ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"510"> brillant, divisez - le sur le porphyre, lavez - le plusieurs fois & faites - le sécher ensuite dans une étuve, porphyrisez de nouveau cette poudre, & mêlez - la avec autant de sucre, jusqu'à ce qu'on n'apperçoive plus de brillant.

Cette poudre est vantée depuis long - tems comme un spécifique excellent dans plusieurs maladies du poumon, & sur - tout dans l'asthme: c'est un fondant excellent.

Kunckel s'en est servi avec succès par le conseil de Sennert, comme on l'a dit ci - dessus.

Cette poudre se réduit en tablettes avec le sucre rosat; & ces tablettes sont connues dans quelques villes d'Allemagne sous le nom de tablettes de Kunckel, sur - tout à Francfort & à Nuremberg.

Ces tablettes sont bonnes pour le rachitis & la nouûre des enfans, pour l'obstruction des glandes & dans les fleurs blanches. On fera bien de les joindre avec des alkalis fixes, & d'interdire aux malades les acides pendant leur usage.

Il y a un grand nombre d'autres préparations d'antimoine dont il sera fait mention à leurs articles particuliers. (N)

ANTIMONARCHIQUE (Page 1:510)

ANTIMONARCHIQUE, adj. (Hist. & politiq.) ce qui s'oppose ou résiste à la monarchie ou gouvernement royal. Voyez Monarchie.

L'antimonarchique est fréquemment usité dans le même sens que républicain. Voyez République. (G)

ANTIMONIAUX (Page 1:510)

ANTIMONIAUX, en Medecine, préparations d'antimoine, ou médicamens dont l'antimoine est la base ou le principal ingrédient. Voyez Antimoine.

Les antimoniaux sont principalement d'une nature émétique, quoiqu'ils se puissent préparer de sorte qu'ils deviennent soit cathartiques soit diaphorétiques, ou même seulement altératifs. Voyez Emétique, Cathartique, Antimoine , &c.

Le docteur Quincy nous assûre qu'il n'est point dans la Pharmacie de remede qui leur soit comparable dans les affections maniaques, nul émétique ou cathartique d'aucune autre espece n'étant assez fort pour de telles maladies, si ce n'est en dose outrée, qui pourroit être dangereuse. Voyez Manie.

On dit qu'une tasse antimoniale faite, soit de verre d'antimoine ou d'antimoine préparé avec du salpetre, quoiqu'elle soit par elle - même une substance difficile à dissoudre, donne une forte qualité cathartique ou émétique à toute liqueur qu'on y verse, sans qu'il en résulte la moindre diminution du poids de la tasse même. (N)

ANTINOÉ, ANTINO, ANTINOPOLIS (Page 1:510)

* ANTINOÉ, ANTINO, ANTINOPOLIS, (Géog. anc.) ville d'Egypte dans la Thébaïde. Il n'en reste pas même des ruines qu'on rencontreroit sur les bords du Nil. Elle s'est appellée Adrianopolis, Besantinoüs; & même selon quelques - uns Besa.

ANTINOMIE (Page 1:510)

ANTINOMIE, s. f. antinomia, du Grec ANT\, contre, & NOMO, loi; contradiction entre deux lois ou deux articles de la même loi. Voyez Loi.

Antinomie signifie quelquefois une opposition à toute loi.

C'est en ce sens qu'on a appellé Antinomiens, & quelquefois Anomiens, une secte d'enthousiastes qui prétendoient que la liberté évangélique les dispensoit de se soûmettre aux lois civiles. Tels ont été en Allemagne ces Anabaptistes qui prirent les armes contre les Princes & la noblesse. V. Anabaptistes.

On aussi donné le même nom à ceux qui ont avancé que la vertu morale étant insuffisante pour le salut, on ne devoit point avoir égard à ses motifs: comme s'ils étoient incompatibles avec ceux de la religion, & que la loi de l'Evangile ne fût pas le complément & la perfection de la loi de nature. (G)

ANTINOUS (Page 1:510)

ANTINOUS, en Astronomie, est une constellation de l'hémisphere boréal, qui avance aussi en partie dans l'hémisphere austral: elle est contiguë à la cons<cb-> tellation de l'aigle, & ne fait proprement avec ellè qu'une même constellation. Voyez Aigle & Constellation.

Antinoüs est composé de quelques étoiles informes. Voyez Etoile. (O)

ANTIOCHE, ou ANTAKIA (Page 1:510)

* ANTIOCHE, ou ANTAKIA, (Géog. anc. & mod.) ville ancienne & célebre de Syrie; il n'en reste presque plus que des ruines. Elle étoit sur l'Oronte, aujourd'hui l'Assi. Long. 55. 10. lat. 36. 20.

Antioche (Page 1:510)

Antioche, ville d'Asie, dans la Pisidie, jadis considérable, aujourd'hui réduite à quelques habitans.

Antioche (Page 1:510)

Antioche, sur le Méandre, ville de Carie, en Asie mineure, aujourd'hui Tachiali.

Antioche (Page 1:510)

Antioche, ville de la Comagene, dans la Syrie: elle porte encore aujourd'hui le même nom.

Antioche (Page 1:510)

Antioche, sur l'Euphrate dans la Syrie; Etienne de Byzance fait mention de dix villes de ce nom; d'autres auteurs en comptent jusqu'à douze.

Antioche (Page 1:510)

Antioche, ou Mygdonie. Voyez Nisibe.

Antioche (Page 1:510)

Antioche, (Pertuis d') détroit de la mer de Gascogne, entre la côte septentrionale de l'île d'Oleron, sur la côte meridionale de l'ile de Ré.

Antiochia (Page 1:510)

Antiochia, ville de l'Amérique meridionale, au royaume de Pompayan.

ANTIOCHETTA (Page 1:510)

* ANTIOCHETTA, (Géog. mod.) ville de la Turquie Asiatique, dans la Caramanie, vis - à - vis l'île de Chypre. Long. 45. 45. lat. 36. 42.

ANTIOCHUS LE GRAND (Page 1:510)

ANTIOCHUS LE GRAND se servoit d'une thériaque contre toutes sortes de poisons; la composition en étoit écrite sur une pierre à l'entrée du temple d'Esculape. Voici la recette: prenez thym, opopanax, millet, de chacun deux gros & cinq grains; trefle, un gros deux grains & demi; semence d'anet, de fenouil, d'anis, de poivrette, d'ache, de chacun seize gros & quinze grains; farine d'ers, douze gros trente grains: pulvérisez ces drogues, passez - les par le tamis, & faites - en des trochisques de demi - gros avec de bon vin; la dose est d'un demi-gros dans un quart de pinte de vin. Pline, lib. XX. c. 24. (N)

ANTIOPIA (Page 1:510)

* ANTIOPIA, (Géog. anc. & mod.) ville ancienne de la Palestine, dans la tribu de Nephtali, vers la frontiere d'Aser, entre Tyr & Bethsaïde. C'étoit la ville principale des Chananéens; ce n'est aujourd'hui qu'un misérable village.

ANTIPARASTASE (Page 1:510)

* ANTIPARASTASE, s. f. figure de Rhétorique, qui consiste en ce que l'accusé apporte des raisons pour prouver qu'il devroit plûtôt être loüé que blâmé, s'il étoit vrai qu'il eût fait ce qu'on lui oppose. (G)

ANTIPAROS (Page 1:510)

* ANTIPAROS, (Géog. anc. & mod.) île de l'Archipel, vis - à - vis l'île de Paros. Voyez Caverne.

ANTI - PAPES (Page 1:510)

* ANTI - PAPES, s. m. pl. (Hist. eccl.) on donne ce nom à ceux qui ont prétendu se faire reconnoître pour souverains Pontifes, au préjudice d'un Pape légitimement élû; on en compte depuis le troisieme siecle jusqu'aujourd'hui, vingt - huit.

ANTIPACHSU (Page 1:510)

* ANTIPACHSU, (Géog. mod.) petite île de la mer de Grece, sur la côte d'Epire, vis - à - vis le golfe de l'Arta, entre Corfou & Céfalonie.

ANTISPASTE (Page 1:510)

ANTISPASTE, s. m. (Litterat.) dans l'ancienne poësie, pié composé d'un iambe & d'un trochée, c'est - à - dire, de deux longues entre deux breves, comme dans ce mot coronare. Voyez Pié & Vers. (G)

ANTIPATHES, ou CORAIL NOIR (Page 1:510)

* ANTIPATHES, ou CORAIL NOIR. V. Corail.

ANTIPATHIE (Page 1:510)

ANTIPATHIE, s. f. (Phys.) des mots grecs ANT, contre, & PA\QO, passion. C'est l'inimitié naturelle, ou l'aversion d'une personne ou d'une chose pour une autre, & dans ce sens l'opposé de la sympathie.

Telle est, dit - on, l'opposition naturelle & réciproque de la salamandre & de la tortue, du crapaud & de la belette, de la brebis & du loup. Telle est l'aversion naturelle & invincible de certaines per<pb-> [p. 511] lonnes pour les chats, les souris, les araignées, &c. aversion qui va quelquefois jusqu'à les faite évanoüir à la vûe de ces animaux.

Porta, (mag. natur. 20. 7.) & Mersenne, (Quoest. comment. in Genes.) en rapportent d'autres exemples, mais fabuleux & absurdes: un tambour, disent - ils, de peau de loup, fera casser un tambour de peau de brebis; les poules s'envolent au son d'une harpe garnie de cordes faites des boyaux d'un renard, &c. Voyez d'autres exemples plus réels d'antipathie sous les art. Musique, Tarentule, &c. M. Boyle parle d'une dame qui avoit une grande aversion pour le miel; son Medecin, prévenu qu'il entroit beaucoup de fantaisie dans cette aversion, mêla un peu de miel dans une emplâtre qu'il fit appliquer au pié de la dame. Il se repentit bientôt de sa curiosité, quand il vit le fâcheux dérangement que l'emplâtre avoit produit, & que l'on ne put faire cesser qu'en ôtant cette emplâtre. Le docteur Mather raconte, qu'une demoiselle de la nouvelle Angleterre, s'évanoüit en voyant quelqu'un se couper les ongles avec un couteau, quoiqu'elle ne fût nullement émûe en les voyant couper avec une paire de ciseaux. Philos. transact. n°. 339.

Nous pourrions accumuler ici beaucoup d'autres exemples d'antipathie, dont les auteurs sont remplis, & dont nous ne voudrions pas assûrer généralement la vérité. Il nous suffit que l'existence des antipathies soit un fait certain, & reconnu pour tel.

Les Péripatéticiens enseignent que les antipathies proviennent de certaines qualités occultes qui sont inhérentes dans les corps. Voyez Occulte, Péripatéticien, &c. Voyez aussi Sortilege.

Les Philosophes modernes plus sages, avouent qu'ils en ignorent la cause. Quelques - uns ont prétendu l'expliquer, en regardant notre corps comme une espece de clavecin, dont les nerfs sont les cordes. Le degré de tension des nerfs, différent dans chaque homme, occasionne, disent - ils, un ébranlement différent de la part du même objet; & si cet ébranlement est tel qu'il produise une sensation desagréable, voilà l'antipathie. Mais comment un degré de tension plus ou moins grand, & peut - être quelquefois peu différent, produit - il dans deux hommes des sensations tout opposées? voilà ce qu'on n'expliquera jamais. Il ne s'agissoit que d'avoüer son ignorance un peu plûtôt. (O)

Antipathie (Page 1:511)

* Antipathie, haine, aversion, répugnance, s. f. La haine est pour les personnes; l'aversion & l'antipathie pour tout indistinctement, & la répugnance pour les actions.

La haine est plus volontaire que l'aversion, l'antipathie & la répugnance. Celles - ci ont plus de rapport au temperament. Les causes de l'antipathie sont plus secretes que celles de l'aversion. La répugnance est moins durable que l'une & l'autre. Nous haïssons les vicieux; nous avons de l'aversion pour leurs actions; nous sentons de l'antipathie pour certaines gens, dès la premiere fois que nous les voyons: il y a des démarches que nous faisons avec répugnance. La haine noircit; l'aversion éloigne des personnes; l'antipathie fait détester; la répugnance empêche qu'on imite. V. les Synon. Franç.

Antipathie (Page 1:511)

Antipathie, terme de Pcinture. V. Ennemi.

ANTIPATRIDE (Page 1:511)

* ANTIPATRIDE, (Géog. anc.) il y a eu deux villes de ce nom, l'une en Palestine, du côté de Jaffa, vers la mer, maintenant ruinée; l'autre en Phénicie, sur la côte de la Méditerranée, à seize milles de Jaffa.

ANTIPERISTALTIQUE (Page 1:511)

ANTIPERISTALTIQUE, adj. de ANTI\, contre, & PERISTALTIXO\, comprimant, (Anatomie.) C'est dans les intestins un mouvement contraire au mouvement péristaltique. V. Vermiculaire. Le mouvement péristaltique est une contraction des fibres des intestins du haut - en - bas, & le mouvement antipéristaltique en est une contraction du bas - en - haut. Voyez Intestins. (L)

ANTIPÉRISTASE (Page 1:511)

ANTIPÉRISTASE, s. f. dans la Philosophie de l'école, est l'action de deux qualités contraires, dont l'une par son opposition excite & fortifie l'autre. Voyez Qualité.

Ce mot est Grec, A'NTI\ PERIASI, & se forme do A'NTI\ contra, contre, & PERISTAMAI, être autour; comme qui diroit résistance à quelque chose qui entoure ou assiége.

On définit l'antipéristase l'opposition d'une qualité contraire à une autre, par laquelle est augmentée & fortifiée celle à qui elle résiste; ou l'action par laquelle un corps auquel un autre résiste, devient plus fort à cause de l'opposition qu'il essuie; ou l'effet de l'activité d'une qualité augmenté par l'opposition d'une autre qualité.

C'est ainsi, disent les Philosophes de l'école, que le froid en bien des occasions augmente le degré de la chaleur, & l'humide celui de la secheresse. Voyez Froid & Chaleur. C'est ainsi que de la chaux vive prend feu par la simple effusion de l'eau froide. Ainsi le feu est plus vif en hyver qu'en été, par antipéristase; & c'est la même cause qui produit le tonnerre & les éclairs dans la moyenne région, où le froid est perpétuel.

Cette antipéristase est, comme l'on voit, d'une grande étendue & d'un grand secours dans la Philosophie péripatéticienne: il est nécessaire, disent les partisans de cette Philosophie, que le froid & le chaud soient l'un & l'autre doüés de la faculté de se donner de la vigueur, afin que chacun d'eux la puisse exercer lorsqu'il est comme assiégé par son contraire, & qu'ils puissent prevenir par ce moyen leur mutuelle destruction; ainsi en été le froid chassé de la terre & de l'eau par les brûlantes ardeurs du Soleil, se retire dans la moyenne région de l'air, & s'y défend contre la chaleur qui est au - dessus, & contre celle qui est au - dessous de lui; de même en été quand l'air qui nous environne est d'une chaleur étouffante, nous trouvons la qualité contraire dans les soûterrains & dans les caves: au contraire en hyver quand le froid fait geler les lacs & les rivieres, l'air enfermé dans les soûterrains & les caves devient l'asyle de la chaleur; l'eau fraîchement tirée des puits & des sources profondes en hyver, est non - seulement chaude, mais encore sensiblement fumante. M. Boyle a examiné cette opinion avec beaucoup de soin dans son histoire du froid. Il est certain qu'à priori, & la considérant en elle - même indépendamment des expériences alléguées pour soûtenir l'antipéristase, elle est métaphysiquement absurde; car enfin il est naturel de penser qu'un contraire n'en fortifie point un autre, mais qu'il le détruit.

Il est vrai que pour soûtenir la prétendue force que la nature a donnée aux corps pour fuir leurs contraires, on allegue ordinairement que des gouttes d'eau se rapprochent en globules sur une table, & se garantissent elles - mêmes ainsi de leur destruction; mais on explique aisément ce phénomene par d'autres principes plus conformes aux lois de la nature. Voyez Attraction. A l'égard de l'antipéristase du froid & de la chaleur, les Péripatéticiens nous les représentent environnés de leur contraire, comme si chacune de ces qualités avoit une intelligence, & prévoyoit qu'en négligeant de rappeller toutes ses forces, & de s'en faire un rempart contre son ennemi, elle périroit inévitablement; c'est - là transformer des agens physiques en agens moraux. L'expérience aussi - bien que la raison est contraire à la supposition d'une antipériftase. Le grand argument que l'on allegue pour sa défense est la chaleur que contracte la chaux vive lorsqu'on la met dans l'eau froide. Mais qui pourroit voir sans en être surpris, à

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