle prend le nom de déroute: une déroute est donc l'état d'une armée dont tous les membres ont abandonné le poste qu'ils devoient occuper, & dont les soldats dispersés ne peuvent plus se rallier.

Exemple. Dans le moment où les soldats prennent la fuite, la fermeté de leurs officiers peut les arrêter, dissiper leur frayeur, & les faire revenir au combat. Quand ils ont abandonné leurs camarades & leurs drapeaux; que tous sont occupés du seul intérêt de leur conservation particuliere, on dit que l'armée est en déroute; & rien alors ne la peut sauver, àmoins qu'un obstacle insurmontable ne l'arrête malgré elle, & ne la force à se rassembler avant qu'elle ait été jointe par son ennemi. Voyez l'art. Fuyards. Article de M. Liebault.

Fuite (Page 7:364)

Fuite, (Jurisprud.) en termes de Palais, signifie un détour employé par une partie ou par son procureur, pour éloigner le jugement; comme quand on affecte de demander des copies ou communication de pieces que l'on connoît bien. Ces fuites sont des chicanes très - odieuses. (A)

FULA (Page 7:364)

FULA, (Hist. nat. bot.) plante très - aromatique qui croît en Chine sur le bord de quelques rivieres; elle porte des fleurs jaunes comme du safran qui ont l'odeur du musc, & qui ressemblent à des tulipes. La racine est noire & foit grosse; il en part une forte tige de trois à quatre piés de hauteur; la feuille ressemble assez à celle de la vigne. Hubner, dictionn. univers.

FULGORA (Page 7:364)

* FULGORA, s. f. (Myth.) divinité qui présidoit aux éclairs, aux foudres, & aux tonnerres; Seneque en fait une veuve: il ne faut pas la confondre avec Jupiter, qu'on invoquoit sous le nom de fulgur ou de Jupiter éclair.

FULGURATION (Page 7:364)

FULGURATION, s. f. fulmen, coruscatio. (Chimie. Métalltrgie.) Voyez Eclair, Affinage, & Essai.

FULGURITE (Page 7:364)

* FULGURITE, fulguritum, (Hist. anc.) c'est ainsi que les Latins appelloient les lieux ou les objets frappés de la foudre, quasi fulgure ictum,; ils étoient sacrés par accident: on ne pouvoit plus les employer à des usages profanes. On y élevoit un autel sur lequel on sacrifioit des brebis de deux ans, ce qui faisoit encore appeller le lieu frappé de la foudre, du nom de bidental. Les grecs plaçoient sur cet autel une urne ouverte dans laquelle ils renfermoient les restes des choses que la foudre avoit noircies ou brûlées; coûtume que les Romains adopterent: les augures étoient chargés de cette fonction. Quant à la purification des arbres foudroyés, elle étoit commise à des hommes particuliers connus sous le nom de strufertarü. On ne brûloit point à l'ordinaire les corps de ceux qui avoient péri par la foudre. La loi de Numa ordonnoit qu'ils fussent enterrés sur le lieu même de l'accident: fouler aux piés leur sépulture, étoit sinon un crime, du - moins un acte irreligieux pour lequel il y avoit des expiations & lustrations prescrites. Voyez Expiation & Lustration.

FULIGINEUX (Page 7:364)

FULIGINEUX, adj. (Phys.) épithete qu'on donne à une fumée ou vapeur épaisse remplie de suie ou autre matiere crasse. Voyez Fumée, Suie, & Vapeur

Ce mot vient du latin fuligo, suie; on l'employe rarement sans le joindre à vapeur.

Dès que les métaux se mettent en fusion, il s'en éleve beaucoup de vapeurs fuligineuses, qui étant retenues & ramassées, forment ce que nous appellons litharge.

Le noir de fumée est ce qu'on ramasse des vapeurs fuligineuses qui s'élevent des substances résineuses qu'on brûle. Voyez Noir de Fumée. Chambers.

Fuligineux (Page 7:364)

Fuligineux, adj. (Méd.) est une épithete employée par les anciens pour désigner certaines humeurs subtiles qu'ils imaginoient pouvoir être por<cb-> tées sous forme de fumée, de vapeurs, des visceres des hypochondres au cerveau. Voyez Passion hypochondriaque, Hystérique, Vapeurs , (d)

FULMINATION (Page 7:364)

FULMINATION, s. f. (Chimie.) c'est l'action d'un corps qui en conséquence de la chaleur qu'on lui applique, s'écarte rapidement & avec fracas, & qui est capable de l'imprimer à ceux qu'il rencontre; ce, qu'on appelle explosion: telle est l'action de l'or fulminant, de la poudre fulminante, de la poudre à canon, &c. La fulmination ne differe donc de la détonation qu'en degré de force; c'est une détonation portée à l'excès, soit par la nature du corps même qui détonne, soit par sa quantité ou par les obstacles qu'il rencontre; toutes causes capables de changer l'une en l'autre. Ainsi le mélange qui fait les flux noir & blanc, détonne simplement; de même que celui qui constitue la poudre à canon, pourvû toutefois que cette poudre soit en petite quantité & à l'air libre. Mais la poudre fulminante & l'or fulminant ne détonnent pas simplement; en sorte que c'est à juste titre qu'on les a qualifiés de la sorte. Lefevre a confondu mal - à - propos la fulmination avec la fulguration, outre qu'il en donne une définition fausse dans tous ses points. Voyez Or fulminant, Poudre fulminante, Poudre à Canon, Détonation, Vapeurs, Expansion . Article de M. de Villiers.

Fulmination (Page 7:364)

Fulmination, (Jurisprud.) est une sentence d'un évêque ou d'un official ou autre ecclésiastique qui est délégué par le pape à cet effet; laquelle sentence homologue, c'est - à - dire ordonne l'exécution de quelques bulles, dispenses, ou autres rescrits de cour de Rome.

La fulmination de ces sortés d'actes doit être faite dans le diocèse où l'on veut s'en servir.

Celle des bulles des évêques, abbés, & abbesses, des dispenses de mariage, des signatures portant dispense d'irrégularité des reserits de réclamation de voeux, ou contre les ordres sacrés, de translation d'un religieux, & autres semblables, sont ordinairement adressés à l'official diocésain. Voyez la Jurisprudence canonique de Lacombe, au mot official, & le diction. des arrêts, au mot bulles, n°. 9.

On dit aussi, fulminer une excomunication, c'est - à - dire la prononcer. Suivant le pontifical, l'évêque qui la prononce est en habits pontificaux, & accompagné de douze prêtres en surplis: après que la sentence est prononcée, ils jettent à terre les cierges qu'ils tenoient allumés. Voyez Eveillon, en son traité des excommunications. (A)

FULMINER (Page 7:364)

FULMINER, (Chimie.) Voyez Fulmination.

FUMAGE (Page 7:364)

FUMAGE, s. m. (Jurispr.) est un droit dû à quelques seigncurs sur les étrangers faisant feu & fumée dans leur seigneurie: le seigneur de Chevre en Bretagne joüit de ce droit. Voyez Fouage & Fournage. (A)

FUM - CHIM (Page 7:364)

FUM - CHIM, (Géog.) petite ville de la province de Kiansi. Sa long. suivant le P. Noël, 152d. 13'. 30''. & suivant d'autres observations plus récentes, 141d. 5'. sa latit. 28d. 5'. (D J.)

FUMÉE (Page 7:364)

FUMÉE, s. f. (Physique.) on appelle ainsi cette vapeur plus ou moins sensible & plus ou moins épaisse qui s'éleve de la surface des corps qui brûlent. Elle est composée des parties les plus grossieres qui servent à l'aliment du feu dans le corps combustible; savoir des parties terrestres, oléagineuses, aqueuses, & salines. Par conséquent, elle n'est pas fort différente de la flamme (voyez Flamme); & elle peut facilement se convertir en flamme, dès qu'on y joint un peu de feu: c'est pour cela qu'on peut faire prendre flamme avec très - peu de feu à du bois qui fume beaucoup. Comme il y a dans la fumée des parties

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