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Après nous être tirés, à l'aide de la profonde métaphysique & des grandes idées de M. de Buffon, de la premiere partie d'un article très - important & très - difficile, nous allons passer a la seconde partie, que nous devons à M. d'Aubenton, son illustre collegue, dans l'ouvrage de l'Histoire naturelle générale & particuliere.
Les
Les Anciens ont divisé les animaux en deux classes; la premiere comprend ceux qui ont du sang, & la seconde >ux qui n'ont point de sang. Cette méthode étoit connue du tems d'Aristote, & peut - être long - tems avant ce grand Philosophe; & elle a été adoptée presque généralement jusqu'à présent. On a objecté contre cette division, que tous les animaux ont du sang, puisqu ils ont tous une liqueur qui entretient la vie, en circulant dans tout le corps; que l'essence du sang ne consiste pas dans sa couleur rouge, &c. ces objections ne prouvent rien contre la méthode dont il s'agit. Que tous les animaux ayent du sang, ou qu'il n'y en ait qu'une partie; que le nom de sang convienne, ou non, à la liqueur qui circule dans le corps de ceux - ci, il suffit que cette liqueur ne soit pas rouge, pour qu'elle soit différente du sang des autres animaux, au moins par la couleur; cette différence est donc un moyen de les distinguer les uns des autres, & fait un caractere pour chacune de ces classes: mais il y a une autre objection à laquelle on ne peut répondre. Parmi les animaux que l'on dit n'avoir point de sang, ou au moins n'avoir point de sang rouge, il s'en trouve qui ont du sang, & du sang bien rouge; ce sont les vers de terre. Voilà. un fait qui met la méthode en défaut: cependant elle peut encore être meilleure que bien d'autres.
La premiere classe, qui est celle des animaux qui ont du sang, est soûdivisée en deux autres, dont l'une comprend les animaux qui ont un poumon pour organe de la respiration, & l'autre, ceux qui n'ont que des oüies.
Le coeur des animaux qui ont un poumon a deux
Les animaux dont le coeur n'a qu'un ventricule,
sont les quadrupedes ovipares & les serpens. Voyez
Les animaux qui ont des oüies, sont tous les poissons,
à l'exception des cétacées. Voyez
On distingue les animaux qui n'ont point de sang en grands & en petits.
Les grands sont divisés én trois sortes: 1°. les animaux
mous qui ont une substance molle à l'extérieur,
& une autre substance dure à l'intérieur, comme le
polype, la seiche, le calemar. Voyez
Les petits animaux qui n'ont point de sang, sont
les insectes. Voyez
On a fait d'autres distributions des animaux qui sont moins compliquées; on les a divisés en quadrupedes, oiseaux, poissons, & insectes. Les serpens sont compris avec les quadrupedes, parce qu'on a crû qu'ils n'étoient pas fort différens des lésards, quoiqu'ils n'eussent point de piés. Une des principales objections que l'on ait faites contre cette méthode, est qu'on rapporte au même genre des vîvipares & des ovipares.
On a aussi divisé les animaux en terrestres, aquatiques, & amphibies: mais on s'est récrié contre cette distribution, parce qu'on met des animaux vivipares dans des classes différentes, & qu'il se trouve des vivipares & des ovipares dans une même classe; les insectes terrestres étant dans une classe, & les insectes d'eau dans une autre, &c.
On peut s'assûrer par un examen détaillé, qu'il y
a quantité d'autres exceptions aux regles établies par
ces méthodes: mais après ce que nous avons dit cidevant,
on ne doit pas s'attendre à avoir une méthode
arbitraire qui soit parfaitement conforme à la
nature; ainsi il n'est question que de choisir celles
qui sont le moins défectueuses, parce qu'elles le sont
toutes plus ou moins. Voyez
Les animaux prennent de l'accroissement, ont de
la vie, & sont doüés de sentiment: par cette définition
M. Linnaeus les distingue des végétaux qui croissent
& vivent sans avoir de sentiment, & des minéraux
qui croissent sans vie ni sentiment. Le même
Auteur divise les animaux en six classes: la premiere
comprend les quadrupedes; la seconde, les oiseaux;
la troisieme, les amphibies; la quatrieme, les poissons;
la cinquieme, les insectes; & la sixieme, les
vers. Syst. nat. Voyez
ANIMALCULE (Page 1:474)
ANIMALCULE, animalculum, petit animal. On désigne le plus souvent par ce mot, des animaux si petits, qu'on ne peut les voir qu'à l'aide du microscope. Depuis l'invention de cet instrument, on a apperçû de petits animaux dont on n'avoit jamais eu aucune connoissance; on a vû des corps mouvans dans plusieurs liqueurs différentes, & principalement dans les semences des animaux, & dans les infusions des graines des plantes. Hartsoeker & Leuwenhoek ont été les premiers auteurs de ces découvertes; & ils ont assûré que ces corps mouvans étoient de vrais animaux: quantité d'autres observateurs ont suivi les mêmes recherches, & ont trouvé de nouveaux corps mouvans. Tous ont crû que c'étoit de vrais animaux; de - là sont venus différens systèmes sur la génération, [p. 475]
M. de Buffon avoit communiqué à M. Needham de la Société royale de Londres, ses découvertes sur la semence des animaux, & sur les infusions des germes des plantes, avant la publication des premiers volumes de l'Hist. génér. & part. &c. J'ai été témoin moi - même, comme M. Needham, des premieres expériences qui furent faites au jardin du Roi par M. de Buffon, avec un microscope que M. Needham avoit apporté de Londres. Ce fut après avoir vû les premieres expériences sur les infusions des germes des plantes, que M. Needham conçut le dessein de suivre ces expériences sur les végétaux: il communiqua ce projet en ma présence à M. de Buffon, comme à l'auteur de la découverte dont il alloit suivre les détails. M. Needham fit en conséquence quantité d'observations, & il s'est beaucoup occupé de la découverte de M. de Buffon. On a déjà vû paroître un ouvrage de M. Needham sur cette matiere, Nouv. Obs. microscopiques, 1750. & l'Auteur a promis de donner au public le détail de toutes les observations qu'il a faites sur ce sujet; M. Needham m'en a communiqué quelques - unes dont j'ai été très - satisfait.
On a vû quantité de ces animalcules ou de ces petits
corps mouvans sur différentes matieres: par
exemple, on a apperçû sur de petits grains de sable
passés au tamis, un animalcule qui a un grand nombre
de piés, & le dos blanc & couvert d'écailles. On
a trouvé de petits animaux ressemblans à des tortues
dans la liqueur des pustules de la galle. Voyez
ANIMALISTES (Page 1:475)
ANIMALISTES, s. m. pl. secte de Physiciens qui enseignent que les embrvons sont non - seulement tout formés, mais déjà très - vivans dans la semence du pere, qui les lance à millions dans la matrice, & que la mere ne fait que donner le logement & la nourriture à celui qui est destiné à être vivifié.
Cette opinion doit sa naissance à Hartsoeker Hollandois, dont les yeux jeunes encore apperçûrent, à l'aide du microscope, cette prétendue graine d'animaux dans la semence des mâles seulement de toutes les especes.
La difficulté qu'il y a d'expliquer comment, si le foetus n'est autre chose que le ver qu'on voit nager dans la semence du mâle, il peut se faire que ce foetus ressemble quelquefois à la femelle: la multitude innombrable de ces vers qui ne paroît pas s'accorder avec l'oeconomie de la nature; la façon dont on veut qu'ils soient de pere en fils contenus les uns dans les autres à l'infini; leur figure, leur prétendu ouvrage; tout est contre eux; & s'il se trouve des
M. Joblot a découvert au microscope un nombre prodigieux d'animaux singuliers dans les infusions de foin, de paille, de blé, de sené, de poivre, de sauge, de melon, de fenouil, de framboise, de thé, d'anémone royale.
M. de Malezieu a vû au microscope des animaux vingt - sept millions de fois plus petits qu'une mite.
M. Leuvenhoek dit qu'il en a trouvé dans un chabot plus que la terre ne peut porter d'hommes.
M. Paulin veut dans une Dissertation qui parut en 1703, que tout soit plein de vers imperceptibles, à la simple vûe, & d'oeufs de vers, mais qui n'éclosent point par - tout. (L)
* Il peut y avoir sans doute des animaux dans les
liqueurs; mais ce qu'on prend pour des animaux en
est - il toûjours? Voyez
ANIMÉ (Page 1:475)
* ANIMÉ (gomme) d'Orient & d'Ethiopie; (Hist. natur. mat. med.) c'est une résine transparente, en gros morceaux de différentes couleurs, tantôt blancs tantôt roussâtres ou bruns, & semblables en quelque façon à la myrrhe, qui répand une odeur agréable quand on la brûle. Il est rare d'en trouver dans les boutiques: on lui substitue celle d'Occident.
L'animé occidentale, ou la résine de Courbaril, est blanche, tire un peu sur la couleur de l'encens; est transparente, plus huileuse que la résine copal, moins luisante que l'orientale; d'une odeur suave: elle vient de la nouvelle Espagne, du Brésil, & des îles de l'Amérique. Elle découle d'un arbre qui s'appelle jetaiba, qu'on met au rang des plus grands de l'Amérique & des plus utiles, parce que son bois est propre à toutes sortes d'ouvrages. Il est dur, solide, rougeâtre; d'une écorce épaisse, raboteuse, ridée, & de couleur de châtaigne. Ses branches s'étendent de tous côtés au loin & au large; elles sont partagées en plusieurs rameaux, & garnies d'un tres - grand nombre de feuilles, fort semblables à celles du laurier, mais plus solides, plates, au nombre de six, attachées deux à deux à chaque queue, de sorte qu'elle représente fort bien la marque d'un pié de chevre. Elles sont pointues à leur sommet, arrondies à leur base, & un peu courbées du côté qu'elles se regardent: elles sont un peu acerbes au goût, d'un verd gai & un peu foncé; luisantes & percées d'une infinité de petits trous comme le mille - pertuis, ou plûtôt transparentes, quand on les regarde à la lumiere. Les fleurs sont au sommet des petites branches, en papillon, tirant sur le pourpre, ramassées en pyramide; leur pistil se change en un fruit ou gousse longue d'environ un pié, large de deux pouces, obtuse aux deux bouts, un peu applatie sur les côtés, & marquée de deux côtes rondes sur le dos. Cette gousse ne s'ouvre point d'elle - même comme les autres, elle reste entiere; elle est composée d'une écorce épaisse, dure comme la châtaigne, & de même couleur, de sorte qu'elle paroît vernissée, quoiqu elle soit un peu raboteuse. Sa cavité intérieure est remplie de petites fibres réunies comme par paquets, & parsemées de farine jaunâtre, seche, douce, & agréable au goût. Entre ces fibres sont comprises quatre ou cinq graines semblables aux osselets de pignon, mais quatre fois plus grandes. Elles sont composées d'une petite peau, comme la châtaigne, mince, polie, & d'un brun clair, tenant fortement à la chair.
Cet arbre est commun aux îles de l'Amérique; les Negres recueillent avec soin son fruit en Mai & en Juin: ils aiment la farine contenue dans les fruits. Il rend une larme que nous avons décrite sous le nom d'animé, mais que les Brasiliens appellent jetaicica.
La meilleure gomme animé (Medecine.) doit être
blanche, seche, friable, de bonne odeur, & se con<pb->
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