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Les Scythes avoient aussi cette barbare coûtume que les Tartares ont reçûe d'eux, si l'on en croit Cromer, Hist. de Polog. liv. VIII. & Strabon la rapporte aussi des anciens habitans de la Lusitanie, aujourd'hui le Portugal. Delrio regarde comme une branche de l'anthropomantie, le fanatisme des Hébreux qui sacrifioient leurs enfans à Moloch, dans la vallée de Tophet. Disquisit. magic. lib. IV. cap. ij. quoest. VII. sect. j. pag. 554. (G)
ANTHROPOMORPHITE (Page 1:498)
ANTHROPOMORPHITE, s. f. (Théolog.) des
mots Grecs
Les anthropomorphites sont d'anciens hérétiques qui, prenant à la lettre tout ce que Dieu dit de lui - même dans les Ecritures, prétendoient qu'il avoit réellement des piés, des mains, &c. en conséquence ils croyoient que les Patriarches avoient vû Dieu dans sa propre substance divine, avec les yeux du corps.
Ils se fondoient sur ce qu'il est dit dans la Genese, que Dieu fit l'homme à son image & à sa ressemblance. Les orthodoxes disoient au contraire, que Dieu est un être immatériel, & qui n'a aucune forme corporelle. Les anthropomorphites leur avoient donné le nom d'origénistes, par la raison, ajoûtoient - ils, que leurs adversaires tenoient d'Origene la méthode d'allégorier toutes les expressions de l'Ecriture qui ne favorisoient pas leur sentiment.
Saint Epiphane appelle les anthropomorphites, Audiens ou Odiens, d'Audius qu'on croit avoir été le chef de la secte. Audius étoit à peu près contemporain d'Arius. Il vécut dans la Mésopotamie.
Saint Augustin leur donne le nom de Vadiens, Vadiani.
Tertullien semble avoir donné dans l'erreur des anthropomorphites; on l'en disculpe: mais il n'est pas tout - à - fait aussi facile de le laver du reproche qu'on lui fait d'avoir crû que l'ame avoit une figure corporelle; erreur dont on attribue l'origine à quelques prophétesses de la secte de Montanus. (G)
ANTHROPOPATHIE (Page 1:498)
ANTHROPOPATHIE, s. f. (Théol.) d'
On confond souvent les termes anthropopathie &
anthropologie; cependant, à parler strictement, l'un
doit être considéré comme le genre, & l'autre comme
l'espece; c'est par anthropologie qu'on attribue
à Dieu une chose, quelle qu'elle soit, qui ne convient
qu'à l'homme; au lieu qu'anthropopathie ne se
dit que dans le cas où l'on prête à Dieu des passions,
des sensations, des affections humaines, &c. Voyez
ANTHROPOPHAGES (Page 1:498)
ANTHROPOPHAGES, s. f. (Hist. anc. & mod.)
d'
Les anthropophages sont des peuples qui vivent de
chair humaine. Voyez
Les cyclopes, les lestrygons & Scylla sont traités par Homere d'anthropophages ou mangeurs d'hommes. Ce Poëte dit aussi que les monstres féminins, Circé & les Syrenes, attiroient les hommes par l'image du
On apperçoit, long - tems après ces siecles, chez
les nations les plus policées, des vestiges de cette
barbarie, à laquelle il est vraissemblable qu'il faut
rapporter l'origine des sacrifices humains. Voyez
Les payens accusoient les premiers Chrétiens d'anthropophagie; ils permettent, disoient - ils, le crime
d'OEdipe, & ils renouvellent la scene de Thyeste.
Il paroît par les ouvrages de Tatien, par le chapitre
huitieme de l'apologie des Chrétiens de Tertullien, & par le IV
ANTHROPOPHAGIE (Page 1:498)
ANTHROPOPHAGIE, s. f. (Hist. anc. & mod.)
c'est l'acte ou l'habitude de manger de la chair humaine.
Voyez
Quelques Auteurs font remonter l'origine de cette coûtume barbare jusqu'au déluge: ils prétendent que les géans ont été les premiers anthropophages. Pline parle des Scythes & des Sauromates, Solinus des Ethiopiens, & Juvenal des Egyptiens, comme de peuples accoûtumés à cet horrible mets. Voy. Pline, hist. nat. L. IV. c. xij. L. VI. c. xvij. xxx. L. VII. c. ij. Solin. Polih. c. xxxiij. Nous lisons dans Tite - Live qu'Annibal faisoit manger à ses soldats de la chair humaine pour les rendre plus féroces. On dit que l'usage de vivre de chair humaine subsiste encore dans quelques parties méridionales de l'Afrique, & dans des contrées sauvages de l'Amérique.
Il me semble que l'anthropophagie n'a point été le vice d'une contrée ou d'une nation, mais celui d'un siecle. Avant que les hommes eussent été adoucis par la naissance des arts, & civilisés par l'imposition des lois, il paroît que la plûpart des peuples mangeoient de la chair humaine. On dit qu'Orphée est le premier qui fit sentir aux hommes l'inhumanité de cet usage, & qu'il parvint à l'abolir. C'est ce qui a fait imaginer aux Poëtes qu'il avoit eu l'art de dépouiller les tigres & les lions de leur férocité naturelle.
Sylvestres homines sacer, interpresque deorum Coedibus & foedo victu deterruit Orpheus, Dictus ab hoc lenire tigres rabidosque leones. Horat.
Quelques Medecins se sont ridiculement imaginés avoir découvert le principe de l'anthropophagie dans une humeur acre, atrabilieuse qui, logée dans les membranes du ventricule, produit par l'irritation qu'elle cause, cette horrible voracité qu'ils assurent avoir remarquée dans plusieurs malades; ils se servent de ces observations pour appuyer leur sentiment. Un Auteur a mis en question si l'anthropophagie étoit contraire ou conforme à la nature. (G)
ANTHROPOSOMATOLOGIE (Page 1:498)
ANTHROPOSOMATOLOGIE, s. f. terme d'Anatomie, qui signifie description du corps humain ou de sa structure.
Ce mot est composé du Grec
Boerhaave paroît être le premier qui se soit servi de ce terme dans sa Methodus discendi artem medicam, que M. Haller doit faire réimprimer au premier jour avec un commentaire. (L)
ANTHYLLIS (Page 1:499)
* ANTHYLLIS. (Hist. nat. bot.) Il y a deux especes d'anthyllis; l'une croît en Candie & en Sicile sur les bords de la mer, a la feuille douce, semblable à celle de la lentille & longue d'un palme; sa racine petite & mince aime les lieux sablonneux & chauds, a le goût salé, & fleurit en été.
L'autre se trouve dans les pâturages, & fleurit en Mai. Elle a la feuille & les tiges semblables à l'encens de terre, excepté qu'elles sont plus velues, plus courtes & plus rudes au toucher; sa fleur est purpurine; elle a l'odeur forte, & sa racine ressemble à celle de la chicorée.
Dioscoride dit que quatre dragmes dix grains de la décoction de celle - ci sont un bon remede contre la rétention d'urine & l'inflammation de la matrice; il lui attribue encore d'autres propriétés médicinales. Voyez lib. III. ch. cliij.
ANTI (Page 1:499)
ANTI (Grammaire.) préposition inséparable qui entre dans la composition de plusieurs mots; cette préposition vient quelquefois de la préposition Latine ante, avant, & alors elle signifie ce qui est avant, comme anti - chambre, anti - cabinet, anticiper; faire une chose avant le tems; antidate, date antérieure à la vraie date d'un acte, &c.
Souvent aussi anti vient de la préposition Greque
Quelquefois, quand le mot qui suit
Les Livres de controverse & ceux de disputes littéraires portent souvent le nom d'anti M. Ménage a fait un Livre intitulé l'anti - Baillet. On a fait aussi un anti - Menagiana. Ciceron, à la priere de Brutus, avoit fait un Livre à la loüange de Caton d'Utique; César écrivit deux Livres contre Caton, & les intitula anti - Catones. Ciceron dit que ces Livres étoient écrits avec impudence, usus est nimis impudenter Coesar contrà Catonem meum. Ad Treb. Topica, c. xxv. Il ne faut pas confondre ce Livre de Ciceron avec celui qui est intitulé Cato - major. Le Livre de Ciceron à la loüange de Caton, & les anti - Catons de César, n'ont point passé à la postérité.
Patin fait mention d'un charlatan de son siecle, qui avoit l'impudence de vendre à Paris des antiécliptiques, & des anti - coriétiques, c'est - à - dire, des remedes contre les prétendues influences des éclipses, & contre celles des cometes. Lett. ch. cccxliv. (F)
ANTIADES (Page 1:499)
ANTIADES, terme usité par quelques Anatomistes, pour signifier les glandules ou glandes plus ordinairement
appellées amygdales. Voyez
ANTI - ADIAPHORISTES (Page 1:499)
ANTI - ADIAPHORISTES, s. m. (Théolog.) c'est - à - dire, opposés aux adiaphoristes ou indifférens.
Voyez
Ce mot est composé du Grec
ANTI - APOPLECTIQUE (Page 1:499)
ANTI - APOPLECTIQUE, (Médec.) épithete que l'on donne à tout remede capable de prévenir ou de guérir l'apoplexie.
Le baume anti - apoplectique est composé des drogues suivantes, qui sont des amers, des aromatiques, & des huiles essentielles. Prenez des huiles distillées de cloux de girofle, de lavande, de citron, de marjolaine, de menthe, de romarin, de sauge, de bois de rose, d'absinthe, de chacune douze gouttes; d'ambre gris, six grains; de bitume de Judée, deux gros; d'huile de muscade par expression une once, de baume du Pérou une quantité suffisante; pour former du tout un baume d'une consistance molle.
Ce baume échauffe & irrite, appliqué aux narines ou aux tempes; il opere sur les membres paralysés, en les en frottant; il a été en grande réputation; il a fait place à des compositions moins efficaces, que la mode a mises en vogue. On l'ordonne encore dans les affections de tête & des nerfs, dans les stupeurs, dans l'apoplexie, la léthargie, le carus, & autres maladies soporeuses; on le prend en bol, en électuaire, depuis trois gouttes jusqu'à six. Pharmacop. de Quincy.
Ce remede doit être administré avec sagesse; il est
meilleur que les amuletes & les sachets de nos charlatans,
qui servent plûtôt à altérer la bourse, qu'à
déranger l'humeur qui produit l'apoplexie. Voyez
ANTI - BACCHIQUE (Page 1:499)
ANTI - BACCHIQUE, adj. (Littérat.) dans l'ancienne
poësie, pié de trois syllabes, dont les deux
premieres sont longues, & la troisieme breve; tels
sont les mots c>nt>r>, v>rt>t>,
ANTIBES (Page 1:499)
* ANTIBES, (Géog. mod.) ancienne ville maritime
de France, dans la Provence, à l'opposite de
Nice, sur la Méditerranée. Long. 24
ANTI - CABINET (Page 1:499)
ANTI - CABINET, s. m. (Architecture.) piece entre
le salon & le cabinet, appellée communément
salle d'assemblée. Voyez
ANTI - CAUCASE (Page 1:499)
* ANTI - CAUCASE, s. m. (Géog. mod.) montagne de Séleucie, dont parle Strabon. L'anti - caucase est au nord du Pont - Euxin, à l'opposite du Caucase.
ANTI - CHAMBRE (Page 1:499)
ANTI - CHAMBRE, s. f. (Architect.) appellée par
Vitruve antithalamus, est le nom que l'on donne à la
seconde piece d'un appartement au rez - de - chaussée,
quand il y a un vestibule qui la précede; dans un
hôtel, cette piece donne entrée à une deuxieme
anti - chambre, ou salle d'assemblée où se tiennent les
hommes au - dessus du commun, venus de dehors
pour parler au maître: les premieres anti - chambres
étant destinées pour la livrée, rarement fait - on usage
des cheminées dans ces premieres anti - chambres; on
se contente d'y mettre des poeles au - devant, qui garantissent
toutes les pieces d'un appartement de l'air
froid que donne l'ouverture continuelle des portes
destinées pour arriver aux appartemens du maître.
Voyez les anti - chambres marquées B dans le plan de
la
Ces pieces doivent être décorées avec simplicité, sans glaces, ni tableaux de prix; à moins que par la nécessité elles ne servent de salle à manger; auquel cas, à l'heure des repas, les domestiques se retirent dans le vestibule. (P)
ANTICHRESE (Page 1:499)
ANTICHRESE, s. f. (en Droit.) convention où
l'emprunteur engage ou cede ses héritages, ses pos<pb->
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