RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"240B">
Le fourneau de fusion qui doit être placé ici, est
celui que nous a donné Beccher dans son laboratoire
portatif, que nous avons marqué
Mais je crois devoir parler avant d'un fourneau
qui mérite attention par sa singularité: il est tiré du
commerc. litterar. de Nuremberg, ann. 1741. p. 224. &
On trouvera ce fourneau mieux figuré dans de
Sgobbis,
La
Lorsque j'ai dit dans mon traité de Lithogéognosie, que le feu des cuisines & des fonderies n'étoit pas assez fort pour les opérations & les fusions que j'ai décrites dans le cours de cet ouvrage, j'ai aussi au en vûe les fourneaux des Apothicaires, & même ceux des verreries & des manufactures de porcelaine, dans lesquels on ne mettra pas en fusion, quoiqu'à l'aide d'un feu de plusieurs jours, les matieres que je ferai fondre dans mon fourneau avec un feu de deux heures, comme les grenats orientaux, ceux de Bohème, & même les Hyacinthes.
Mon fourneau est à - peu - pres le même que celui dont Beceher a donné la description dans son labora>oire portatif, pag. 32. il sera facile d'en voir la différence. Le corps de mon fourneau A A est fait de lames de fer, afin qu'il soit en état de mieux résister à l'action du feu: le dedans est enduit d'argille blanche, crue, mêlée avec parties égales de la même argisle, détrempée dans du sang de boeuf.
B B est aussi couvert de lames de fer, & enduit de même en - dedans; il se met sur le corps AA, & contient la porte D, par laquelle on met le charbon, & le tuyau de fer A, dans lequel on emboîtera un autre tuyau H, qui ait au moins six piés de long. Plus ce tuyau sera long, & plus le feu agira avec force; il faut attacher ce tuyau dans la cheminée avec une chaîne de fer, de peur que par son poids il ne vienne à faire pencher le fourneau.
Si on vouloit que ce fourneau augmentât encore plus la violence du feu, il faudroit ajoûter un tuyau C à l'ouverture B du cendrier, de façon que l'entonnoir C placé hors de la fenêire, pût attirer de fort loin l'air extérieur dans le fourneau.
On ne doit employer dans ce fourneau que des charbons de la grosseur d'un oeuf de poule ou d'oie; ceux qui se trouveront plus petits ou plus gros, doivent être rejettés; il faut emplir le fourneau de charbon presque jusqu'au haut, afin que le creuset soit toûjours couvert de chaibon allumé, & le feu dans toute sa force. Il faut aussi avoir soin de mettre des charbons ardens dans le fourneau au - moins toutes les huit minutes: on doit ensuite fermer promptement & exactement la porte; par ce moyen tout ce qui est fusible dans la nature sera mis en fusion dans l'espace d'une heure ou deux. Pott, Lithogéognosie, part. I. pag. 421.
Nous n'avons point donné l'échelle de M. Pott, parce qu'elle est particuliere à son fourneau; mais en voici les rapports. Suivant cette échelle divisée en cinq piés, le cendrier de son fourneau est haut & large d'un pié; le corps est haut de deux piés deux pouces, & a un pié neuf pouces de diametre dans la plus grande capacité de son ventre. On sent bien que le bas a un pié de diametre, ainsi que le cendrier: son dôme BB, ainsi que l'ouvertuie supérieure du corps du fourneau, a seize pouces de diametre, & sept ou huit pouces de haut jusqu'à la naissance de son tuyau, qui a environ cinq pouces de diametre dans le bas. La porte du cendrier y est trop élevée, devant être de niveau avec le fol. L'on conçoit qu'elle doit être plus large que le tuyau supérieur. Si l'on prévoit que l'on soit obligé dans quelque cas d'appliquer le canal e, il faudra la faire ronde, ou boucher les vuides avec de l'argille & des platras. [p. 241]
Ce fourneau, comme on le peut voir, a encore
beaucoup de ressemblance avec celui de fusion de
M. Cramer,
La
Pour le construire, on employe des pierres capables de soûtenir la violence du feu. C'est ce qu'il est aisé de connoître, si l'on se sert d'une pierre pareille pour soûtenir un creuset dans lequel on fait une fusion qui demande un feu vif, telle que celle du cuivre; car si elle n'adhere pas au fond du creuset, quand on le retire; si elle ne prend point de vernis, à - moins que ce ne soit un très - leger enduit; si elle ne se gerse point, & si elle garde sa dureté étant refroidie, alors on peut être sûr qu'elle a toutes les qualités requises. Il faut rejetter comme mauvaises celles qui, après avoir soûtenu un grand feu, se fendent en refroidissant. On peut se servir pour mortier de la composition argilleuse dont on a fait les briques du fourneau, si c'en est qu'on employe, ou celle dont on a fait les moufles d'essai. On observera que les pierres joignent si bien entr'elles, que le trait de rustique soit très - petit, c'est - à - dire qu'une legere couche de mortier suffise pour les maçonner.
Il faut qu'il y ait dans le lieu où l'on construira le fourneau en question une cheminée pompant bien la fumée; que toutes les grandes ouvertures qui s'y trouvent puissent être fermées exactement; & que le fourneau soit placé près de la cheminée. de façon que l'artiste puisse tourner librement autour.
La figure extérieure d'un fourneau peut être celle d'un cylindre terminé par une voûte. Son diametre sera de 24 pouces, ou plus, selon la différence des pierres: sa hauteur de 48; l'épaisseur du mur dans les endroits les plus minces sera au - moins de quatre pouces ou de six: sa cavité intérieure sera divisée en chambres, dont la voûte doit suivre la direction d'une ligne parabolique. La plus basse qui sert pour le cendrier, sera haute de 12 pouces, & son plus grand diametre ou l'inférieur en aura 14, & ainsi l'on voit quelle est la direction de la ligne parabolique. On fera à sa voûte une ouverture de 10 pouces de diametre; en sorte qu'il ne restera sur son dos qu'un bord circulaire de deux pouces. Ce bord sert à soûtenir des barres de fer équarries que l'on met sur cette ouverture, au lieu d'une grille. On scelle ces barres à l'endroit du rebord d'une couche de lut de même épaisseur, qu'on applanit avec soin, pour qu'elle puisse recevoir les vaisseaux qu'on y place de toutes parts. On laisse à la base du cendrier une ouverture ou soupirail en quarré long, large de six pouces sur quatre de haut, qui se ferme avec une porte de fer roulant sur des gonds.
La seconde chambre élevée sur la premiere, est le foyer ou lieu recevant l'aliment du feu. Elle est de même largeur & hauteur que la précédente, excep<cb->
La troisieme chambre, supérieure à la seconde, est parfaitement semblable aux deux précédentes, si ce n'est que sa voûte est plus basse de deux pouces, & que le trou au moyen duquel elle communique avec la quatrieme chambre, est de quatre pouces en quarré seulement, & n'est pas dans le milieu.
La quatrieme & derniere chambre est de même largeur que les autres; mais sa voûte n'est élevée que de huit pouces. A l'opposite du trou qui établit la communication de cette chambre - ci avec l'inférieure, & à deux pouces de son pavé, est un tuyau cylindrique de tôle de quatre pouces de diametre, servant à déterminer la fumée & la flamme dans cette chambre. Entre ce trou & ce tuyau ou cheminee, est une ouvèrture haute & large de six pouces, commençant dès le sol de la chambre. Elle est garnie d'une fermeture de fer, & sert à introduire & retirer les vaisseaux. Ce fourneau est exécuté dans le laboratoire de M. Roüelle.
On se sert de ce fourneau de la maniere qui suit.
On allume le feu dans la seconde chambre; il se fait
de charbon ou de bois sec, & principalement de hêtre,
qu'on y introduit par la maîtresse porte. Mais
il est bon d'observer les choses suivantes, quant au
choix d'une pâture propre à donner un feu violent
en général. Si l'on veut donner la derniere violence
du feu à un vaisseau absolument couvert de son aliment,
il faut que les charbons soient petits ou d'une
grosseur médiocre, & que les tourtes n'ayent pas
plus de trois doigts de haut, si les vaisseaux sont
grands, ni moins d'un, s'ils sont petits. Mais si l'on
met les vaisseaux à côté ou dessus l'aliment du feu,
comme il arrive d'ordinaire dans ce fourneau, pour
leur donner la chaleur & la flamme la plus vive, il
faut préférer en ce cas le bois & les gros charbons.
Maintenant si l'on fait dans le mur du laboratoire
une ouverture un peu grande, ou du moins égale au
soupirail, qu'on établisse un canal de tôle ou de planches
qui conduise de l'un à l'autre, & qu'on ferme
d'ailleurs le laboratoire de tous côtés, pour qu'il
n'y entre que peu d'air: alors son action est d'autant
plus rapide par ce canal, que la cheminée du laboratoire
est échaussée; de sorte qu'on parvient à donner
au feu un degré de la derniere violence. Il sera
si vif aux petites portes de la seconde chambre, que
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.