ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"548"> me, sinon il leur en sera nommé d'office par le parlement, ainsi qu'il a été reglé par le concordat, ibid.

Le siége vacant, le chapitre connoît des appels dévolus à l'évêque.

On peut appeller du chapitre où a assisté l'évêque comme chanoine, à l'évêque même: secùs s'il y a assisté comme président & en sa qualité de prélat. On ne sauroit appeller de l'official à l'évêque.

Lorsqu'une fois il y a eu trois sentences conformes dans la même cause, il n'y a plus lieu à l'appel, & la décision passe en force de chose jugée.

L'appel est ordinairement dévolutif & suspensif: mais il n'est que dévolutif lorsqu'il s'agit d'une sentence de correction, conforme aux statuts synodaux & aux canons des conciles, laquelle s'exécute provisoirement nonobstant l'appel, ne detur occasio licentiùs delinquendi. V. Dévolutif & Suspensif. (H)

On distingue en général deux sortes d'appel, l'appel simple & l'appel qualifié; savoir, appel comme de juge incompétent, appel comme de déni de renvoi, appel comme de déni de justice, & appel comme d'abus. Il n'y a en France que l'appel simple qui soit entierement de la jurisdiction ecclésiastique; & on prétend qu'elle ne peut prononcer que par bien ou mal jugé. Les appels qualifiés se relevent contre ceux qui jugent, & au nom du Roi comme protecteur des canons & de la justice. L'appel comme d'abus est une plainte contre le juge ecclesiastique, lorsqu'on prétend qu'il a excédé son pouvoir & entrepris en quelque maniere que ce soit contre la jurisdiction séculiere, ou en général contre les libertés de l'Eglise gallicane. Cette procédure est particuliere à la France.

On appelle quelquefois des jugemens des papes au futur concile, & nous avons dans notre histoire différens exemples de ces appels. Le dernier exemple qu'on en ait, est l'appel interjetté au futur concile de la bulle Unigenitus, par les évêques de Mirepoix, de Senez, de Montpellier, & de Boulogne, auquel accéderent le cardinal de Noailles, & l'Université de Paris, qui l'a retracté en 1739 sous le rectorat de M. l'abbé de Ventadour, aujourd'hui cardinal de Soubise & évêque de Strasbourg. (G)

Appel (Page 1:548)

Appel, s. f. (Escrime.) est une attaque qui se fait d'un simple battement du pié droit dans la même place. Voyez Attaque.

Appel (Page 1:548)

Appel, s. f. en terme de Chasse, est une maniere de sonner du cor pour animer les chiens.

APPELLANT (Page 1:548)

APPELLANT, en termes de Palais, est une des parties collitigantes, qui se prétendant lésée par un jugement, en interjette appel devant des juges supérieurs. (H)

Appellant (Page 1:548)

Appellant; nom qu'on a donné au commencement de ce siecle aux évêques & autres ecclésiastiques, &c. qui avoient interjetté appel au futur concile de la bulle Unigenitus, donnée par le pape Clément XI. & portant condamnation du livre du pere Quesnel, intitulé Réflexions morales sur le nouveau Testament. (G)

Appellant (Page 1:548)

Appellant, s. m. Chasse, est un oiseau dont on se sert quand on va à la chasse des oiseaux, pour en appeller d'autres & les faire venir dans les filets.

APPELLATIF (Page 1:548)

APPELLATIF, adj. (Grammaire.) du Latin appellativus, qui vient d'appellare, appeller, nommer. Le nom appellatif est opposé au nom propre. Il n'y a en ce monde que des êtres particuliers, le soleil, la lune, cette pierre, ce diamant, ce cheval, ce chien. On a observé que ces êtres particuliers se ressembloient entr'eux par rapport à certaines qualités; on leur a donné un nom commun à cause de ces qualités communes entr'eux. Ces êtres qui végetent, c'est - à dire qui prennent nourriture & accroissement par leurs racines, qui ont un tronc, qui poussent des branches & des feuilles, & qui portent des fruits; chacun de ces êtres, dis - je, est appellé d'un nom commun arbre, ainsi arbre est un nom appellatif.

Mais un tel arbre, cet arbre qui est devant mes fenêtres, est un individu d'arbre, c'est - à - dire un arbre particulier.

Ainsi le nom d'arbre est un nom appellatif, parce qu'il convient à chaque individu particulier d'arbre; je puis dire de chacun qu'il est arbre.

Par conséquent le nom appellatif est une sorte de nom adjectif, puisqu'il sert à qualifier un être particulier.

Observez qu'il y a deux sortes de noms appellatifs: les uns qui conviennent à tous les individus ou êtres particuliers de différentes especes; par exemple, arbre convient à tous les noyers, à tous les orangers, à tous les oliviers, &c. alors on dit que ces sortes de noms appellatifs sont des noms de genre.

La seconde sorte de noms appellatifs ne convient qu'aux individus d'une espece; tels sont noyer, olivier, oranger.

Ainsi animal est un nom de genre, parce qu'il convient à tous les individus de différentes especes; car je puis dire, ce chien est un animal bien caressant, cet éléphant est un gros animal, &c. chien, éléphant, lion, cheval, &c. sont des noms d'especes.

Les noms de genre peuvent devenir noms d'especes, si on les renferme sous des noms plus étendus, par exemple si je dis que l'arbre est un être ou une substance, que l'animal est une substance: de même le nom d'espece peut devenir nom de genre, s'il peut être dit de diverses sortes d'individus subordonnés à ce nom; par exemple, chien sera un nom d'espece par rapport à animal; mais chien deviendra un nom de genre par rapport aux différentes especes de chiens; car il y a des chiens qu'on appelle dogues, d'autres limiers, d'autres épagneuls, d'autres braques, d'autres mâtins, d'autres barbets, &c. ce sont là autant d'especes différentes de chiens. Ainsi chien, qui comprend toutes ces especes est alors un nom de genre, par rapport à ces especes particulieres, quoiqu'il puisse être en même tems nom d'espece, s'il est considéré relativement à un nom plus étendu, tel qu'animal ou substance; ce qui fait voir que ces mots genre, espece, sont des termes métaphysiques qui ne se tirent que de la maniere dont on les considere. (F)

APPELLATION (Page 1:548)

APPELLATION, s. f. terme de Palais, qui au fond est tout - à - fait synonyme à appel; cependant il y a des phrases auxquelles le premier est spécialement consacré: par exemple, au parlement, pour éviter de prononcer expressément sur le bien ou le mal jugé d'une sentence qu'on infirme, on dit la cour a mis l'appellation au néant; on ne dit jamais a mis l'app au néant. On dit appellation verbale d'un appel interjetté sur une sentence rendue à l'audience; on ne dit pas appel verbal. D'ailleurs le mot appellation a encore ceci de particulier, qu'il se peut dire au plurier & non pas appel. (H)

APPELLE (Page 1:548)

APPELLE, s. f. (Marine.) c'est une sorte de manoeuvre, voyez Manoeuvre. Une manoeuvre qui appelle de loin ou de près, est celle qui est attachée loin ou près du lieu où elle doit servir. (Z)

APPELLER (Page 1:548)

* APPELLER, nommer (Grammaire.) On nomme pour distinguer dans le discours; on appelle pour faire venir. Le Seigneur appella tous les animaux & les nomma devant Adam. Il ne faut pas toûjours nommer les choses par leurs noms, ni appeller toutes sortes de gens à son secours. Synon. François.

Appeller (Page 1:548)

Appeller un cheval de la langue (Manége.) c'est frapper la langue contre le palais, ce qui fait un son qui imite le tac. On accoûtume les chevaux à cet avertissement en l'accompagnant d'abord de quelqu'autre aide, voyez Aides, afin que par la suite il réveille son attention pour son exercice, en entendant ce son tout seul. (V) [p. 549]

APPENDICE (Page 1:549)

APPENDICE, s. f. (Littérature.) du Latin appendix; chapitre accessoire ou dépendant d'un traité. Voyez Accessoire.

On employe ce terme principalement en matiere de littérature pour exprimer une addition placée à la fin d'un ouvrage ou d'un écrit, & nécessaire pour l'éclaircissement de ce qui n'a pas été suffisamment expliqué, ou pour en tirer des conclusions; en ce sens ce mot revient à ce qu'on appelle supplément. Voyez Supplément.

Le P. Jouvenci, à la suite de ses notes & commentaires sur quelques Poëtes Latins, a donné un petit traité de Mythologie intitulé Appendix de diis & heroibus. (G)

Appendice (Page 1:549)

Appendice, s. f. en terme d'Anatomie, c'est une partie détachée en quelque sorte d'une autre partie à laquelle cependant elle est adhérente ou continue.

Il y a des appendices membraneuses de différentes figures dans la plûpart des parties intérieures du corps.

Sur l'appendice vermiculaire de l'intestin caecum. Voyez Caecum.

Appendice xyphoïde, voyez Xyphoide. (L)

APPENS (Page 1:549)

APPENS. (Guet.) s. m. pl. est un assassinat concerté & prémédité. Appens ne se dit plus que dans cette seule expression. (H)

APPENSEL (Page 1:549)

* APPENSEL (Géog. mod.) petite ville ou gros bourg de Suisse, dans le canton d'Appensel, le treizieme & dernier des cantons. Longitude 27. 6. latitude 47. 31.

APPENTIS (Page 1:549)

APPENTIS, s. m. terme d'Architecture, du Latin appendix, dépendance, qui n'a qu'un égoût, voyez Anoard.

APPERT (Page 1:549)

APPERT (il) terme usité au Palais, dans le Commerce & dans le style de Chancellerie, pour signifier il est manisesie, avéré ou constant; c'est un impersonnel qui rend le mot Latin apparet, il apparoît. (H)

Les Négocians se servent souvent de ce terme dans la tenue de leurs livres. Par exemple: M. Roger, Secrétaire du Roi, doit donner premier Juin, pour marchandises, suivant sa promesse payable dans trois mois, appert au journal de vente, fol. 2. 1. 40 - 10. (G)

APPESANTIR (Page 1:549)

APPESANTIR, v. act. rendre plus pesans, moins propre pour le mouvement, pour l'action: l'âge, la vieillesse, l'oisiveté, &c. appesantissent le corps. (L)

APPESANTISSEMENT (Page 1:549)

APPESANTISSEMENT, s. m. l'état d'une personne appesantic, soit de corps, soit d'esprit, par l'âge, par la maladie, par le sommeil, &c. Il est dans un grand appesantissement. (L)

APPÉTER (Page 1:549)

APPÉTER, v. act. desirer par instinct, par inclination naturelle, indépendamment de la raison. L'estomac appete les viandés, la femelle appete le male. Pourquoi appete - t on des alimens solides & des liqueurs rafraîchissantes, lorsqu'on est sort échauffé, & excédé de faim & de fatigue?

APPÉTIT (Page 1:549)

APPÉTIT, s. m. (Morale.) ce mot, pris dans le sens le plus général, désigne la pente de l'ame vers un objet qu'elle se représente comme un bien; car cette représentation du bien est la raison suffisante qui détermine notre appétit, & l'expérience le prouve continuellement. Quel que soit l'objet que nous appétons, eût - il tous les défauts imaginables, des - là que notre ame se porte vers lui, il faut qu'elle s'y représente quelque sorte de bien, sans quoi elle ne sortiroit pas de l'état d'indifférence.

Les scholastiques ont distingué un double appétit, concupiscible & irascible; le premier, c'est l'appétit proprement dit, la détermination vers un objet en tant qu'elle procede des sens; l'appétit irascible, c'est l'aversion ou l'éloignement.

A cette distinction des écoles, nous en substitue<-> ons une autre plus utile entre l'appétit sensitif & l'appétit raisonnable. L'appétit sensitif est la partie infé<cb-> rieure de la faculté appétitive de l'ame; cet appétit nait de l'idée confuse que l'ame acquiert par la voie des sens. Je bois du vin que mon goût trouve bon; & le retour de cette idée que mon goût m'a donné, me fait naître l'envie d'en boire de nouveau. C'est à ce genre d'appétit que se bornent la plûpart des hommes, parce qu'il y en a peu qui s'élevent au - dessus de la région des idées confuses. De cette source féconde naissent toutes les passions.

L'appétit raisonnable est la partie supérieure de la faculté appétitive de l'ame, & elle constitue la volonté proprement dite. Cet appétit est l'inclination de l'ame vers un objet à cause du bien qu'elle reconnoit distinctement y être. Je feuillete un livre, & j'y apperçois plusieurs choses excellentes, & dont je puis me démontrer à moi - même l'utilité; là - dessus je forme le dessein d'acheter ce livre; cet acte est un acte de volonté, c'est - à - dire, d'appétit raisonnable. Le motif ou la raison suffisante de cet appétit est donc la représentation distincte du bien attaché à un objet. Le livre en question enrichira mon ame de telles connoissances, il la délivrera de telles erreurs; l'énumération distincte de ces idées est ce qui me détermine à vouloir l'acheter; ainsi la loi générale de l'appétit, tant sensitis que raisonnable, est la même. Quidquid nobis representamus tanquam bonum quoad nos, id appetimus. Lisez la Psychol. de M. Wolf, part. II. sect. I. ch. ij. (X)

APPIADES (Page 1:549)

* APPIADES, s. f. cinq divinités ainsi nommées, parce que leurs teniples étoient à Rome aux environs des fontaines d'Appius, dans la grande place de César; c'étoient Venus, Pallas, Vesta, la Concorde & la Paix.

APPIENNE (Page 1:549)

* APPIENNE (la voie) grand chemin de Rome, pavé, qu'Appius Claudius, censeur du peuple Romain, fit construire l'an 444 de Rome; il commençoit au sortir de la porte Capenne, aujourd'hui porte de sain Sebastien, passant sur la montagne qu'on appelle de sancti Angeli, traversoit la plaine Valdrane, gri Valdrani, les Palus Pontines, & finissoit à Capoue. Il avoit vingt - cinq pies de largeur avec des rebords en pierres qui servoient à contenir celles dont le chemin étoit fait, de douze en douze piés. On y avoit ménagé, d'espace en espace, des especes de bornes pour aider les cavaliers à monter à cheval, ou pour servir comme de sieges sur lequels ceux qui étoient à pié pussent se reposer. Caius Gracchus y fit placer de petites colonnes qui marquoient les milles.

APPIUS (Page 1:549)

* APPIUS (marché d') (Hist. anc.) Il ne faut pas entendre seulement par le marché d'Appius une place de Rome, mais plûtôt un petit bourg distant de cette ville d'environ trois milles. Nos Géographes prétendent que le petit bourg de Saint - Donate est le sorum Appii des anciens.

APPLANIR (Page 1:549)

APPLANIR, v. act. c'est, dans un grand nombre d'arts, enlever les inégalités d'une surface; ainsi on applanit un terrein, en agriculture, en unissant & mettant de niveau toute sa surface.

APPLATI (Page 1:549)

APPLATI, adj. m. sphéroide applati est celui dont l'axe est plus petit que le diametre de l'équateur. Voyez Allongé, Sphéroide, & Terre. (O)

APPLATIR (Page 1:549)

APPLATIR, v. act. c'est altérer la forme d'un corps, selon quelqu'une de ses dimensions, de maniere que la dimension du corps selon laquelle se sera faite l'altération de sa forme en soit rendue moindre: exemple; si l'on applatit un globe par un de ses poles, la ligne qui passera par ce pole, & qui se terminera à l'autre pole, sera plus courte après l'applatissement qu'elle ne l'étoit auparavant.

Ce qui rend le mot applatir difficile à définir exactement, c'est qu'il faut que la définition convienne à tous les corps, de quelque nature & de quelque figure qu'ils soient, avant & après l'applatissement,

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