ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"524"> leurs orbes sont dans un mouvement continuel, lequel est plus ou moins sensible. Ce mouvement se fait in consequentia, ou selon l'ordre des signes; & il est selon M. Newton en raison sesquipliquée des distances de ces planetes au Soleil; c'est - à - dire, comme les racines quarrées des cubes de ces distances.

Si donc l'aphélie de Mars fait 35 minutes, selon l'ordre des signes, relativement aux étoiles fixes, dans l'espace de 100 ans; les aphélies de la terre, de Venus & de Mercure, feront dans le même sens & dans le même intervalle de tems, 18 minutes 36 secondes, 11 minutes 27 secondes, & 4 minutes 29 secondes.

Cependant le mouvement de l'aphélie des planetes étant peu considérable, il n'est pas encore parfaitement bien connu des Astronomes. Par exemple, selon M. Newton, le mouvement de l'aphélie de Mercure est plus grand qu'on ne l'avoit supposé jusqù'à lui. Ce mouvement déduit de la théorie, est de 1d 27'20" en 100 ans, à raison de 52" 1/2 par année.

Les Auteurs sont encore bien moins d'accord sur le mouvement de l'aphélie de Saturne. M. Newton a fait d'abord celui de Mars de 1d 58'1/3 en 100 ans, & il l'a ensuite établi de 33'20". Voyez Mars, Saturne, Venus , &c. Inst. Astron. de M. le Monnier.

Le docteur Halley a donné une methode pour trouver géométriquement l'aphélie des planetes. Trans. Philos. n°. 128.

Kepler place l'aphélie de Saturne pour l'année 1700, aux 28d 3'44" du Sagittaire: de - la - Hire, au 29d 14'41".

Celui de Jupiter, au 8d 10'40" de la Balance: de - la - Hire, au 10d 17'14".

Celui de Mars, au od 51'29" de la Vierge: de - la - Hire, au od 35'25".

Celui de la Terre, au 8d 25'30" du Cancer, & celui de Venus, au 3d 24'27" du verseau: de - la - Hire place celui ci au 6d 56'10".

Celui de Mercure, au 15d 44'29" du Sagittaire; & de - la - Hire, au 13d 3'40".

Le mouvement annuel de l'aphélie de Saturne est, selon Kepler, de 1'10"; celui de Jupiter, de 47"; celui de Mars, de 1'7"; celui de Venus, de 1'18"; & celui de Mercure, de 1'45".

Selon de - la - Hire, le mouvement annuel de l'aphélie de Saturne est de 1'22": celui de Jupiter de 1'34": celui de Mars de 1'7": celui de Venus de 1'26"; & celui de Mercure de 1'39". Voyez l'article Apogée & l'article Apside. (O)

APHERESE (Page 1:524)

APHERESE, s. f. (Gram.) figure de diction, A'FAIRESI, retranchement, d'A'FXIRW, aufero. L'apherese est une figure par laquelle on retranche une lettre ou une syllabe du commencement d'un mot, comme en Grec O'RTH\, pour E'ORTH\, qui est le mot ordinaire pour signifier fête. C'est ainsi que Virgile a dit:

Discite justitiam moniti, & non temnere divos, AEneid. 6. v. 620. où il a dit temnere pour contemnere.

Cette figure est souvent en usage dans les étymologies. C'est ainsi, dit Nicot, que de gibbosus nous avons fait bossu, en retranchant gib, qui est la premiere syllabe du mot Latin.

Au reste, si le retranchement se fait au milieu du mot, c'est une syncope; s'il se fait à la fin, on l'appelle apocope. (F)

APHESIENS (Page 1:524)

* APHESIENS, (Myth.) surnom qu'on donnoit quelquefois à Castor & à Pollux, qui présidoient aux barrieres d'où l'on partoit dans les courses publiques.

APHETES (Page 1:524)

* APHETES, (Géorg. anc. & mod.) ville de Ma<cb-> gnesie, dans la Thessalie, sur le golfe de Pagasa; d'où partit le vaisseau des Argonautes; c'est aujourd'hui, il golfo de volo.

APHIOM - KARAHISSART (Page 1:524)

* APHIOM - KARAHISSART, (Géog. mod.) ville de la Natolie dans la Turquie Asiatique. Long. 48. 30. lat. 38. 25.

APHONIE (Page 1:524)

* APHONIE, s.f. (Medecine.) privation de la voix. Ce mot est composé de A' privatif & de FWNH\, voix. L'aphonie est une incapacité de produire des sons, qui est toûjours accompagnée de la privation de la parole, accident assez commun dans les suffocations hystériques; ou dans un sens moins étendu, c'est une incapacité de produire des sons articulés qui naît de quelque défaut dans la langue, & dans les autres organes de la parole.

Mais le mouvement d'une partie quelconque n'est diminué ou anéanti que par la diminution ou la cessation du fluide nerveux dans les nerfs de cette partie; d'où il s'ensuit que l'aphonie n'a point d'autre cause que la diminution ou la cessation de ce fluide dans les nerfs qui servent aux mouvemens de la langue.

La dissection des cadavres confirme ce sentiment. Un mélancolique dont la tristesse avoit dégéneré en folie, fut frappé d'une aphonie, qui dura jusqu'à sa mort; quand on le disséqua, on lui trouva le cerveau sec, les nerfs qui vont à la langue plus petits qu'à l'ordinaire.

La paralysie de la langue qui précede ou qui suit l'apoplexie ou l'hémiplégie, est toûjours accompagné d'aphonie. Les vieillards & les personnes d'un tempérament affoibli sont sujets à cet accident. S'il paroît seul, il annonce l'apoplexie ou l'hémiplégie. S'il succede à ces maladies, & qu'il soit accompagné de manque de mémoire & d'embarras dans les fonctions de l'esprit, il annonce le retour de ces maladies. La langue est entierement affectée dans l'apoplexie; elle ne l'est qu'à moitié dans l'hémiplégie.

L'aphonie pourra se terminer heureusement, si elle a pour cause la stagnation de quelques humeurs séreuses qui compriment les nerfs de la cinquieme paire qui vont à la langue. Elle peut être occasionnée par les suites de la petite vérole, l'interception des sueurs, les catarrhes mal traités, des boutons ou des pustules séreuses rentrées, des efforts violens, des chûtes, des coups; le trop de sang porté à la langue & à la gorge, la suppression des regles, les maladies hystériques, des vers logés dans l'estomac ou les intestins, l'usage immodéré des liqueurs spiritueuses, les indigestions fréquentes, la frayeur, le refroidissement, l'influence des saisons pluvieuses & des lieux marécageux, &c.

Quant aux prognostics de l'aphonie, ils varient selon la cause. L'aphonie qui a pour cause la présence des vers est facile à guérir; il en est de même de celle qui accompagne les affections hystériques: mais l'aphonie qui naît de la paralysie de la langue, résiste à tous les efforts du Medecin, ou ne cede que pour un tems.

Il suit de ce que nous avons dit plus haut, que pour guérir l'aphonie, il faut s'occuper à lever les obstacles, ou dissiper les sérosités qui compriment les nerfs & le cerveau dans l'espece d'aphonie qui naît d'une paralysie sur la langue. Pour cet effet, il faut recourir aux saignées, aux clysteres émolliens, aux diurétiques, aux sternutatoires, aux balsamiques propres dans l'affection des nerfs; en un mot, à tous les remedes capables de restituer aux parties affectées leurs fonctions. Pour cet effet, voyez Paralysie, Hemiplegie.

APHORISMES (Page 1:524)

* APHORISMES, en Droit & en Medecine, sont de courtes maximes, dont la vérité est fondée sur l'ex<pb-> [p. 525] périence & sur la réflexion, & qui en peu de mots comprennent beaucoup de sens.

APHOSIATIN (Page 1:525)

* APHOSIATIN, (Géog. mod.) port de Romelie, dans la Turquie en Europe, sur la côte de la mer Noire, proche Constantinople, vers le nord.

APHRACTES (Page 1:525)

* APHRACTES, s. m. pl. navires des Anciens à un seul rang de rames; on les appelloit aphractes, parce qu'ils n'étoient point couverts & n'avoient point de pont; on les distinguoit ainsi des cataphractes qui en avoient. Les aphractes avoient seulement vers la proue & vers la poupe de petits planchers, sur lesquels on se tenoit pour combattre: mais cette construction n'étoit pas générale. Il y avoit, à ce qu'il paroît, des aphractes qui étoient couverts & avoient un pont, avec une de ces avances à leur proue, qu'on appelloit rostra. Tite - Live dit d'Octave, qu'étant parti de Sicile avec deux cens vaisseaux de charge & trente vaisseaux longs, sa navigation ne fut pas constamment heureuse; que quand il fut arrivé presqu'à la vûe de l'Afrique, poussé toûiours par un bon vent, d'abord il fut surpris d'une bonasse, & que le vent ayant ensuite changé, sa navigation fut troublée, & ses navires dispersés d'un & d'autre côté; & qu'avec ses navires armés d'éperons, il eut bien de la peine à force de rame, à se défendre contre les flots & la tempête. Il appelle ici vaisseaux armés d'éperons, les mêmes vaisseaux qu'il avoit auparavant appellés vaisseaux longs. Il dit ailleurs qu'il y avoit des vaisseaux ouverts, c'est - à - dire sans ponts, & qui avoient des éperons; d'où il s'ensuit que la différence des aphractes & des cataphractes consistoit seulement en ce que ces derniers avoient un pont, & que les premiers n'en avoient point; car pour le rostrum & le couvert, il paroît que les aphractes les avoient quelquefois ainsi que les cataphractes.

APHRODISÉE (Page 1:525)

* APHRODISÉE, aujourd'hui APIDISIA, (Géog. anc. & mod.) ville de Carie, maintenant sous l'empire du Turc, & presque ruinée.

Aphrodisée (Page 1:525)

* Aphrodisée, ou Cap de Creuz, (Géog. anc. & mod.) cap de la mer Méditerranée, près de Rose en Catalogne; quelques - uns le confondent avec le port de Vendres, ou le portus Veneris des Anciens. Voyez Cadaguer.

APHRODISIENNES (Page 1:525)

* APHRODISIENNES, fêtes instuées en l'honneur de Venus Aphrodite. Voyez Aphrodite. Elles se célébroient dans l'île de Chypre & ailleurs. Pour yêtre invité, on donnoit une piece d'argent à Venus, comme à une fille de mauvaise vie, & on en recevoit du sel & un phalle.

APHRODITE (Page 1:525)

* APHRODITE, s. f. (Myth.) surnom de Venus, composé de A'FRO\, écume; parce que, selon les Poëtes, Venus naquit de l'écume de la mer.

APHROGEDA (Page 1:525)

APHROGEDA, est du lait battu tout - à - fait en écume; c'étoit une médecine de l'ordonnance de Galien. Je crois que c'est plûtôt aphrogala, mot Grec, composé de A'RRO\, écume, & GALA, lait, écume de lait, préparation inconnue; peut - être est - ce la crême, peut - être est - ce l'oxygala des Romains, qu'ils regardoient comme un remede excellent contre les chaleurs excessives d'estomac, & un très - bon aliment. Ils y mêloient de la neige à ce que dit Galien: je crois que nous pourrions donner ce nom à nos crêmes ou fromages glacés, que les Anciens ne savoient peut - être pas faire aussi parfaitement que nous les faisons à présent: ils cherchoient avec le secours de la neige à donner un degré de fraîcheur plus sensuel à leurs laitages ou à leurs boissons. (N)

APHTHES (Page 1:525)

APHTHES, s. m. pl. (Medecine.) petits ulceres ronds & superficiels, qui occupent l'intérieur de la bouche: le siége principal de cet accident est l'extrémité des vaisseaux excrétoires des glandes salivaires, & de toutes les glandes qui fournissent une humeur semblable à la salive; ce qui fait que non - seu<cb-> lement les levres, les gencives, le palais, la langue, le gosier, la luette, mais même l'estomac, les intestins grêles, & quelquefois les gros, se trouvent attaqués de cette maladie.

La cause de ces accidens est un suc visqueux & acre qui s'attache aux parois de toutes les partiesci - dessus, & y occasionne par son séjour ces especes d'ulceres.

Ce suc visqueux & acre tire ordinairement son origine des nourritures salines, & de tout ce qui peut produire dans les humeurs une acrimonie alkaline; ce qui fait que les gens qui habitent les pays chauds & les endroits marécageux, sont très - sujets aux aphthes.

On juge de la malignité des aphthes par leur couleur & leur profondeur: ceux qui sont superficiels, transparens, blancs, minces, séparés les uns des autres, mous, & qui se détachent facilement sans être remplacés par de nouveaux, sont de l'espece la moins dangereuse; ceux au contraire qui sont blancs & opaques, jaunes, bruns, ou noirs, qui se tiennent ensemble, & ont peine à se détacher, & auxquels il en succede d'autres, sont d'une espece maligne.

Les enfans & les vieillards sont sujets aux aphthes, parce que dans les uns & les autres les forces vitales sont languissantes, & les humeurs sujettes à devenir visqueuses.

Les aphthes qui attaquent les adultes, sont ordinairement précédés de fievre continue, accompagnés de diarrhée & de dyssenterie, de nausées, de la perte de l'appétit, de foiblesse, de stupeur, & d'assoupissement.

Ettmuiler prétend que les aphthes des adultes sont souvent la suite des fievres violentes.

Les remedes appropriés pour la cure de cette maladie, doivent être humectans & capables d'amollir & d'échauffer légerement, afin d'entretenir les forces du malade, & lui occasionner une moiteur continuelle.

Les gargarismes détersifs & un peu animés d'esprit - de - vin camphré, sont d'un grand secours dans ce cas.

Lorsque l'on est venu à bout de faire tomber les aphthes, on rend ces gargarismes un peu plus émolliens & adoucissans.

Enfin l'on termine le traitement par un purgatif sortifiant, dans lequel Boerrhaave recommande la rhubarbe par préférence à tout autre purgatif. (N)

APHYE (Page 1:525)

APHYE, s. f. (Hist. nat. Zoolog.) aphya, apua, petits poissons de mer que les Anciens ont ainsi nommés, parce qu'on croyoit qu'ils n'étoient pas engendrés comme les autres poissons, mais qu'ils étoient produits par une terre limoneuse. Rondelet distingue plusieurs sortes d'aphyes.

L'aphye vraie, A'FRO\, ainsi nommée, parce qu'on a prétendu qu'elle naissoit de l'écume de la mer, ou parce qu'elle est blanche: on la nomme nonnata sur la côte de Gènes. Ces poissons n'ont pas la longueur du petit doigt; la plûpart sont blancs; il y en a de rougeâtres; ils ont les yeux noirs; ils se trouvent dans l'écume de la mer, & ils se rassemblent en très grande quantité & s'entrelacent si bien les uns avec les autres, qu'il est difficile de les séparer.

L'aphye de goujon, cobites, aussi appellée loche de mer. Voyez Loche de mer.

L'anchois a été mis aussi au nombre des aphyes. Voyez Anchois.

L'aphye phalérique, aussi appellée nadelle ou melette. Voyez Nadelle.

L'aphye des muges, des mendales, des surmulets, sont de petits poissons semblables à ceux dont ils portent le nom; on a crû qu'ils naissoient du limon de la terre, dans les étangs desséchés qui étoient re<pb->

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