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FRANGE (Page 7:287)
* FRANGE, s. f. (Rubannier.) vient de frangere, rompre, déchirer, endever; vient de ce qu'avant l'invention des franches & essilés, on essiloit réellement les extrémités & bords des étosses & du linge, sur - tout lorsqu'ils commençoient à s'user; & pour cacher ce défaut on effiloit plus ou moins avant suivant le besoin: de - là les différentes hauteurs des franges, les endroits usés occasionnant quelquefois des inégalités dans cet effilage, on achevoit de couper le tout suivant le contour de ces inégalités: de là les franges sestonnées. Il y a des franges d'or, d'argent ou de soie, pour les ornemens d'eglise, les garnitures de carrosse, les garnitures de juppe, qui toutes sont guipées. Enfin il y en a d'unies & de festonnees, de toutes hauteurs, coaleurs, & matieres que le métier peut employer.
Les franges pour les ornemens d'eglise, pour les
carrosses & pour les tours de juppe, sont toutes faites
au moule. Voyez
La frange est composée de trois parties, qui sont la chaînette, la tête & le corps.
Quand la frange est tout - à - fait basse, on l'appelle mollet. [p. 288]
Quand la tête en est large & ouvragée à jour, & que les fils en sont plus longs & plus pendans qu'aux franges ordinaires, on la nomme crêpine.
Il y a des franges de soie torse, & d'autres dont la soie n'est pas torse: ces dernieres se nomment franges coupées.
On attache les franges & les crêpines par la tête, & de maniere que les filets tombent toujours perpendiculairement en em - bas.
Le mollet au contraire peut s'appliquer comme on veut; parce que les fils en sont si courts, qu'ils se soûti nnent d'eux mêmes.
Il n'y a que les Tissutiers - Rubaniers qui peuvent fabriquer des franges; c'est pourquoi on les appelle aussi Frangiers, quoique les statuts de leur metier ne leur donnent point cette qualité.
Les franges & les mollets font partie du commerce des Merciers, qui peuvent même en faire fabriquer, pourvû que ce soit par les Tiffutiers - Rubaniers.
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