ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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FRERE
(Page 7:299)
FRERE, s. m. (Jurispr.) ce terme signifie ceux qui
sont nés d'un même pere & d'une même mere, ou
bien d'un même pere & de deux meres differentes,
ou enfin d'une même mere & de deux peres différens.
On distingue les uns & les autres par des noms
différens; ceux qui sont procréés de mêmes pere &
mere, sont appellés freres germains; ceux qui sont de
même pere seulement, sont freres consanguins, &
ceux qui sont de même mere, freres utérins.
La qualité de frere naturel procede de la naissance
seule; la qualité de frere légitime procede de la loi,
c'est - à dire qu'il faut être né d'un même mariage valable.
On ne peut pas adopter quelqu'un pour son frere,
mais on peut avoir un frere adoptif dans les pays où
l'adoption a encore lieu. Lorsqu'un homme adopte
un enfant, cet enfant devient frere adoptif des enfans
naturels & légitimes du pere adoptif.
L'étroite parenté qui est entre deux freres, fait que
l'un ne peut épouser la veuve de l'autre.
Les freres étant unis par les liens du sang, sont
obligés entr'eux à tous les devoirs de la société encore
plus étroitement que les étrangers ou que les
parens plus éloignés: cependant il n'arrive que trop
souvent que l'intérêt les sépare, rara concordia fratrum.
La condition des freres n'est pas toûjours égale;
l'un peut être libre, & l'autre esclave ou serf de
main - morte.
Dans le partage des biens nobles, le frere aîné a
selon les coûtumes divers avantages contre ses puînés
mâles; les freres excluent leurs soeurs de certaines
successions.
En pays de droit écrit, les freres germains succedent
à leur frere ou soeur décédé, concurremment
avec les pere & mere; ils excluent les freres & soeurs
consanguins & utérins; ceux - ci, c'est - à - dire les fieres consanguins & utérins, concourent entr eux sans
distinguer les biens paternels & maternels.
En pays coûtumier les freres & soeurs, même germains,
ne concourent point avec les ascendans pour
la succession des meubles & acquêts; mais dans les
coûtumes de double lien, les freres & soeurs germains
sont préférés aux autres. Du reste pour les propres,
les freres, soit germains, consanguins, ou utérins, ne
succedent chacun qu'à ceux qui sont de leur ligne.
Quelque union qu'il y ait naturellement entre les
freres & soeurs, un frere ne peut point engager son
frere ou sa soeur sans leur consentement; un frere ne
peut pas non plus agir pour l'autre pour venger l'injure
qui lui a été faite, mais il peut agir seul pour une
affaire qui leur est commune.
Le frere majeur est tuteur légitime de ses freres &
soeurs qui sont mineurs, ou en démence. On peut
aussi le nommer tuteur ou curateur.
Suivant les lois romaines, un frere peut agir contre
son frere pour les droits qu'il a contre lui; mais
il ne peut pas l'accuse, d'un crime capital, si ce n'est
pour cause de plagiat ou d'adultere.
Le fratricide ou le meurtre d'un frere est un crime
grave. Voyez Fratricide.
Frere adoptif
(Page 7:299)
Frere adoptif, est celui qui a été adopté par
le pere naturel & légitime d'un autre enfant.
Frere
(Page 7:299)
Frere, (beau - ) c'est celui qui a épousé la soeur
de quelqu'un. Voyez le mot Beau - Frere.
Frere conjoint des deux côtés
(Page 7:299)
Frere conjoint des deux côtés, c'est un
frere germain. Voyez ci - après Freree Germain.
Frere consanguin
(Page 7:299)
Frere consanguin, est celui qui est procréé
d'un même pere, mais d'une mere différente.
Frere
(Page 7:299)
Frere, (demi - ) on appelle ainsi dans quelques
coûtumes & provinces les freres consanguins & uté<pb->
[p. 300]
rins, parce qu'ils ne sont joints que d'un côté seulement.
Freres germains
(Page 7:300)
Freres germains, sont ceux issus des mêmes
pere & mere. Voyez
Frere consanguin & Frere unérin .
Frere de lait
(Page 7:300)
Frere de lait: on donne ainsi improprement
le titre de freres & soeurs de lait aux enfans de la femme
qui a alaité l'enfant d'un autre, quoiqu'il n'y
ait aucune parenté ni affinité entre les enfans de
cette femme & les enfans étrangers qu'elle nourrit.
Frere légitime
(Page 7:300)
Frere légitime, est celui qui est procréé d'un
mariage valable, de même qu'un autre frere ou soeur;
la qualité de frere légitime est opposée à celle de frere
naturel.
Frere légitime
(Page 7:300)
Frere légitime, est celui qui n'est pas procréé
d'un mariage valable, & qui n'est joint que par les
liens du sang & selon la nature.
Frere patruel
(Page 7:300)
Frere patruel, frater patruelis, c'est un cousin
germain du côté paternel.
Frere utérin
(Page 7:300)
Frere utérin, est celui qui procede d'une même
mere.
Sur les freres en général il y a plusieurs textes répandus
dans le droit, qui sont indiqués par Brederode au mot frater. Voyez aussi le traité de duobus fratribus
per Petrum de Ubaldis, & au mot Succession.
Frere
(Page 7:300)
Frere, (Histoire.) ce terme a encore différentes
significations.
Les premiers chrétiens s'appelloient mutuellement
freres, comme étant tous enfans d'un même
Dieu, professans la même foi, & appellés au même
héritage.
Les empereurs traitoient de freres les gouverneurs
des provinces & les comtes.
Les rois se traitoient encore de freres.
La même chose se pratique aussi entre les prélats.
Les religieux qualifient chez eux de freres ceux qui
ne sont pas du haut choeur; dans les actes publics tous
les religieux, même ceux qui sont dans les ordres
& bénéficiers, ne sont qualifiés que de freres; on en
use de même pour les chevaliers & commandeurs de
l'ordre de Malte.
Freres barbus
(Page 7:300)
Freres barbus, voyez ci - après Freres convers.
Freres cliens
(Page 7:300)
Freres cliens, fratres clientes, qu'on appelle
communément freres servans. Voyez Freres servans.
Freres convers
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Freres convers, sont des laïcs retirés dans des
monasteres, qui y font profession, portent l'habit
de l'ordre, & en observent la regle; ils sont ordinairement
employés pour le service du monastere.
Dans les premiers tems on nommoit convers, quasi
conversi ad Dominum, c'est - à - dire convertis, ceux
qui embrassoient la vie monastique étant déjà parvenus
à l'âge de raison, pour les distinguer des oblats
que leurs parens y consacroient dès l'enfance. Dans
le xj. siecle on nomma freres laics ou convers dans les
monasteres ceux qui ne pouvoient devenir clercs, &
qui étoient destinés au travail corporel & aux oeuvres
extérieures. On les nomme aujourd'hui dans nos
monasteres freres lais ou simplement freres. Voy. Freres lais. L'abbé Guillaume est regardé par quelques-uns
comme l'instituteur de cette espece de religieux.
Les Chartreux en avoient aussi, & les nommoient freres barbus. Cette institution vient de ce qu'alors les
laïcs ignoroient les lettres, & n'apprenoient même
pas à lire, de sorte qu'ils ne pouvoient être clercs.
Voyez l'hist. ecclés. de Fleury, édition de 1724. tome
XIII. liv. LXIII. page 495. (G)
Freres extérieurs
(Page 7:300)
Freres extérieurs, fratres exteriores, sont la
même chose que les freres lais, monachi laici; on les
a nommés exteriores, parce qu'ils s'occupent des affaires
du dehors. Les moines lais sont différens de ces
freres lais. Voyez
Oblats & Moines Laïcs
Freres externes
(Page 7:300)
Freres externes, sont des clercs & chanoines
qui sont affiliés aux prieres & suffrages d'un monastere,
ou des religieux d'un autre monastere qui sont
de même affiliés.
Freres laïcs
(Page 7:300)
Freres laïcs, sont la même chose que freres lais.
Voyez Freres lais.
Freres lais
(Page 7:300)
Freres lais, s. m. pl. (hist. ecclés.) qui sont la
même chose que freres laics, & qu'on appelle aussi
freres convers, ou simplement freres, sont dans nos
couvens des religieux subalternes non engagés dans
les ordres, mais qui font les voeux monastiques, &
qui sont proprement les domestiques de ceux qu'on
nomme moines du choeur ou peres. S. Jean Gualbert fut
le premier, dit - on, qui institua des freres lais en 1040
dans son monastere de Vallombreuse; jusqu'alors
les moines se servoient eux - mêmes. On prétend que
cette distinction est venue de l'ignorance des laies,
qui ne sachant pas le latin, ne pouvoient apprendre
les pseaumes par coeur, ni profiter des lectures latines
qui se faisoient à l'office divin; au lieu que les
moines étoient clercs pour la plûpart, ou destinés à
le devenir. Ainsi, dit - on, les moines clercs avoient
soin de prier Dieu à l'église, & les freres lais
étoient chargés des affaires du dehors. Mais cette
raison ne paroît pas trop recevable, puisqu'une pareille
distinction a eu lieu chez les religieuses qui ne
savent pas plus de latin les unes que les autres. Il y a
donc beaucoup d'apparence que cette institution est
uniquement l'effet de la vanité humaine, qui dans
le sejour de l'humilité même a cherché encore des
moyens de se satisfaire & de se reprendre après s'être
quittée. Aussi, dit M. Fleury, l'institution des
freres lais a été pour les religieux une grande source
de relâchement & de division: d'un côté les moines
du choeur traitoient les freres lais avec mépris comme
des ignorans & des valets, & se regardoient
comme des seigneurs; car c'est ce que signifie le titre
de dom, qu'ils prirent vers le xj. siecle: de l'autre,
les freres lais nécessaires au temporel, qui suppose le
spirituel (car il faut vivre pour prier), ont voulu
se révolter, dominer, & regler même le spirituel;
c'est ce qui a obligé en général les religieux à tenir
les freres fort bas: mais l'humilité chrétienne s'accommode - t - elle de cette affectation de supériorité
dans des hommes qui ont renoncé au monde? Voyez
Fleury, discours sur les ordres religieux. (O)
Freres Mineurs
(Page 7:300)
Freres Mineurs, sont des religieux de l'ordre
de S. François, appellés vulgairement Cordeliers; ils
prirent ce titre de mineurs par humilité, pour dire
qu'ils étoient moindres que les autres sreres ou religieux
des autres ordres. Voyez
Cordeliers & Ordre de S. François
Freres Prêcheurs
(Page 7:300)
Freres Prêcheurs. Voyez Dominicains.
Freres servans
(Page 7:300)
Freres servans, dans les ordres de Malte & de
S. Lazare, sont des chevaliers d'un ordre insérieur
aux autres, & qui ne sont pas nobles Ils sont aussi
appellés servans d'armes, quasi servientes. Voyez
Ordre de Malte & Ordre de S. Lazare
, & ci - après
Frere Servant.
Freres spirituels
(Page 7:300)
Freres spirituels, on donna ce nom à des laics
qui étoient affiliés à une maison religieuse, ou qui
s'adoptoient mutuellement pour freres dans un esprit
de religion & de charité; mais cette adoption n'avoit
point d'effets civils. Voyez ce qui a été dit ci - devant
au mot Frere adoptif. (A)
Freres
(Page 7:300)
Freres, terme qui semble consacré à certaines
congrégations religieuses, telles que les freres de la
charité, les freres de l'observance. Voyez
Freres de la Charité . On connoît assez toutes ces compagnies;
mais il est des sociétés laïques assez obscures,
auxquelles on donne le nom de freres, & qui mérteroient
d'être plus connues, comme les freres cordonniers,
les freres tailleurs, & quelques autres.
Freres Cordonniers
(Page 7:300)
Freres Cordonniers. Vers le milieu du der<pb->
[p. 301]
nier siecle, un cordonnier voulant perpétuer parmi
les ouvriers l'esprit de religion dont il étoit animé;
d'ailleurs encouragé par quelques personnes
pieuses & distinguées, dont il étoit protégé, commença
dans Paris l'association des freres cordonniers
& des freres tailleurs, laquelle s'est étendue ensuite
en plusieurs villes du royaume, entre autres à Soissons, à Toulouse, à Lion, &c.
Leur institut consiste principalement à vivre dans
la continence & dans l'exercice de leur métier, de
façon qu'ils joignent à leur travail les pratiques les
plus édifiantes de la piété & de la charité chrétienne,
le tout sans faire aucune sorte de voeux.
Au reste, bien qu'ils ne soient pas à charge à l'état,
puisqu'ils subsistent par le travail de leurs mains,
il est toûjours vrai qu'ils ne portent pas les impositions
publiques, autant que des ouvriers isolés &
chargés de famille; & sur - tout ils ne portent pas les
tutelles & les collectes, le logement de soldats, les
corvées, les milices, &c. ce qui fait pour eux une
différence bien favorable.
Sur quoi j'observe que les gens dévoués au célibat
ont toûjours été protégés avec une prédilection
également contraire à la justice & à l'économie nationale.
J'observe de même qu'ils ont toûjours été
fort attentifs à se procurer les avantages des communautés;
au lieu qu'il est presque inoüi jusqu'à
présent, que les gens mariés ayent formé quelque
association considérable. Ceux - ci néanmoins obligés
de pourveir à l'entretien de leurs familles, auroient
plus besoin que les célibataires des secours
mutuels qui se trouvent dans les congrégations.
Freres Tailleurs
(Page 7:301)
Freres Tailleurs, ce sont des compagnons &
garçons tailleurs unis en société, & qui travaillent
pour le public, afin de faire subsister leur communauté.
Freres de la Charité
(Page 7:301)
Freres de la Charité, (hist. ecclés.) c'est le
nom d'un ordre de religieux institué - dans le xvj. siecle,
& qui se consacre uniquement au service des
pauvres malades. Ces religieux, & en général tous
les ordres qui ont un objet semblable, sont sans coutredit
les plus respectables de tous, les plus dignes
d'être protégés par le gouvernement & considérés
par les citoyens, puisqu'ils sont précieux à la société
par leurs services en même tems qu'ils le sont à la
religion par leurs exemples. Seroit - ce aller trop
loin que de prétendre que cette occupation est la
seule qui convienne à des religieux? En effet, à quel
autre travail pourroit - on les appliquer? A remplir
les fonctions du ministere évangélique? mais les prêtres
séculiers, destinés par état à ce ministere, ne
sont déjà que trop nombreux, & par bien des raisons,
doivent être plus propres à cette fonction que
des moines: ils sont plus à portée de connoître les
vices & les besoins des hommes; ils ont moins de
maîtres, moins de préjugés de corps, moins d'intérêt
de communauté & d'esprit de parti. Appliquerat - on les religieux à l'instruction de la jeunesse? mais
ces mêmes préjugés de corps, ces mêmes intérêts de
communauté ou parti, ne doivent - ils pas faire craindre
que l'éducation qu'ils donneront ne soit ou dangereuse,
ou tout au moins puérile; qu'elle ne ferve
même quelquefois à ces religieux de moyen de gouverner,
ou d'instrument d'ambition, auquel cas ils
seroient plus nuisibles que nécessaires? Les moines
s'occuperont - ils à écrire? mais dans quel genre?
l'histoire? l'ame de l'histoire est la vérité; & des
hommes si chargés d'entraves, doivent être presque
toûjours mal à leur aise pour la dire, souvent
réduits à la taire, & quelquefois forcés de la déguiser.
L'éloquence & la poésie latine? le latin est
une langue morte, qu'aucun moderne n'est en état
d'écrire, & nous avons assez en ce genre de Ciceron, de Virgile, d'Horace, de Tacite, & des autres.
Les matieres de goût? ces matieres pour être traitées
avec succès, demandent le commerce du monde,
commerce interdit aux religieux. La Philosophie?
elle veut de la liberté, & les religieux n'en ont point.
Les hautes sciences, comme la Géométrie, la Physique, &c? elles exigent un esprit tout entier, &
par conséquent ne peuvent être cultivées que foiblement
par des personnes voüées à la priere. Aussi
les hommes du premier ordre en ce genre, les Boyle,
les Descartes, les Viete, les Newton, &c. ne sont
point sortis des cloîtres. Reste les matieres d'érudition: ce sont celles auxquelles la vie sédentaire des
religieux les rend plus propres, qui demandent d'àilleurs
le moins d'application, & souffrent les distractions
plus aisément. Ce sont aussi celles où les religieux
peuvent le mieux réussir, & où ils ont en effet
réussi le mieux. Cette occupation, quoique sort inférieure
pour des religieux au soulagement des malades
& au travail des mains, est au moins plus utile
que la vie de ces reclus obscurs obsolument perdus
pour la société. Il est vrai que ces derniers religieux
paroissent suivre le grand précepte de l'évangile,
qui nous ordonne d'abandonner pour Dieu
notre pere, notre mere, notre famille, nos amis &
nos biens. Mais s'il falloit prendre ces mots à la lettre,
soit comme précepte, soit même comme conseil, chaque
homme seroit obligé, ou au - moins seroit bien
de s'y conformer; & que deviendroit alors le genre
humain? Le sens de ce passage est seulement qu'on
doit aimer & honorer l'être supreme par dessus toutes
choses; & la maniere la plus réelle de l'honorer, c'est
de nous rendre le plus utiles qu'il est possible à la société
dans laquelle il nous a placés. (O)
Frere
(Page 7:301)
Frere; ce nom étoit donné à des empereurs collegues.
C'est ainsi que Marc Aurele & Lucius Aurelius Verus sont appellés freres, divi fratres, par Théophilus, & qu'ils sont représentés dans leurs médailles,
se donnant la main pour marque de leur union
fraternelle dans l'administration de l'empire. C'est
ainsi que Dioclétien, Maximien, & Hercule qui ont
regné ensemble, sont nommés freres par Lactance.
Cette coûtume se pratiquoit de tous tems entre des
rois de divers royaumes, comme on peut le confirmer
par les auteurs sacrés & prophanes; elle avoit
lieu en particulier entre les empereurs romains &
les rois de Perse, témoin les lettres de Constance à
Sapor dans Eusebe, & du même Sapor à Constance,
fils de Constantin, dans Ammien Marcellin. (D. J.)
Frere d'Armes
(Page 7:301)
Frere d'Armes, voyez Fraternité d'Armes.
Freres Blancs
(Page 7:301)
Freres Blancs, secte qui parut dans la Prusse
au commencement du xjv. siecle. C'étoit une société
d'hommes qui prirent ce nom, parce qu'ils
portoit des manteaux blancs où il y avoit une croix
verte de S. André. Ils se vantoient d'avoir des révélations
particulieres pour aller délivrer la terresainte
de la domination des insideles. On vit quantité
de ces freres en Allemagne; mais leur fanatisme
ou leurs impostures ayant été dévoilés, leur secte
s'éteignit d'elle - même. Harsfnoch, dissert. 14 de orig.
relig. christ. in Pruss. (G)
Freres Bohémiens
(Page 7:301)
Freres Bohémiens, ou Freres de Bohème,
nom qu'ont pris dans le xv. siecle certains hussites,
la plûpart gens de metier, qui en 1467 se séparerent
publiquement des calixtins.
Ils mirent d'abord à leur tête un nommé Kelinski,
maître cordonnier, qui leur donna un corps de doctrine,
qu'on appella les formes de Kelenski. Ensuite
ils se choisirent un pasteur nommé Matthias Convalde, simple laïc & ignorant; ils rejettoient la messe,
la transubstantiation, la priere pour les morts,
& rebaptisoient tous ceux qui venoient à eux des
autres églises. Ils reconnoissoient cependant sept sacremens,
comme il paroît par leur confession de foi
présentée en 1504 au roi Ladislas. Mais dans la suite
[p. 302]
Luther qui vouloit les attirer à son parti, leur persuada
de réduire les sacremens à deux, le baptême
& la cêne. A consulter leurs autres écrits, il paroît
qu'ils admettoient la présence réelle de Jesus - Christ
dans l'eucharistie, quoiqu'ils ne voulussent pas qu'on
l'y adorât. Ils avoient aussi conservé beaucoup de
pratiques de l'église romaine, comme les fêtes, les
jeûnes, le célibat des prêtres, &c. ce qui n'empêcha
pas les Luthériens & les Zuingliens de Pologne de
les admettre à leur communion, lorsque les freres
Bohémiens eurent été chassés d'Allemagne par Charles V. contre lequel ils avoient favorisé les intérêts
de l'électeur de Saxe. Bossuet, hist. des variat. (G)
Freres Polonois
(Page 7:302)
Freres Polonois, nom qu'on a donné aux Sociniens ou Unitaires, Anti - trinitaires, nouveaux
Ariens, & qu'ils ont pris eux - mêmes, parce qu'ils
étoient en fort grand nombre en Pologne, avant
qu'ils en eussent été chassés par un arrêt public rendu
dans une diete générale en 1660. Nous avons un recueil
des ouvrages de leurs principaux auteurs imprimé
sous le titre de bibliotheque des freres Polonois.
Quant à leurs opinions & à leurs erreurs, voyez Sociniens & Socinianisme. (G)
Frere servant
(Page 7:302)
Frere servant, (Hist. mod.) c'est le nom que
l'on donne dans l'ordre de Malte, à ceux qui sont
dans la derniere des trois classes dont cet ordre est
composé.
On prétend que Raymond du Puy, second maître
de cet ordre, ayant fait dessein d'ajoûter aux
statuts de l'ordre, l'obligation de prendre les armes
pour la défense des lieux saints, & ayant amené ses
confreres dans ses vûes, fit dès - lors trois classes de
tout le corps des hospitaliers. On mit dans la premiere
ceux qui par leur naissance & le rang qu'ils
avoient tenu autrefois dans les armées, étoient destinés
à porter les armes. On fit une seconde classe des
prêtres & des chapelains, qui outre les fonctions
ordinaires attachées à leur caractere, soit dans l'Eglise, ou auprès des malades, seroient encore obligés
chacun à leur tour, de servir d'aumôniers à la
guerre; & à l'égard de ceux qui n'étoient ni de maisons
nobles, ni ecclésiastiques, on les appella freresservans. Ils eurent en cette qualité, des emplois où
ils étoient occupés par les chevaliers, soit auprès des
malades, soit dans les armées, & ils furent distingués
dans la suite par une cotte d'armes de différente
couleur de celle des chevaliers. Vertot, histoire de
Malte, liv. I. (D. J.)
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