RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"528">
Les Alogiens, hérétiques du deuxieme siecle, rejettoient l'Apocalypse, dont ils tournoient les révélations en ridicule, sur - tout celles des sept trompettes, des quatre Anges liés sur l'Euphrate, &c. S. Epiphane répondant à leurs invectives, observe que l'Apocalypse n'étant pas une simple histoire, mais une prophétie, il ne doit pas paroître étrange que ce livre soit écrit dans un style figuré, semblable à celui des Prophetes de l'ancien Testament.
La difficulté la plus spécieuse qu'ils opposassent à l'authenticité de l'Apocalypse, étoit fondée sur ce qu'on lit au ch. xj. v. 18. Ecrivez à l'ange de l'église de Thyatire. Or, ajoûtoient - ils, du tems de l'apôtre S. Jean il n'y avoit nulle église chrétienne à Thyatire. Le même S. Epiphane convient du fait, & répond que l'Apôtre parlant d'une chose future, c'est - à - dire de l'Eglise qui devoit être un jour établie à Thyatire, en parle comme d'une chose présente & accomplie, suivant l'usage des Prophetes. Quelques modernes ajoûtent, que du tems de S. Epiphane le catalogue des Evêques & les autres actes qui prouvoient qu'il y avoit eu une église à Thyatire dès le tems des Apôtres, étoient inconnus à ce Pere, & que son aveu ne favorise point les Alogiens. Enfin Grotius remarque qu'encore qu'il n'y eût aucune église de Payens convertis à Thyatire quand S. Jean écrivit son Apocalypse, il y en avoit néanmoins une de Juifs, semblable à celle qui s'étoit établie à Thessalonique avant que S. Paul y prêchât.
Il y a eu plusieurs Apocalypses supposées. S. Clément dans ses hypotyposes parle d'une Apocalypse de S. Pierre; & Sozomene ajoûte, qu'on la lisoit tous les ans vers Pâques dans les églises de la Palestine. Ce dernier parle encore d'une Apocalypse de S. Paul que les Moines estimoient autrefois, & que les Cophtes modernes se vantent de posséder. Eusebe fait aussi mention de l'Apocalypse d'Adam; S. Epiphane, de celle d'Abraham, supposée par les hérétiques Séthiens, & des révélations de Seth & de Narie femme de Noé, par les Gnostiques. Nicéphore parle d'une Apocalypse d'Esdras; Gratian & Cédrene d'une Apocalypse de Moyse; d'une autre attribuée à S. Thomas; d'une troisieme de S. Etienne; & S. Jérôme d'une quatrieme, dont on faisoit auteur le prophete Elie. Porphyre dans la vie de Plotin, cite les Apocalypses de Zoroastre, de Zostrein, de Nicothée, d'Allogenes, &c. livres dont on ne connoît plus que les titres, & qui vraissemblablement n'étoient que des recueils de fables. Sixt. senens. lib. II. & VII. Dupin, dissert. proelim. tom. III. & biblioth. des Aut. ecclésiast. (G)
APOCHYLINNE (Page 1:528)
APOCHYLINNE, en Pharmacie, suc végétal
épaissi, que l'on appelle dans les boutiques suc épaissi.
Voyez
APOCINOS (Page 1:528)
* APOCINOS, nom d'une danse ancienne dont il ne nous est resté que le nom.
APOCOPE (Page 1:528)
APOCOPE, s. f. (Gramm.) figure de diction qui se fait lorsqu'on retranche quelque lettre ou quelque syllabe à la fin d'un mot, comme dans ces quatre impératifs, dic, duc, fac, fer, au lieu de dice, duce, &c. ingenî pour ingenü, negotî pour negotî, &c.
Ce mot vient de
APOCRÉAS (Page 1:528)
* APOCRÉAS, s. f. (Lithurg.) c'est la semaine qui répond à celle que nous appellons la septuagésime. Les Grecs l'appellent apocréas ou privation de chair; parce qu'après le Dimanche qui la suit on cesse de manger de la chair, & l'on use de laitage jusqu'au second jour après la quinquagésime, que commence le grand jeûne de Carême. Pendant l'apocrèas, on ne chante ni triode ni alleluia. Dict. de Trév.
APOCRISIAIRE (Page 1:528)
APOCRISIAIRE, s. m. dans l'Histoire ancienne, c'étoit un officier établi pour porter & faire les messages, intimer les ordres ou déclarer les réponses d'un Prince ou d'un Empereur.
Ce mot est formé du Grec
Cet officier devint ensuite Chancelier de l'Empereur & garda les sceaux. Nous trouvons quelquefois
dans un Latin barbare Asecreta, Secrétaire, pour
Apocrisiarius. Zozime le définit un Secrétaire des affaires
étrangeres. C'est ce que Vopiscus, dans la vie
d'Aurélien, appelle Nota>ius secretorum. Voyez
Les Patriarches donnerent ensuite ce nom aux Diacres qu'ils députoient pour les intérêts de leurs églises, & aux Ecclésiastiques qui étoient envoyés de
Rome pour traiter des affaires du saint Siége: car outre
les Soûdiacres & les défenseurs que les Papes envoyoient
de tems en tems dans les provinces pour y
exécuter leurs ordres, ils avoient quelquefois un
Nonce ordinaire résident à la Cour Impériale, que
les Grecs appelloient Apocrisiaire, & les Latins Responsalis; parce que son emploi n'étoit autre que d'exposer
au Prince les intentions du Pape, & au Pape
les volontés de l'Empereur, & les réponses réciproques
de l'un & de l'autre sur ce qu'il avoit à négocier: de sorte que ces Apocrisiaires étoient, à proprement
parler, ce que sont les Ambassadeurs ordinaires
des Souverains & les Nonces du Pape auprès
des Princes. Saint Grégoire le grand avoit exercé cet
emploi avant que d'être Pape, & plusieurs autres
l'ont aussi exercé avant leur ponti>icat. Les Apocrisiaires n'avoient aucune jurisdiction à Constantinople,
(non plus que les Nonces n'en ont point en France)
si ce n'étoit qu'ils fussent aussi délégués du Pape pour
le jugement de quelques causes d'importance. Quoiqu'ils fussent Nonces du Pape, ils cédoient néanmoins
aux Evêques, comme il parut au concile de Constantinople en 536, où Pélage, Apocrisiaire du pape Agapet, & le premier de ses Nonces apostoliques qu'on
trouve dans l'histoire, souscrivit après les Evêques.
Ces Apocrisiaires étoient toûjours des Diacres, & jamais
des Evêques; car ceux - ci n'étoient employés
qu'aux Ambassades extraordinaires, ou aux légations.
Nous avons remarqué que les Patriarches en
Orient avoient leur Apocrisiaire. Ainsi dans le synode
tenu à Constantinople l'an 439, Dioscore, Apocrisiaire de l'église d'Alexandrie, soûtint la primatie de
son Prélat contre celui d'Antioche. On trouve aussi
des exemples d'Apocrisiaires que les Papes ont envoyés
aux Patriarches d'Orient. On a encore donné le nom
d'Apocrisiaire aux Chanceliers, que l'on appelloit
aussi Référendaires. Ainsi Saint Oüen est appellé Apocrisiaire du Roi; & Aimoin dit, qu'il étoit Référendaire.
Voyez
Bingham dans ses Antiquités ecclésiastiques, observe que la fonction d'Apocrisiaire des Papes peut avoir commencé vers le tems de Constantin, ou peu après la conversion des Empereurs, qui dut nécessairement établir des correspondances entre eux & les souverains Pontifes: mais on n'en voit guere le nom que vers le regne de Justinien, qui en fait mention [p. 529]
L'hérésie des Monothélites & celle des Iconoclastes qui la suivit, abrogerent l'usage où la Cour de Rome étoit d'avoir un Apocrisiaire à Constantinople. (G)
APOCROUSTIQUES (Page 1:529)
* APOCROUSTIQUES (Médecine.) épithete que
l'on donne aux remedes dont la vertu est astringente
& répercussive. Ce mot est formé de
APOCRYPHE (Page 1:529)
APOCRYPHE (Théologie.) du Grec
En ce sens on nommoit apocryphe tout écrit gardé secretement & dérobé à la connoissance du public. Ainsi les Livres des Sibylles à Rome, confiés à la garde des Decemvirs; les annales d'Egypte & de Tyr, dont les prêtres seuls de ces royaumes étoient dépositaires, & dont la lecture n'étoit pas permise indifféremment à tout le monde, étoient des Livres apocryphes. Parmi les divines Ecritures un Livre pouvoit être en même tems, dans ce sens général, un Livre sacré & divin, & un Livre apocryphe: sacré & divin, parce qu'on en connoissoit l'origine, qu'on savoit qu'il avoit été révélé: apocryphe, parce qu'il étoit déposé dans le temple, & qu'il n'avoit point été communiqué au peuple; car lorsque les Juifs publioient leurs Livres sacrés, ils les appelloient canoniques & divins, & le nom d'apocryphes restoit à ceux qu'ils gardoient dans leurs archives. Toute la différence consistoit en ce qu'on rendoit les uns publics, & qu'on n'en usoit pas de même à l'égard des autres, ce qui n'empêchoit pas qu'ils ne pûssent être sacrés & divins, quoiqu'ils ne fuisent pas connus pour tels du public; ainsi avant la traduction des Septante, les livres de l'ancien Testament pouvoient être appellés apocryphes par rapport aux Gentils; & par rapport aux Juifs la même qualification convenoit aux livres qui n'étoient pas inserés dans le canon ou le catalogue public des Ecritures. C'est précisément ainsi qu'il faut entendre ce que dit saint Epiphane, que les Livres apocryphes re sont point déposés dans l'arche parmi les autres écrits inspirés.
Dans le Christianisme, on a attaché au mot apocryphe une signification différente, & on l'employe pour exprimer tout Livre douteux, dont l'auteur est incertain & sur la foi duquel on ne peut faire fonds; comme on peut voir dans saint Jérome & dans quelques autres Peres Grecs & Latins plus anciens que lui: ainsi l'on dit un livre, un passage, une histoire apocryphe, &c. lorsqu'il y a de fortes raisons de suspecter leur authenticité, & de penser que ces écrits sont supposés. En matiere de doctrine, on nomme apocryphes les Livres des hérétiques & des schismatiques, & même des Livres qui ne contiennent au<cb->
Dans le doute si un Livre est canonique ou apocryphe, s'il doit faire autorité ou non en matiere de religion, on sent la nécessité d'un tribunal supérieur & infaillible pour fixer l'incertitude des esprits; & ce tribunal est l'Eglise, à qui seule il appartient de donner à un Livre le titre de divin, en déclarant que le nom de son auteur peut le faire recevoir comme canonique, ou de le rejetter comme supposé.
Les Catholiques & les Protestans ont eu des disputes très - vives sur l'autorité de quelques Livres que ces derniers traitent d'apocryphes, comme Judith, Esdras, les Machabées: les premiers se sont fondés sur les anciens canons ou catalogues, & sur le témoignage uniforme des Peres; les autres sur la tradition de quelques Eglises. M. Simon, en particulier, soûtient que les Livres rejettés par les Protestans ont été certainement lûs en Grec dans les plus anciennes Eglises, & même par les Apôtres, ce qu'il infere de plusieurs passages de leurs écrits. Il ajoûte que l'Eglise les reçût des Grecs Hellenistes, avec les autres Livres de l'Ecriture, & que si l'église de Palestine refusa toûjours de les admettre, c'est seulement parce qu'ils n'étoient pas écrits en Hébreu comme les autres Livres qu'elle lisoit, non qu'elle les regardât comme apocryphes, c'est - à - dire, supposéz. A ce raisonnement les Protestans opposent l'autorité des Ecrivains de tous les siecles, qui distinguent précisément les Livres en question, de ceux qui étoient compris dans le canon des Juifs.
Les Livres reconnus pour apocryphes par l'Eglise
catholique, qui sont véritablement hors du canon de
l'ancien Testament, & que nous avons encore aujourd'hui, sont l'oraison de Manassès, qui est à la fin
des Bibles ordinaires, le III
APOCYN (Page 1:529)
APOCYN, apocynum, s. m. (Hist. nat. & bot.) genre de plante à fleurs monopétales, & faites en forme de cloche; ces fleurs ne sont pas tout - à - fait semblables dans toutes les especes; il faut décrire séparément les deux principales différences que l'on y remarque.
1°. Il y a des especes d'apocyn dont les fleurs sont
des cloches découpées. Il s'éleve du fond du calice
un pistil qui tient à la partie postérieure de la fleur
comme un clou, & qui devient dans la suite un
fruit à deux gaînes, qui s'ouvre dans sa longueur de
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.