ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"476"> sumer facilement quand on la jette sur les charbons allumés; elle contient beaucoup d'huile & de sel essentiel.

Elle est propre pour discuter, pour amollir, pour résoudre les tumeurs indolentes, pour la migraine, pour fortifier le cerveau; on en applique dessus la tête, & on en parfume les bonnets: on s'en sert aussi dans les plaies pour déterger & cicatriser.

Elle est bonne dans les affections froides, douloureuses, rhûmatismales, oedémateuses de la tête, des nerfs, & des articulations; la paralysie, les contractions, les relâchemens, les contusions: elle entre dans les emplâtres & les cérats qui servent dans ces maladies. (N)

Animé (Page 1:476)

Animé, adj. en Physique & en Méchanique; on dit qu'un corps est animé par une force accélératrice, lorsqu'il est poussé par cette force, & qu'en vertu de cette impulsion il se meut ou tend à se mouvoir. Voyez Accélératrice, Action. (O)

ANIMER (Page 1:476)

ANIMER un cheval, (Manége.) c'est le réveiller quand il ralentit ses mouvemens au manége, au moyen du bruit de la langue ou du sifflement de la gaule. (V)

ANIMOVISTES (Page 1:476)

ANIMOVISTES, s. m. pl. branche des Ovistes; ce sont des animalistes réformés, qui, forcés de reconnoître des oeufs, regardent les ovaires comme des hôtelleries, dont chaque oeuf est un appartement où vient en passant du néant à l'être, loger un animal spermatique sans aucune suite, s'il est femelle, mais traînant après lui de pere en fils, s'il est mâle, toute sa postérité. Leuwenhoek est l'auteur de cette réforme. Voyez Animalcule, OEuf. (L)

ANINGA IBA (Page 1:476)

* ANINGA IBA, (Hist. na bot.) arbre du Brésil qui croît dans l'eau, s'éleve à la hauteur de cinq ou six piés, ne pousse qu'une seule tige fort cassante, divisée par noeuds & cendrée comme celle du coudrier, & porte à son extrémité des feuilles larges, épaisses, lisses, à peu - près semblables à celles du nénuphar ou de la sagittale, & traversées d'une côte saillante d'où partent des fibres transversales; chaque feuille est soûtenue par un pédicule plein de suc & d'environ un pié de long. D'entre les aisselles des feuilles sort une fleur grande, concave, composée d'une seule feuille, d'un jaune pâle, avec un pistil jaune dans le milieu, à laquelle succede un chaton qui se change en un fruit de la figure & de la grosseur d'un oeuf d'autruche, verd & plein d'une pulpe blanche & humide, qui acquiert en mûrissant une saveur farineuse. On s'en nourrit dans les tems fâcheux: mais l'excès en est dangereux, cette pulpe étant presqu'aussi froide & aussi venteuse que le champignon de la mauvaise espece; elle peut suffoquer. On employe le bois à plusieurs usages; comme il est léger & compact, les Negres en font des batteaux à trois planches assemblées.

L'autre espece d'aninga croît dans les mêmes endroits & prend la même hauteur que la précédente; mais sa tige a plusieurs branches, épaisses, lisses, rougeâtres, & semblables à celles du platane; il en sort des feuilles grandes, oblongues, & parsemées de nervures. Elle ne pousse qu'une seule fleur blanche, qui se change en un fruit singulier, d'abord verd, puis cendré, jaune ensuite, oblong, épais, compact, & grenu. Les naturels du pays le mangent au défaut d'autre nourriture.

Les deux especes ont la racine bulbeuse; on en tire une huile par expression, qu on substitue à celle de nénuphar & de caprier. On fait cuire la racine dans de l'urine; & la décoction employée en fomentation appaise les douleurs de la goutte, récente ou invétérée. Hist. plant. Ray.

Aninga - peri (Page 1:476)

* Aninga - peri, plante de la nature des précédentes, qui croît dans les bois & porte une fleur blanche, à laquelle succedent de petites grappes semblables aux baies de sureau, mais noirâtres. Ses feuilles sont cotoneuses, ovales, d'un verd sale, agréables à la vûe, douces au toucher, ayant la même odeur que l'ortie, & parsémées de nervures épaisses.

On dit que broyées ou pulvérisées, on peut les employer avec succès contre les ulceres récens ou invétérés. Ray.

ANJOU (Page 1:476)

* ANJOU, (Géog.) province & duché de France, borné au septentrion par le Maine, à l'occident par la Bretagne, au midi par le Poitou, & à l'orient par la Touraine. Nous parlerons de ses carrieres à l'article Ardoise.

Le commerce de cette province consiste en vins, lins, chanvres, ardoises, mines de fer & de charbon, blanchisseries de cire & de toile, affineries de sucre & de salpetre, forges, verreries; étamines & droguets. Les vins vont à Nantes par la Loire, ou se brûlent en eaux - de - vie qui passent à Paris par le canal de Briare. Les ardoisieres sont principalement aux environs d'Angers. Voyez Ardoise. Les mines de fer & de charbon sont sur les paroisses de Courson, de S. Georges, &c. Les forges, fourneaux, fonderies, &c. sont à Château - la - Caillere & à Paonnée: les verreries à Chenu: les raffineries de sucre à Angers & Saumur: le salpetre dans cette derniere ville, de même que les blanchisseries; il y en a encore ailleurs. Les étamines se font à Angers; elles sont de laine sur soie. On y fabrique des raz, des camelots, & autres serges; des droguets & des étamines à Lude; des croisés à Château - Gontier; des serges tremieres & des droguets à la Fleche, Etauge, Doue, &c. les toiles particulierement à Château - Gontier, Beaufort, & Cholet: les unes viennent à Saint - Malo & passent chez l'étranger: les autres à la Rochelle & à Bordeaux, ou restent dans le Poitou. Les toiles appellées platilles se font à Cholet.

ANJOUAN ou AMIVAN (Page 1:476)

* ANJOUAN ou AMIVAN, (Géog. mod.) île d'Afrique assez petite, dans l'océan Ethiopique; c'est une de celles de Comorre ou de la Maiotte, entre l'île de Madagascar & la côte de Zanguebar.

ANIRAN (Page 1:476)

* ANIRAN, s. m. c'est, selon la superstition des Mages, l'ange ou le génie qui préside aux noces & à tous les troisiemes jours des mois, qui portent son nom & lui sont consacrés. La fête de l'aniran se célébroit autrefois avec pompe: mais le Mahométisme l'a abolie: il n'y a plus que les fideles adorateurs du feu, que l'on appelle aujourd'hui parsis, qui sanctifient ce jour secretement & dans quelques endroits seulement.

ANIS (Page 1:476)

ANIS, anisum, (Hist. nat. bot.) plante qui doit être rapportée au genre du persil. Voyez Persil. (I)

* Sa racine est menue, annuelle, fibrée, blanche: ses feuilles inférieures sont arrondies, d'un verd gai, longues d'un pouce & plus, partagées en trois, crénélées, lisses; celles qui sont plus haut sont très - découpées: sa tige est branchue, cannelée, & creuse: ses fleurs sont petites, blanches, en rose, disposées en parasol, & composées de cinq pétales échancrées: le calice se change en un fruit oblong, ovoïde, formé de deux semences menues, convexes, & cannelées, d'un verd grisâtre, d'une odeur & d'une saveur douce, très - suave, & mêlée d'une acrimonie agréable. On seme beaucoup d'anis en France, sur - tout dans la Touraine.

L'analyse de la plante entiere & récente, sans la racine, a donné un flegme limpide & odorant, sans aucune marque d'acide; une liqueur limpide - acide, qui ne se faisoit pas appercevoir d'abord, mais qui s'est ensuite manifestée, & qui est devenue enfin un fort acide; très - peu d'huile essentielle: ce qui est resté dans l'alambic desséché & distillé à la cornue a donné une liqueur soit acide, soit alkaline, remplie de sel [p. 477] nitreux, & une huile soit subtile & essentielle, soit épaisse comme de la graisse.

La masse noire calcinée au feu de réverbere pendant six heures, a donné des cendres noires qui ont laissé par la lixiviation un sel fixe purement alkali.

La semence contient beaucoup plus d'huile essentielle que les autres parties. Cette huile est verdâtre, odorante, & agréable au goût: on l'obtient par expression & par distillation. Il faut pour l'usage de la Medecine choisir la semence d'anis la plus grosse, la mieux nourrie, la plus nette, récemment séchée, d'une odeur agréable, & d'un goût doux & un peu piquant: elle contient beaucoup d'huile exaltée & de sel volatil; elle est cordiale, stomacale, pectorale, carminative, digestive; elle excite le lait aux nourrices, & appaise les coliques.

On l'appelle ansi - verd, pour la distinguer de l'anisdragée.

La semence d'anis entre dans le rossoli de six graines, l'eau générale, l'esprit carminatif de Sylvius, le sirop composé de vélar, d'armoise, de roses pâles purgatif, dans les clysteres carminatifs, l'électuaire de l'herbe aux puces, la confection hamec, la thériaque, le mithridate, l'électuaire lénitif, le catholicon, dans les poudres diatragacanthe, cordiale & hydragogue, & dans les pilules d'agaric.

L'huile d'anis est un des ingrédiens des tablettes émétiques & du baume de soufre anisé.

ANISÉ (Page 1:477)

ANISÉ, adj. (Pharm.) vin anisé, est un vin artificiel, que l'on fait avec dix pintes de miel, trente pintes de vin d'Ascalon, ville maritime de Syrie, & cinq onces d'anis. Oribase.

Ce vin est carminatif, légerement diurétique, antielmentique. On en peut faire un pareil avec le meilleur vin blanc de notre pays. (N)

ANITIS (Page 1:477)

* ANITIS, (Myth.) nom sous lequel Plutarque nous apprend que Diane fut honorée à Ecbatane.

ANKER (Page 1:477)

ANKER, s. m. (Commerce) mesure des liquides, dont on se sert à Amsterdam. L'anker est la quatrieme partie de l'aem, & contient deux stekans: chaque stekan fait seize mingles ou mingelles; chaque mingle est de deux pintes de Paris; ensorte que l'anker contient soixante & quatre pintes de cette derniere mesure. (G)

ANNA (Page 1:477)

* ANNA, s. f (Myth.) Déesse qui présidoit aux années, & à laquelle on sacrifioit dans le mois de Mars. C'est, selon quelques - uns, la Lune; selon d'autres, c'est ou Themis, ou 10, ou une des Adantides.

Anna (Page 1:477)

* Anna, (Géog. mod.) ville de l'Arabie deserte, sur l'Euphrate; d'autres disent de Mésopotamie, sur l'une & l'autre rive du même fleuve; la partie opulente d'Anna est du côté de l'Arabie.

Anna - Berg (Page 1:477)

Anna - Berg, ville d'Allemagne dans la Misnie, sur la riviere de Schop.

ANNA - PERENNA (Page 1:477)

* ANNA - PERENNA, (Myth.) bonne paysanne qui apporta quelques gâteaux au peuple Romain, dans le tems qu'il se retira sur le mont Aventin. La reconnoissance du peuple en fit une déesse, que Varron met au nombre de celles de la campagne, entre Palès & Cerès. Sa fête se célébroit sur les bords du Tibre: pendant cette fête, on se livroit à la joie la plus vive, on buvoit largement, on dansoit, & les jeunes filles chantoient sans conséquence des vers fort libres. On dit de la nouvelle Déesse, qu'à sa réception dans le ciel, Mars qui étoit amoureux de Minerve, la pria de le servir dans ses amours; qu'Anna - Perenna, à qui le Dieu n'étoit pas indifférent, proposa ses conditions, & se chargea de la commission; mais que n'ayant pu réussir, & ne voulant pas perdre sa récompense qui lui étoit promise, elle feignit à Mars, que Minerve consentoit à l'épouser; qu'elle se couvrit d'un habit de la déesse, & qu'elle se trouva au rendez - vous inutilement; Mars reconnut Anna - Perenna sous les habits de Minerve.

ANNACIOUS, ou ANNACIUGI (Page 1:477)

* ANNACIOUS, ou ANNACIUGI (les), s. m. pl. (Géog. mod.) peuples de l'Amérique méridionale, dans le Bresil.

ANNAGH (Page 1:477)

* ANNAGH, (Géog. mod.) ville d'Irlande, dans l'Ultonie & le comté de Cavan. Il y en a une autre du même nom dans le comté de Downe.

ANNAIRE (Page 1:477)

ANNAIRE, annaria lex, (Hist. anc.) loi annaire ou annale, que les Romains avoient prise des Athéniens, & qui régloit l'age requis pour parvenir aux charges de la République; dix - huit ans, par exemple, pour être Chevalier Romain, & vingt - cinq pour obtenir le Consulat. (G)

ANNALES (Page 1:477)

ANNALES, s. f. (Hist. en génér.) rapport historique des affaires d'un Etat, rédigées par ordre des années. Voyez An. La différence qui se trouve entre les annanales & l'histoire, est un point différemment traité par divers Auteurs. Quelques uns disent que l'histoire est proprement un récit des choses que l'auteur a vûes, ou du moins auxquelles il a lui - même assisté; ils se fondent pour cela sur l'étymologie du mot histoire, qui signifie en Grec, la connoissance des choses présentes; & dans le vrai, IZOREI=V signifie voir: au contraire, disent - ils, les annales rapportent ce que les autres ont fait, & ce que l'écrivain ne vit jamais. Voyez Histoire.

Tacite lui - même paroît avoir été de ce sentiment, puisqu'il intitule annales toute la premiere partie de son histoire des siecles passés; au lieu que descendant au tems même où il vivoit, il change ce titre, & donne à son livre le nom d'histoire.

Aulugelle est d'un autre avis: il soûtient que l'histoire & les annales different comme le genre & l'espece; que l'histoire est le genre, & suppose une narration & récit des choses passées; que les annales sont l'espece, & sont aussi le récit des choses passées, mais avec cette différence, qu'on les réduit à certaines périodes ou années.

Le même auteur rapporte une autre opinion, qu'il dit être de Sempronius Asello: suivant cet écrivain, les annales sont une relation toute nue de ce qui se passe chaque année; au lieu que l'histoire nous apprend non - seulement les faits, mais encore leurs causes, leurs motifs & leurs sources. L'annaliste n'a rien autre chose à faire que l'exposition des évenemens tels qu'ils sont en eux - mêmes: l'historien au contraire a de plus à raisonner sur ces évenemens & leurs circonstances, à nous en développer les principes, & réflechir avec étendue sur les conséquences. Ciceron paroît avoir été de ce dernier sentiment, lorsqu'il dit des annalistes: unam dicendi laudem putant esse brevitatem, non exornatores rerum, sed tantum narratores. Il ajoûte qu'originairement l'histoire n'étoit qu'une collection d'annales.

L'objet en fut, dit - il, de conserver la mémoire des évenemens: le souverain Pontife écrivoit chaque année ce qui s'étoit passé l'année précédente, & l'exposoit en un tableau, dans sa maison, où chacun le pouvoit lire à son gré. C'étoit ce qu'ils appelloient annales maximi, & l'usage en fut conservé jusqu'à l'an 620 de la fondation de Rome. Voyez Fastes.

Plusieurs autres Ecrivains, à l'imitation du Pontife, s'en tinrent à cette maniere simple de raconter les choses sans commentaires, & furent pour cela même appellés annalistes. Tels furent Caton, Pison, Fabius Pictor, Antipater, &c.

Les annales de Grotius sont un livre bien écrit, & qui contient de fort bonnes choses. Il a moins de particulaités, mais plus de profondeur que Strada; & d'ailleurs il approche beaucoup plus de Tacite. Patin, Lett. chois. 120.

Lucas Holstenius, Chanoine de S. Jean de Latran, disoit du ton le plus positif à Naudé, qu'il étoit en état de montrer 8000 faussetés dans les annales de Baronius, & de les prouver par manuscrits contenns

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