ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"536"> nasal, produisent les tumeurs du sac lacrymal, ou l'obstruction du canal nasal.

La chassie retenue dans les canaux excréteurs, forme de petites tumeurs qui surviennent aux paupieres, & qu'on appelle orgelets.

L'humeur sebacée retenue dans ses petits canaux excréteurs, forme les tanes ou taches de rousseur.

L'urine retenue dans les reins, dans les uréteres, dans la vessie on dans l'urethre, produit des tumeurs urinaires. Voyez Rétention d'Urine.

L'humeur des prostates cause la rétention d'urine, lorsqu'elle s'arrête dans ces glandes, & qu'elle les gonfle au point d'oblitérer le canal de l'urethre.

Le lait peut obstruer les glandes des mammelles, ou rentrer dans la masse du sang, se déposer ensuite sur quelque partie, & former ce qu'on appelle communément lait répandu.

Le sang menstruel retenu dans le vagin des filles imperforées, cause un apostème. Voyez Imperforation.

Les tumeurs formées par l'air contenu dans nos humeurs, peuvent être regardées comme des apostèmes. V. Emphysème & Tympanite. Quelques-uns regardent les tumeurs venteuses, sur - tout lorsque cet air vient du dehors, comme formées par un corps étranger. Voyez Tumeur.

Les différences accidentelles des apostèmes se tirent de leur volume, des accidens qui les accompagnent, des parties qu'ils attaquent, de la maniere dont ils se forment, & des causes qui les produisent.

Par rapport aux parties où les apostèmes se rencontrent, ils reçoivent différens noms: à la conjonctive, l'inflammation s'appelle ophthalmie; à la gorge, esquinancie; aux aines, bubons; à l'extrémité des doigts, panaris.

Les apostèmes se forment par fluxion, c'est - à - dire, promptement; les autres par congestion, c'est - à - dire, lentement. Ceux qui sont formés par fluxion, sont ordinairement des apostèmes chauds, comme l'érésipele & le phlegmon: on appelle apostèmes froids, ceux qui se forment par congestion; par exemple, l'oedeme & le skirrhe.

Quant à leurs causes, les uns sont benins, les autres malins; les uns critiques, les autres symptomatiques: les uns viennent de causes externes, comme coups; fortes ligatures, contact, piqûure d'insectes, morsure d'animaux venimeux, & mauvais usage des six choses non - naturelles; lesquelles sont l'air, les alimens, le travail, les veilles & les passions, le sommeil & le repos, les humeurs retenues ou évacuées; toutes ces causes produisent embarras, engorgement & obstruction, & conséquemment des apostèmes ou tumeurs humorales.

Les causes internes viennent du vice des solides, & de celui des fluides. Le vice des solides consiste dans leur trop grande tension, ou dans leur contraction, dans la perte ou dans l'affoiblissement de leur ressort, & dans leur division.

Le vice des fluides consiste dans l'excès ou dans le défaut de leur quantité, & dans leur mauvaise qualité. Voyez le Mémoire de M. Quesnay sur le vice des humeurs, dans le premier volume de ceux de l'Académie Royale de Chirurgie.

Les signes des apostèmes sont particuliers à chaque espece; on peut les voir à l'article de chaque tumeur.

On remarque aux apostèmes, comme à toutes les maladies, quatre tems; le commencement, le progrès, l'état, & la fin.

Le commencement est le premier point de l'obstruction qui arrive à une partie: on le reconnoît à une tumeur contre nature, & à quelques légers symptomes.

Le progrès est l'augmentation de cette même obs<cb-> truction; on le reconnoît aux progrès des symptomes.

L'état est celui où l'obstruction est à son plus haut point; on le reconnoît à la violence des symptomes.

La fin des apostèmes se nomme leur terminaison.

La terminaison des apostèmes se fait par résolution, par suppuration, par délitescence, par induration, & par pourriture ou mortification. Toutes ces terminaisons peuvent être avantageuses ou desavantageuses, relativement à la nature & aux circonstances de la maladie. Voyez les mots qui expriment les cinq terminaisons des apostèmes chacun à son article.

Quelques Auteurs prennent le mot apostème, comme signifiant la même chose qu'abcès. V. Abcès. (r)

APOSTILLE (Page 1:536)

APOSTILLE, s. f. (Droit, Commerc. Littérat.) annotation ou renvoi qu'on fait à la marge d'un écrit pour y ajoûter quelque chose qui manque dans le texte, ou pour l'éclaircir & l'interpréter.

Apostille (Page 1:536)

Apostille, en matiere d'arbitrage, signifie un écrit succinct que des arbitres mettent à la marge d'un mémoire ou d'un compte, à côté des articles qui sont en dispute. Les apostilles doivent être écrites de la main des arbitres, & on doit les regarder comme autant de sentences arbitrales, puisqu'elles jugent les contestations qui sont entre les parties.

Celles qui sont faites en marge d'un acte passé pardevant notaire, doivent être paraphées par le notaire & par les parties.

APOSTILLE (Page 1:536)

APOSTILLE. Quand on dit qu'un mémoire, qu'un compte est apostillé par des arbitres, c'est - à - dire qu'il a été reglé & jugé par eux. Voyez Apostille.

APOSTILLER (Page 1:536)

APOSTILLER, mettre des apostilles en marge d'un mémoire, d'un acte, d'un compte, d'un contrat. Voyez Apostille. (G)

APOSTIS (Page 1:536)

APOSTIS, s. m. (Marine.) On appelle ainsi deux longues pieces de bois de huit pouces en quarré & tant soit peu abaissées, dont l'une est le long de la bande droite d'une galere, & l'autre le long de la bande gauche, depuis l'épaule jusqu'à la conille, & qui portent chacune toutes les rames de la chiourme par le moyen d'une grosse corde. Voyez Galere, Epaule, Conille, Chiourme . (Z)

APOSTOLICITÉ (Page 1:536)

APOSTOLICITÉ, s. f. se peut prendre en différens sens; ou pour la conformité de la doctrine avec celle de l'Eglise apostolique; ou pour celle des moeurs avec celles des Apôtres; ou pour l'autorité d'un caractere accordé par le saint Siége. Ainsi on dit l'apostolicité d'un sentiment, de la vie, d'une mission.

APOSTOLINS (Page 1:536)

* APOSTOLINS, s. m. plur. (Hist. eccl.) Religieux dont l'ordre commença au XIV. siecle à Milan en Italie. Ils prirent ce nom parce qu'ils faisoient profession d'imiter la vie des Apôtres, ou celle des premiers fideles.

APOSTOLIQUE (Page 1:536)

APOSTOLIQUE, adj. signifie en général ce qui vient des Apôtres, ou qui peut convenir à un Apôtre. Mais ce terme se dit plus particulierement de ce qui appartient au saint Siége, ou qui en émane. C'est en ce sens qu'on dit, un Nonce apostolique, un bref apostolique.

Apostolique (Chambre), est un tribunal où l'on discute les affaires qui regardent le trésor ou le domaine du saint Siége & du Pape.

Notaire apostolique. Voyez Notaire. (H)

Apostolique (Page 1:536)

Apostolique. (Théol.) Le titre d'apostolique est un des caracteres distinctifs de la véritable Eglise. Ce titre qu'on donne aujourd'hui par excellence à l'Eglise Romaine, ne lui a pas toûjours été uniquement affecté. Dans les premiers siecles du Christianisme il étoit commun à toutes les églises qui avoient été fondées par les Apôtres, & particulierement aux siéges de Rome, de Jérusalem, d'Antioche & d'Alexan<pb-> [p. 537] dire: comme il paroît par divers écrits des Peres & autres monumens de l'Histoire ecclésiastique. Les Eglises même qui ne pouvoient pas se dire apostoliques, eu égard à leur fondation faite par d'autres que par des Apôtres, ne laissoient pas de prendre ce nom, soit à cause de la conformité de leur doctrine avec celle des Eglises apostoliques par leur fondation; soit encore parce que tous les Evêques se regardoient comme successeurs des Apôtres, ou qu'ils agissoient dans leurs dioceses avec l'autorité des Apôtres. V. Evêque.

Il paroît encore par les formules de Marculphe, dressées vers l'an 660, qu'on donnoit aux Evêques le nom d'apostoliques. La premiere trace qu'on trouve de cet usage, est une lettre de Clovis aux Prélats assemblés en concile à Orléans; elle commence par ces mots: Le roi Clovis aux SS. Evêques & très - dignes du Siége apostolique. Le roi Gontran nomme les Evêques assemblés au concile de Mâcon, des Pontifes apostoliques, apostolici Pontifices.

Dans les siecles suivans, les trois Patriarchats d'orient étant tombés entre les mains des Sarrasins, le titre d'apostolique fut réservé au seul Siége de Rome, comme celui de Pape au souverain Pontife qui en est évêque. Voyez Pape. S. Grégoire le grand qui vivoit dans le VI. siecle dit, liv. V. épit. 37. que quoiqu'il y ait eu plusieurs Apôtres, néanmoins le Siége du Prince des Apôtres a seul la suprème autorité, & par conséquent le nom d'apostolique, par un titre particuher. L'abbé Rupert remarque, L. I. de Divin. offic. c. xxvij. que les successeurs des autres Apôtres ont été appellés Patriarches; mais que le successeur de S. Pierre a été nommé par excellence apostolique, à cause de la dignité du Prince des Apôtres. Enfin le concile de Rheims tenu en 1049, déclara que le souverair. Pontife de Rome étoit le seul Primat apostolique de l'Eglise universelle. De là ces expressions aujourd'hui si usitées, Siége apostolique, Nonce apostolique, Notaire aposiolique, Bref apostolique, Chambre apostolique, Vicaire apostolique, &c. Voyez Nonce, Bref, &c. (G)

APOSTOLIQUES (Page 1:537)

APOSTOLIQUES, s. m. plur. (Théologie.) nom qu'Hospimen, & Bâle ou Balcé évêque d'Ossery, donnent à d'anciens moines autrefois répandus dans les îles Britanniques.

Ces deux Auteurs prétendent que Pélage si fameux par son hérésie, & qui étoit Anglois de naissance, ayant été témoin dans ses voyages en orient de la vie monastique, l'introduisit dans sa patrie, & qu'il fut abbé du monastere de Bangor, ayant sous sa conduite jusqu'à deux mille moines. Mais M. Cave dans son histoire littéraire, tom. I. pag. 291. quoiqu'il avoue que Pélage ait été moine, traite tout le reste de rêveries & de fables avancées sur l'autorité de quelques modernes, tels que Jean de Tinmouth, Nicolas Chanteloup, &c. écrivains sort peu respectables.

Bede dans son histoire d'Argleterre, liv. II. c. ij. fait mention de ce monastere de Bancor ou de Bangor, dans lequel on comptoit plus de 2000 moines: mais il ne dit rien du nom d'apostolique, qui paroît être entierement de l'invention de Bâle & d'Hospinien.

Bingham, de qui nous empruntons cet article, remarque qu'il y avoit en Irlande un monastere de Benchor, fondé vers l'an 520 par Congell, dont Saint Gal & S. Colomban furent disciples. Mais ou lui ou son traducteur se sont trompés, en prétendant que S. Colomban avoit fondé le monastere de Lizieux en Normandie: In Normaniâ Lexoviense monasterium. Il falloit dire: Luxoviense monasterium, le monastere de Luxeu ou de Luxeuil; & tout le monde sait que cette abbaye est située en Franche - Comté. Bingham, orig. ecclcsiast. lib. VII. c. ij. S. 13.

Apostoliques (Page 1:537)

Apostoliques, (Théologie.) nom que deux sectes différentes ont pris, sous prétexte qu'elles imi<cb-> toient les moeurs & la pratique des Apôtres.

Les premiers apostoliques, autrement nommés apotactites & apotactiques, s'éleverent d'entre les Encratites & les Cathares dans le troisieme siecle; ils professoient l'abstinence du mariage, du vin, de la chair, &c. V. Apotactites, Encratites, &c.

L'autre branche des apostoliques fut du XII siecle: ils condamnoient aussi le mariage; mais ils permettoient le concubinage; ne vouloient point admettre l'usage du baptême, & imitoient en plusieurs choses les Manichéens. S. Bernard écrivit contre la secte des apostoliques, & parle contre eux au sermon 66. sur les cantiques. Il paroît par Sanderus & Baronius qu'ils nioient le purgatoire, l'invocation des Saints, la priere pour les morts, & se disoient être le seul & le vrai corps de l'Eglise; erreurs qui ont beaucoup de rapport à celles des Albigeois qui parurent vers le même tems. Voyez Albigeois. (G)

APOSTROPHE (Page 1:537)

APOSTROPHE, s. f. (Belles - Lett.) figure de Rhétorique dans laquelle l'orateur interrompt le discours qu'il tenoit à l'auditoire, pour s'adresser directement & nommément à quelque personne, soit aux dieux, soit aux hommes, aux vivans ou aux morts, ou à quelqu'être, même aux choses inanimées, ou à des êtres métaphysiques, & qu'on est en usage de personnifier.

De ce dernier genre est ce trait de M. Bossuet dans son Oraison funebre de la duchesse d'Orléans: « Hélas, nous ne pouvons arrêter un moment les yeux sur la gloire de la Princesse, sans que la mort s'y mêle aussitôt pour tout offusquer de son ombre! O mort, éloigne - toi de notre pensée, & laisse - nous tromper pour un moment la violence de notre douleur par le souvenir de notre joie ».

Cicéron dans l'Oraison pour Milon, s'adresse aux citoyens illustres qui avoient répandu leur sang pour la patrie, & les intéresse à la défense d'un homme qui en avoit tué l'ennemi dans la personne de Clodius. Dans la même piece il apostrophe les tombeaux, les autels, les bois sacrés du mont Albain. Vos Albani tumuli atque luci, &c.

Enée dans un récit remarque, que si on avoit été attentif à un certain évenement, Troie n'auroit pas été prise.

Trojaque nunc stares, Priamique arx alta maneres. AEneid. II. L'apostrophe fait sentir toute la tendresse d'un bon citoyen pour sa patrie.

Celle que Démosthene adresse aux Grecs tués à la bataille de Marathon, est célebre; le cardinal du Perron a dit qu'elle fit autant d'honneur à cet Orateur, que s'il eût ressuscité ces guerriers. On regarde aussi comme un des plus beaux endroits de Cicéron, celle qu'il adresse à Tubéron dans l'Oraison pour Ligarius: Quid enim. Tubero, tuus ille districtus in acie Pharsalica gladius agebat? &c. Cette apostrophe est remarquable, & par la vivacité du discours, & par l'émotion qu'elle produisit dans l'ame de César.

Au reste il en est de l'apostrophe comme des autres figures. Pour plaire elle doit n'être pas prodiguée à tout propos. L'auditeur souffriroit impatiemment qu'on le perdît incessamment de vûe, pour ne s'adresser qu'à des êtres qu'il suppose toûjours moins intéressés que lui au discours de l'orateur.

Le mot apostrophe est Grec, A'W=OROFH\, aversio, formé d'APO\, ab, & de PEFW, verto, je tourne; quia orator ab auditore convertit sermonem ad aliam personam. (G).

Apostrophe (Page 1:537)

Apostrophe, s. m. est aussi un terme de Grammaire, & vient d'A'POPOFO, substantif masculin; d'où les Latins ont fait apostrophus pour le même usage. R. A'POÊTREFW, averto, je détourne, j'ôte. L'usage de l'apostrophe en Grec, en Latin & en François, est de

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