ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"560"> dinaire, le point de milieu par lequel on suspend la balance, est le point d'appui. Le point d'appui d'un levier, lorsque la puissance & les poids ont des directions paralleles, est toûjours chargé d'une quantité égale à la somme de la puissance & du poids. Ainsi dans une balance ordinaire à bras égaux, la charge du point d'appui est égale à la somme des poids qui sont dans les plats de la balance, c'est - à - dire, au double d'un de ces poids. On voit aussi par cette raison, que l'appui est moins chargé dans la balance appellée romaine, ou peson, que dans la balance ordinaire: car pour peser, par exemple, un poids de six livres avec la balance ordinaire, il faut de l'autre côté un poids de six livres, & la charge de l'appui est de douze livres; au lieu qu'en se servant du peson, on peut peser le poids de six livres avec un poids d'une livre, & la charge de l'appui n'est alors que sept livres. V. Peson, Romaine, &c. (O)

Appui (Page 1:560)

Appui, s. m. terme de Tourneurs; c'est ainsi qu'ils appellent une longue piece de bois qui porte des deux bouts sur les bras de deux poupées, & que l'ouvrier a devant lui, pour soûtenir & affermir son outil. On lui donne aussi le nom de barre ou de support du tour. Voyez Support & Tour.

Appui (Page 1:560)

Appui, en Architecture, du Latin podium, selon Vitruve; c'est une balustrade entre deux colonnes, ou entre les deux tableaux ou piés droits d'une croisée, dont la hauteur intérieure doit être proportionnée à la grandeur humaine, pour s'y appuyer, c'est - à - dire, de deux piés un quart au moins, & de trois piés un quart au plus. Voyez Balustrade.

On appelle aussi appui, un petit mur qui sépare deux cours ou un jardin, sur lequel on peut s'appuyer: on appelle appui continu, la retraite qui tient lieu de pié d'estal à un ordre d'Architecture, & qui dans l'intervalle des entre - colonnememens ou entre - pilastres, sert d'appui aux croisées d'une façade de bâtimens.

On dit appui allegé, lorsque l'appui d'une croisée est diminué de l'épaisseur de l'ébrasement, autant pour regarder par - dehors plus facilement, que pour soulager le lintot de celle de dessous.

On appelle appui évuidé, non - seulement les balustrades, mais aussi ceux ornés d'entrelacs percés à jour, tels qu'il s'en voit un modele au peristyle du Louvre, du côté de S. Germain l'Auxerrois.

On appelle appui rampant, celui qui suit la rampe d'un escalier, soit qu'il soit de pierre, de bois, ou de fer. Voyez Rampe. (P)

Appui (Page 1:560)

Appui, c'est en Charpenterie le nom qu'on donne aux pieces de bois que l'on met le long des galeries des escaliers & aux croisées. V. la fig. 17. n°. 34. & la fig. 13. n°. 3. L'usage des appuis est d'empêcher les passans de tomber.

Appui (Page 1:560)

Appui, en termes de Manége, est le sentiment réciproque entre la main du cavalier & la bouche du cheval, par le moyen de la bride; ou bien c'est le sentiment de l'action de la bride dans la main du cavalier. Voyez Main, Frein, Mors, Bride , &c.

Un appui fin se dit d'un cheval qui a la bouche délicate à la bride, de maniere qu'intimidé par la sensibilité & la délicatesse de sa bouche, il n'ose trop appuyer sur son mors, ni battre à la main pour résister.

On dit qu'un cheval a un appui sourd, obtus, quand il a une bonne bouche, mais la langue si épaisse que le mors ne peut agir ni porter sur les barres, cette partie n'étant pas assez sensible pour les barres; quoique cet effet provienne quelquefois de l'épaisseur des levres.

Un cheval n'a point d'appui, quand il craint l'embouchure, qu'il appréhende trop la main, & qu'il ne peut porter la bride; & il en a trop quand il s'abandonne sur le mors. La rêne de dedans du cave<cb-> çon attachée courte au pommeau, est un excellent moyen pour donner un appui au cheval, le rendre ferme à la main & l'assûrer: cela est encore utile pour lui assouplir les épaules; ce qui donne de l'appui où il en manque, & en ôte où il y en a trop.

Si l'on veut donner de l'appui à un cheval, & le mettre dans sa main, il faut le galopper, & le faire souvent reculer. Le galop étendu est aussi très - propre à donner de l'appui à un cheval, parce qu'en galoppant il donne lieu au cavalier de le tenir dans la main.

Appui à pleine main, c'est - à - dire, appui ferme, sans toutefois peser à la main, & sans battre à la main. Les chevaux pour l'armée doivent avoir l'appui à pleine main.

Appui au - delà de la pleine main, ou plus qu'à pleine main, c'est - à - dire, qui ne force pas la main, mais qui pese pourtant un peu à la main: cet appui est bon pour ceux qui faute de cuisses se tiennent à la bride. (V)

Appui - main (Page 1:560)

Appui - main, s. m. baguette que les Peintres tiennent par le bout avec le petit doigt de la main gauche, & sur laquelle ils posent celle dont ils travaillent. Il y a ordinairement une petite boule de bois ou de linge revêtue de peau au bout, qui pose sur le tableau pour ne le pas écorcher. (R)

APPULSE (Page 1:560)

APPULSE, s. en terme d'Astronomie, se dit du mouvement d'une planete qui approche de sa conjonction avec le soleil ou une étoile. Voyez Conjonction. Ainsi on dit l'appulse de la lune à une étoile fixe, lorsque la lune approche de cette étoile, & est prête de nous la cacher. V. Occultation. (O)

APPUREMENT (Page 1:560)

APPUREMENT d'un compte, terme de Finances & de Droit, est la transaction ou le jugement qui en termine les débats, & le payement du reliquat; au moyen de quoi le comptable demeure quite & déchargé. Voyez Compte.

Appurement (Page 1:560)

Appurement d'un compte, est l'approbation des articles qui y sont portés, contenant décharge pour le comptable.

Les Anglois appellent cette décharge un quietus est, parce qu'elle se termine chez eux par la formule latine abinde recessit quietus. Voyez Compte. (H)

APPURER (Page 1:560)

APPURER l'or moulu, terme de Doreur sur métal, c'est, après que l'or en chaux a été amalgamé au feu avec le vif - argent, le laver dans plusieurs eaux pour en ôter la crasse & les scories.

APPUYÉ (Page 1:560)

APPUYÉ, adj. m. on dit, en terme de Géométrie, que les angles dont le sommet est dans la circonférence de quelque segment de cercle, s'appuient ou sont posés sur l'arc de l'autre segment de dessous. Ainsi (fig. 78. Géom.) l'angle ABC, dont le sommet est dans la circonférence du segment ABC, est dit appuyé sur l'autre segment ADC. Voyez Segment. (E)

APPUYER (Page 1:560)

APPUYER des deux, (Manége.) c'est frapper & enfoncer les deux éperons dans le flanc du cheval. Appuyer ouvertement des deux, c'est donner le coup des deux éperons de toute sa force. Appuyer le poinçon, c'est faire sentir la pointe du poinçon sur la croupe du cheval de manége pour le faire sauter. Voyez Poinçon. (V)

Appuyer (Page 1:560)

Appuyer les chiens, en Vénerie, c'est suivre toutes leurs opérations, & les diriger, les animer de la trompe & de la voix.

APPUYOIR (Page 1:560)

APPUYOIR, s. m. pour presser les feuilles de ferblanc que le Ferblantier veut souder ensemble: il se sert d'un morceau de bois plat de forme triangulaire, qu'on appelle appuyoir. Voyez la figure 24. Pl. du Ferblantier.

APRACKBANIA, ou ABRUCKBANIA (Page 1:560)

* APRACKBANIA, ou ABRUCKBANIA, (Géog.) ville de Transylvanie sur la riviere d'Ompas, au - dessus d'Albe - Julie.

APRE (Page 1:560)

APRE, terme de Grammaire Greque: Il y a en Grec [p. 561] deux signes qu'on appelle esprits; l'un appellé esprit doux, & se marque sur la lettre comme une petite virgule, E'GW\, moi, je.

L'autre est celui qu'on appelle esprit âpre, ou rude; il se marque comme un petit c sur la lettre, MA, ensemble; son usage est d'indiquer qu'il faut prononcer la lettre avec une forte aspiration.

U prend toûjours l'esprit rude UDWR, aqua; les autres voyelles & les diphtongues ont le plus souvent l'esprit doux.

Il y a des mots qui ont un esprit & un accent, comme le relatif O, H, O, qui, quoe, quod.

Il y a quatre consonnes qui prennent un esprit rude, W=, X, T, R: mais on ne marque plus l'esprit rude sur les trois premieres, parce qu'on a inventé des caracteres exprès, pour marquer que ces lettres sont aspirées; ainsi au lieu d'écrire P, X, T, on écrit F, X, Q: mais on écrit R au commencement des mots: P'*RHTORIXH, Rhétorique; RHTORIXO, Rhétoricien; RWMH, sorce: quand le R est redoublé, on met un esprit doux sur le premier, & un âpre sur le second, PORRW, longe, loin. (F)

APREMONT (Page 1:561)

* APREMONT, (Géog. mod.) petite ville de France dans le Poitou, généralité de Poitiers. Lon. 15. 52. lat. 46. 45.

APRÈS (Page 1:561)

APRÈS, préposition qui marque postériorité de tems, ou de lieu, ou d'ordre.

Après les fureurs de la guerre, Goûtons les douceurs de la paix.

Après, se dit aussi adverbialement; partez, nous irons après, c'est - à - dire, ensuite.

Après, est aussi une préposition inséparable qui entre dans la composition de certains mots, tels que après - demain, après - diné, l'après - dînée, après - midi, après joupé, l'après - soupée.

C'est sous cette vûe de préposition inséparable qui forme un sens avec un autre mot, que l'on doit regarder ce mot dans ces façons de parlet; ce portrait est fait d'après nature; comme on dit en peinture & en sculpture, dessiner d'après l'antique; modeler d'après l'antique; ce portrait est fait d'après nature; ce tableau est fait d'après Raphaël, &c. c'est - à - dire, que Raphaël avoit fait l'original auparavant. (F)

APRETÉ (Page 1:561)

APRETÉ, s. f. se dit de l'inégalité & de la rudesse de la surface d'un corps, par laquelle quelques - unes de ses parties s'élevent tellement au - dessus du reste, qu'elles empêchent de passer la main dessus avec aisance & liberté. Voyez Particule.

L'âpreté ou la rudesse est opposée à la douceur, à l'égalité, à ce qui est uni ou poli, &c. le frottement des surfaces contiguës vient de leur âpreté. Voyez Surface & Frottement.

L'âpreté plus ou moins grande des surfaces des corps est une chose purement relative: les corps qui nous paroissent avoir la surface la plus unie, étant vûs au microscope, ne sont plus qu'un tissu de rugosités & d'inégalités.

Suivant ce que M. Boyle rapporte de Vermausen, aveugle très - fameux par la délicatesse & la finesse de son toucher, avec lequel il distinguoit les couleurs, il paroîtroit que chaque couleur a son degré ou son espece particuliere d'âpreté. Le noir paroît être la plus rude, de même qu'il est la plus obscure des couleurs: mais les autres ne sont pas plus douces à proportion qu'elles sont plus éclatantes; c'est - à - dire, que la plus rude n'est pas toûjours celle qui réfléchit le moins de lumiere: car le jaune est plus rude que le bleu, & le verd, qui est la couleur moyenne, est plus rude que l'une & l'autre. V. Couleur, Lumiere, (O)

APRIO (Page 1:561)

* APRIO, (Géog. anc. & mod.) ville de la Romanie, que les Anciens nommoient apros & apri. Elle porta aussi le nom de Theodosiapolis, parce que. Theodose le Grand en aimoit le séjour.

APRISE (Page 1:561)

APRISE, vieux terme de Palais, synonyme à estimation, prisée. Il est fait d'aprisia, qu'on trouve en ce sens dans d'anciens arrêts, & qui vient du verbe appretiare, priser. (H)

APRON (Page 1:561)

APRON, asper, (Hist. nat. Zoolog.) poisson de riviere assez ressemblant au goujon; cependant sa tête est plus large; elle est terminée en pointe; sa bouche est de moyenne grandeur; les mâchoires au lieu d'être garnies de dents, sont raboteuses; il a des trous devant les yeux. Ce poisson est de couleur rousse & marqué de larges taches noires qui traversent le ventre & le dos obliquement: il a deux nageoires auprès des oüies & sous le ventre, deux autres sur le dos assez éloignées l'une de l'autre. On le trouve dans le Rhône, sur - tout entre Lyon & Vienne: on a crû qu'il vivoit d'or, parce qu'il avale avec le gravier les paillettes d'or qui s'y rencontrent; sa chair est plus dure que celle du goujon. Rondelet. Voyez Poisson. (I)

APROSITE (Page 1:561)

* APROSITE, ou l'île inaccessible. Pline la place dans l'Océan atlantique: quelques Géographes modernes prétendent que c'est l'île que nous appellons Porto - Santo; d'autres, que c'est Ombris ou Saint Blandan; ou par corruption la isla de San - Borondon; ou l'encubierta, la couverte, ou la non trovada, la difficile à trouver. C'est une des Canaries du côté d'occident.

APSIDE (Page 1:561)

APSIDE, s. f. se dit en Astronomie de deux points de l'orbite des planetes, où ces corps se trouvent soit à la plus grande, soit à la plus petite distance possible ou de la terre ou du soleil. Voyez Orbite, Planete, Distance & Ligne.

A la plus grande distance, l'apside s'appelle la grande apside, summa apsis; à la plus petite distance, l'apside s'appelle la petite apside, infima ou ima apsis.

Les deux apsides ensemble s'appellent auges. Voyez Auges.

La grande apside se nomme plus communément l'aphélie ou l'apogée; & la petite apside, le perihélie, ou le perigée. Voyez Apogée & Périgée.

La droite qui passe par le centre de l'orbite de la planete, & qui joint ces deux points, s'appelle la ligne des apsides de la planete. Dans l'Astronomie nouvelle, la ligne des apsides est le grand axe d'un orbite elliptique; telle est la ligne A P, Planche d'Astronomie, fig. 1. tirée de l'aphélie A, au périhélie P. Voyez Orbite & Planete.

On estime l'excentricité sur la ligne des apsides; car e'est la distance du centre C de l'orbite de la planete, au foyer S de l'orbite. Voyez Foyer & Ellipse. Cette excentricité est différente dans chacune des orbites des planetes. Voyez Excentricité.

Quelques Philosophes méchaniciens considerent le mouvement d'une planete, d'une apside à l'autre, par exemple, le mouvement de la Lune, du perigée à l'apogée, & de l'apogée au périgée, comme des oscillations d'un pendule; & ils appliquent à ce mouvement les lois de l'oscillation d'un pendule; d'où ils inferent que l'équilibre venant un jour à se rétablir, ces oscillations des corps célestes cesseront. Voyez Horreb. Clar. Astron. c. xx. Voyez Oscillation & Pendulf.

D'autres crovent appercevoir dans ce mouvement, quelque chose qui n'est point méchanique; & ils demandent: pourquoi l'équilibre s'est - il rompu & les oscillations de ces corps ont - elles commencé? pourquoi l'équilibre ne renaît - il pas? quelle est la cause qui continue de le rompre? Voyez Mém. de Trév. Avril 1730. p. 709. & suivantes. Ils regardent toutes ces questions comme insolubles; ce qui prouve que la Philosophie Neutonienne leur est inconnue. Voyez Newt. princip. Math. Lib. I. sect. 9.

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