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ANTIQUER (Page 1:516)
ANTIQUER, v. act. c'étoit en terme d'ancienne reliure, pratiquer avec des fers chauds, sur la tranche dorée ou non dorée d'un livre, des ornemens à ramage ou autres. Cet usage n'a plus lieu: la tranche de nos livres est unie.
ANTIQUITÉ (Page 1:516)
ANTIQUITÉ, antiquitas. (Hist. anc.) On se sert
de ce terme pour désigner les siecles passés. V.
Nous disons en ce sens, les héros de l'antiquité, les vestiges ou traces de l'antiquité, les monumens de l'antiquité, &c.
On employe le même mot pour désigner les ouvrages
qui nous restent des anciens. Voyez
On dit en ce sens, un chef - d'oeuvre de l'antiquité, un beau morceau de l'antiquité; l'Italie, la France & l'Angleterre sont pleines d'antiquités.
Antiquité se prend aussi pour l'ancienneté d'une
chose, ou pour le long tems qu'il y a qu'elle subsiste.
Voyez
On dit en ce sens, l'antiquité d'un royaume, d'une coûtume, ou d'autres choses pareilles. La plûpart des nations se donnent bien plus d'ancienneté qu'elles ne sont en état d'en prouver. On peut dire que le tems présent est l'antiquité du monde, qui, dans les tems qu'on appelle anciens, ne faisoit proprement que de naître & qui étoit, pour ainsi dire, enfant.
Nous lisons dans Platon, que Solon tenoit d'un Prêtre Egyptien que les Athéniens avoient 9000 ans d'ancienneté, & les Saïdes 8000. Pomponius remonte beaucoup plus haut dans les tems, en suivant les traces d'Hérodote. Il compte 330 rois avant Amasis, & il trouve que le monde a plus de 13000 ans. Diodore de Sicile met entre le premier roi d'Egypte & l'expédition d'Alexandre, un intervalle de 23000 ans. Diogene Laerce laisse bien - loin derriere lui les autres Auteurs; il double ce nombre de 23000. Lorsqu'Alexandre entra dans l'Egypte, les Prêtres lui prouverent par leurs histoires sacrées, dans lesquelles il étoit fait mention de l'origine de l'Empire des Perses, qu'il venoit de conquérir, & de celui de Macédoine, qu'il possédoit par droit de naissance, qu'ils avoient l'un & l'autre 8000 ans d'ancienneté. Cependant il est démontré par les meilleurs Auteurs, tant Historiens que Chronologistes, que l'Empire des Perses n'avoit pas alors plus de 300 ans, & celui des Macédoniens plus de 500. Au reste on ne doit pas s'étonner que les Egyptiens & les Assyriens soient tombés dans des erreurs chronologiques si ridicules; ceux - ci faisant de 4000 ans la durée des regnes de leurs premiers Rois, & ceux - là la supposant de 1200 ans.
Les Chaldéens assûroient au tems d'Alexandre qu'ils avoient 470000 ans d'observations des mouvemens célestes, & qu'ils avoient tiré les horoscopes des enfans nés dans cet énorme intervalle de tems. Mais Callisthene ayant été commis par Aristote à la recherche de ces observations, on trouva qu'elles ne remontoient point au - delà de 1900 ans avant Alexandre. C'est un fait avoüé par Porphyre, dont le dessein n'étoit pas assûrément de donner de l'autorité aux livrés de Moyse. (G)
Antiquités (Page 1:516)
ANTISCIENS, adj. pl. m. (Géog.) du Grec
Ainsi les peuples du nord sont antisciens à ceux du midi: les uns ont leurs ombres à midi dirigées vers le pole Arctique; & les autres les ont dirigées vers le pole Antarctique.
On confond souvent les Antisciens avec les A>téciens, ou ceux qui habitent d'un & d'autre côté de
l'équateur, & qui ont la même hauteur de pole. V.
Les Astrologues donnent quelquefois le nom d'antisciens a deux points du ciel également distans d'un tropique; c'est dans ce sens qu'ils disent que les signes du lion & du taureau sont antisciens l'un à l'autre. En effet ces deux signes sont également distans du tropique du cancer. (O)
ANTI - SCORBUSTIQUES (Page 1:516)
ANTI - SCORBUSTIQUES, adj. (Med.) épithete
des médicamens auxquels on attribue la propriété de
prevenir ou de guérir le scorbut. V.
ANTI - SIGMA (Page 1:516)
ANTI - SIGMA, s. m. (Gramm.) ce mot n'est que
de pure curiosité; aussi est - il oublié dans le lexicon
de Martinius, dans l'ample trésor de Faber, & dans
le Novitius. Priscien en fait mention dans son I. liv.
au chap. de litterarum numero & affinitate. L'empereur Claude, dit - il, voulut qu'au lieu du
Cette figure de l'anti - sigma nous apprend l'étymologie
de ce mot. On sait que le sigma des Grecs, qui
est notre s, est représenté de trois manieres différentes,
Isidore, au liv. I. de ses Origines, ch. xx. où il parle des notes ou signes dont les auteurs se sont servis, fait mention de l'anti - sigma, qui, selon lui, n'est qu'un simple > tourné de l'autre côté >. On se sert, dit - il, de ce signe pour marquer que l'ordre des vers vis - à - vis desquels on le met, doit être changé, & qu'on le trouve ainsi dans les anciens auteurs. Anti - sigma ponitur ad eos versus quorum ordo permutandus est, sicut & in antiquis auctoribus positum invenitur.
L'anti - sigma, poursuit Isidore, se met aussi à la marge avec un point au milieu > lorsqu'il y a deux vers qui ont chacun le même sens, & qu'on ne sait lequel des deux est à préférer. Les variantes de la Henriade donneroient souvent lieu à de pareils anti - sigma. (F)
ANTI - SPODE (Page 1:516)
* ANTI - SPODE, s. m. (Chimie.) terme fait par les anciens à l'imitation de spode. Ils entendoient par anti - spode les cendres ou des plantes ou des animaux; de même que le spode étoit la cendre, ou plûtôt une fleur métallique impure, que l'on ramassoit dans les boutiques où l'on faisoit le cuivre. Voyez Géoff. mat. med. tome I.
ANTI - STROPHE (Page 1:516)
ANTI - STROPHE, s. f. (Gramm.) ce mot est composé
de la préposition
En Grammaire ou élocution, l'antistrophe ou épistrophe signifie conversion. Par ex. si après avoir dit le valet d'un tel maître, on ajoûte, & le maître d'un tel [p. 517]
Antistrophe (Page 1:517)
L'antistrophe étoit une espece de réponse ou d'écho
relatif tant à la strophe qu'à l'épode. Les Grecs
nommoient période ces trois couplets réunis; c'est ce
que nous appellerions un couplet à trois stances.
Voyez
ANTITACTES (Page 1:517)
ANTITACTES, s. m. pl. (Théol.) anciens hérétiques
ou Gnostiques ainsi nommés, parce qu'en
avoüant d'une part que Dieu le créateur de l'univers
étoit bon & juste, ils soûtenoient d'un autre côté
qu'une de ses créatures avoit semé la zizanie, c'est - à - dire, créé le mal moral, & nous avoit engagés à le
suivre, pour nous mettre en opposition avec Dieu
le créateur; & de - là est dérivé leur nom, d'
ANTITAURUS (Page 1:517)
* ANTITAURUS, s. m. (Géeog. ancien. & mod.) montagne de la petite Arménie séparée du mont Taurus vers le nord, entre l'Euphrate & l'Arsanias. Les habitans de ces contrées l'appellent Rhoam - Taura.
ANTITHÉES (Page 1:517)
* ANTITHÉES, s. m. pl. (Divinat.) mauvais génies qu'invoquoient les magiciens, dont Arnobe, le seul qui en ait parlé, ne nous en apprend pas davantage.
ANTI - THENAR (Page 1:517)
ANTI - THENAR, nom que les Anatomistes donnent
à plusieurs muscles, autrement appellés addu>
teurs. Voyez
Ce mot est Grec; il est composé de
L'antithénar ou adductour du pouce de la main s'attache tout le long de l'os ou métacarpe, qui soûtient le doigt du milieu, à celui du doigt index, & s'insere à la partie latérale de la premiere, & à la partie supérieure de la seconde phalange du pouce, en recouvrant l'os sésamoïde interne; c'est le mésothénar. Winslow, Exp. an.
L'antithénar ou adducteur du gros orteil s'attache à la partie antérieure de la face inférieure du calcaneum, au grand os cunéiforme, & va se terminer à l'os sésamoide externe. (L)
ANTITHESE (Page 1:517)
ANTITHESE, s. f. (Bell. Lett.) figure de Rhétorique qui consiste à opposer des pensées les unes aux
autres, pour leur donner plus de jour.
Junon dans Virgile résolue de perdre les Troyens, s'écrie:
Quelque brillante au reste que soit cette figure, les grands Orateurs, les excellens Poëtes de l'antiquité ne l'ont pas employée sans réserve, ni semée, pour ainsi dire, à pleines mains, comme ont fait Seneque, Pline le jeune, & parmi les Peres de l'Eglise, saint Augustin, Salvien, & quelques autres. Il s'en trouve à la vérité quelquefois de fort beiles dans Seneque, telle que celle - ci, curoe leves loquuntur, ingentes stupent: mais pour une de cette espece, combien y rencontre - t - on de misérables pointes, & de jeux de mots que lui a arrachés l'affectation de vouloir faire régner par - tout des oppositions de paroles ou de pensées? Perse frondoit déjà de son tems les déclamateurs qui s'amusoient à peigner & à ajuster des antitheses, en traitant les sujets les plus graves.
Parmi nos Orateurs, M. Fléchier a fait de l'antithese sa figure favorite & si fréquente, qu'elle lui donne par - tout un air manieré. Il plairoit davantage, s'il en eût été moins prodigue. Certains critiques austeres opinent à la bannir entierement des discours, parce qu'ils la regardent comme un vernis ébloüissant à la faveur duquel on fait passer des pensées fausses, ou qui altere celles qui sont vraies. Peut - être les sujets extrèmement sérieux ne la comportent - ils pas: mais pourquoi l'exclurre du style orné & des discours d'appareil, tels que les complimens académiques, les panégyriques, l'oraison funebre, pourvû qu'on l'y employe sobrement, & d'ailleurs qu'elle ne roule que sur les choses, & jamais sur les mots? (G)
Antithese (Page 1:517)
ANTITHÉTAIRE (Page 1:517)
ANTITHÉTAIRE, s. m. (Droit.) terme qui se
présente souvent dans le titre d'un chapitre des lois
de Canus, mais non pas dans le chapitre même. Il signifie
un homme qui tâche de se décharger d'un délit,
en récriminant, c'est - à - dire, en chargeant du même
fait son propre accusateur. Voyez
ANTITHETE (Page 1:517)
ANTITHETE, adj. antitheton, opposé, contraire,
disposé en forme d'antithese. Voyez
ANTITRAGUS (Page 1:517)
ANTITRAGUS, s. m. dans l'Anatomie, est la
partie de l'oreille externe opposée au tragus. Voyez
ANTITRINITAIRES (Page 1:517)
ANTITRINITAIRES, s. m. pl. (Théol.) Les Antitrinitaires sont des hérétiques qui nioient la sainte
Trinité, & qui prétendoient qu'il n'y avoit point
trois personnes en Dieu. Voyez
Les Samosaténiens qui n'admettoient aucune distinction
de personnes en Dieu; les Ariens qui nioient
la divinité du Verbe; & les Macédoniens qui contestoient
celle du Saint - Esprit, sont, à proprement parler.
tous Antitrinitaires. Voyez
Par Antitrinitaires, on entend aujourd'hui particulierement
les Sociniens, qu'on appelle encore Unitaires. Voyez
Christophe Sandius, fameux Antitrinitaire, a donné
dans un ouvrage posthume intitulé, Bibliotheca
Antitrinitatoriorum, Bibliotheque des Antitrinitaires,
une liste digérée par ordre des tems de tous les So<pb->
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