ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"355"> niere façon à la forme, pour la mettre dans sa perfection; ce qui se fait avec un frottoir de peau de chien de mer. Voyez Frottoir ou Baton.

FROTTIS (Page 7:355)

FROTTIS, s. m. terme de Peinture; voyez Glacer, Glacis.

FROTTOIR (Page 7:355)

* FROTTOIR, s. m. en terme de Boyaudier, c'est un tissu de crin, avec lequel on frotte les cordes à boyau pour les débarrasser des graisses ou autres matieres qui n'en sont point tombées dans les opérations antérieures.

Frottoir (Page 7:355)

* Frottoir, terme de Chapelier, c'est une espece de petite pelotte de quatre ou cinq pouces en quarré, dont les Chapeliers se servent pour donner le lustre à leurs chapeaux. Le frottoir est un petit sac rempli de crin ou de bourre, & couvert de velours d'un côté & de drap de l'autre. Voyez Chapeau & Chapelier, & les Planches du Chapelier.

Frottoir (Page 7:355)

* Frottoir, terme de Corderie, est une planche d'un pouce & demi d'épaisseur, solidement attachée sur la même table où sont les peignes. Cette planche est percée dans le milieu d'un trou de trois ou quatre pouces de diametre, & sa face supérieure est tellement travaillée, qu'elle semble couverte d'éminences taillées en pointes de diamant.

Quand on veut se servir de cet instrument, on passe la poignée de chanvre par le trou qui est au milieu; on retient avec la main gauche le gros bout de la poignée qui est sous la planche, pendant qu'avec la main droite on frotte le milieu sur les crenelures de la planche; ce qui affine le chanvre plus que la préparation qu'on lui donne sur le fer: mais cette opération le mêle davantage, & occasionne plus de déchet.

Frottoir (Page 7:355)

* Frottoir, en terme d'Epinglier, c'est une espece de coffret de bois, dans lequel on entonne, pour ainsi dire, les épingles pour les sécher avec le son. Elle est suspendue sur deux montans; on la tourne avec deux manivelles. Voyez Secher, & les Planches de l'Epinglier.

Frottoir (Page 7:355)

Frottoir, chez les Formiers, voyez Baton, & la fig. prem. Pl. du Cordonnier - Bottier.

Frottoir (Page 7:355)

Frottoir, terme de Perruquier, est un linge que les Barbiers mettent sur l'épaule de la personne qu'ils rasent, & dont ils se servent pour essuyer leur rasoir, à mesure qu'il est chargé du poil coupé mêlé avec le savon.

Frottoir (Page 7:355)

Frottoir, outil de Relieur; il doit être de fer mince par les deux bouts, & épais dans le milieu ou la poignée; il en faut pour les petits volumes & pour les gros. On l'appuie sur le dos des livres, lorsque la colle est seche, & sert à en ôter les inégalités pour que le veau n'ait rien qui lui fasse faire la grimace. L'ouvrier le tient à deux mains, & doit prendre garde de bien arrondir le dos, de ne point épater les têtes, ni pincer les queues, ni déchirer le parchemin. Voyez Pl. prem. de la Relieure, fig. N.

FROTTON (Page 7:355)

* FROTTON, s. m. terme de Cartier; c'est un instrument composé de plusieurs lisieres ou bandes d'étoffe roulées les unes sur les autres, de maniere que le bas en est plat & uni, & que le haut qui lui sert de manche est terminé par une espece de cone. Le frotton sert à - peu - pres aux mêmes usages chez les Cartiers, que les balles chez les Imprimeurs. Voyez les Planches du Cartier.

FROU (Page 7:355)

FROU, (Jurisprud.) dans quelques coûtumes, signifie un lieu public & commun à tous. Voyez l'ancienne coûtume d'Orléans, article 157, & ci devant au mot Frocs. (A)

FROWARD (Page 7:355)

FROWARD, le cap. (Géog.) & par les François le cap d'Avance, cap des terres magellaniques sur la côte méridionale de l'Amérique: c'est celui qui avance le plus dans le détroit de Magellan, & qui fait le coude de ce détroit. M. Frezier le place par le 54e degré de lat. & le 308d 45'de long. (D. J.)

FRUCTESA (Page 7:355)

* FRUCTESA, s. f. (Mythol.) déesse qui veilloit à la conservation des fruits.

FRUCTIFIER (Page 7:355)

FRUCTIFIER, v. n. (Jardinage.) ou rapporter du fruit. Voyez Fruit.

FRUGALITÉ (Page 7:355)

FRUGALITÉ, (Morale.) simplicité de moeurs & de vie. Le docteur Cumberland la définit une sorte de justice, qui dans la société consiste à conserver, & qui a pour dispositions contraires, d'un côté la prodigalité envers des particuliers, & de l'autre une sordide avarice.

On entend ordinairement par la frugalité, la tempérance dans le boire & le manger; mais cette vertu va beaucoup plus loin que la sobriété; elle ne regarde pas seulement la table, elle porte sur les moeurs, dont elle est le plus ferme appui. Les Lacédémoniens en faisoient profession expresse; les Curius, les Fabricius, & les Camilles, ne mériterent pas moins de loüanges à cet égard, que par leurs grandes & belles victoires. Phocion s'acquit le titre d'homme de bien par la frugalité de sa vie; conduite qui lui procura les moyens de soulager l'indigence de ses compatriotes, & de doter les filles vertueuses que leur pauvreté empêchoit de s'établir.

Je sai que dans nos pays de faste & de vanité, la frugalité a bien de la peine à maintenir un rang estimable: quand on n'est touché que de l'éclat de la magnificence, on est peu disposé à loüer la vie frugale des grands hommes, qui passoient de la charrue au commandement des armées; & peut - être commençons - nous à les dédaigner dans notre imagination. La raison néanmoins ne voudroit pas que nous en jugeassions de la sorte; & puisqu'il ne seroit pas à - propos d'attribuer à la libéralité les excès des prodigues, il ne faut pas non plus attribuer à la frugalité la honte & les bassesses de l'avarice.

C'est vouloir dégrader étrangement les vertus, que de dire avec un Laberius, frugalitas miseria est rumoris boni, ou de répéter avec S. Evremont: la frugalité tant vantée des Romains n'étoit pas une abstinence volontaire des choses superflues, mais un usage nécessaire & grossier de ce qu'ils avoient. Rendons plus de justice au tems des beaux jours de la république romaine, à ce Fabricius par exemple, ce Curius & ce Camille dont j'ai parlé. Les uns & les autres sachant se borner à l'héritage de leurs ancêtres, ne furent point tentés de changer l'usage grossier de ce qu'ils possédoient, pour embrasser le superflu. Le premier refusa sans peine les offres magnifiques qu'on lui fit de la part de Pyrrhus; le second méprisa tout l'argent qui lui fut présenté de la part des Samnites; le troisieme consacra dans le temple de Jupiter, tout l'or qu'il avoit pris à la défaite des Gaulois. Nourris tous les trois selon les regles de l'austere frugalité, ils surent les ressources de leur patrie dans les guerres périlleuses qu'elle eut à soûtenir. Le luxe & la somptuosité sont dans un état, ce que sont dans un vaisseau les peintures & les statues dont il est décoré; ces vains ornemens rassûrent aussi peu l'état engagé dans une guerre cruelle, qu'ils rassûrent les passagers d'un vaisseau, quand il est menacé de la tempête. Voyez Luxe & Fortune.

Pour sentir le prix de la frugalité, il faut en joüir; ce ne seront point ceux qui sont corrompus par les délices, dit l'auteur de l'esprit des lois, qui aimeront la vie frugale; & si cela avoit été commun, Alcibiade n'auroit pas fait l'admiration de l'univers. Ce ne seront pas non plus ceux qui envient ou qui admirent le luxe des autres, qui vanteront la frugalité: des gens qui n'ont devant les yeux que des hommes riches ou des hommes aussi misérables qu'ils le sont, détestent leur misere, sans aimer & sans connoître ce qui fait le terme de la misere.

L'amour de la frugalité est excité par la frugalité; & c'est alors qu'on en sent les précieux avantages: [p. 356] cet amour de la frugalité bornant le desir d'avoir, à l'attention que demande le nécessaire pour sa famille, reserve le superflu pour le bien de sa patrie. Aussi les sages démocraties en recommandant, en établissant pour loi fondamentale, la frugalité domestique, ont ouvert la porte aux dépenses publiques à Athenes & à Rome: pour lors la magnificence naissoit du sein de la frugalité même; & comme la religion, ajoûte M. de Montesquieu, demande qu'on ait les mains pures pour faire des offrandes aux dieux, les lois vouloient des moeurs frugales, pour que l'on pût donner à sa patrie. (D. J.)

FRUGINAL, & FRUGURAL (Page 7:356)

* FRUGINAL, & FRUGURAL, fregintal, (Myth.) est le nom d'un temple dédié à la Venus pudique, appellée Venus frugi; & frugural, le nom d'un temple dédié à Jupiter.

FRUIT (Page 7:356)

FRUIT, s. m. (Gram.) On appelle en général du nom de fruits, tout ce que la terre produit pour la nourriture des hommes & des animaux: ainsi les grains, les herbes, les légumes, sont des fruits.

Les fruits en particulier sont la production des arbres fruitiers, & la conclusion des opérations de la nature qu'elle nous avoit fait entrevoir en nous donnant les fleurs: ce n'est d'abord qu'un bouton, qu'un oeil; ensuite vient une branche, une fleur, enfin un fruit, qui par le moyen d'une graine, d'un pepin, d'un noyau, d'une amande, perpétue son espece à l'infini.

On remarque dans les fruits les mêmes parties essentielles que dans les plantes, savoir les peaux & membranes, les pulpes ou chairs, & les fibres ou corps ligneux.

Les arbres à fruit distingués d'avec les plantes à fruit, se divisent en fruits à pepins, à noyau, à coquille, & à cosse épineuse.

Ceux à pepins ont plusieurs fleurs, & un pepin formant un bouton, peut avoir 9 à 10 fruits à cnaque bouton. Ils sont composés de quatre parties, la peau, la pulpe, les fibres, & la capsule, Voyez tous ces mots à leur article. Les orangers, les citrons, & les raisins ont des pores plus remplis de liqueur, mais ce sont toûjours des fruits à pepins.

Les fruits à noyau viennent seuls à chaque bouton, & ont les mêmes parties que ceux à pepins: quant au noyau, il vient de la pulpe qui se coagule; cinq grosses fibres s'étendent sur la surface du noyau, dont une entre dans son corps pour y nourrir l'aman de qui y est suspendue par ses peaux.

Ceux à coquille n'ont que trois parties: la robbe, la coquille, & la moëlle; un grand nombre de fibres entrent par la base dans la coquille; une de ces fibres nourrit la graine, passe dans le centre de la base, & va jusqu'à la pointe de la coquille à laquelle les peaux de l'amande sont attachées.

Les fruits à cosse épineuse, tels que les châtaigniers & les marrons d'Inde, viennent seuls ou plusieurs ensemble; ils sont eux - mêmes la racine qui les reproduit.

Les plantes à fruits sont les melons, les courges, les citrouilles, les concombres, les coloquintes, les bonnets de prêtre. Ces fruits ont une écorce ou peau chargée de verrues, ou de parties galeuses; on trouve dans leur pulpe des loges remplies de semences, avec des amandes; plusieurs fibres sont répandues dans toute l'étendue du fruit.

Les fruits par rapport à leur chair, sont cassans ou fondans.

On distingue encore les fruits d'été d'avec ceux d'hyver; les fruits précoces d'avec les tardifs; nous avons encore les fruits rouges.

Il y a de grosses semences, comme les marrons d'Inde, les châtaigniers, les amandes, les noisettes, les faînes, les noix, les glands, que l'on appelle fruits, parce qu'ils sont agréables au goût. (K)

Fruit (Page 7:356)

Fruit, (Botan.) M. Linnaeus distingue dans les fruits trois parties principales, qui sont le péricarpe, la semence, & le receptacle.

Le péricarpe, pericarpium, est formé par le germe; il grossit & il renferme les petites semences ou graines, mais il ne se trouve pas dans tous les fruits. Il y a huit especes de péricarpes: savoir la capsule, la coque, la silique, la gousse, le fruit à noyau, la pomme ou le fruit à pepin, la baie, & le cone. La capsule, capsula, est composée de plusieurs panneaux secs & élastiques, qui s'ouvrent le plus souvent par leur sommité lorsqu'ils sont mûrs, & qui renferment des graines dans une seule loge ou dans plusiems, d'où viennent les dénominations des capsules un<-> culaires & multiloculaires. La coque, conceptacutum, ne differe de la capsule qu'en ce que ses panneaux sont mous. La silique, siliqua, est composée de deux panneaux qui s'ouvrent d'un bout à l'autre, & qui sont séparés par une cloison membraneuse à laquelle les petites semences sont attachées chacune par un cordon ombilical. La gousse, legumen, est un pericarpe oblong a deux cosses assemblées en - dessus & en - dessous par une suture longitudinale; les semences sont attachées alternativement au limbe supérieur de chacune de ces cosses. Le fruit à noyau, drupa, est composé d'une pulpe charnue, molle & succulente, qui renferme un noyau. La pomme ou fruit à pepin, pomum, a une pulpe charnue, au milieu de laquelle les semences se trouvent dans des enveloppes membraneuses. La baie, bacca, a une pulpe succulente qui renferme les semences. Le cone, strobilus, est composé de plusieurs écailles appliquées les unes contre les autres, & contournées par le haut.

Il y a deux sortes de semences, la graine & la noix. La noix, nux, est presqu'aussi dure qu'un os, & renferme la véritable semence. La graine, semen, est le corps de la semence; elle a différentes figures, & on voit des graines qui ont une couronne. La couronne, corona, est simple, ou disposée en aigrette. L'aigrette, pappus, est composée de rayons simples ou de rayons branchus comme une plume. Ces rayons simples ou branchus tiennent à un pédicule, ou sortent immédiatement de la graine.

Le receptacle ou placenta, receptaculum, est la partie qui soûtient la fleur ou le fruit, ou tous les deux ensemble; il y en a de différentes figures. Floroe par. Prodromus, pag. 44. & suiv. (I)

Maniere d'avoir de beaux fruits, (Jard.) Pour avoir de beaux fruits, il faut detacher d'un arbre quelques boutons lorsqu'ils ne font que noüer; le mois de Mai est le vrai tems de cette opération pour les pêches & abricots; & celui de Juin & de Juillet pour les poires d'hyver & d'automne. On les détache du trochet où il y en a plusieurs, en les coupant avec des ciseaux par le milieu de la queue, & sur - tout ceux qui sont serrés, comme les plus sujets à se pourrir. Les poires d'été, telles que la robine, la cassolette, le rousselet, ne se détachent point; elles ne se nuisent point l'une à l'autre, ainsi que les prunes, parce qu'elles sont médiocrement grosses; quand le fruit est presque mûr, ôtez des feuilles tout - autour pour lui donner de la couleur & le faire mûrir. Cette pratique usitée à l'égard des pêchers, convient aussi à plusieurs poires, telles que le bon chrétien d'hyver, l'inconnue chéneau, &c.

Plusieurs se servent d'une seringue faite en arrosoir à pomme, pour leur jetter de l'eau, ou les frottent dans le grand soleil, ce qui certainement leur donne de la couleur, mais diminue leur bonté, à ce qu'on prétend. (K)

Fruit verreux (Page 7:356)

Fruit verreux, (Hist. nat.) c'est le nom qu'on donne au fruit qui a été attaqué, habité, rongé, mangé par des vers, chenilles, fausses chenilles, ou autres insectes.

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