ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"554"> tant de quelques articles que l'on tire juste. On dit, j'ai un appoint de telle somme à tirer sur un tel lieu.

Voyez sur ce mot Samuel Ricard dans son traité général du Commerce, imprimé à Amsterdam en 1700, pag. 509; & le dict. du Commerce de Savary, tom. I. pag. 681.

Appoint signifie aussi la même chose que passe dans les payemens qui se font comptant en especes, c'est - à - dire ce qui se paye en argent si le payement se fait en or, ou en petite monnoie s'il se fait en argent, pour parfaire la somme qu'on paye & la rendre complete. Savary, dict. du Comm. tom. I. p. 682. (G)

APPOINTE (Page 1:554)

APPOINTE, adj. m. (Art mil.) Un fantassin appointé, c'est celui qui reçoit une paye plus forte que les autres soldats, en considération de son courage, ou du tems qu'il a servi. V. Anspessade. (Q)

Appointé (Page 1:554)

Appointé ou Mortepaye, (Marine.) c'est un homme qui étant à bord ne fait rien s'il veut, quoique sa dépense & ses mois de gages soient employés sur l'état d'armement; en quoi il differe du volontaire, qui ne reçoit aucune paye. (Z)

Appointé (Page 1:554)

Appointé, en terme de Blason, se dit des choses qui se touchent par leurs pointes: ainsi deux chevrons peuvent être appointés: trois épées mises en pairle, peuvent être appointées en coeur; trois fleches de même, &c.

Armes en Nivernois, de gueules à deux épées d'argent, appointées en pile vers la pointe de l'écu, les gardes en bande & en barre, à une rose d'or en chef entre les gardes, & une engrêlure de même autour de l'écu. (V)

Appointé (Page 1:554)

Appointé & joint. Voyez ci - dessous Appointement.

APPOINTEMENT (Page 1:554)

APPOINTEMENT, s. m. en termes de Palais, est un reglement ou jugement préparatoire qui fixe & détermine les points de la contestation, les qualités des parties, & la maniere dont le procès sera instruit, lorsqu'il n'est pas de nature à être jugé à l'audience, soit parce que sa décision dépend de quelque question qui mérite un examen sérieux, ou parce qu'il contient des détails trop longs, ou parce que les parties de concert demandent qu'il soit appointé, c'est - à - dire instruit par écritures & jugé sur rapport. V. Ecritures & Rapport.

Les appointemens des instances appointées de droit, ne sont point prononcés à l'audience, on les leve au greffe: telles sont les instances sur des comptes, sur des taxes de dépens où il y a plus de trois croix; les appels de jugemens intervenus dans des procès déjà appointés en premiere instance; les causes mises sur le rôle pour être plaidées, qui n'ont pû être appellées dans l'année, &c. Voyez Rôle, Dépens.

Il y a plusieurs sortes d'appointemens: l'appointement en droit, qui est celui qui se prononce en premiere instance: l'appointement à mettre, lequel a lieu ès matieres sommaires, & ne s'instruit pas autrement qu'en remettant les pieces du procès à un rapporteur que le même jugement a dû nommer: l'appointement à écrire & produire, & donner causes d'appel, comme quand on appointe une cause sur le rôle de la Grand - Chambre: l'appointement en faits contraires, qui est un délai pour vérisier des faits sur lesquels les parties ne sont pas d'accord: l'appointement à oüir droit, qui a lieu en matiere criminelle, lorsqu'après le recollement & la confrontation le procès ne se trouve pas suffisamment instruit: l'appointement en droit & joint, est celui par lequel on a joint une demande incidente avec la demande principale, pour être jugées l'une & l'autre par un seul & même jugement.

Appointement de conclusion, est un arrêt de reglement sur l'appel d'une sentence rendue en procès par écrit. Voyez Conclusion. (H)

Appointemens (Page 1:554)

Appointemens, pension ou salaire accordé par les grands aux personnes de mérite ou aux gens à ta<cb-> lens, à dessein de les attacher ou de les retenir à leur service. Voyez Honoraire.

On se sert communément en France du mot d'appointemens; par exemple, on dit le Roi donne de grands appointemens aux officiers attachés à son service.

Les appointemens sont différens des gages, en ce que les gages sont fixes & payés par les thrésoriers ordinaires, au lieu que les appointemens sont des gratifications annuelles accordées par brevet, pour un tems indéterminé, & assignées sur des fonds particuliers. (G)

APPOINTER (Page 1:554)

APPOINTER, terme de Corroyeur, c'est donner la derniere foule aux cuirs pour les préparer à recevoir le suif; il est tems d'appointer ce cuir de vache.

APPOINTEUR (Page 1:554)

APPOINTEUR, s. m. se dit dans un sens odieux de juges peu assidus aux audiences, & qui n'y viennent guere que quand il est besoin de leur voix pour faire appointer le procès d'une partie qu'ils veulent favoriser.

Ce terme se dit aussi de toutes personnes qui s'ingerent à concilier des différends & accommoder des procès. (H)

APPONDURE (Page 1:554)

APPONDURE, s. f. terme de riviere; mot dont on se sert dans la composition d'un train; c'est une portion de perche employée pour fortifier le chantier lorsqu'il est trop menu.

APPORT (Page 1:554)

APPORT du sac ou des pieces; c'est la remise faite au greffe d'une cour supérieure, en conséquence de son ordonnance, des titres & pieces d'un procès instruit par des Juges inférieurs dont la jurisdiction ressortit à cette cour; & l'acte qu'en délivre le greffier s'appelle acte d'apport.

On appelle de même celui que donne un notaire à un particulier qui vient déposer une piece, ou un écrit sous seing - privé dans son étude, à l'effet de lui donner une date certaine.

Apport se dit aussi, dans la coûtume de Reims, de tout ce qu'une femme a apporté en mariage, & de ce qui lui est échû depuis, même des dons de nôces que son mari lui a faits.

Apport, dans quelques autres coûtumes, se prend aussi pour rentes & redevances, mais considérées du côté de celui qui les doit. (H)

APPORTAGE (Page 1:554)

APPORTAGE, s. m. terme de riviere, qui désigne & la peine & le salaire de celui qui apporte quelque fardeau.

APPOSITION (Page 1:554)

APPOSITION, s. f. terme de Grammaire, figure de construction, qu'on appelle en Latin epexegesis, du Grec E'PECHGHSI, composé d'E'PI\, préposition qui a divers usages, & vient d'EPW, sequor; & d'E'CHGHSI, enarratio.

On dit communément que l'apposition consiste à mettre deux ou plusieurs substantifs de suite au même cas sans les joindre par aucun terme copulatif, c'est - à - dire, ni par une conjonction ni par une préposirion: mais, selon cette définition, quand on dit la foi, l'espérance, la charité sont trois vertus théologales; saint Pierre, saint Matthieu, saint Jean, &c. étoient apôtres: ces façons de parler qui ne sont que des dénombremens, seroient donc des appositions. J'aime donc mieux dire que l'apposition consiste à mettre ensemble sans conjoction deux noms dont l'un est un nom propre, & l'autre un nom appellatif, ensorte que ce dernier est pris adjectivement, & est le qualificatif de l'autre, comme on le voit par les exemples: ardebat A'exim, deicias Domini; urbs Roma, c'est - à - dire, Roma quoe est urbs: Flandre, théatre sanglant, &c. c'est - à - dire qui est le théatre sanglant, &c. ainsi le rapport d'identité est la raison de l'apposition. (F)

Apposition (Page 1:554)

Apposition, s. f. c'est l'action de joindre ou d'appliquer une chose à une autre.

Apposition se dit en Physique, en parlant des corps qui prennent leur accroissement par leur jonction [p. 555] avec les corps environnans. Selon plusieurs Physiciens, la plûpart des corps du regne fossile ou minéral se forment par juxta - position ou par l'apposition de parties qui viennent se joindre ou s'attacher les unes aux autres. Voyez Juxta - position. (O)

APPRÉCIATEUR (Page 1:555)

APPRÉCIATEUR, terme de Commerce, celui qui met le prix légitime aux choses, aux marchandises. On a ordonné que telles marchandises seroient estimées & mises à prix par des appréciateurs & des experts.

Appréciateurs (Page 1:555)

Appréciateurs; l'on nomme ainsi à Bordeaux ceux des commis du bureau du convoi & de la comptablie, qui font les appréciations & estimations des marchandises qui y entrent ou qui en sortent, pour régler le pié sur lequel les droits d'entrée & de sortie en doivent être payés. On peut voir le détail de leurs fonctions dans le Dictionn. du Comm. tom. I. p. 684.

APPRÉCIATION (Page 1:555)

APPRÉCIATION, s. f. estimation faite par experts de quelque chose, lorsqu'ils en déclarent le véritable prix. On ne le dit ordinairement que des grains, denrées ou choses mobiliaires. On condamne les débiteurs à payer les choses dûes en espece, sinon la juste valeur, selon l'appréciation qui en sera faite par expert.

APPRÉCIER (Page 1:555)

APPRÉCIER, v. act. estimer & mettre un prix à une chose qu'on ne peut payer ou représenter en espece. (G)

APPRÉHENSION (Page 1:555)

APPRÉHENSION (Ordre encyclopédique. Entendement. Raison. Philosophie ou science. Science de l'homme. Art de penser. Appréhension.) est une opération de l'esprit qui lui fait appercevoir une chose; elle est la même chose que la perception. L'ame, selon le P. Malebranche, peut appercevoir les choses en trois manieres; par l'entendement pur, par l'imagination, par les sens. Elle apperçoit par l'entendement pur, les choses spirituelles, les universelles, les notions communes, l'idée de la perfection, & généralement toutes ses pensées, lorsqu'elle les connoit par la réflexion qu'elle fait sur elle - même. Elle apperçoit même par l'entendement pur, les choses matérielles, l'étendue avec ses propriétés; car il n'y a que l'entendement pur qui puisse appercevoir un cercle & un quarré parfait, une figure de raille côtés & choses semblables; ces sortes de perceptions s'appellent pures intellections ou pures perceptions, parce qu'il n'est point nécessaire que l'esprit forme des images corporelles dans le cerveau pour se représenter toutes ces choses. Par l'imagination l'ame n'apperçoit que les êtres matériels, lorsqu'étant absens elle se les rend présens en s'en formant, pour ainsi dire, des images dans le cerveau; c'est de cette maniere qu'on imagine toutes sortes de figures. Ces sortes de perceptions se peuvent appeller imeginations, parce que l'ame se represente ces objets en s'en formant des images dans le cerveau; & parce qu'on ne peut pas se former des images des choses spirituelles, il s'ensuit que l'ame ne peut pas les imaginer. Enfin l'ame n'apperçoit par les sens que les objets sensibles & grossiers: lorsqu'étant présens ils font impression sur les organes extérieurs de son corps, & que cette impression se communique au cerveau; ces sortes de perceptions s'appellent sentimens ou sensations.

Quand le P. Malebranche prononce que les choses corporelles nous sont représentées par notre imagination, & les spirituelles par notre pure intelligence, s'entend - il bien lui - même? De côté & d'autre n'est - ce pas également une pensée de notre esprit, & agit - il moins en pensant à une montagne, qui est corporelle, qu'en pensant à une intelligence qui est spirituelle? L'opération de l'esprit, dira - t - on, qui agit en vertu des traces de notre cerveau par les objets corporels, est l'imagination; & l'opération de l'esprit indépendante de ces traces est la pure intelligence. Quand les Cartésiens nous parlent de ces traces du cerveau, disent - ils une chose sérieuse? Avec quelle espece de microscope ont - ils apperçû ces traces qui forment l'imagination? & quand ils les auroient apperçûes, peuvent - ils jamais savoir que l'esprit n'en a pas besoin pour toutes ses opérations, même les plus spirituelles?

Pour parler plus juste, disons que la faculté de penser est toûjours la même, toûjours également spirituelle, sur quelque objet qu'elle s'occupe. On ne prouve nullement sa spiritualité, plûtôt par un objet que par un autre; ni plûtôt par ce qu'on appelle pure intellection, que par ce qui s'appelle imagination. Les anges ne pensent - ils pas à des objets corporels & à des objets spirituels? Nous avisons - nous pour cela de distinguer en eux l'imagination d'avec la pure intelligence? Ont ils besoin des traces du cerveau d'un côté plûtôt que de l'autre? Il en est ainsi de nous: des que notre esprit pense, il pense absolument par une spiritualité aussi véritable que les purs esprits; soit qu'il s'appelle imagination, ou pure intelligence.

Mais quand un corps se présente à notre esprit, ne dit - on pas qu'il s'y forme un fantôme? Le mot fantome, admis par d'anciens Philosophes, ne signifie rien dans le sujet présent, ou signine seulement l'objet intérieur de notre esprit, en tant qu'il pense à un corps. Or cet objet intérieur est également spirituel, soit en pensant aux corps, soit en pensant aux esprits; bien que dans l'un & l'autre cas, il ait besoin du secours des sens. Je conclus que la différence essentielle qu'ont voulu établir quelques - uns entre l'imagination & la pure intelligence, n'est qu'une pure imagination. (X)

Appréhension (Page 1:555)

Appréhension, s. f. en terme de Droit, signifie la prise de corps d'un criminel, ou d'un débiteur. (H)

APPRENDRE (Page 1:555)

* APPRENDRE, étudier, s'instruire. (Grammaire.) Etudier, c'est travailler à devenir savant. Apprendre, c'est réussir. On étudie pour apprendre, & l'on apprend à force d'étudier. On ne peut etudier qu'une chose à - la - fois: mais on peut, dit M. l'Abbé Girard, en apprendre plusieurs; ce qui métaphysiquement pris n'est pas vrai: plus on apprend, plus on sait; plus on étudie, plus on se fatigue. C'est avoir bien étudié que d'avoir appris à douter. Il y a des choses qu'on apprend sans les étudier, & d'autres qu'on étudie sans les apprendre. Les plus savans ne sont pas ceux qui ont le plus étudié, mais ceux qui ont le plus appris. Synon. Franç.

On apprend d'un maître; on s'instruit par soi - même. On apprend quelquefois ce qu'on ne voudroit pas savoir: mais on veut toûjours savoir les choses dont on s'instruit. On apprend les nouvelles publiques; on s'instruit de ce qui se passe dans le cabinet. On apprend en écoutant; on s'instruit en interrogeant.

APPRENTIF ou APPRENTI (Page 1:555)

APPRENTIF ou APPRENTI, s. m. (Commerce.) jeune garçon qu'on met & qu'on oblige chez un marchand ou chez un maître artisan dans quelque art ou métier, pour un certain tems, pour apprendre le commerce, la marchandise & ce qui en dépend, ou tel ou tel art, tel ou tel métier, afin de le mettre en état de devenir un jour marchand lui - même, ou maître dans tel ou tel art

Les apprentifs marchands sont tenus d'accomplir le tems porté par les statuts; néanmoins les enfans des marchands sont réputés avoir fait leur apprentissage lorsqu'ils ont demeuré actuellement en la maison de leur pere ou de leur mere, faisant profession de la même marchandise, jusqu'à dix - sept ans accomplis, selon la disposition de l'Ordonnance de 1673.

Par les statuts des six corps des marchands de Paris, le tems du service des apprentifs, chez les maîtres, est différemment réglé. Chez les Drapiers - chaussetiers, il doit être de trois ans; chez les Epiciers - ciriers, droguistes & consiseurs, de trois ans; & chez

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