ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Anneaux (Page 1:482)

Anneaux, s. m. pl. ce sont dans les manufactures en soie, de très - petits cercles de fer, qu'on appelle encore yeux de perdrix, qu'on passe dans les cordes du rame. Chaque corde du rame a son oeil de perdrix, & chaque oeil de perdrix reçoit une corde du semple. On attache les cordes du semple aux yeux de perdrix qui sont passés dans les cordes du rame, parce qu'on se procure ainsi deux avantages: le premier, de fatiguer moins les cordes du rame & celles du semple, l'oeil de perdrix pouvant glisser sur la corde du rame quand on tire le semple, ce qui n'arriveroit pas si les cordes du semple étoient noüées à celles du rame: le second, de pouvoir séparer plus facilement une corde du semple des autres cordes quand on en a besoin; cette corde pouvant avancer ou reculer par le moyen de l'oeil de perdrix qui forme une attache, mais qui ne forme pas une attache fixe. Voyez Semple, Rame, Métier de velours ciselé .

Anneaux (Page 1:482)

Anneaux de vergues, (Marine.) ce sont de petits anneaux de fer que l'on met deux ensemble dans de petites crampes, qu'on enfonce de distance en distance dans la grande vergue & dans celle de mizaine. L'un de ces anneaux sert à tenir les garcettes qui servent à plier les voiles; & pour arrêter ces mêmes garcettes, on en passe le bout dans l'autre anneau.

Anneaux de chaloupes; ce sont de grosses boucles de fer sur le plus haut du port, auxquelles on amarre les chaloupes.

Anneaux de sabords; ce sont de certaines boucles de fer médiocrement grosses, dont on se sert pour fermer, saisir ou amarrer les mantelets des sabords.

Anneaux ou boucles d'écoutilles. Il y a des anneaux de fer sur les tillacs près les écoutilles, pour les amarrer & tenir fermes pendant les gros tems: il y en a aussi pour les canons par - derriere, & ils servent à les mettre aux sabords, ou à les haler en - dedans.

Anneaux d'étal (Page 1:482)

Anneaux d'étal. Voyez Daillots.

Anneaux (Page 1:482)

Anneaux de corde; c'est ce qui sert à faire un noeud coulant. (Z)

ANNECY (Page 1:482)

* ANNECY, (Géog. mod.) ville du duché de Savoie dans le Génevois sur la riviere de Sier, au bord du lac d'Annecy. Long. 23. 44. lat. 45. 53.

ANNEDOTS (Page 1:482)

* ANNEDOTS, s. m. pl. (Myth.) divinités des Chaldéens, faites à l'imitation des Anges bons & mauvais.

ANNÉE (Page 1:482)

ANNÉE, s. f. Voyez An.

ANNELET (Page 1:482)

ANNELET, s. m. terme de Blason, petit anneau tout rond. (V)

Annelet (Page 1:482)

Annelet, en Passementerie, petit anneau d'émail ou de verre d'une ligne ou environ de diametre, qui sert à revêtir les différens trous des navettes & des sabots, pour empêcher les soies & fils d'or & d'argent de s'écorcher lors de leur passage. Voyez Navette & Sabot.

Annelets (Page 1:482)

Annelets, terme d'Architecture, ce sont de petits listels ou filets, comme il y en a trois au chapiteau dorique du théatre de Marcellus dans Vignolle. On les nomme aussi armilles du Latin armilloe, un brasselet. (P)

ANNEXE (Page 1:482)

ANNEXE, s. f. c'est, en Droit civil ou canonique, un accessoire, une dépendance ou appartenance, soit d'un héritage ou d'un bénéfice, en conséquence de l'union qui en a été faite audit bénéfice ou héritage. C'est en ce sens qu'on dit que le prieuré de S. Eloi est une annexe de l'Archevêché de Paris; que les annexes qu'un testateur a faites de son vivant à l'héritage qu'il legue, sont censées comprises dans le legs.

Annexe (droit d') (Page 1:482)

Annexe (droit d'), est le droit exclusif que prétend le Parlement de Provence d'enregistrer les bulles, brefs, & autres rescrits semblables qui viennent de Rome ou de la légation d'Avignon. (H)

ANNEXÉ (Page 1:482)

ANNEXÉ, adj. en Droit, & même dans le langage ordinaire, se dit d'une chose moins considérable, jointe & unie à une plus grande. Ainsi disons-nous, une telle ferme, un tel patronage est annexé à tel fief, tel manoir, &c. Charles VIII. en l'année 1486, annexa la Provence à son royaume. Voyez Annexe. (H)

ANNIBI (Page 1:482)

* ANNIBI (lac d'), Géog. mod. lac de la grande Tartarie aux piés des montagnes & dans la contrée du même nom au nord de Kitar. Ce lac, ni rien qui lui ressemble, ne se trouve dans la carte de M. Witsen, Mat. géog.

ANNIHILATION (Page 1:482)

ANNIHILATION, s. f. ou ANÉANTISSEMENT, (Commerce.) est usité dans un sens moral en Angleterre; & l'on dit: le capital de la mer du sud est réduit à la moitié; si l'on n'y prend bien garde, les malversations des facteurs produiront infailliblement bientôt une autre annihilation sur tout le dividend. (G)

ANNILLE (Page 1:482)

ANNILLE, s. f. c'est proprement un fer de moulin; & on l'a nommé ainsi, parce qu'on le met comme un anneau autour des moyeux pour les fortifier. Ces annilles étant souvent faites en forme de croix ancrée, on a nommé ces sortes de croix annilles dans le Blason. (V)

ANNION (Page 1:482)

ANNION (benefice d'), ancien terme de Droit françois, se disoit de Lettres royaux qui accordoient à un débiteur le délai d'une année pour la vente de ses meubles, dans le cas où il étoit à craindre qu'ils ne fussent vendus à vil prix. Voyez Repit, Lettres d'Etat & Quinquenelle. (H)

ANNIVERSAIRE (Page 1:482)

ANNIVERSAIRE, s. m. (Théol.) mot composé d'annus, année, & de verto, je tourne. C'est proprement le retour annuel de quelque jour digne de remarque, anciennement appellé un jour d'an ou jour de souvenir. Voyez Jour.

Anniversaires (Page 1:482)

Anniversaires (les). Jours anniversaires chez nos ancêtres étoient les jours ou les martyres des Saints étoient annuellement célébrés dans l'Eglise, comme aussi les jours où à chaque fin d'année l'usage étoit de prier pour les ames de ses amis trépassés.

Anniversaria dies ideò repetitur defunctis, quoniam nescimus qualiter habeatur eorum causa in aliâ vita. C'étoit la raison qu'en donnoit Alcuin dans son livre de officiis divinis. Voyez Natalis.

Dans ce dernier sens l'anniversaire est le jour où d'année en année on rappelle la mémoire d'un défunt en priant pour le repos de son ame. Quelques Auteurs en rapportent la premiere origine au Pape Anaclet, & depuis à Felix I. qui instituerent des anniversaires pour honorer avec solennité la mémoire des Martyrs. Dans la suite plusieurs particuliers ordonnerent par leur testament à leurs héritiers de leur faire des anniversaires, & laisserent des fonds tant pour l'entretien des églises que pour le soulagement des pauvres, à qui l'on distribuoit tous les ans ce jour - là de l'argent & des vivres. Le pain & le vin qu'on porte encore aujourd'hui à l'offrande dans ces anniversaires, peuvent être des traces de ces distributions. On nomme encore les anniversaires, obits & services. Voyez Obit, Service. (G)

ANNOBON (Page 1:482)

* ANNOBON, (Géog. mod.) île d'Afrique sur la côte de Guinée. Long. 24. lat. méridionale. 1. 50.

ANNOMINATION (Page 1:482)

ANNOMINATION, s. f. figure de Rhétorique; c'est une allusion qui roule sur les noms, un jeu de mots. Elle est ordinairement froide & puérile: on ne laisse pas que d'en trouver quelques - unes dans Cicéron; elles n'en sont pas meilleures. Voyez Allusion. (G)

ANNONAY (Page 1:482)

* ANNONAY, (Géog. moa.) petite ville de France dans le haut Vivarez sur la Deume. Long. 22. 22. lat. 45. 15.

ANNONCIADE (Page 1:482)

ANNONCIADE, (Hist. mod.) nom commun à plusieurs ordres; les uns Religieux, les autres Militaires, institués avec une vûe, un rapport à l'Annonciation. Voyez Ordre & Annonciation. [p. 483]

Le premier ordre Religieux de cette espece fut établi en 1232, par sept marchands Florentins, & c'est l'ordre des Servites ou serviteurs de la Vierge. Voyez Servites.

Le second fut fondé à bourges par Jeanne Reine de France, fille de Louis XI. & femme de Louis XII. qui la répudia de son consentement, & avec dispense du Pape Alexandre VI. La regle de ces Religieuses est établie sur 12 articles, qui regardent 12 vertus de la Ste Vierge, & approuvée par Jules II. & Leon X.

Le troisieme, qu'on appelle des Annonciades célestes, fut fondé vers l'an 1600, par une pieuse veuve de Genes, nommée Marie - Victoire Fornaro, qui mourut en 1617. Cet ordre a été approuvé par le saint Siége, & il y en a quelques maisons en France. Leur regle est beaucoup plus austere que celle des Annonciades fondées par la Reine Jeanne. (G)

Annonciade (Page 1:483)

Annonciade, s. f. (Hist. mod.) Société fondée à Rome dans l'Eglise de Notre - Dame de la Minerve, l'an 1460, par le Cardinal Jean de Turrecremata, pour marier de pauvres filles. Elle a été depuis érigée en Archi - Confraternité, & est devenue si riche par les grandes aumônes & legs qu'on y a faits, que tous les ans le 25 de Mars, fête de l'Annonciation de la sainte Vierge, elle donne des dots de 60 écus Romains chacune à plus de 400 filles, une robe de serge blanche, & un florin pour des pantoufles. Les Papes ont fait tant d'estime de cette oeuvre de piété, qu'ils vont en cavalcade, accompagnés des Cardinaux & de la Noblesse de Rome, distribuer les cédules de ces dots à celles qui doivent les recevoir. Celles qui veulent être Religieuses ont le double des autres, & sont distinguées par une couronne defleurs qu'eiles portent sur la tête. L'Abbé Piazza, Ritratto di Roma moderna. (G)

Annonciade (Page 1:483)

Annonciade, s. f. (Hist. mod.) Ordre de Chevalerie, institué en 1362 par Amedée VI. Comte de Savoie, dit le Verd, auquel on dit qu'une Dame présenta un brasselet de ses cheveux tressés en lacs d'amour; ce qui lui donna lieu d'instituer un ordre Militaire qu'il appella du lacs d'amour, & dont il fit la premiere cérémonie le jour de la fête de S. Maurice, Patron de Savoie, le 22 Septembre 1355. D'autres donnent une origine plus sainte à cet or dre, & disent qu'Amedée l'institua en mémoire des 15 Mysteres de Jesus - Christ & de la sainte Vierge, & aussi en mémoire des actions glorieuses de son aveul Amedée V. Il créa quinze Chevaliers, & ordonna que les Comtes (aujourd'hui Ducs) de Savoie, seroient les chefs de cet ordre. Le collier étoit composé de roses d'or, émaillées de rouge & de blanc, jointes par des lacs d'amour, sur lesquels étoient entrelacées ces quatre lettres FERT, qui signifient selon quelques - uns: fortitudo ejus Rhodum tenuit, c'est - à - dire, sa valeur a maintenu Rhodes, pour marquer la belle action d'Amedée - le - Grand, qui fit lever aux Sarrasins le siége de Rhodes en 1310. Selon Guichenon, ces quatre lettres signifient: frappez, entrez, rompez tout. Au bout du collier pendoit une ovale d'or émaillée de rouge & de blanc, au - dedans de laquelle étoit l'image de S. Maurice. Amedée VIII. premier Duc de Savoie, qui fut élû Pape au Concile de Bâle, & prit le nom de Felix V. voulut en 1434 que cer ordre du lacs d'amour fût dorénavant appellé l'ordre de l'Annonciade, & fit mettre au bout du collier une Vierge, au lieu de S. Maurice, changeant aussi les lacs d'amour en cordelieres. A l'égard du manteau des Chevaliers, il éprouva aussi des changemens. Il étoit rouge cramoisi, frangé & bordé de lacs d'amour de fin or sous Charles - le - Bon, vers l'an 1330. Il fut ensuite bleu, doublé de taffetas blanc sous Emmanuel Philibert, environ l'an 1560. puis de couleur d'amarante, doublé d'une toile d'argent à fond bleu sous Charles Emmanuel en 1627. Le grand collier de l'ordre que les Chevaliers portent aux fêtes solennelles, est du poids de 250 écus d'or; & dans l'ovale clechée en lacs d'amour, sont les paroles de la salutation Angélique. Le petit collier est comme un hausse - col de deux doigts de large, du poids de cent écus d'or. Suivant l'institution, les chapitres où les assemblées de cet ordre devoient se tenir dans le Bugey: mais cette coûtume, aussi - bien que celle d'y enterrer les Chevaliers, a cessé par l'échange de la Bresse & du Bugey pour le Marquisat de Saluces. Alors le chapitre fut transféré dans l'église de S. Dominique de Montmélian; & en 1627 le Duc Charles - Emmanuel transféra la chapelle de l'ordre dans l'hermitage de Camaldoli sur la montagne de Turin: depuis son institution en 1362 par Amedée VI. jusqu'au Roi de Sardaigne aujourd'hui régnant, cet ordre a eu dix - huit chefs ou Grands - Maîtres, & un très - grand nombre de Chevaliers d'une noblesse très - distinguée. (G)

ANNONCIATION (Page 1:483)

ANNONCIATION, s. f. (Théol.) est la nouvelle que l'Ange Gabriel vint donner à la sainte Vierge, qu'elle concevroit le Fils de Dieu par l'opération du S. Esprit. Voyez Incarnation, Salutation, Ave

Ce mot est composé de la préposition Latine ad, & du verbe, nuntiare, annoncer, déclarer une chose à quelqu'un. Les Grecs l'appellent E'UAGGELISMOZ, bonne nouvelle, & XAIREISMO, salutation.

Annonciation (Page 1:483)

Annonciation est aussi le nom d'une fête qu'on célebre dans l'Eglise Romaine, communément le 25 de Mars, en mémoire de l'Incarnation du Verbe. Aussi est - elle appellée la fête de l'Annonciation & de l'Incarnation du Verbe divin, en mémoire de ces deux mysteres qui n'en font proprement qu'un. Le peuple appelle cette fête Notre - Dame de Mars, à cause du mois où elle tombe.

Il paroît que cette fête est de très - ancienne institution dans l'Eglise Latine: parmi les sermons de saint Augustin, qui mourut en 430, nous en avons deux sur l'Annonciation; savoir, le 17e & le 18e de sanctis. Le sacramentaire du pape Gelase premier, montre que cette fête étoit établie à Rome avant l'an 496; mais l'Eglise Greque a des monumens d'un tems encore plus reculé. Proclus qui mourut en 446, S. Jean Chrysostome en 407, & S. Grégoire Thaumaturge en 295, ont dans leurs ouvrages des discours sur le même mystere. Rivet, Perkins & quelques autres écrivains Protestans, ont à la vérité révoqué en doute l'authenticité de deux homélies de ce dernier Pere sur ce sujet: mais Vossius les admet, & prouve qu'elles sont véritablement de ce saint docteur.

Ajoûtons que quelques Auteurs pensent que cette fête dans son origine fut d'abord célébrée en mémoire de l'Incarnation du Verbe, & que l'usage d'y joindre le nom de la sainte Vierge est d'une date bien moins ancienne.

Il en est de même du 25 de Mars, où elle est fixée. Cet usage a varié; car plusieurs Eglises d'orient célebrent cette fête dans un autre tems que celles d'occident; & parmi celles - ci, quelques - unes l'ont célébrée dans le mois de Décembre, avant la fête de Noël. Le X. concile de Tolede tenu en 656, avoit ordonné de la solenniser le 18 de Décembre, à cause que le 25 de Mars tombe assez souvent dans la semaine - sainte, qui est plûtôt un tems de pénitence que de joie. On la remit cependant au 25 de Mars, où le Grecs la célebrent maintenant, comme les Latins, à la charge de la remettre après la quinzaine de Pâques, si elle tombe dans la semaine - sainte. On dit que l'église du Puy - en - Vélai a le privilége de la solenniser cette semaine, même le vendredi - saint. L'église de Milan & les églises d'Espagne la mettent au Dimanche devant Noël: mais ces dernieres la célebrent encore en Carême. Enfin les Syriens l'appellent Buscaragh, c'est - à - dire, information, perquisition, & la fixent dans leur calendrier au premier jour de Décembre; & les Ar<pb->

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