ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"546"> le lieu apparent sera dans la base distincte. Voyez Miroir, Concave & Catoptrique.

On peut toûjours déterminer le lieu apparent de l'objet dans un miroir convexe.

Le lieu apparent d'une étoile, &c. est un point de la surface de la sphère, déterminé par une ligne tirée de l'oeil au centre de l'étoile, &c. Voyez Lieu.

Le lieu vrai ou réel se détermine par une ligne tirée du centre de la terre, au centre de la planete, ou à l'étoile, &c. (O)

APPARITEUR (Page 1:546)

APPARITEUR, s. m. (Hist. anc. & mod.) c'est le nom du bedeau d'une Université, dont la fonction est de porter la masse devant les docteurs des Facultés. V. Bedeau, Université, Masse

On appelle aussi appariteurs, ceux qui ont l'emploi de citer quelqu'un devant un tribunal ecclésiastique. Voyez Sommer, Citation.

Les appariteurs, chez les Romains, étoient la même chose que les sergens ou les exempts parmi nous; ou plûtôt c'étoit un nom générique, exprimant tous les ministres qui exécutoient les ordres des juges ou des magistrats; & de - là leur est venu le nom d'appariteurs, formé d'apparere, être présent.

Sous le nom d'appariteurs, étoient compris, scriboe, accensi, interpretes, proecones, viatores, lictores, statores, & même carnifices, les exécuteurs. Voyez Scribe, Licteur, &c. On les choisissoit ordinairement parmi les affranchis des magistrats: leur état étoit méprisé & odieux, tellement que le sénat imposoit comme une marque d'infamie à une ville qui s'étoit révoltée, le soin de lui fournir des appariteurs. Il y avoit aussi une sorte d'appariteurs des cohortes, appellés cohortales & conditionales, comme étant attachés à une cohorte, & condamnés à cette condition. Les appariteurs des prétoires, apparitores pretoriani, étoient ceux qui servoient les préteurs & les gouverneurs de provinces; ordinairement le jour de la naissance de leurs maîtres on les changeoit, & on les élevoit à de meilleures places. Les pontifes avoient aussi leurs appariteurs, comme il paroît par une ancienne inscription en marbre, qui est dans la voie Appia:

              Apparitori
                     Pontificum
                     Parmulario.           (G)

APPARITION (Page 1:546)

* APPARITION, vision, (Gram.) la vision se passe au - dedans, & n'est qu'un effet de l'imagination: l'apparition suppose un objet au - dehors. S. Joseph, dit M. l'abbé Girard, fut averti par une vision de passer en Egypte: ce fut une apparition qui instruisit la Madeleine de la résurrrection de Jesus - Christ. Les cerveaux échauffés & vuides de nourriture sont sujets à des visions. Les esprits timides & crédules prennent tout ce qui se présente pour des apparitions. Synon. Franç.

Apparition (Page 1:546)

Apparition, se dit en Astronomie d'un astre ou d'une planete qui devient visible, de caché qu'il étoit auparavant.

Apparition est opposé dans ce sens à occultation. Voyez Occultation.

Le lever du soleil est plûtôt une apparition qu'un vrai lever. Voyez Soleil & Lever.

Cercle d'apparition perpétuelle. Voyez Cercle. (O)

APPAROIR (Page 1:546)

APPAROIR, en style de Palais, est synonyme à paroître: faire apparoir, c'est montrer, prouver, constater. (H)

APPARONNÉ (Page 1:546)

* APPARONNÉ, adj. (Comm.) on dit à Bordeaux qu'une barique, ou qu'un vaisseau a éte apparonné, quand il a été jaugé par les officiers commis à cet effet

APPARTEMENT (Page 1:546)

APPARTEMENT, s. m. (Architect.) Ce mot vient du Latin partimentum, fait du verbe partiri, di<cb-> viser; aussi entend - t - on par appartement la partie essentielle d'une maison royale, publique ou particuliere, composée, lorsque l'appartement est complet, d'une ou plusieurs antichambres, de salles d'assemblée, chambres à coucher, cabinet, arriere - cabinet, toilette, garde - robe, &c. En général on distingue deux sortes d'appartemens; l'un que l'on appelle de parade, l'autre de commodité; ce dernier est à l'usage personnel des maîtres, & est ordinairement exposé au midi ou au nord, selon qu'il doit être habité l'été ou l'hyver: les pieces qu'il compose doivent être d'une médiocre grandeur, & d'une moyenne hauteur; c'est pourquoi le plus souvent, lorsque l'espace du terrein est resserré, l'on pratique des entresolles au - dessus pour les garde - robes, sur - tout lorsque ces appartemens de commodité sont contigus à de grands appartemens, dont le diametre des pieces exige d'élever les planchers depuis 18 jusqu'à 20 ou 22 piés: ces petits appartemens doivent avoir des communications avec les grands, afin que les maîtres puissent passer de ceux - ci dans les autres pour recevoir leurs visites, sans risquer l'hyver de prendre l'air froid de dehors, ou des vestibules, antichambres, & autres lieux habités par la livrée; & pour éviter la présence des domestiques ou personnes étrangeres auxquels ces sortes de pieces sont destinées. Il est sur - tout important d'éloigner ces appartemens des basses - cours, & de la vûe des domestiques subalternes, & autant qu'il se peut même de la cour principale, à cause du bruit des voitures qui vont & viennent dans une maison de quelqu'importance. Le nombre des pieces de ces appartemens de commodité n'exige pas l'appareil d'un grand appartement; le commode & le salubre sont les choses estentielles; il suffit qu'ils soient composés d'une antichambre, d'une deuxieme antichambre ou cabinet, d'une chambre à coucher, d'un arriere - cabinet, d'une garde - robe, d'un cabinet d'aisance, &c. mais il faut essentiellement que ces garde - robes & antichambres soient dégagées, de maniere que les domestiques puissent faire leur devoir sans troubler la tranquillité du maître.

Il faut savoir que lorsque ces appartemens sont destinés à l'usage des dames, ils exigent quelques pieces de plus, à cause du nombre de domestiques qui communément sont attachés à leur service; qu'il faut augmenter le nombre des garde - robes, & y pratiquer quelques cabinets particuliers de toilette, &c.

A l'égard des appartemens de parade, il faut qu'ils soient spacieux & exposés au levant, autant qu'il est possible, aussi bien que placés du côté des jardins, quand il peut y en avoir: il faut surtout que les enfilades regnent d'une extrémité du bâtiment à l'autre, de maniere que l'appartement de la droite & celui de la gauche s'alignent par l'axe de leurs portes & croisées, & s'unissent avec symmetrie avec la piece du milieu, pour ne composer qu'un tout sans interruption, qui annonce d'un seul coup d'oeil la grandeur intérieure de tout l'édifice. Sous le nom d'appartement de parade, on en distingue ordinairement de deux especes; l'un qui porte ce nom, l'autre celui de société. Les pieces marquées Y dans le plan de la onzieme Planche, peuvent être considérées comme appartement de société; c'est - à - dire, destiné à recevoir les personnes de dehors, qui l'après - midi viennent faire compagnie au maître & à la maîtresse du logis; & celles marquées Z composent celui de parade, où le maître pendant la matinée reçoit les personnes qui ont affaire à lui, selon sa dignité: mais en cas de fête ou d'assemblée extraordinaire, ces deux appartemens se réunissent avec le grand sallon du milieu pour recevoir avec plus d'éclat & de magnificence un plus grand nombre d'étrangers invités par cérémonie ou autrement. Ces [p. 547] grands appartemens doivent aussi être munis de garde - robes & de dégagemens nécessaires à l'usage des maîtres, des étrangers & des domestiques. Voyez la destination de chacune de ces pieces, & la maniere dont il les faut décorer, dans les définitions des mots Salle a manger, Chambre a coucher, Cabinet , &c. (P)

Appartemens (Page 1:547)

Appartemens d'un vaisseau. Il est défendu aux gardiens de prendre leur logement dans les chambres & principaux appartemens des vaisseaux, mais seulement à la sainte - barbe ou entre les ponts. (Z)

APPARTENANCE (Page 1:547)

APPARTENANCE, s. f. (Manége.) se dit de toutes les choses nécessaires pour composer entierement le harnois d'un cheval de selle, de carrosse, de charrette, &c. quand on ne les détaille pas. Par exemple on dit une selle avec toutes ses appartenances, qui sont les sangles, la croupiere, &c. Voyez Selle. (V)

Appartenance (Page 1:547)

Appartenance, s. f. (en Droit.) est synonyme à dépendance, annexe, &c. Voyez l'un & l'autre.

Ce mot est formé du Latin ad, à, & pertinere, appartenir.

Les appartenances peuvent être corporelles, comme les hameaux qui appartiennent à un chef lieu; ou incorporelles, telles que les services des vassaux ou censitaires. (H)

APPAS (Page 1:547)

* APPAS, s. m. pl. attraits, charmes (Gram.); outre l'idée générale qui rend ces mots synonymes, il leur est encore commun de n'avoir point de singulier dans le sens où on les prend ici, c'est - à - dire, lorsqu'ils sont employés pour marquer le pouvoir qu'ont sur le coeur la beauté, l'agrément ou les graces: quant à leurs différences, les attraits ont quelque chose de plus naturel; les appas tiennent plus de l'art, & il y a quelque chose de plus fort & de plus extraordinaire dans les charmes. Les attraits se font suivre, les appas engagent, & les charmes entraînent. On ne tient guere contre les attraits d'une jolie femme; on a bien de la peine à se défendre des appas d'une coquette; il est presqu impossible de résister aux charmes de la beauté. On doit les attraits & les charmes à la nature; on prend des appas à sa toilette. Les défauts qu'on remarque diminuent l'effet des attraits; les appas s'évanouissent quand l'artifice se montre: on se fait aux charmes avec l'habitude & le tems.

Ces mots ne s'appliquent pas seulement aux avantages extérieurs des femmes; ils se disent encore en général de tout ce qui affecte agréablement. On dit que la vertu a des attraits qui se font sentir aux vicieux mêmes; que la richesse a des appas qui sont quelquefois succomber la vertu, & que le plaisir a des charmes qui triomphent souvent de la philosophie.

Avec des épithetes, on met de grands attraits, de puissans appas, & d'invincibles charmes. Voyez les Synon. Franç.

Appas (Page 1:547)

Appas, ou Appast, s. m. sing. c'est le nom générique sous lequel on comprend tous les moyens dont on se sert, soit à la pêche soit à la chasse, pour surprendre les animaux.

APPATER (Page 1:547)

APPATER, v. act. terme d'Oiseleur, mettre du grain ou quelqu'autre amorce dans un lieu pour y attirer les oiseaux qu'on veut prendre. On doit appâter les perdrix pour les prendre au filet.

On dit aussi en terme de pêche, appâter le poisson.

APPAUME (Page 1:547)

APPAUME, adj. (terme de Blason.) il se dit de la main ouverte dont on voit le dedans, que l'on appelle la paume.

Baudry Piencourt en Normandie, de sable à trois mains droites, levées & appaumées d'argent. (V)

APPEAU (Page 1:547)

APPEAU, vieux terme de Palais, qui s'est dit autrefois pour appel: on dit même encore dans quelques jurisdictions, le gresse des appeaux. (H)

Appeau (Page 1:547)

Appeau, s. m. c'est un sifflet d'Oiseleur avec lequel il attrappe les oiseaux en contrefaisant le son de leur voix: l'appeau des perdrix rouges est différent de ce<cb-> lui des perdrix grises; il y en a aussi pour appeller les cerfs, les renards, &c. ce sont des hanches semblables à celles de l'orgue, qui ont différens effets, selon les petites boîtes qui les renferment. On donne aussi le nom d'appeau aux oiseaux qu'on éleve dans une cage, pour appeller les autres oiseaux qui passent, & que l'on nomme plus communément appellans.

APPEL (Page 1:547)

APPEL, en terme de Droit, est un acte judiciaire par lequel une cause jugée par un tribunal inférieur est portée à un supérieur; ou le recours à un juge superieur pour réparer les griefs qui résultent d'une sentence qu'un juge inférieur a prononcée. V Juge & Cour.

Les appels se portent du tribunal qui a rendu le jugement dont est appel, à celui d'où il ressortit nûment & sans moyen: par exemple, d'un bailliage à un présidial, d'un présidial au parlement, lequel juge souverainement & sans appel: mais il n'est pas permis d'appeller, omisso medio, c'est - à - dire d'un premier juge à un juge supérieur d'un tiers tribunal intermédiaire. Il faut parcourir en montant tous les degrés de jurisdictions supérieurs les uns aux autres.

Il faut excepter de cette regle générale les appels en matiere criminelle, lesquels se portent rectà au parlement, omisso medio. Il faut dire la même chose, même en matiere civile, des appels de déni de renvoi & d'incompétence. Voyez Déni.

On a quelquefois appellé d'un tribunal ecclésiastique à un sécuiler ou à une cour laique. Le premier exemple que l'on en a, est celui de Paul de Samosate, lequel étant condamné & déposé par le second concile d'Antioche, refusa de livrer la maison épiscopale à Domnus, qui avoit été élû son successeur, & appella à l'empereur.

La même chose se pratique journellement dans les cas où il y a lieu à l'appel comme d'abus. Voyez au mot Abcs.

L'appel a la force de suspendre, toutes les fois qu'il a pour objet de prévenir un mal qu'on ne pourroit réprer s'il étoit une fois fait.

Mais quand l'appel n'a pour objet qu'un jugement préparatoire, de reglement ou d'instruction, il ne suspend pas l'exécution du jugement, lequel est exécutoire provisoirement & nonobstant l'appel.

L'appel périt par le laps de trois ans, c'est - à - dire lorsqu'on a été trois ans depuis le jour qu'il avoit été interjetté & signifié, sans le poursuivre; l'appellant n'est pas même reçû à interjetter un second appel de la même sentence, laquelle acquiert par la péremption force de chose jugée, & vaut arrêt. Voyez Péremption.

L'appellant qui succombe en son appel, est condamné, outre les dépens, en l'amende de 6 livres dans les présidiaux; & de 12 dans les cours supérieures.

Appel (Page 1:547)

Appel comme d'abus. Voyez Abus.

Appel (Page 1:547)

Appel simple par opposition à l'appel comme d'abus, est celui qui est porté d'une cour ecclésiastique inférieure à une supérieure; au lieu que l'appel comme d'abus est porté d'une cour ecclésiastique dans un parlement.

Les appels dans les tribunaux ecclésiastiques sont portés comme dans les cours laïques, du moins en France, par gradation & sans omission de moven, d'un tribunal à celui qui lui est immédiatement supérieur, comme du tribunal épiscopal à celui de l'archevêque, de celui de l'archevêque à celui du patriarche ou du primat, & de celui - ci au pape. Mais en France lorsque l'appel est porté à Rome, le pape est obligé, en vertu du concordat, tit. de causis, de nommer des commissaires en France pour juger de l'appel. De même si l'appel d'un official François est dévolu à un archevêché situé hors de France, les parties conviendront de juges résidans dans le royau<pb->

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