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Mais comme la nôtre ne se fait qu'avec le froment, nous lui avons donné son nom de frumentum. Une émulsion où entreroit le froment, seroit une espece de fromentée. Chambers.
Cette bouillie n'est guere d'usage en France, cependant elle me paroît rort nourrissante; on pourroit s'en servir aussi - bien que du ritz, de la semoule, & de l'orge.
FRONCER (Page 7:337)
* FRONCER, v. act. en terme de Marchands de modes, c'est plisser l'étosse, le ruban, ou la blonde, en les avançant à mesure qu'on les attache; ensorte qu'il soit formé des plis égaux ou inégaux, & comme on le desire.
FRONDE (Page 7:337)
FRONDE, s. f. (Hist. & Méchan.) instrument de corde & à main, dont on se servoit autrefois dans les armées pour lancer des pierres, & même des balles de plomb avec violence.
Pline prétend que les peuples de la Palestine sont
les premiers qui se soient servies de la fronde, & qu'ils
y étoient si exercés, qu'ils ne manquoient jamais le
but. Un passage de l'Ecriture rapporté par le pere
Daniel dans son histoire de la Milice françoise, prouve
leur adresse en ce genre. On trouve dans ce passage
qu'il y avoit dans la ville de Gabaa sept cents
frondeurs, qui tiroient si juste, qu'ils auroient pû
sans manquer toucher un cheveu, sans que la pierre
jettée se fût détournée de part ou d'autre
Les habitans des îles Baléares, aujourd'hui Majorque & Minorque, ont été aussi très - fameux chez les
anciens, par leur habileté à se servir de cette arme.
Dans les expéditions militaires ils jettoient, suivant
Diodore de Sicile, de plus grosses pierres avec la
fronde qu'avec les autres machines de jet.
Vegece rapporte aussi à ce sujet que les enfans de ces îles ne mangeoient d'autre viande que celle du gibier qu'ils avoient abattu avec la fronde.
Les frondeurs, conjointement avec les archers ou gens de trait, servoient à escarmoucher au commencement du combat; & lorsqu'ils avoient fait quelques décharges ou qu'ils étoient repoussés, ils se retiroient derriere les autres combattans, en passant par les intervalles des troupes.
Les Romains ainsi que les autres nations avoient
des frondeurs dans leurs armées; voyez
Les Francois ont fait aussi usage de la fronde dans
(a) Habitatores Gabaa, qui septingenti erant viri fortissimi.... sic fundis lapides ad certum jactentes, ut capillum quoque possint percutere, & nequaquam in alteram partem ictus lapidis deserretur. L. Jud. cap. xx.
Selon Vegece, la portée de la fronde étoit de six
cents pas. Voyez ci - devant
L'effet de la fronde vient principalement de la force
centrisuge. La pierre qui tourne dans la fronde tend
continuellement à s'échapper par la tangente (voyez
Fronde (Page 7:337)
FRONDEUR (Page 7:337)
FRONDEUR, (Art milit. des anc.) Les frondeurs dans les armées faisoient partie de la milice des anciens, & servoient à jetter des pierres avec la fronde. Les Romains pour entretenir leurs soldats dans les exercices militaires, en faisoient faire de publics dans le camp; on plantoit pour cela des pieux qui tenoient lieu du faquin, contre lesquels ils s'exerçoient avec un bouclier & un bâton à la place de l'épée; tous deux beaucoup plus pesans que leurs armes ordinaires, afin que celles - ci leur parussent plus legeres à la main: de même pour se rendre le bras plus fort, ils lançoient de faux javelots beaucoup plus pesans que les véritables. Les archers & les frondeurs pareillement dressoient un but avec des fascines, contre lequel ils tiroient des fleches avec l'arc, & des pierres avec la fronde, à 600 piés romains de distance, qui font un peu moins de 550 de nos piés. Les frondeurs sont représentés sur les marbres antiques, ayant le bras droit nud pour ajuster leurs coups avec plus de force; & ayant une petite bandouliere où pend une espece de gibeciere, pour porter les pierres ou les balles de plomb qu'ils jettoient contre l'ennemi. (D. J.) [p. 338]
FRONT (Page 7:338)
FRONT, s. m. (Anat. & Chir.) le fiont est une des grandes parties de la face, & une de celles qui contribuent le plus à la beauté de sa forme, & au plaisir de la considérer; frons ubi vivit honor! Un poëte galant du siecle d'Auguste, disoit, en parlant de celui de sa maîtresse, frons ubi ludit amor!
Chez les Grecs & les Latins, c'étoit une beauté d'avoir le front petit, & même cette petitesse passoit encore pour une marque d'esprit: Horace en parlant de sa chere Lycoris, la peint insignis tenui fronte; ce goût étoit si géneral, & les dames si curieuses de cet agrément, qu'elles s'appliquoient à cacher une partie de leur front par des bandelettes, qu'Arnobe appelle nimbos.
Il semble que nous avons un goût de beauté un peu plus exact que les Romains sur cette partie du visage. Il faut que le front, selon nous, comme le dit l'auteur de l'hist. nat. de l'homme, soit uni, sans plis ni rides, & d'une juste proportion; qu'il ne soit ni trop rond, ni trop plat, ni trop étroit, ni trop court, & qu'il soit régulierement garni de cheveux au - dessus, & aux côtés. Mais sans nous occuper de ces idées accessoires, venons aux détails qui intéressent l'anatomiste & le chirurgien; quelque secs que soient ces détails, il s'agit de les tracer dans cet article, & d'abandonner tous les autres.
L'os frontal qui forme ce que nous appellons le
front, est un des cinq os communs du crane, dont
nous donnerons la description au mot
Comme la peau qui couvre le crane a un peu de mouvement, principalement dans sa partie antérieure où elle se ride sensiblement dans quelques personnes, ces mouvemens sont exécutés par l'action de quatre muscles; deux nommés frontaux, & deux occipitaux. Les premiers sont attachés par l'extrémité insérieure de leurs fibres charnues, immédiatement à la peau & aux apophyses angulaires de l'os frontal; leurs fibres s'avancent jusqu'à la partie moyenne & presque supérieure de cet os, où elles se terminent à la face externe d'une espece de coiffe ou calotte aponévrotique, qui, après avoir recouvert le crane, semble se continuer autour du cou jusqu'au haut des épaules; c'est dans les muscles frontaux que se distribue une branche du nerf ophtalmique qui passe par le trou sourcilier.
Les muscles occipitaux attaches par leur extrémité inferieure immédiatement au - dessus de l'apophyse transversale de l'occipital, s'avancent jusqu'aux apophyses mastoides, & vont aussi se terminer à la calotte aponévrotique. Ces quatre muscles paroissent toûjours agir de concert, les occipitaux n'étant que les auxiliaires des frontaux. Telle est du moins l'opinion de la plûpart des anatomistes, à laquelle M. Winslow n'a pas donné son suffrage.
Quoi qu'il en soit, il est bon d'avertir les jeunes chirurgiens de prendre garde, en faisant des incisions profondes au front, de couper les muscles frontaux transversalement; il faut les couper en long, selon la direction de leurs fibres; cependant quand les incisions se sont seulement à la peau, pour détruire des sinuosités superficielles, il vaut mieux suivre la direction des rides de la peau que celle des muscles; & l'on peut en ce cas faire des incisions transversales; mais s'il arrivoit à un chirurgien de couper par imperitie un muscle frontal transversalement & totalement, le sourcil tomberoit sur la paupiere, ce qui laisseroit une difformité considérable au visage,
Alors dans les coupures & les plaies transversale, du front, où les fibres des muscles frontaux sont coupées, & les sourcils pendans, & où la peau du front ne peut plus se rider comme auparavant, la meilleure méthode, après avoir nettoye la blessure, sera de rapprocher les levres au moyen de deux points d'aiguille, d'y appliquer quelque poudre ou baume vulnéraire, & par - dessus une emplâtre agglutinative que l'on assûrera par le moyen du bandage; le malade de son côté doit se tenir en repos pendant quelque tems.
Il arrive pourtant quelquefois, sur - tout quand le sujet est jeune, que les fibres des muscles qui ont été coupées, se réunissent sans que la plaie tourne en suppuration; mais s'il survenoit une hémorrhagie > lente, on tâchera de s'en rendre maître avec des bourdonnets, des compresses, & un fort bandage; ensuite on lavera la blessure avec du vin tiede, & on réunira ses levres avec une emplâtre agglutinative.
Dans presque toutes les plaies du front, il faut commencer par bien essuyer le sang, & oindre la plaie avec quelque baume, tel que celui de copahu, du Pérou, ou autre semblable; on doit ensuite rapprocher les levres de la plaie au moyen d'une emplâtre vulnéraire; cependant lorsque la plaie est considérable, ces moyens ne suffisent point pour la cicatriser également; il faut donc pour y parvenir, saupoudrer la plaie de poudre de sarcocolle, ou d'une poudre préparée avec la racine de grande consoude, de la gomme adraganth, & de la gomme arabique; on appliquera par - dessus les emplâtres dont nous avons parlé, & on assûrera le tout avec des compresses & un bandage.
Il ne convient point d'user de suture dans ces sortes de plaies, sans une nécessité indispensable, non plusque dans toutes les autres plaies du visage; parce que la suture augmente l'escarre, & rend la cicatrice beaucoup plus difforme. Dans les plaies longitudinales du front, le bandage unissant est ce qu'on peut employer de mieux pour cicatriser la blessure sans difformité.
Il se forme aisément des plis au front des enfans; plis qui ne manquent pas d'augmenter avec l'âge, & qui sont très - duliciles à effacer. Le meilleur moyen pour y réussir, seroit peut - être de mettre sur leur front une bonne bande d'une largeur convenable, & de l'y laisser très long - tems.
D'autres enfans ont le haut du front couvert de cheveux, qui leur viennent jusque sur la racine du nez. Il faut pour les détruire jetter avec un pinceau quelques gouttes de l'esprit - de - sel dulcifié sur la partie où naissent les cheveux, ensuite frotrer legerement & souvent cette partie avec du linge. On se conduira de la même maniere pour faire tomber de petites excroissances rondes, pointues, & semb'ables à de la corne, qui poussent quelquefois au - dessus du front.
Enfin les enfans sont sujets, soit par accident ou autrement, à se donner en courant des coups au front, qui y font des bosses, se durcissent, & rendent le front inégal. On préviendra cet accident par des bourrelets; on guérira le mal en appliquant sur la bosse fraiche une petite lame de plomb, & purdessus une compresse imbibée d'eau vulnéraire. On maintiendra la compresse par un bandeau, & on la laissera quelques jours appliquée sur le front, en l'humectant de - tems - en tems au - dehors avec de l'eau - devie tiéde. (D.J.)
Front de Fortification (Page 7:338)
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