ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"454"> une machine de son invention, pour indiquer d'avance les changemens de tems. Voyez Tems.

C'étoit un petit homme de bois, qui s'élevoit & retomboit dans un tube de verre, selon que l'atmosphere étoit plus ou moins pesante.

M. Lomiers a montré que cet anémoscope n'étoit qu'une application du Barometre ordinaire. Voyez Barometre. Voyez aussi Merc. gal. 1683. Act. erud. 1684, p. 26. (O)

ANET (Page 1:454)

ANET, s. m. (Hist, nat. bot.) anetum, genre de plante à fleurs en rose, disposées en forme de parasol, & composées de plusieurs feuilles posées sur un calice, qui devient dans la suite un fruit composé de deux semences ovales, plates, cannelées, & entourées d'une bordure. M. Morison & M. Ray ajoûtent aux caracteres de ce genre, que les feuilles sont semblables à celles du fenouil. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* On le cultive dans les jardins; & il arrive souvent que quand on l'a semé une fois, il reparoît tous les ans, par le moyen de sa graine qui retombe.

L'odeur qu'il répand est un peu forte; cependant elle est agréable & suave.

La graine, les sommités & les feuilles sont d'usage.

Les sommités fleuries donnent dans l'analyse, du phlegme limpide, odorant & acide; une liqueur limpide, encore odorante & acide; une liqueur roussâtre, soit acide soit salée; une liqueur brune, urineuse, avec beaucoup de sel volatil urineux; une huile essentielle, fluide, jaunâtre ou brune, épaisse comme de la graisse.

La masse noire restée dans la cornue, calcinée au feu de reverbere, a donné des cendres dont on a tiré par lixiviation du sel fixe purement alkali.

D'où l'on voit que cette plante a beaucoup de sel ammoniac & d'huile, soit subtile, soit grossiere.

On place l'anet parmi les remedes carminatifs, ou qui divisent & incisent. Il aide la digestion, il guérit le hoquet, il excite les urines & les regles, il augmente le lait aux nourrices: quelques - uns lui attribuent la vertu anodyne.

Les préparations d'anet que l'on conserve dans les boutiques, sont l'eau distillée, l'huile essentielle, & l'huile préparée par infusion.

L'effet de l'huile est d'amollir & de relâcher: on prend la semence, les sommités & les graines d'anet, qu'on employe dans les cataplasmes & les fomentations résolutives: les graines & les fleurs entrent dans les lavemens carminatifs.

ANETIQUE (Page 1:454)

ANETIQUE, (Medecine.) est synonyme à parégorique, ou calmant; épithete que l'on peut donner aux remedes propres à produire cet effet. (N)

ANEVRYSME (Page 1:454)

ANEVRYSME, s. m. terme de Chirugie, qui vient du Grec A'NEURUNW, dilater, d'où l'on a fait A'NEURUSMO\Z, anevrysme. C'est une tumeur contre nature, faite de sang, par la dilatation ou par l'ouverture d'une artere: ces deux causes font distinguer deux especes d'anevrysme, le vrai & le faux.

L'anevrysme vrai est forme par la dilatation de l'artere: les signes qui le caractérisent sont une tumeur circonscrite, sans changement de couleur à la peau, accompagnée d'un battement qui répond ordinairement à celui du pouls du malade: dès qu'on comprime cette tumeur, elle disparoît en totalité ou en partie; parce que par cette pression on fait couler le sang de la poche anevrysmale dans le corps de l'artere qui lui est continue.

Les causes de l'anevrysme vrai sont internes ou externes: on met au nombre des causes internes la foiblesse des tuniques de l'artere, qui ne peuvent résister à l'effort & à l'impétuosité du sang: un ulcere qui auroit corrodé en partiè les tuniques de l'artere, pourroit donner lieu à un anevrysme dont la base seroit étroite, parce que l'expansion des membranes n'auroit lieu que dans un seul point du tube artériel. On dit que le sang qui se trouve dans cette espece d'anevrysme, rentre avec un sifflement assez sensible, lorsqu'on comprime la tumeur; ce qui n'arrive point lorsque tout le corps de l'artere participe à la dilatation.

M. Chambers, à l'article dont je traite, cite une observation de M. Littre, rapportée dans l'Histoire de l'Académie Royale des Sciences, année 1712; il s'agit d'un anevrysme à l'aorte, dont M. Littre attribue la cause au trop petit diametre des arteres soûclavieres & axillaires.

Les caufes externes de l'anevrysme vrai sont les coups, les chûtes, les extensions violentes des membres; la compression que cause une exostose, une luxation ou une fracture, qui n'ont point été réduites, ou la présence d'une tumeur humorale, sont aussi des causes extérieures d'anevrysme; parce qu'en diminuant le diametre de l'artere, elles l'obligent à se dilater supérieurement. Il ne faut pas croire que toutes ces causes externes produisent un anevrysme, parce qu'elles affoiblissent le ressort de l'artere, & la rendent incapable d'offrir assez de résistance aux impulsions du sang; car on sait par expérience qu'il y a des tumeurs anevrysmales dont le battement est plus fort que dans le reste de l'artere: cette force pulsative s'accorde peu avec l'affoiblissement du ressort de ce vaisseau dans le point où il est dilaté.

L'anevrysme vrai est plus ou moins dangereux, selon son volume, & suivant la partie où il est situé. Les anevrysmes des gros vaisseaux de toutes les arteres de l'intérieur du corps sont très - fâcheux, parce qu'on ne peut y apporter aucun remede, & qu'ils se terminent presque tous, à moins qu'on ne prenne de grandes précautions, par l'ouverture de la tumeur. Les anevrysmes des extrémités qui attaquent les troncs des vaisseaux sont un peu moins fâcheux, uniquement par leur situation: ceux qui n'affectent que les ramifications des arteres sont curables, parce qu'il n'y a aucun obstacle à la guérison radicale.

L'anevrysme faux se fait par un épanchement de sang, en conséquence de l'ouverture d'une artere. Les causes de cette maladie paroissent devoir être toûjours extérieures, comme un coup d'épée, de lancette, &c. elle peut cependant venir de cause interne, par l'ulcération de l'artere à l'occasion d'un virus vérolique, scorbutique, & autres; ou par la crevasse d'un anevrysme vrai: ce dernier cas est assez rare, parce qu'on a remarqué que les tuniques de l'artere augmentent en épaisseur à mesure qu'elles se dilatent.

Dans l'anevrysme faux, le sang qui sort de l'artere s'épanche dans le tissu graisseux en le dilacérant: cette effusion s'étend non - seulement sous la peau, mais aussi dans l'interstice des muscles. On a vû le sang d'une artere ouverte au pli du coude, s'insinuer jusque dans la membrane graisseuse qui est sous les muscles grand dorsal & grand pectoral, après avoir tendu excessivement tout le bras.

Les signes de l'anevrysme faux sont une ou plusieurs tumeurs, dures, inégales, douloureuses, & qui augmentent de jour en jour: la peau est tendue & marbrée de différentes couleurs, selon que le sang épanché en est plus ou moins près. Les Auteurs ajoûtent à ces signes le battement profond de l'artere: mais j'ai vû, reconnu & opéré des anevrysmes faux, sans avoir pû m'appercevoir de cette pulsation.

L'anevrysme faux par effusion ne peut guere se guérir que par la ligature de l'artere; alors, si la blessure est à un tronc principal, le malade perdra le membre, parce que les parties inférieures privées de nourriture par la ligature du vaisseau qui la leur [p. 455] fournissoient, tomberont en mortification, & il faudra faire l'amputation du membre. Voyez Amputation.

La cure des anevrysmes est différente suivant leur espece: les anevrysmes des capacités ne sont point susceptibles de guérison radicale: pour empêcher leur augmentation, & prévenir leurs crevasses, qui feroient périr les malades, il faut faire observer un régime humectant & adoucissant, défendre les travaux & les exercices peu modérés, & faire saigner de tems en tems, relativement aux forces du malade, pour diminuer la pléthore, & empêcher par - là la colonne du sang de faire effort contre les parois de la poche anevrysmale.

Les anevrysmes des extrémités formés par la dilatation d'une artere, ne peuvent être guéris que par l'opération: on essayeroit en vain la compression de la tumeur, comme un moyen palliatif. On a imaginé des bandages faits sur le modele des brayers pour les hernies, & on fait observer qu'il faut que les pelottes soient creuses, pour s'opposer simplement à l'accroissement de la tumeur, sans oblitterer le vaisseau. Ainsi dans les anevrysmes commençans, les tumeurs qui sont oblongues demanderoient des pelotes creusées en gouttiere; c'est ce qui a fait donner à ces bandages le nom de ponton. M. l'Abbé Bourdelot, premier Medécin de M. le Prince, est l'inventeur de ces bandages, à l'occasion d'un anevrysme qui lui survint après avoir été saigné: nous parlerons de cette espece d'anevrysme consécutif. Nous remarquerons ici que l'application d'un bandage ne convient point pour la cure même palliative d'un anevrysme par dilatation; parce qu'en comprimant la tumeur d'un côté, elle croîtroit de l'autre.

L'opération est l'unique ressource pour les anevrysmes vrais des extrémités: mais elle n'est praticable que dans le cas de la dilatation d'une ramification, & non dans celle d'un tronc. Pour savoir si l'anevrysme affecte une branche ou un tronc, il faut comprimer l'artere immédiatement au - dessus de la poche anevrysmale, après avoir intercepté le cours du sang par la partie dilatée: il faut être attentif à observer si la chaleur & la vie se conservent dans les parties inférieures; car c'est un signe que le sang passe par des branches collatérales: ainsi en continuant cette compression, les branches de communication se dilateront peu à peu, & deviendront en état de suppléer l'artere principale, dont l'opération abolit l'usage. Si cette compression préparatoire prive les parties inférieures de l'abord du sang nécessaire à leur entretien, il faut la cesser promptement, & se contenter des moyens palliatifs indiqués pour les anevrysmes des capacités; puisque l'opération n'auroit aucun succès, & qu'elle seroit suivie de la mortification du membre.

Pour opérer l'anevrysme rai, il faut y avoir préparé le malade par les remedes généraux; & après avoir disposé l'appareil convenable, qui consiste en aiguilles enfilées de fil cire, en charpie, compresses & bandes, on fait mettre le malade en situation: il peut être dans son lit, ou assis dans un fauteuil. Il faut faire assujettir le membre par des aides - Chirurgiens: on applique ensuite le tourniquet au - dessus de la tumeur. (Voyez Tourniquet.) L'opérateur pince la peau transversalement sur la tumeur avec les pouces & les doigts indexs de chaque main: il fait prendre par un aide le pli de peau qu'il tenoit avec les doigts de la main droite; il reçoit de cette main un bistouri droit qu'on lui présente, & avec lequel il incise tout le pli de la peau: il passe une sonde cannelée dans l'angle inférieur de l'incision longitudinale qu'il a faite, & il la continue jusqu'au - de - là de la poche, au moyen du bistouri droit dont la pointe est conduite par la cannelure de cette sonde: on en fait autant à l'angle supérieur de l'incision. Si la tumeur ou poche anevrysmale est recouverte d'une aponevrose, comme au pli du bras par cellè du muscle biceps, il faut faire fléchir l'avant - bras pour inciser cette partie, & le débrider supérieurement & inférieurement comme on a fait la peau. Lorsque la maladie est bien découverte, on passe une aiguille enfilée d'un fil ciré sous le corps de l'artere au - dessus de sa dilatation, évitant d'y comprendre le nerf, dont la ligature exeiteroit des convulsions, &c. Il y a une aiguille particuliere pour cette opération. (Voyez Aiguille à Anevrysme.) Au défaut de cette aiguille, on peut se servir du taion d'une aiguille courbe ordinaire. On a observé, lorsqu'on s'est servi de la compression préparatoire dont j'ai parlé, que l'artere contracte adhérence avec les parties subjacentes, & qu'alors il n'est pas possible de se servir d'une aiguille à pointe obtuse. Quelques Praticiens dans ce cas embrassent beaucoup de chairs avec une aiguille bien pointue, & tranchante sur les côtés; & ils mettent par - là le nerf à l'abri des accidens que produit la constriction trop exacte de ce genre de vaisseaux. On pourroit néanmoins se servir d'une aiguille fort courbe & bien tranchante, & passer immédiatement sous l'artere, sans lier le nerf, qui n'y est jamais collé exactement. D'ailleurs, l'observation a démontré que la dilatation de l'artere éloignoit assez le nerf, & lui faisoit faire un angle dans lequel la ligature pouvoit passer: ainsi avec un peu d'attention, on ne risquera pas de le comprendre dans la ligature, ou de le piquer avec l'aiguille pointue & tranchante. On fait une seconde ligature au - dessous de la poche, car le sang des arteres collatérales pourroit rétrograder, parce qu'il trouveroit moins de résistance vers cet endroit. (Voyez ces ligatures, Plan. XXII. fig. 5.) On ouvre ensuite la poche, on la vuide de tout le sang qui y est conténu, & on retranche avec le bistouri les levres de la plaie de la poche, & de celle des tégumens, si on juge qu elles puissent embarrasser dans les pansemens, comme cela arrive toûjours, pour peu que la tumeur ait de volume.

L'appareil consiste à remplir la plaie de charpie seche, qu'on contient avec les compresses & quelques tours de bande. Il ne faut pas beaucoup serrer le bandage: mais on peut laisser le tourniquet médiocrement serré, en supposant qu'on se soit servi de celui de M. Petit, afin de modérer l'action du sang contre la ligature supérieure. Les pansemens ne different point de ceux de l'anevrysme faux dont nous allons parler.

L'opération de l'anevrysme faux differe de celle qui convient à l'anevrysme vrai. Il n'est pas possible d'appliquer le tourniquet lorsque le bras est fort gonflé, & que ce gonflement s'étend jusqu'à l'aisselle: souvent il n'est pas nécessaire de s'en servir, quoiqu'on doive toûjours l'avoir prêt au besoin, parce que l'épanchement du sang peut être interrompu par la présence d'un caillot qui se sera formé dans l'ouverture de l'artere. J'ai eu occasion de faire cette opération à une personne qui avoit reçû un coup d'épée, qui avoit pénétré obliquement depuis la partie inférieure de l'avant - bras jusqu'au pli du coude. Après avoir ouvert deux tumeurs dans leurs parties les plus saillantes, & avoir ôté les caillots du mieux qu'il me fut possible, je pansai les plaies avec de la charpie seche, des compresses, & un bandage contentif: je ne pûs découvrir le point de l'artere ouyerte que le quatrieme jour, lorsque la suppuration eut entraîné le caillot qui s'opposoit à la sortie dusang. J'appliquai alors le tourniquet, & fis la ligature de l'artere: le malade guérit en peu de tems.

Si l'application du tourniquet est possible, il faut le mettre en place: on incise ensuite les tumeurs

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