ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Fronteau (Page 7:341)

Fronteau se dit en parlant des cérémonies juives. Voyez Phylactere. Ce sont quatre morceaux de vélin séparés, sur chacun desquels est écrit un passage de l'Ecriture sainte, qu'on pose tous quatre sur un quarré de veau noir qui a des courroies, & que les Juifs se mettent au milieu du front lorsqu'ils sont dans la synagogue, se ceignant la tête avec les courroies de ce quarré. Dict. de Trév.

Fronteau de mire (Page 7:341)

Fronteau de mire, (Artillerie.) c'est dans l'Artillerie un morceau de bois de quatre pouces d'épaisseur, d'un pié de haut, & de deux piés & demi de long ou environ, dont on se sert pour pointer le canon. Voyez la figure du fronteau de mire, Planche VI. de Fortification, fig. 6. Voyez aussi Pointer. (Q)

Fronteau (Page 7:341)

Fronteau, (Marine.) c'est une piece de bois plate & ouvragée de sculpture, qui est aussi longue que le vaisseau est large, & qui sert non - seulement à orner le dessus des dunettes, mais aussi les gaillards. Quelquefois ce fronteau est sur une balustrade, & il sert d'appui. (Z)

Fronteau (Page 7:341)

* Fronteau, terme de Sellier - Bourrelier; c'est une bande de cuir qui fait partie de la bride des chevaux, attachée par les deux bouts à la têtiere, immédiatement au - dessous des oreilles, & qui leur passe sur le front. Voyez les Planches du Bourrelier.

FRONTIERE (Page 7:341)

* FRONTIERE, s. f. (Géog.) se dit des limites, consins, ou extrémités d'un royaume ou d'une province. Le mot se prend aussi adjectivement: nous disons ville frontiere, province frontiere. Nous disons qu'il se prend dans ce cas adjectivement, à - moins qu'on n'aime mieux regarder ici frontiere comme un substantif mis par apposition. Voyez Apposition.

Ce mot est dérivé selon plusieurs auteurs, du latin frons; les frontieres étant, disent - ils, comme une espece de front opposé à l'ennemi. D'autres font venir ce mot de frons, pour une autre raison; la frontiere, disent - ils, est la partie la plus extérieure & la plus avancée d'un état, comme le front l'est du visage de l'homme.

FRONTIGNAN (Page 7:341)

FRONTIGNAN, (Géog.) petite ville de France. au Bas - Languedoc, connue par ses excellens vins muscats, & ses raisins de caisse qu'on appelle passerilles. Quelques savans croyent, sans en donner de preuves, que cette ville est le forum Domitii des Romains. Elle est située sur l'étang de Maguelone, à six lieues N. E. d'Agde, & cinq S. O. de Montpellier. Long. 15d. 24'. lat. 43d. 28'. (D. J.)

FRONTISPICE (Page 7:341)

FRONTISPICE, s. m. (Architecture.) Voyez Façade.

Frontispice (Page 7:341)

Frontispice, (Imprimerie.) dans l'usage de l'Imprimerie, s'entend de la premiere page d'un livre où est annoncé le titre de l'ouvrage, quelquefois le nom de l'auteur, & ordinairement le lieu où il a été imprimé. Dans les ouvrages considérables, les frontispices ou premieres pages s'impriment ordinairement en rouge & noir. On entend aussi par frontispices l'estampe que l'on met avant le titre de l'ouvrage.

FRONTON (Page 7:341)

FRONTON, s. m. (Architect.) on entend sous ce nom tout amortissement triangulaire, servant à couronner l'extrémité supérieure de l'avant - corps d'un bâtiment. L'origine des srontons vient des Grecs qui les plaçoient sur le sommet du frontispice de leurs temples, & représentoient les pignons de ces sortes de monumens; de maniere que la hauteur de ce triangle, qui étoit à sa base comme un est à cinq, a fixé pour toûjours leur proportion. Ces peuples n'employerent d'abord les frontons qu'avec beaucoup de discrétion; leurs temples étoient les seuls édifices où l'on pût les mettre en usage: mais dans la suite, leur application dans l'Architecture a dégénéré en abus, principalement en Italie, où non - seulement les architectes romains en ont placé dans tous leurs genres de bâtimens, mais les ont chantournés, en<cb-> roulés, coupés & interrompus; ensorte qu'ayant perdu de vûe l'origine des frontons, ils en ont fait un ornement arbitraire, sans égard à la convenance du lieu, sans méditer l'effet qu'ils produiroient dans leurs décorations, & sans prévoir si tout autre couronnement n'eût pas été préférable.

Nos premiers architectes françois n'en ont pas usé avec plus de modération que les latins; & à l'exemple des productions de leurs précédesseurs, ils en ont placé plusieurs les uns au - dessus des autres, dans un même frontispice: témoins le portail des Minimes, celui de S. Gervais, & celui du Val - de - Grace à Paris. On en remarque même trois, placés l'un dans l'autre, dans la décoration de l'intérieur de la cour du Louvre; & l'on en voit une réitération condamnable dans la façade du même palais, du côté de la riviere. En un mot, les niches, les croisées, les tables saillantes, en sont ornées; on en voit régner par - tout, couronner tout; & par - tout tenir lieu d'une architecture rectiligne, & plus analogue à la direction perpendiculaire des piés - droits, & à la forme horisontale des entablemens qui couronnent nos façades.

Nos architectes modernes ont usé avec encore moins de prudence des frontons; & à l'imitation du déréglement des Romains, du tems de Boromini, ils les ont fait circulaires, ou triangulaires, à ressauts, interrompus, retournés ou pliés, & cela sans autre but que de varier leurs compositions, & de placer dans le tympan de ces frontons des ornemens frivoles, sans choix & sans convenance. Enfin il n'est pas un de nos artisans qui ne s'imagine avoir produit un chef - d'oeuvre, lorsqu'il a terminé un ravalement par ce gente d'amortissement.

La source de cet abus vient sans doute de ce que l'on perd de vûe l'origine qui a donné naissance aux diverses parties qui constituent l'Architecture; loin d'avoir recours à nos historiens & à nos auteurs les plus célebres, on prend pour modeles les exemples récents, & on laisse derriere soi la doctrine de l'art: insensiblement & à force d'imitation, on prend la partie pour le tout. Les meilleures productions prisos dans leur origine, ne présentent plus que des licences intolérables, des inadvertances monstrueuses, & des compositions hasardées. Or pour éviter ce déréglement, prévoyons l'effet que produiront les frontons dans l'édifice, & réservons - les principalement pour les frontispices de nos églises; ensorte que si par tolérance nous les employons dans la décoration de nos palais ou de nos édifices publics, que ce ne soit que pour faire prééminer la partie supérieure du principal avant - corps. En supposant même que la saillie de ce dernier semble exiger séparément ce genre d'amortissement, pour lui tenir lieu de couverture, évitons qu'il couronne jamais plus de trois croisées; préférons les triangulaires aux circulaires, & ne souffrons jamais qu'ils soient interrompus ni dans leurs bases, ni dans leurs sommets, si nous voulons que nos compositions soient conformes aux principes de l'art & aux lois du bon goût. (P)

Fronton (Page 7:341)

Fronton ou Miroir, (Marine.) c'est un cadre ou une cartouche de menuiserie, qui est placée sur la voûte à l'arriere du vaisseau. On la charge des armes du prince qui a fait construire le vaisseau; quelquefois on y met la figure dont le vaisseau porte le nom. Communément on appelle cet endroit le miroir. Voyez Marine, Planche III. figure 1. le fronton, cotté o. (Z)

FROS ou FROCS (Page 7:341)

FROS ou FROCS, (Jurispr.) ce sont des terres en friche; c'est la même chose que fraux. Voyez cidevant Fraux. (A)

FROTTEMENT (Page 7:341)

FROTTEMENT, s. m. (Méch.) c'est la résistance qu'apporte au mouvement de deux corps l'un sur l'autre, l'inégalité de leurs surfaces. [p. 342]

Il n'est aucun corps qui lorsqu'il glisse sur un autre, n'éprouve une pareille résistance; parce qu'il n'en est aucun dont la surface ne soit inégale. Il est aisé de s'en convaincre, en examinant au microscope ceux mêmes que nous regardons comme les mieux polis; on y apperçoit bien - tôt bien de petites éminences & cavités qui avoient échappé à la vûe simple.

Lors donc que l'on applique l'une contre l'autre deux surfaces de cette nature, les petites éminences de l'une doivent nécessairement entrer dans les petites cavités de l'autre; & pour en mouvoir une, il faut dégager ces éminences des cavités dans lesquelles elles sont enfoncées: pour cet effet il est nécessaire ou de les briser, ou de les plier comme des ressorts; ou si leur extrème dureté empêche l'un & l'autre de ces effets, il faut un peu soûlever le corps entier. Toutes ces choses exigent une certaine force, & il en doit résulter un obstacle au mouvement: c'est ce que l'on nomme frottement.

On peut en distinguer deux especes. S'il s'agit de faire parcourir à un corps la surface d'un autre corps, cela peut s'exécuter de deux manieres différentes, qu'il est important de ne pas confondre: 1°. en appliquant successivement les mêmes parties de l'un à différentes parties de l'autre, comme quand on fait glisser un livre sur une table; & on peut nommer ce frottement, celui de la premiere espece: 2°. en faisant toucher successivement différentes parties d'une surface à différentes parties d'une autre surface, comme lorsqu'on fait rouler une boule sar un billard; & je le nomme frottement de la seconde espece. Le premier est celui dont j'ai parlé d'abord. Dans le second cas, les parties engagées se quittent à - peu - près comme les dents de deux roues de montre se desengrenent. Voyez figure 38. de la Méchanique, où CD est le corps roulant, AB la surface du corps sur lequel il roule, & H, F, les inégalités des deux surfaces au point d'attouchement. S'il arrive qu'elles ayent quelquefois peine à se quitter, c'est qu'il y a disproportion entre les parties saillantes & les vuides qui les reçoivent; mais jamais cette seconde espece de frottement ne ralentit autant le mouvement que la premiere: c'est de celle - ci que je vais m'occuper plus particulierement.

La quantité du frottement dépend d'une infinité de circonstances, qui me paroissent pourtant toutes pouvoir être rapportées à quelqu'un de ces cinq chefs: 1°. la nature des surfaces qui frottent; 2°. leur grandeur; 3°. la pression qui les applique l'une à l'autre, 4°. leur vîtesse; 5°. la longueur du levier auquel on peut regarder comme appliquée la résistance dont il s'agit.

I. La nature des surfaces est certainement la principale considération, à laquelle il faut avoir égard pour juger de la quantité du frottement; il est évident que plus les inégalités de ces surfaces seront ou nombreuses, ou éminentes, ou roides, ou difficiles à briser ou à plier, plus aussi le frottement qui en résultera sera considérable. Il suit de - là, 1°. que l'on doit trouver moins de résistance à faire glisser un corps poli sur une surface polie, qu'un corps rude & grossier sur une surface inégale & raboteuse. 2°. Que l'huile ou la graisse dont on enduit ordinairement les surfaces que l'on veut faire glisser avec plus de facilité, doivent effectivement diminuer le frottement; puisque se logeant dans les petites cavités de ces surfaces, elles empêchent les petites éminences d'y entrer aussi profondément; & que la forme sphérique des petites molécules de l'huile les rend propres, comme autant de rouleaux, à changer en partie le frottement, qui seroit sans cela uniquement de la premiere espece, en un autre de la seconde.

Ces raisonnemens, quelques plausibles qu'ils pa<cb-> roissent, ne décideroient pas néanmoins ces deux points, si l'expérience ne les appuyoit. La structure des petites parties des corps, & la nature de leurs surfaces nous est si peu connue, qu'il est impossible de suivre ici d'autre guide que l'expérience; encore n'avons - nous pas l'avantage d'être conduits par elle dans cette matiere - ci aussi sûrement que dans la plûpart des autres. Nous ne trouvons dans les différens auteurs qui nous ont fait part de leurs tentatives, que des résultats opposés, & souvent des contradictions. Par exemple, M. Amontons nous dit qu'il a éprouvé que des plans de cuivre, de fer, de plomb & de bois, bien enduits de vieux - oing, placés sur d'autres plans de pareille matiere, & chargés également, ont à - peu - près le même frottement. M. Musschenbroek au contraire nous donne une table de différentes expériences qu'il a faites, pour connoître le frottement d'un arc d'acier dans des bassinets de gayac, de cuivre rouge, de cuivre jaune, d'acier, d'étain, &c. par lesquelles il paroit que le frottement de l'essieu a été très - différent dans les différens bassinets, quoique huilés. Il paroit par la machine que M. Musschenbroek a employé pour ces expériences, & par l'exactitude qu'il y a apportée, qu'on peut mieux compter sur ses résultats, que sur ceux de M. Amontons; d'autant plus que le frottement dépendant de la nature des surfaces, il seroit bien singulier que l'huile interposée rendit tout égal.

L'eau fait un esset bien différent de l'huile; un grand nombre de corps glissent moins aisément quand ils sont mouillés, qu'étant secs; & il y a à cot égard de grandes differences entre les différens corps, le frottement de quelques - uns étant presque double, & celui de quelques autres au contraire diminue. Je ne crois pas que dans un ouvrage tel que celui - ci qui n'est point un traité complet du frottement, je doive entrer dans le détail des expériences faites sur les différentes sortes de matieres; je remarquerai seulement que comme on a des tables de la densite spécisique des différens corps, il seroit aussi fort à souhaiter qu'on en eût sur leur frottement: mais en même tems que nous le desirons, nous ne pouvons nous empêcher de sentir qu'un tel ouvrage est presque impossible; du - moins il demanderoit une patience infatigable, & plus d'un observateur. Il saudroit avoir grand soin que hors la différence de la matiere, il n'y en eût aucune dans les corps dont on voudroit comparer le frottement; il faudroit employer la même huile, & varier ensuite beaucoup les circonstances, en les conservant néanmoins les mêmes pour chaque sorte de matiere. Une grande difficulté qui s'y trouveroit, seroit qu'on observeroit bientôt que dans de certaines circonstances, les mêmes pour le bois & le fer par exemple, le bois éprouve plus de résistance que le fer; & que dans d'autres, aussi les mêmes pour ces deux corps, le fer en éprouve plus que le bois; ce qui obligeroit d'entrer dans de prodigieux détails, pour pouvoir tirer de ces tables quelque secours.

II. La grandeur des surfaces frottées avoit paru jusqu'à M. Amontons, devoir entrer pour quelque chose dans l'évaluation du frottement; il sembloit naturel que deux corps se touchant en plus de points, il y eût aussi plus d'éminences engagées réciproquement dans les cavités des surfaces de l'un & de l'autre, & ainsi plus de difficulté à les faire glisser l'un sur l'autre. M. Amontons en examinant la chose de plus près, a remarqué que ce n'étoit pas seulement au nombre des éminences engagées dans les petites cavités des corps, qu'il falloit avoir attention, mais qu'il falloit aussi considérer le plus ou moins de profondeur où elles pénétroient. Or comme les éminences d'un corps qui en touche un autre par une large surface, doivent entrer moins profondément dans

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