ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"460"> rissent des tiges d'angélique, sans en être incommodés, au rapport de Bauhin & de Linnaeus. (N)

* Prenez demi - once d'angélique, autant de canelle, le quart d'une once de girofle, autant de mastic, de coriandre, & d'anis vert, demi - once de bois de cedre; concassez le tout dans un mortier; mettez ensuite infuser dans une quantité suffisante d'eau - devie, pendant vingt - quatre heures; distillez au bainmarie; ayez de l'eau - de - vie nouvelle; mettez sur cette eau - de - vie l'essence obtenue par la distillation; ajoûtez de l'ambre, du musc & de la civette, & vous aurez l'eau d'angélique.

Otez les feuilles; pelez les tiges que vous choisirez fraîches & grosses; coupez - les d'une longueur convenable; jettez - les dans l'eau fraîche; passez - les de cette eau dans une autre que vous ferez bouillir à gros bouillons: c'est ainsi que l'angélique se blanchit; on s'apperçoit que les cardons sont assez blancs, quand ils s'écrasent entre les doigts. Tirez - les de cette eau; passez - les à l'eau fraîche; laissez - les égouter: mettez - les bien égoutés dans une poesle de sucre clarifié; qu'ils y prennent plusieurs bouillons: écumez - les pendant qu'ils bouillent; & quand ils auront assez bouilli, & qu'ils auront été assez écumés, mettez le tout dans une terrine. Le lendemain, séparez ce sirop; faites - le cuire, puis le répandez sur les cardons: quelques jours après, séparez encore le sirop que les cardons auront déposé; faites - le cuire à la petite perle, & le répandez derechef sur les cardons. Séparez une troisieme fois le restant du sirop; faites - le cuire à la grosse perle; ajoûtez - y du sucre; déposez - y vos cardons, & faites - les bouillir: cela fait, tirez - les; étendez - les sur des ardoises; saupoudrez - les de beaucoup de sucre; & faites - les sécher à l'étuve.

Angélique (Page 1:460)

Angélique, en Grec *A'GGELIXH\, (Hist. anc.) c'étoit une danse fort en usage parmi les anciens Grecs dans leurs fêtes. Voyez Danse. Elle étoit ainsi appellée du Grec AGGELO, nuntius, messager, parce que suivant Pollux, les danseurs étoient vêtus en messagers. (G)

Angélique (Page 1:460)

Angélique, s. f. (terme de Luth.) sorte de guitarre qui a 10 touches, & 17 cordes accordées de suite selon l'ordre des degrés diatoniques du clavecin. La 17e corde est à l'unisson du huitieme pié ou du C - sol - ut des basses du clavecin; & la chanterelle ou premiere est à l'unisson du mi du clavecin qui précéde la clef de G - ré - sol. Voyez la table du rapport & de l'étendue des instrumens de musique. Cet instrument est de la classe de ceux qu'on appelle instrumens à pincer, comme le luth, la guitarre, &c. dont il differe peu par sa figure. Voyez Guitarre, & Planche de Lutherie.

Angéliques (Page 1:460)

Angéliques, s. m. pl. (Hist. mod.) ancien Ordre de Chevaliers institués en 1191 par Isaac Ange Flavius Comnene, Empereur de Constantinople. Voyez Chevalier & Ordre

On les divisoit en trois classes, mais toutes sous la direction d'un Grand - Maître. Les premiers étoient appellés torquati, à cause d'un collier qu'ils portoient; ils étoient au nombre de 50: les seconds s'appelloient Champions de Justice, & c'étoient des Ecclésiastiques; le reste étoit appellé Chevaliers servans. (G)

ANGELITES (Page 1:460)

ANGELITES, s. m. pl. (Théolog.) Hérétiques ainsi nommés d'un certain lieu d'Alexandrie, qu'on appelloit Agelius ou Angelius, où ils s'assembloient. Ils suivoient les erreurs de Sabellius: Voyez Nicéphore, L. XVIII. c. 49, & Pratéole, au mot Angelites: mais ces auteurs ne sont pas de fort bons garans. (G)

ANGELOT (Page 1:460)

ANGELOT, s. m. (Commer.) espece de monnoie qui étoit en usage en France vers l'an 1240, & qui valoit un écu d'or fin; il y en a eu de divers poids & de diverses valeurs. Ces pieces de monnoie portoient l'image de S. Michel, tenant une épée à la main droite, à la gauche l'écusson de France chargé de trois fleurs de lis, & ayant à ses piés un serpent ou dragon. On en voyoit du tems de Louis XI. Il y en a eu d'autres avec la figure d'un Ange qui portoit les écus de France & d'Angleterre, & qu'on croit avoir été frappés sous le regne d'Henri VI. Roi d'Angleterre, lorsque ce Prince étoit maître de Paris. Ces derniers angelots ne valoient que quinze sous: on sent assez que ces pieces de monnoie tiroient leur nom de l'Ange, dont elles portoient l'empreinte. (G)

L'Angelot (Page 1:460)

* L'Angelot, monnoie d'or d'Angleterre, est fort rare ici; son poids est de quatre deniers, & son titre de vingt - trois carats & vingt - cinq trente - deuxiemes; il vaut quinze livres cinq sous trois deniers.

L'angelot, monnoie d'argent, est au titre de dix deniers vingt - un grains; il vaut quatorze sous cinq deniers de France.

Angelot de Bray (Page 1:460)

Angelot de Bray, s. m. (OEcon. rust.) petit fromage gras, dressé dans des éclisses en coeur ou quarré, qui lui donnent cette forme. Il s'appelle angelotde Bray, parce qu'il se fait dans le pays de Bray. Voyez Fromage.

ANGELUS (Page 1:460)

ANGELUS, s. m. (Théol.) priere que récitent les Catholiques Romains, & surtout en France, où l'usage en fut établi par Louis XI. qui ordonna qu'à cet effet on sonneroit une cloche trois fois par jour, le matin, à midi, & le soir, pour avertir de réciter cette priere en l'honneur de la Sainte Vierge.

Elle est composée de trois versets, d'autant d'ave Maria, & d'un oremus. On l'appelle Angelus, parce que le premier verset commence par ces mots: Angelus Domini nuntiavit Marioe, &c. (G)

ANGEMME (Page 1:460)

ANGEMME, s. f. (terme de Blason.) fleur imaginaire, qui a six feuilles semblables à celles de la quinte - feuille, si ce n'est qu'elles sont arrondies, & non pas pointues. Plusieurs croyent que ce sont des roses d'ornement, faites de rubans, de broderie, ou de perles. Ce mot vient de l'Italien ingemmare, orner de pierreries: on dit aussi angene & angenin. (V)

ANGERBOURG (Page 1:460)

* ANGERBOURG, (Géog. mod.) petite ville de Prusse dans le Bartenland, avec un château, sur la riviere d'Angerap.

ANGERMANIE (Page 1:460)

* ANGERMANIE, & ANGERMANLAND, (Géog. mod.) province de Suede, & l'une de celles qu'on appelle Nordelles, au midi de la Laponie.

ANGERMANLAND - LAPMARCK (Page 1:460)

* ANGERMANLAND - LAPMARCK, contrée la plus méridionale des dix parties de la Laponie Suédoise.

ANGERMANN - FLODT (Page 1:460)

* ANGERMANN - FLODT, grande riviere de Suede, qui a sa source dans la Laponie, traverse l'Angermanie, & se jette dans le golfe de Bothnie.

ANGERMOND (Page 1:460)

* ANGERMOND, (Géog. mod.) petite ville de Brandebourg, sur la Welse. Il y en a une autre de même nom au Duché de Curlande, sur la mer Baltique.

ANGERONALES (Page 1:460)

* ANGERONALES (Myth.) fêtes instituées en honneur d'Angerone, la Déesse de la peine & du silence. Elles se célébroient le 21 Décembre.

ANGERONE (Page 1:460)

* ANGERONE, s. f. (Myth.) Divinité que les Romains invoquoient dans la peine: ils l'avoient placée sur l'autel de la déesse du plaisir.

ANGERS (Page 1:460)

* ANGERS (Géog. mod.) ville de France, capitale du duché d'Anjou, un peu au - dessus de l'endroit où la Loire & la Sarte entrent dans la Mayenne. Long. 17d. 6'. 8". lat. 47d. 28'. 8".

ANGHIERA (Page 1:460)

* ANGHIERA (Geog. mod.) petite ville d'Italie, dans le duché de Milan, sur le bord oriental du Lac majeur. Long. 26. 5. lat. 45. 42.

ANGHIVE (Page 1:460)

* ANGHIVE, s. m. (Hist. nat.) arbre de l'île de Madagascar, qui produit, dit - on, un fruit rouge, agréable au goût, & bon dans la gravelle & les ar<pb-> [p. 461] deurs d'uriné. Mauvaise description; car il seroit assez extraordinaire qu'il n'y eût dans toute l'île que l'anghive qui portât un fruit rouge, d'une saveur agréable.

ANGIMI (Page 1:461)

* ANGIMI (Geog. mod.) petite ville de la province de Canem, au pays des Negres, proche la Nubie.

ANGINE (Page 1:461)

ANGINE. Voyez Esquinancie.

ANGIOLOGIE (Page 1:461)

ANGIOLOGIE. Voyez Angeiologie.

ANGLE (Page 1:461)

ANGLE, s. m. (Géom.) c'est l'ouverture que forment deux lignes, ou deux plans, ou trois plans qui se rencontrent: tel est l'angle BAC, table de Géom. fig. 91. formé par les lignes AB, AC, qui se rencontrent au point A. Les lignes AB, AC, sont appellées les jambes ou les côtés de l'angle; & le point d'intersection A en est le sommet. Voyez Côtés & Sommet. Lorsque l'angle est formé par trois plans, on le nomme angle solide.

Les angles se marquent quelquefois par une seule lettre, comme A que l'on met au sommet ou point angulaire; & quelquefois par trois lettres, dont celle du milieu marque la pointe ou sommet de l'angle, comme BAC.

La mesur d'un angle, par laquelle on exprime sa quantité, est un arc tel que DE, décrit du sommet A entre les côtés AC, AB, avec un rayon pris à volonté. Voyez Arc & Mesure.

D'où il s'ensuit que les angles se distinguent par le rapport de leurs arcs à la circonférence du cercle entier. Voyez Cercle & Circonférence. Ainsi l'on dit qu'un angle est d'autant de degrés qu'en contient l'arc DE qui le mesure. Voyez Degré.

Puisque les arcs semblables AB, DE, figure 87. ont le même rapport à leurs circonférences respectives, & que les circonférences contiennent chacune le même nombre de degrés, il s'ensuit que les arcs AB, DE, qui sont les mesures des deux angles ACB, DCE, contiennent un nombre égal de degrés: c'est pourquoi les angles eux - mêmes sont aussi égaux; & comme la quantité d'un angle s'estime par le rapport de fon arc à la circonférence, il n'importe avec quel rayon cet arc est décrit; car les mesures d'angles égaux sont toûjours ou des arcs égaux, ou des arcs semblables.

Donc la quantité d'un angle demeure toûjours la même, soit que l'on prolonge ses côtés, soit qu'on les racourcisse. Ainsi dans des figures semblables, les angles homologues ou correspondans sont égaux. Voyez Semblable, Figure, &c.

L'art de prendre la valeur des angles est une opération d'un grand usage & d'une grande étendue dans l'Arpentage, la Navigation, la Géographie, l'Astronomie, &c. Voyez Hauteur, Arpentage.

Les instrumens qui servent principalement à cette opération, sont les quarts de cercle, les théodolites ou planchettes rondes, les graphometres, &c. V. Cercle d'Arpenteur, Planchette, Graphometre , &c.

Les angles dont il faut déterminer la mesure ou la quantité, sont sur le papier ou sur le terrein. 1°. Quand ils sont sur le papier, il n'y a qu'à appliquer le centre d'un rapporteur sur le sommet de l'angle O, (Table d'Arpent. fig. 29.) de maniere que le rayon OB soit couché sur l'un des côtés de cet angle; alors le degré que coupera l'autre côté OP sur l'arc du rapporteur, donnera la quantité de l'angle proposé. V. Rapporteur. On peut aussi déterminer la grandeur d'un angle par le moyen de la ligne des cordes. Voyez Corde & Compas de proportion.

2°. Quand il s'agit de prendre des angles sur le terrein, il faut placer un graphometre ou un demi - cercle, (fig. 16.) de telle sorte que le rayon CG de l'instrument réponde bien exactement à l'un des côtés de l'angle, & que le centre C soit verticalement au - dessus du sommet: on parvient à la premiere de ces opérations, en observant par les pinnules E, G, quelque objet remarquable, placé à l'extrémité ou sur l'un des points du côté de l'angle; & à la seconde, en laissant tomber un plomb du centre de l'instrument. Ensuite on fait aller & venir l'alidade jusqu'à ce que l'on apperçoive par ses pinnules quelque marque placée sur l'un des points de l'autre côté de l'angle: & alors le degré que l'alidade coupe sur le limbe de l'instrument, fait connoître la quantité de l'angle que l'on se proposoit de mesurer. V. Demicercle.

L'on peut voir aux articles Cercle d'Arpenteur, Planchette, Boussole , &c. comment l'on prend des angles avec ces instrumens.

Que l'on consulte aussi les articles Lever un plan & Rapporter, pour savoir la maniere de tracer un angle fur le papier quand sa grandeur est donnée.

Pour couper en deux parties égales un angle donné, tel que HIK (Table de Géom. fig. 92) du centre I avec un rayon quelconque, décrivez un arc LMI. Des points L, M, & d'une ouverture plus grande que la distance LM, tracez deux arcs qui s'entrecoupent au point N; si vous tirez alors la ligne droite IN, vous aurez l'angle HIN égal à l'angle NIK.

Pour couper un angle en trois parties égales, voyez le mot Trisection.

Les angles sont de différentes especes, & ont différens noms. Quand on les considere par rapport à leurs côtés, on les divise en rectilignes, en curvilignes & mixtes.

L'angle rectiligne est celui dont les côtés sont tous deux des lignes droites; tel est l'angle BAC, Table de Géom. fig. 91. Voyez Rectiligne.

L'angle curviligne est celui dont les deux côtés sont des lignes courbes. Voyez Courbe & Curviligne.

L'angle mixte ou mixtiligne est celui dont un des côtés est une ligne droite, & l'autre une courbe.

Par rapport à la grandeur des angles, on les distingue encore en droits, aigus, obtus, & obliques.

L'angle droit est formé par une ligne qui tombe perpendiculairement sur une autre; ou bien c'est celui qui est mesuré par un arc de 90 degrés: tel est l'angle KLM, fig. 93. V. Perpendiculaire.

La mesure d'un angle droit est donc un quart de cercle, & par conséquent tous les angles droits sont égaux entr'eux. Voyez Cercle.

L'angle aigu est plus petit qu'un angle droit, c'est - à - dire, qu'il est mesuré par un arc moindre que l'arc de 90 degrés: tel est l'angle AEC, fig. 86. Voyez Aigu.

L'angle obtus est plus grand que l'angle droit, c'est - à - dire que sa mesure excede 90 degrés, comme l'angle AED, fig. 86. Voyez Obtus.

L'angle oblique est un nom commun aux angles obtus & aigus. Voyez Oblique.

Par rapport à la situation des angles l'un à l'égard de l'autre, on les divise en contigus, adjacens, verticaux, alternes & opposés.

Les angles contigus sont ceux qui ont le même sommet & un côté commun: tels sont les angles FGH, HGI, fig. 94. Voyez Contigu.

L'angle adjacent, ou autrement l'angle de suite, est celui qui est formé par le prolongement de l'un des côtés d'un autre angle e est l'angle AEC (fig. 86) formé par le prolongement du côté ED de l'angle AED jusqu'au point C. Voyez Adjacent.

Deux angles quelconques adjacens x, y, ou un nombre quelconque d'angles faits au même point E sur la même ligne droite CD, sont, pris ensemble, égaux à deux angles droits, & par conséquent à 180d. Il suit de là que l'un de deux angles contigus étant donné, l'autre est aussi nécessairement donné, étant

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