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Les ânes craignent le froid, aussi y en a - t - il peu, ou point du tout, en Angleterre, en Danemarc, en Suede, en Pologne, en Hollande, & dans tous les pays septentrionaux; & il s'en trouve au contraire beaucoup en Italie, en France, en Allemagne, en Grece, où on a vanté les ânes d'Arcadie comme les meilleurs.
L'âne est un animal stupide, lent & paresseux; &
cependant on convient généralement qu'il est courageux,
dur au travail, & patient: mais ordinairement
on ne peut le faire marcher qu'à force de coups;
sa peau est si dure qu'il n'est sensible qu'au bâton, &
souvent on est obligé de le frapper à grands coups
redoublés. Cependant l'âne est un des animaux les
plus utiles: c'est une bête de somme qui porte de
grands fardeaux à proportion de sa grosseur, surtout
lorsqu'on le charge sur les reins; cette partie étant
plus forte que le dos. Il sert de monture: son allure
est assez douce & assez prompte: mais il est peu
docile, & on ne le manie qu'avec peine. C'est aussi
une bête de trait; on lui fait traîner de petites charrettes,
& il tire la charrue dans les terres qui ne sont
pas trop fortes. Que de services on peut tirer d'un
animal qui coûte si peu à nourrir! Aussi est - il la ressource
des gens de la campagne, qui ne peuvent pas
acheter un cheval & le nourrir. L'âne les soulage
dans tous leurs travaux; il est employé à tout, pour
semer, pour recueillir & pour porter les denrées au
marché. Le lait d'ânesse a de grandes propriétés dans
la Medecine; on le préfere dans certains cas au lait
de chevre & au lait de vache. On doit commencer à
faire travailler les ânes à trois ans, ils sont très - forts
jusqu'à dix ou douze, & même jusqu'à quatorze &
quinze; ils vivent environ trente ans, & même plus.
On croit que la vie de la femelle est plus longue que
celle du mâle: mais il est rare que cet animal aille
au bout de sa carriere naturelle, la plûpart meurent
beaucoup plûtôt, excedés de fatigues & de travaux.
La peau sert à faire des cribles, des tambours: celle
qui recouvre le dos, peut servir à faire des souliers.
Voyez Arist. hist. anim. lib. VI. cap. xxiij. Ald. de
quadr. solip. lib. I. cap. ij. Voyez
Asne Sauvage (Page 1:452)
Asne Marin (Page 1:452)
Asne (Page 1:452)
ANÉANTISSEMENT (Page 1:452)
ANÉANTISSEMENT, s. m. (Métaph.) l'action
de réduire une chose à rien, de détruire absolument
son existence. Voyez
L'anéantissement est opposé à la création: anéantir
est réduire quelque chose au néant; & créer est du
néant faire quelque chose. Tout anéantissement est nécessairement
surnaturel & métaphysique. Les corps
n'admettent point naturellement une destruction
totale, quoiqu'ils soient susceptibles d'altérations &
de changemens. Voyez
Quelques Philosophes objectent contre cette notion de l'anéantissement, qu'elle suppose un acte pour l'opérer; au lieu que l'anéantissement, disent - ils, doit être une conséquence inévitable de la pure inaction de Dieu sur la créature; c'est - à - dire de la cessation de l'action, par laquelle il l'a créée; car la conservation d'une chose n'en étant que la pure création continuée, ainsi que tout le monde en convient, il est évident qu'elle doit oesser d'être, dès l'instant que Dieu cesse de la créer. (X)
ANECDOTES (Page 1:452)
* ANECDOTES, s. f. p. (Hist. anc. & mod.) nom
que les Grecs donnoient aux choses qu'on faisoit connoître
pour la premiere fois au public, composé d'
Ciceron dans la xvij. de ses épîtres à Atticus, Liv. XIV. s'est servi de ce mot anecdote. Procope a intitulé anecdotes un livre, dans lequel il peint avec des couleurs odieuses l'Empereur Justinien, & Théodore épouse de ce Prince. Il paroît que de tous les anciens, cet auteur est le seul qui se soit donné une pareille licence; au moins n'a - t - on point d'autre écrit en ce genre que le sien. Varillas parmi les modernes [p. 453]
Mais outre ces histoires secretes prétendues vraies, la plûpart du tems fausses ou du moins suspectes, les critiques donnent le nom d'anecdotes à tout écrit de quelque genre qu'il soit, qui n'a pas encore été publié. C'est dans ce sens que M. Muratori en faisant imprimer un grand nombre d'écrits trouvés dans les. Bibliotheques, leur a donné le titre d'anecdotes Greques. Dom Martene a pareillement publié un thresor d'anecdotes en cinq vol. in - fol. (G)
ANÉE ou ASNEE (Page 1:453)
ANÉE ou ASNEE, s. f. (Commerce.) mesure de grains en usage dans quelques provinces de France, particulier ement dans le Lyonnois & dans le Mâconnois.
Ce n'est pas néanmoins une mesure effective telle que peut être à Paris le minot, mais un assemblage d'un certain nombre d'autres mesures.
A Lyon, l'ânée est composée de six bichets, qui sont un septier & trois boisseaux de Paris. A Mâcon, l'ânée est de vingt mesures, qui reviennent à un septier huit boisseaux de Paris.
Une ânée & un bichet rendent à Marseille sept livadieres. Cent ânées font cent - trente - une charges un quart, & une ânée y donne une charge un quart un seize. Savary, Didionn. du Commerce. Voyez aussi dans le même auteur l'évaluation qu'il donne d'un certain nombre de bichets, & autres mesures de différentes villes de Bourgogne avec les ânées de Lyon.
Asnée (Page 1:453)
ANEGADA (Page 1:453)
*ANEGADA, (Geog. mod.) île de l'Amérique septentrionale, une des Antilles, située dans la mer du nord, à quinze lieues ou environ de Porto - Rico, vers l'orient.
ANEGRAS (Page 1:453)
*ANEGRAS, s. m. (Commerce.) mesure de grain, dont on se sert à Seville & à Cadix. Quatre anegras font un cahis, quatre cahis font le fanega, & 50 fanegas font le last d'Amsterdam. (G)
ANEMABO (Page 1:453)
* ANEMABO, (Geog. mod.) village d'Afrique, sur la côte de Guinée, où les Anglois ont un fort.
ANEMIUS FURNUS (Page 1:453)
ANEMIUS FURNUS, du mot Grec
ANEMOMETRE (Page 1:453)
ANEMOMETRE, s. m. (Physiq.) machine qui
sert à estimer la force du vent. Voyez
On trouve dans les Trar factions philosophiques la description d'un anemometre, qui consiste en une plaque mobile sur le limbe gradué d'un quart de cercle. Le vent est supposé souffler perpendiculairement contre cette plaque mobile, & sa force est indiquée par le nombre des degrés qu'il lui fait parcourir.
On trouve dans le cours de Mathématique de M.
Wolf, la construction d'un autre anemometre, qui se
meut par le moyen des aîles A, B, C, D,
M. d'Ons - en - Bray a donné la description d'un anemometre de son invention, qu'il prétend marquer de
lui - même sur un papier, non - seulement les vents différens
qui ont soufflé pendant vingt - quatre heures,
avec les heures auxquelles ils ont commence & cessé
de régner, mais encore les forces ou vîtesses de ces
vents. Voyez Mem. de l'Acad. des Sciences, an 1734.
pag. 169. Voy. un plus long détail à l'art.
ANEMONE (Page 1:453)
ANEMONE, s. f. (Histoire natur. botaniq.)
genre de plante dont les fleurs sont composées de
plusieurs feuilles disposées en rose. Il s'éleve du milieu
de la fleur un pistil, qui devient dans la suite
un fruit oblong, à l'axe duquel sont attachées plusieurs
semences, qui sont enveloppées chacune par une
coëffe cotoneuse pour l'ordinaire. Ajoûtez aux caracteres
de ce genre, que la tige est entourée de petites
feuilles, qui sont ordinairement au nombre de
trois. Tournefort. Instit. rei herb. Voyez
On distingue des Anemones nuancées, de veloutées, de panachées, à peluche, de doubles, & de simples. Celles à pe>che ont des bequillons, qui sont de petites feuilles pointues qui garnissent le dedans de la fleur. L'anemone demande une terre legere, pareille à celle des tulipes & des jonquilles, peu fumée, à moins que ce ne soit de terreau de feuilles bien consommées; elle veut être seule, & demande peu d'eau; elle fleurit ordinairement au printems, & on la met en terre en Septembre, avec la précaution de l'en tirer si - tôt que la fleur est passée, & que la fanne jaunit. On la laisse essorer, & on la serre dans des boites placées dans des endroits aérés. Sa graine, qui s'appelle bourre, ne peut être semée qu'en la mêlant avec de la terre pour la mieux détacher.
Son oignon s'appelle patte ou griffe: on détache les oignons avec la main, comme les cayeux, & on les conserve dans des paniers, jusqu'au tems propre à les replanter, qui est en Septembre ou en Octobre; alors on les saupoudre de terreau; & dans les fortes gelées on les couvre de >aillassons ou de grande litiere.
L'anemone est plus sûre à élever de cayeux que de graine. (K)
L'
ANEMOSCOPE (Page 1:453)
ANEMOSCOPE, s. m. (Physiq.) Ce mot composé
d'
On a prétendu que des hygroscopes faits des boyaux
d'un chat, &c. se trouvoient en effet de très bons
anémoscopcs, pour annoncer d'avance les variations
du vent: mais ce fait mériteroit d'être vérifie.
Voyez
L'anémoscope en usage parmi les anciens paroît, suivant la description qu'en donne Vitruve, avoir plus servi à montrer de quel côté venoit le vent, qu'à faire prévoir d'où il viendroit.
Otto de Guericke donne le nom d'anémoscope à
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