ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"532"> traduisit ces livres, & les donna au public. Voyez l'éloge de M. Viviani, par M. de Fontenelle, Hist. acad. 1703.

Il faut que le huitieme livre d'Apollonius ait été retrouvé depuis; car je trouve dans l'éloge de M. Halley, par M. de Mairan, (Hist. acad. 1742.) que M. Halley donna en 1717 une traduction latine des huit livres d'Apollonius. (O)

APOLLONIES (Page 1:532)

* APOLLONIES, (Myth.) fêtes instituées en l'honneur d'Apollon à Egialée, où l'on dit qu'il se retira avec Diane sa soeur, après la défaite de Python, & d'où l'on ajoûte qu'ils furent chassés par les habitans. Mais peu de tems après la retraite des deux divinités en Crete, où elles se réfugierent, la peste s'engendra dans Egialée, & y fit de grands ravages. L'oracle, consulté sur les moyens d'écarter ce fléau, répondit qu'il falloit députer en Crete sept jeunes filles & sept jeunes garçons, afin d'engager Apollon & Diane à revenir dans la ville; ce qui fut exécuté: les deux divinités revinrent, & la peste cessa. Ce fut en mémoire de cet évenement, que dans les fêtes appellées apollonies, on faisoit sortir de la ville tous les ans le même nombre de filles & de garçons, comme s'ils alloient encore chercher Apollon & Diane.

APOLOGÉTIQUE (Page 1:532)

APOLOGÉTIQUE, adj. (Théol.) écrit ou discours fait pour excuser ou justifier une personne, ou une action. Voyez Apologie.

L'apologétique de Tertullien est un ouvrage plein de force & d'élévation, digne en un mot du caractere véhement de son auteur. Il y adresse la parole, selon quelques - uns, aux Magistrats de Rome, parce que l'Empereur Severe, dont la persécution commençoit, étoit alors absent de cette ville, & selon d'autres, à ceux qui tenoient les premieres places dans l'empire, c'est - à - dire, aux gouverneurs des provinces.

Tertullien s'y attache à montrer l'injustice de la persécution, contre une religion qu'on vouloit condamner sans la connoître & sans l'entendre, à réfuter & l'idolatrie & les reproches odieux que les idolatres faisoient aux Chrétiens, d'égorger des enfans dans leurs mysteres, d'y manger de la chair humaine, d'y commettre des incestes, &c. Pour répondre au crime qu'on leur imputoit de manquer d'amour & de fidélité pour la patrie, sous prétexte qu'ils refusoient de faire les sermens accoûtumés, & de jurer par les dieux tutélaires de l'Empire, il prouve la soûmission des Chrétiens aux Empereurs. Il en expose aussi la doctrine autant qu'il étoit nécessaire pour la disculper, mais sans en dévoiler trop clairement les mysteres, pour ne pas violer la religion du secret si expressément recommandée dans ces premiers tems. Cet écrit, tout folide qu'il étoit, n'eut point d'effet, & la persécution de Severe n'en fut pas moins violente. (G)

APOLOGIE (Page 1:532)

APOLOGIE, s. f. (Littérat.) apologia, mot originairement grec, A'POLOGIA, discours ou écrit pour la défense ou la justification d'un accusé: toute apologie suppose une accusation bien ou mal fondée; & le but de l'apologie est de montrer que l'accusation est fausse ou mal - à - propos intentée

Les persécutions que l'Eglise eut à essuyer depuis sa naissance, & pendant les trois premiers siecles, obligerent souvent les Chrétiens de présenter aux Empereurs, au Sénat & aux Magistrats payens, des apologies pour la religion chrétienne, pour répondre aux fausses imputations par lesquelles on s'efforçoit de les noircir, comme ennemis des dieux, des puissances, & perturbateurs du repos public.

Les principales de ces apologies sont celles de Quadrat & d'Aristide; les deux apologies de S. Justin martyr; celle d'Athenagore; l'apologétique de Tertullien; & le dialogue de Minutius Felix, intitulé Octavius.

Quadrat, qui étoit évêque d'Athenes, composa son apologie pour les Chrétiens vers l'an de Jesus - Christ 124, & la présenta dans le même tems à l'em<cb-> pereur Adrien, qui parcouroit alors les provinces de l'Empire, & entr'autres la Grece. Eusebe nous en a conservé quelques fragmens: mais il ne nous reste rien de celle qu'Aristide Athénien & philosophe chrétien, écrivit peu après celle de Quadrat.

Des deux apologies qu'écrivit S. Justin martys, la premiere est de l'an de Jesus - Christ 150, & porte ce titre: « A l'empereur Titus - Elius - Adrien - Antonin, pieux, auguste, César; & à son fils vérissime philosophe; & à Lucius philosophe, fils de César, selon la nature, & de l'Empereur par adoption, amateur de la science; & au sacré Sénat, & à tout le peuple Romain. Pour les personnes de toutes conditions, qui sont haïes & maltraitées injustement, Justin fils de Priscus Bacchius, natif de Flavia, ou de Naples en Palestine, l'un de ces persécutés, présente cette requête ». Après un préambule convenable, ce saint docteur montre l'injustice qu'il y a de condamner les Chrétiens sur le seul nom, & détruit le reproche d'athéisme qu'on leur faisoit, par l'exposition de quelques points de leur doctrine, de leur morale, & de leur culte extérieur. Il répond ensuite aux accusations contre leurs moeurs, & les retorque avec force contre celles des payens. Enfin il la termine par la copie d'une lettre d'Adrien, où cet empereur défendoit qu'on persécutât les Chrétiens.

Ce Pere composa sa seconde apologie 16 ans après, & elle n'a pour but que de détruire les calomnies infamantes dont on chargeoit les Chrétiens. Elle est adressée au Sénat de Rome, & n'eut pas plus d'effet que la premiere.

On croit que l'apologie d'Athenagore est aussi de l'an 166, & qu'il l'adressa aux deux empereurs Marc Aurele & Lucius Verus. Il y suit à peu près la même méthode que S. Justin, & repousse fortement trois accusations, l'athéisme, les repas de chair humaine, & les incestes.

Quant à l'apologie de Tertullien, nous en avons parlé au mot Apologétique.

L'Octavius de Minutius Felix, orateur Romain, qui vivoit dans le troisieme siecle, est un dialogue sur la vérité de la religion chrétienne, ou par occasion l'auteur répond aux calomnies des Juits & des payens. Le caractere de tous ces ouvrages est une noble & solide simplicité, jointe à beaucoup de véhémence, surtout dans Athenagore & dans Tertullien. (G)

APOLOGUE (Page 1:532)

APOLOGUE, s. m. (Belles - Lettr.) fable morale, ou espece de fiction, dont le but est de corriger les moeurs des hommes.

Jules Scaliger fait venir ce mot d'A'POLOGO, ou discours qui contient quelque chose de plus que ce qu'il pràsente d'abord. Telles sont les fables d'Eope; aussi donne - t - on communément l'épithete d'oesopioe aux fables morales.

Le P. de Colonia prétend qu'il est essentiel à la fable morale ou à l'apologue, d'être fondé sur ce qui se passe entre les animaux; & voici la distinction qu'il met entre l'apologue & la parabole. Ce sont deux fictions, dont l'une peut être vraie, & l'autre est nécessairement fausse, car les bêtes ne parlent point. V. Parabole. Cependant presque tous les auteurs ne mettent aucune distinction entre l'apologue & la fable, & plusieurs fables ne sont que des paraboles.

Feu M. de la Barre, de l'Académie des Belles - Lettres, a été encore plus loin que le P. de Colonia, en foûtenant que non - seulement il n'y avoit nulle vérité, mais encore nulle vraissemblance dans la plûpart des apologues, « J'entends, dit - il, par apologue cette sorte de fables, où l'on fait parler & agir des animaux, des plantes, &c. Or il est vrai de dire que cet apologue n'a ni possibilité, ni ce qu'on nomme proprement vraissemblance. Je n'ignore pas, ajoûtet - il, qu'on y demande communément une sorte de vraissemblance: on n'y doit pas supposer que le [p. 533] chêne soit plus petit que l'hyssope, ni le gland plus gros que la citrouille, & l'on e moqueroit avec raison d'un fabuliste qui donneroit au lion la timidité en partage, la douceur au loup, la stupidité au renard, la valeur ou la férocité à l'agneau. Mais ce n'est point assez que les fables ne choquent point la vraissemblance en certaines choses, pour assurer qu'elles sont vraissemblables; elles ne le sont pas, puisqu'on donne aux anunaux & aux plantes des vertus & des vices, dont ils n'ont pas même toûjours les dehors. Quand on n'y feroit que prêter la parole à des êtres qui ne l'ont pas, c'en seroit assez; or on ne se contente pas de les taire parler sur ce qu'on suppose qui s'est passé enu'eux; on les fait agir quelquefois en conséquence des discours qu'ils se sont tenus les uns aux autres. Et ce qu'il y a de remarquable, on est si peu attaché à la premiere sorte de vraiemblance, on l'exige avec si peu de rigueur, que l'on y voit manquer à certain point sans en être touche, comme dans la fable où l'on représente le lion faisant une ociété de chasse avec trois animaux, qui ne se ouvent jamais volontiers dans sa compagnie, & qui ne sont ni carnaciers ni chasseurs.

Vacca & capella, & patiens ovis injurioe, &c.

De sorte qu'on pourroit dire qu'on n'y demande proprement qu'une autre espece de vramemblance, qui, par exemple, dans la lable du loup & de l'agneau, consiste en ce qu'on leur fait dire ce que diroient ceux dont ils ne sont que les images. Car il est vrai que celle - ci n'y sauroit jamais manquer, mais il est également vrai qu'elle n'appartient pas à l'apologue considéré seul & dans sa nature: c'est le rapport de la fable avec une chose vraie & possible qui lui donne cette vransemblance, ou bien, elle est vraissemblable comme image sans l'etre en elle - même ». Mém. de l'Acad. tom. IX.

Ces raisons paroissent demonstratives: mais la derniere justifie le plaisir qu'on prend à la lecture des apologues: quoiqu'on les sache dénues de possibilite, & souvent de vraissemblance, ils pranent au moins comme images & comme imitations. (G)

APOLTRONIE (Page 1:533)

APOLTRONIE, v. act. terme de Fauconnerie, se dit d'un oiseau auquel on a coupe les ongles des pouces ou doigts de derriere, qui sont comme les clés de sa main, & ses armes, de sorte qu'il n'est plus propre pour le gibier.

APOMECOMETRIE (Page 1:533)

APOMECOMETRIE, s. f. (Géom.) est l'art ou la maniere de mesurer la distance des objets éloignés. Voyez Distance. Ce mot vient des mots Grecs A'W=O\, MH=XO, longueur, & METREIN, mesurer. (O)

APOMYUS (Page 1:533)

* APOMYUS, surnom que les Eléens donnerent à Jupiter, pour avoir chasse les mouches qui incommodoient Hercule pendant un sacrifice; à peine Jupiter fut - il invoqué, que les mouches s'envolerent aude - là de l'Alphée. Ce fut en mémoire de ce prodige, que les Eléens firent tous les ans un sacrifice à Jupiter apomyus, pour être débarrassés de ces insectes.

APON (Page 1:533)

* APON, fontaine de Padoue, dont Claudien nous assûre que les eaux rendoient la parole aux muets, & guérissoient bien d'autres maladies.

APONEVROLOGIE (Page 1:533)

APONEVROLOGIE, s. f. c'est la partie de l'Anatomie dans laquelle on donne la description des aponevroses. Voyez Aponevrose.

Ce mot est composé du Grec, A'W=O\, de EU=RON, nerf, & de LOGO, traité, c'est - à - dire traité des nerfs, par ce que les anciens se servoient du même mot nerf, pour exprimer les tendons, les ligamens & les nerfs; on y ajoûtoit des caracteres particuliers. Voyez Anatomie & Nerf. (L)

APONEVROSE (Page 1:533)

APONEVROSE, s. f. A'W=ONEURWS, des mots Grecs, A'PO\ & NEU=RON, nerf; c'est parmi les Anatomistes, l'extension ou l'expansion d'un tendon à la maniere d'une membrane. Voyez Tendon & Membrane; parce que les anciens attachoient au mot nerf, l'idée des nerfs, des tendons & des ligamens, en y ajoûtant des caracteres particuliers. Voyez Nerf & Ligament. (L)

APONEVROTIQUE (Page 1:533)

APONEVROTIQUE, adj. en Anatomie, se dit des membranes, qui ont quelque ressemblance avec l'aponevrose. Voyez Aponevrose.

C'est dans ce sens que l'on dit membrane aponevrotique. (L)

APOPHLEGMATILAMES (Page 1:533)

APOPHLEGMATILAMES, où selon quelques Auteurs, Apophlegmatismes; des mots Grecs, A'PO\ & FLEGMA\, phlegme (terme de Pharmacie,) medecine propre à purger le phlegme, ou les humeurs séreuses de la tête & du cerveau. Voyez Phlegme.

APOPHORETA (Page 1:533)

* APOPHORETA, (Hist. anc.) instrumens ronds & plats, qui ont un manche, avec la forme d'assiettes. On mettoit dessus des fruits ou d'autres viandes; & ils étoient appellés apophoreta, à ferendo poma. Cette conjecture est du Pere Montfaucon, qui ne la donne que pour ce qu'elle vaut; car il ajoûte tout de suite, que plûtôt que de former des conjectures, il vaut mieux attendre que quelque monument nous instruise du nom & de l'usage des instrumens qu'il a représentés, pag. 146. tom. II. & auxquels il a attribué celui d'apophoreta.

APOPHORETES (Page 1:533)

* APOPHORETES, (Hist. anc.) présens qui se faisoient à Rome, tous les ans, pendant les Saturnales. Ce mot vient de A'W=OFORHTA, reporter, par ce que ces présens étoient remportés des sestins par les conviés. Voyez Étrennes.

APOPHTHEGME (Page 1:533)

APOPHTHEGME, est une sentence courte, énergique & instructive, prononcée par quelque homme de poids & de considération, ou faite à son imitation. Tels sont les apophthegmes de Plutarque, ou ceux des anciens rassembles par Lyscosthenes.

Ce mot est derivé du Grec, FEGTOMAI, parler, l'apophthegme etant une parole emarquable. Cependant parmi les apophthegmes qu'on a recueillis des anciens, tous, pour avoir la brievete des sentences, n'en ont pas toûjours le poids. (G)

APOPHYGES (Page 1:533)

APOPHYGES, s. f. (en Architecture.) partie d'une colonne, où elle cemmence à ortir de sa base, comme d'une source, & à tier vers le haut. Voyez Colonne & Base.

Ce mot dans son origine Greque, signifie essor; d'où vient que les Francois l'appellent eschape, congé, &c. & quelques architectes, source de la colonne. L'apophyge n'étoit originairement que l'anneau ou la féraille attachée ci - devant aux extrémités des piliers de bois, pour les empécher de se fendre, ce que dans la suite on voulut imiter en ouvrage de pierre. Voyez Congé. (P)

APOPHYSE (Page 1:533)

APOPHYSE, s. f. (terme d'Anatomie.) composé des mots Grecs, A'PO\, de, & FUW, croitre. On appelle ainsi l'éminence d'un os, où la partie éminente qui s'avance au - de - là des autres. Voyez Os, Eminence.

Les apophyses prennent différens noms, par rapport à leur situation, leur usage & leur figure. Ainsi les unes s'appellent coracoïdes, slyloïdes, mastoides; obliques, transverses; d'autres trochanter, &c. Voyez Coracoïde, Styloïde, &c.

L'usage des apophyses en général est de rendre l'articulation des os plus solide, soit qu'elle soit avec mouvement ou sans mouvement; de donner attache aux muscles, & d'augmenter leur action en les éloignant du centre du mouvement. (L)

APOPLECTIQUE (Page 1:533)

APOPLECTIQUE, adj. relatif à l'apoplexie: ainsi nous disons accès apoplectique, eau apoplectique, symptome apoplectique, un malade apoplectique, foiblesse & paralysie apoplectique, disposition apoplectique, amulete & épitheme apoplectique, baume apoplectique. Voyez Amulete & Baume. (N)

APOPLEXIE (Page 1:533)

APOPLEXIE, s. f. (Medec.) maladie dans la<pb->

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