ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"468"> les piés à quatre doigts armés d'ongles; la voix forte, & criant vihu, vihu. Il n'est jamais seul, la femelle l'accompagne toûjours; & quand l'un des deux meurt, l'autre le suit de près. C'est la femelle qu'on vient de décrire; le mâle est une fois aussi gros: il fait son nid avec de la boue, en forme de four, dans les troncs des arbres & à terre.

On attribue à sa corne pluieurs propriétés medicinales: on dit qu'infusée pendant une nuit dans du vin, ce vin sera bon contre les venins, les suffocations de matrice, & provoquera l'accouchement. Lemery, Traité des drogues.

ANHOLT (Page 1:468)

* ANHOLT, (Géog. mod.) petite ville des Provinces - Unies, dans le comté de Zutphen, près de l'évêché de Munster & du duché de Cleves, sur l'ancien Yssel.

ANI (Page 1:468)

* ANI, (Géog mod.) ville d'Arménie, dans le cinquieme climat. Long. 79. lat. sept. 4

ANIANE, ou SAINT - BENOIST D'ANIANE (Page 1:468)

* ANIANE, ou SAINT - BENOIST D'ANIANE, (Géog. mod.) petite ville de France, dans le bas - Languedoc, diocèse de Montpellier, aux piés des montagnes, près de l'Arre. Long. 21. 22. lat. 43. 45.

ANIEN, ou ANIAN - FU (Page 1:468)

* ANIEN, ou ANIAN - FU, (Géog. mod.) ville de la Chine, dans la province de Chuquami.

ANIGRIDES (Page 1:468)

* ANIGRIDES, (Myth.) Nymphes qui habitoient les bords du fleuve Anigrus au Peloponese. Quand on avoit des taches à la peau, on entroit dans la grote des Anigrides, on les invoquoit; on faisoit quelques sacrifices; on frotoit la partie malade; on passoit l'Anigrus à la nage; & l'on guérissoit ou l'on ne guérissoit pas, sans que les Anigrides en fussent moins révérées, ni la grote moins fréquentée.

ANIGRUS (Page 1:468)

* ANIGRUS, ou ANIGRE, (Géog. & Myth.) fleuve d'Elide, dans le Peloponese, où les Centaures, blessés par Hercule, allerent laver leurs blessures, ce qui rendit ses eaux ameres & désagréables. de douces qu'elles étoient auparavant.

ANIMACHA, ou ANIMACA (Page 1:468)

* ANIMACHA, ou ANIMACA, (Géog. mod.) riviere de l'Inde, au Royaume de Malabar, qui a sa source dans celui de Calicut, & se décharge dans l'Océan, aux environs de Cranganor.

ANIMADVERSION (Page 1:468)

ANIMADVERSION, s. f. (Littérature.) signifie quelquefois correction, quelquefois des remarques ou des observations faites sur un livre, &c. & quelquefois une sérieuse considération ou réflexion sur quelque sujet que ce soit, par forme de critique.

Ce mot est formé du latin animadvertere, remarquer, composé d'animus, l'entendement, & adverto, je tourne à ou vers; parce qu'un observateur ou critique est censé avoir appliqué particulierement ses méditations, & pour ainsi - dire, les yeux de son esprit, sur les matieres qu'il examine. Au reste ce terme est plus latin que françois, & purement consacré à la Littérature ou Philologie. Nous avons beaucoup d'ouvrages sous le titre d'animadversiones: mais on les appelle en françois, observations, remarques, réflexions, &c. (G)

Animadversion (Page 1:468)

Animadversion, s. f. en siyle de Palais, signifie réprimande ou correction. (H)

ANIMAL (Page 1:468)

* ANIMAL, s. m. (Ordre encyclopédique. Entendement. Raison. Philosophie ou science. Science de la nature. Zoologie. Animal.) Qu'est - ce que l'animal? Voilà une de ces questions dont on est d'autant plus embarrassé, qu'on a plus de philosophie & plus de connoissance de l'histoire naturelle. Si l'on parcourt toutes les propriétés connues de l'animal, on n'en trouvera aucune qui ne manque à quelqu'être auquel on est forcé de donner le nom d'animal, ou qui n'appartienne à un autre auquel on ne peue accorder ce nom. D'ailleurs, s'il est vrai, comme on n'en peut guere douter, que l'univers est une seule & unique machine, où tout est lié, & où les êtres s'élevent au - dessus ou s'abaissent au - dessous les uns des autres, par des degrés imperceptibles, en sorte qu'il n'y ait aucun vuide dans la chaîne, & que le ruban coloré du célebre Pere Castel Jésuite, où de nuance en nuance on passe du blanc au noir sans s'en appercevoir, soit une image véritable des progrès de la nature; il nous sera bien difficile de fixer les deux limites entre lesquelles l'animalité, s'il est permis de s'exprimer ainsi, commence & finit. Une définition de l'animal sera trop générale, ou ne sera pas assez étendue, embrassera des êtres qu'il faudroit peut - être exclurre, & en exclurra d'autres qu'elle devroit embrasser. Plus on examine la nature, plus on se convainc que pour s'exprimer exactement, il faudroit presqu'autant de dénominations différentes qu'il y a d'individus, & que c'est le besoin seul qui a inventé les noms généraux; puisque ces noms généraux sont plus ou moins étendus, ont du sens, ou sont vuides de sens, selon qu'on fait plus ou moins de progrès dans l'étude de la nature. Cependant qu'est - ce que l'animal? C'est, dit M. de Buffon, Hist. nat. gen. & part. la matiere vivante & organisée qui sent, agit, se meut, se nourrit & se reproduit. Conséquemment, le végétal est la matiere vivante & organisêe, qui se nourrit & se reproduit; mais qui ne sent, n'agit, ni ne se meut. Et le minéral, la matiere morte & brute qui ne sent, n'agit, ni se meut, ne se nourrit, ni ne se reproduit. D'où il s'ensuit encore que le sentiment est le principal degré différentiel de l'animal. Mais est - il bien constant qu'il n'y a point d'animaux, sans ce que nous appellons le sentiment; ou plûtôt, si nous en croyons les Cartésiens, y a - t - il d'autres animaux que nous qui ayent du sentiment. Les bétes, disent - ils, en donnent les signes, mais l'homme seul a la chose. D'ailleurs, l'homme lui - même ne perd - t - il pas quelquefois le sentiment, sans cesser de vivre ou d'être un animal? Alors le pouls bat, la circulation du sang s'exécute, toutes les fonctions animales se font; mais l'homme ne sent ni lui - méme, ni les autres êtres: qu'est - ce alors que l'homme? Si dans cet état, il est toûjours un animal; qui nous a dit qu'il n'y en a pas de cette espece sur le passage du végétal le plus parfait, à l'animal le plus stupide? Qui nous a dit que ce passage n'étoit pas rempli d'étres plus ou moins léthargiques, plus ou moins profondément assoupis; en sorte que la seule différence qu'il y auroit entre cette classe & la classe des autres animaux, tels que nous, est qu'ils dorment & que nous veillons; que nous sommes des animaux qui sentent, & qu'ils sont des animaux qui ne sentent pas. Qu'est - ce donc que l'animal?

Ecoutons M. de Buffon s'expliquer plus au long là - dessus. Le mot animal, dit - il, Hist. nat. tom. II. pag. 260. dans l'acception où nous le prenons ordinairement, représente une idée générale, formée des idées particulieres qu'on s'est faites de quelques animaux particuliers. Toutes les idées générales renferment des idées différentes, qui approchent ou different plus ou moins les unes des autres; & par conséquent aucune idée générale ne peut être exacte ni précise. L'idée générale que nous nous sommes formée de l'animal sera, si vous voulez, prise principalement de l'idée particuliere du chien, du cheval, & d'autres bêtes qui nous paroissent avoir de l'intelligence & de la volonté, qui semblent se mouvoir & se déterminer suivant cette volonté; qui sont composées de chair & de sang, qui cherchent & prennent leur nourriture, & qui ont des sens, des sexes, & la faculté de se reproduire. Nous joignons donc ensemble une grande quantité d'idées particulieres, lorsque nous nous formons l'idée générale que nous exprimons par le mot animal; & l'on doit observer que dans le grand nombre de ces idées particulieres, il n'y en a pas une qui constitue l'essence de l'idée générale. Car il y a, de l'aveu de tout le monde, des animaux qui paroissent n'avoir aucune intelligence, aucune volonté, aucun mouvement progressif; il y en a qui n'ont ni chair ni sang, & qui ne paroissent être qu'une glaise congelée. Il y en a qui ne peuvent chercher leur nourriture, & qui ne la reçoivent que de l'élément qu'ils habitent: enfinily [p. 469] en a qui n'ont point de sens, pas même celui du toucher, au moins à un degré qui nous soit sensible: il y en a qui n'ont point de sexes, d'autres qui les ont tous deux; & il ne reste de général à l'animal que ce qui lui est commun avec le végétal, c'est - à - dire, la faculté de se reproduire. C'est donc du tout ensemble qu'est composée l'idée générale; & ce tout étant composé de parties différentes, il y a nécessairement entre ces parties des degrés & des nuances. Un insecte, dans ce sens, est quelque chose de moins animal qu'un chien; une huître est encore moins animal qu'un insecte; une ortie de mer, ou un polype d'eau douce, l'est encore moins qu'une huître; & comme la nature va par nuances insensibles, nous devons trouver des animaux qui sont encore moins animaux qu'une ortie de mer ou un polype. Nos idées générales ne sont que des méthodes artificielles, que nous nous sommes formées pour rassembler une grande quantité d'objets dans le même point de vûe; & elles ont, comme les méthodes artificielles, le défaut de ne pouvoir jamais tout comprendre: elles sont de même opposées à la marche de la nature, qui se fait uniformément, insensiblement & toûjours particulierement; en sorte que c'est pour vouloir comprendre un trop grand nombre d'idées particulieres dans un seul mot, que nous n'avons plus une idée claire de ce que ce mot signifie; parce que ce mot étant reçû, on s'imagine que ce mot est une ligne qu'on peut tirer entre les productions de la nature, que tout ce qui est au - dessus de cette ligne est en effet animal, & que tout ce qui est au - dessous ne peut être que végétal; autre mot aussi général que le premier, qu'on employe de même, comme une ligne de séparation entre les corps organisés & les corps bruts. Mais ces lignes de séparation n'existent point dans la nature: il y a des êtres qui ne sont ni animaux, ni végétaux, ni minéraux, & qu'on tenteroit vainement de rapporter aux uns & aux autres. Par exemple, lorsque M. Trembley, cet auteur célebre de la découverte des animaux qui se multiplient par chacune de leurs parties détachées, coupées, ou séparées, observa pour la premiere fois le polype de la lentille d'eau, combien employa - t - il de tems pour reconnoître si ce polype étoit un animal ou une plante! & combien n'eut - il pas sur cela de doutes & d'incertitudes? C'est qu'en effet le polype de la lentille n'est peut - être ni l'un ni l'autre; & que tout ce qu'on en peut dire, c'est qu'il approcne un peu plus de l'animal que du végétal; & comme on veut absolument que tout être vivant soit un animal ou une plante, on croiroit n'avoir pas bien connu un être organisé, si on ne le rapportoit pas à l'un ou l'autre de ces noms généraux, tandis qu'il doit y avoir, & qu'il y a en effet, une grande quantité d'êtres organisés qui ne sont ni l'un ni l'autre Les corps mouvans que l'on trouve dans les liqueurs seminales, dans la chair infusée des animaux, dans les graines & les autres parties infusées des plantes, sont de cette espece: on ne peut pas dire que ce soient des animaux; on ne peut pas dire que ce soient des végétaux, & assûrément on dira encore moins que ce sont des minéraux.

On peut donc assûrer sans crainte de trop avancer, que la grande division des productions de la nature en animaux, végétaux, & minéraux, ne contient pas tous les êtres matériels: il existe, comme on vient de le voir, des corps organisés qui ne sont pas compris dans cette division. Nous avons dit que la marche de la nature se fait par des degrés nuancés, & souvent imperceptibles; aussi passe - t - elle par des nuances insensibles de l'animal au végétal: mais du végétal au minéral le passage est brusque, & cette loi de n'y aller que par nuances paroît se démentir. Cela a fait soupçonner à M. de Busson, qu'en examinant de près la nature, on viendroit à découvrir des êtres intermédiaires, des corps organisés qui sans avoir, par exemple, la puissance de se reproduire comme les animaux & les végétaux, auroient cependant une espece de vie & de mouvement: d'autres êtres qui, sans être des animaux ou des végétaux, pourroient bien entrer dans la constitution des uns & des autres; & enfin d'autres êtres qui ne seroient que le premier assemblage des molécules organiques. Voyez Molécules organiques.

Mais sans nous arrêter davantage à la définition de l'animal, qui est, comme on voit, dès - à - présent fort imparfaite, & dont l'imperfection s'appercevra dans la suite des siecles beaucoup davantage, voyons quelles lumieres on peut tirer de la comparaison des animaux & des végétaux. Nous n'aurions presque pas besoin d'avertir qu'à l'exception de quelques réflexions mises en italique, que nous avons osé disperser dans la suite de cette article, il est tout entier de l'Histoire naturelle génér. & particuliere: le ton & les choses l'indiqueront assez.

Dans la foule d'objets que nous présente ce vaste globe, (dit M. de Buffon, pag. 1.) dans le nombre infini des différentes productions, dont sa surface est couverte & peuplée, les animaux tiennent le premier rang, tant par la conformité qu'ils ont avec nous, que par la supériorité que nous leur connoissons sur les êtres végétaux ou inanimés. Les animaux ont par leurs sens, par leur forme, par leur mouvement, beaucoup plus de rapports avec les choses qui les environnent que n'en ont les végétaux. Mais il ne faut point perdre de vûe que le nombre de ces rapports varie à l'infini, qu'il est moindre dans le polype que dans l'huître, dans l'itre moindre que dans le singe; & les végétaux par leur développement, par leur figure, par leur accroissement & par leurs différentes parties, ont aussi un plus grand nombre de rapports avec les objets extérieurs, que n'en ont les minéraux ou les pierres, qui n'ont aucune sorte de vie ou de mouvement. Observez encore que rien n'empéche que ces rapports ne varent aussi, & que le nombre n'n soit plus ou moins grand; en sorte qu'on peut dire qu'il y a des minéraux oins morts que d'autres. Cependant c'est par ce plus grand nombre de rapports que l'animal est réellement au - dessus du végétal, & le végétal au - dessus du minéral. Nous - mêmes, à ne considérer que la partie matérielle de nôtre être, nous ne sommes au - dessus des animaux que par quelques rapports de plus, tels que ceux que nous donnent la langue & la main, la langue surtout. Une langue suppose une suite de pensées, & c'est par cette raison que les animaux n'ont aucune langue. Quand même on voudroit léur accorder quelque chose de semblable à nos premieres appréhensions & à nos sensations grossieres & les plus machinales, il paroît certain qu'ils sont incapables de former cette association d'idées, qui seule peut produire la réflexion, dans laquelle cependant consiste l'essence de la pensée. C'est, parce qu'ils ne peuvent joindre ensemble aucune idée, qu'ils ne pensent ni ne parlent, c'est par la même raison qu'ils n'inventent & ne perfectionnent rien. S'ils étoient doüés de la puissance de réfléchir, même au plus petit degré, ils seoient capables de quelque espece de progrès; ils acquerroient plus d'industrie; les castors d'aujourd'hui bâtiroient avec plus d'ar & de solidité que ne bâtissoient les premiers castors; l'abeille perfectionneroit encore tous les jours la cellule qu'elle habite: car si on suppose que cette cellule est aussi parfaite qu'elle peut l'être, on donne à cet insecte plus d'esprit que nous n'en avons; on lui accorde une intelligence supérieure à la nôtre, par laquelle il appercevroit tout d'un coup le dernier point de perfection auquel il doit porter son ouvrage, tandis que nous - mêmes nous ne voyons jamais clairement ce point, & qu'il nous faut beaucoup de réfle<pb->

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