ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Nous disons encore que le cheval fait fourchette neuve, lorsque cette portion du sabot se corrompt, conséquemment à des causes externes ou internes, & que par sa chûte elle fera place à une portion semblable produite au - dessous d'elle & qu'elle nous cache.

Les fourchetes grasses, celles des piés plats & des chevaux épais & chargés d'humeurs, tombent fréquemment en pourriture; nous y entrevoyons une humidité très - fétide; & si des causes internes occasionnent cette corruption, selon le degré de l'âcreté de l'humeur qui y afflue, le mal est plus ou moins dangereux. Voyez Fic.

Les fourchettes maigres n'en sont pas exemptes; il arrive très - souvent qu'elles pourrissent, lorsque nous laissons trop long - tems des chevaux sur leur vieille ferrure, & que nous en parons trop rarement le pié. L'expérience seule suffit pour prouver cette vérité, relativement même à des chevaux d'Espagne & des chevaux barbes.

Quoi qu'il en soit, dans le cas où la chûte de la fourchette provient de la perversion & de l'affluence des humeurs sur cette partie, les médicamens intérieurs, tels que ceux que j'ai prescrits (voy. Eaux), sont absolument indispensables; on recourra ensuite à des topiques legerement rongeans, tels que l'onguent d'aegyptiac, que l'on assujettira & que l'on fixera sur la partie par le moyen des plumaceaux que l'on en aura chargé, & on peut encore employer l'eau de chaux, l'eau seconde, l'eau infernale faite avec la céruse à la dose double du verd - de gris & de cantharides, infusée dans l'esprit - devin pendant quarante - huit heures sur la cendre onaude, ou saupoudrer la fourchette avec l'alun de roche, ou le verd - de - gris, ou de la couperose verte ou blanche, ou de la céruse, ou de la thutie, & recouvrir dèslors le tout avec l'aegyptiac; la teinture de myrrhe & d'aloès produit encore d'admirables effets, &c. Les uns & les autres de ces remedes externes seront appropriés à l'état du mal, & seront suffisans pour en opérer la guérison, si néanmoins la source n'en est pas dans l'intérieur. (e)

Fourchette (Page 7:226)

Fourchette, en Architecture, c'est l'endroit où les deux petites noues de la couverture d'une lucarne se joignent à celle d'un comble. (P)

Fourchette (Page 7:226)

* Fourchette, chez les Cardeurs, c'est un morceau de bois presque quarré, de la forme d'une chaise avec son dossier. La parue évidée est presque remplie de vieux cuir; la surface qui a forme de dossier, garnie de deux aiguilles longues d'environ un demi-pouce. Cet outil sert à percer le feuillet. Voyez Feuillet & l'article Cardier.

Fourchette (Page 7:226)

* Fourchette, terme de Charron, ce sont deux morceaux de bois de charronage qui sont posés & enchâssés dans le train de devant, & qui sortent en - dehors, & forment une fourchette. Voyez dans les Planches du Charron, la figure qui représente un avant - train.

Fourchette (Page 7:226)

* Fourchette, (entre - deux de fourchettes), terme de Charron, ce sont deux morceaux de bois enchâssés dans les mortaises faites à la face de dessous du lissoir de devant. Ces entre - deux de fourchettes sont faites en gentes, & forment un rond. Voyez les Planches du Charron.

Fourchette (Page 7:226)

* Fourchette, terme & outil de différens ouvriers; c'est un morceau de ser faiten Y, qui est planté sur leur établi, qui leur sert à assujettir les cisailles, & à les élever un peu au - dessus de l'établi.

Fourchette (Page 7:226)

* Fourchette, (Cuisine.) diminutif de fourche; c'est un petit instrument, ou d'étain, ou d'acier, ou de bois, ou de fer, ou d'argent, dont l'extrémité est divisée en branches ou fourchons pointus; on enfonce les fourchons dans un mets, & on le porte de cette maniere d'un plat sur son assiette, ou de l'assiette dans la bouche. Il y a des fourchettes de de cuisine de différentes grandeurs.

Fourchette (Page 7:226)

* Fourchette, (Grosses Forges.) voyez cet artiele.

Fourchette (Page 7:226)

* Fourchette, outil commun à plusieurs ouvriers, ce sont deux morceaux de bois de la longueur de 4 piés, serrés à vis par en bas, où leurs surtaces sont en talud; ce qui les fait écarter par en haut, où ils ne sont point arrêtés: ils sont larges d'environ quatre doigts; & on les met entre les mâchoires de l'étau, pour empêcher que les dents de l'étau ne marquent sur l'ouvrage, par exemple, sur la lame d'une épée quand le fourbisseur la monte. Voyez les Plane. du Fourbisseur.

Fourchette (Page 7:226)

Fourchette, signifie en Horlogerie, une piece 444. fig. 2. Pl. I. de l'Horloger, qui recevant la verge du pendule dans une fente située à sa partie inférieure recourbée à angle droit, lui transmet l'action de la roue de rencontre, & la fait mouvoir constamment dans un même plan vertical. Le plan de cette fente est représenté en P F, fig. 17.

La fourchette est enarbrée par sa partie supérieure C sur la tige qui porte les palettes ou l'anchre; elle n'est d'usage que pour les pendules suspendues par des soies ou par des ressorts. Voyez Coq, Verge, Anchre, Pendule , &c. (T)

Fourchettes (Page 7:226)

Fourchettes, (Jardinage.) sont de petits bâtons de bois taillés à dents, que l'on enfonce autour des cloches de verre placées sur les couches, pour les élever, afin de donner de l'air aux plantes. Il y a plusieurs étages à ces fourchettes, qui peuvent aussi, étant plus fortes, soûtenir des paillassons & brise - vents. (K)

Fourchette (Page 7:226)

* Fourchette, (Verrerie.) voyez l'article Verrerie.

Fourchon (Page 7:226)

* Fourchon, s. m. (Gramm.) c'est une des branches ou pointes qui terminent la fourche ou la fourchette. On dit une fourche, une fourchette à deux ou trois fourchons. Le trident n'est proprement qu'une fourche à trois fourchons.

Fourchon (Page 7:226)

Fourchon, s. m. (Jardinage.) on entend par ce mot la rencontre de deux branches qui viennent en forme de fourches. Cette branche, dit - on, fait le fourchon. (K)

Fourchons (Page 7:226)

Fourchons de la fourche de la potence, (Marine.) oreilles ou branches de la fourche. (Q)

FOUREUR ou PELLETIER (Page 7:226)

* FOUREUR ou PELLETIER, voyez Fourreur.

FOURGAGNER (Page 7:226)

FOURGAGNER, (Jurisprud.) c'est rentrer de la part du propriétaire dans son héritage, faute de payement de la rente; coût. de Namur, art. 76. & en la coût. des siefs du comté de Namur, Tournay, tit. viij. art. 17. (A)

FOURGON (Page 7:226)

FOURGON, s. m. (Charron.) espece de charrette dont on se sert pour porter du bagage & des munitions, soit à la campagne, soit à l'armée. Elle est ordinairement à quatre roues, & chargée d'un coffre couvert de planches en dos d'âne. Dict. de Trévoux.

Fourgon (Page 7:226)

Fourgon, les maîtres Chauderonniers appellent le fourgon de la forge, un fer long d'environ deux piés, un peu large & applati par le bout, dont ils se servent pour attiser le charbon de leur forge. Ils en ont encore un autre pour retirer la braise; mais ils le nomment plus ordinairement croissant, à cause de la figure courbée qu'il a par le bout. Dictionnaire de Commerce.

FOURIERE (Page 7:226)

FOURIERE, s. f. en Architecture, c'est un bâtiment destiné à mettre le bois, charbon, &c. (P)

FOURMI (Page 7:226)

FOURMI, s. f. (Hist. natur.) formica, insecte qui subit diverses transformations, & qui vit en société comme les abeilles. Suivant les observations de Swammerdam, il paroit d'abord sous la forme d'un petit oeuf qui est composé d'une membrane sort mince & du ver de la fourmi qui en est revêru; cet oeuf est lisse, luisant, & si petit qu'on ne l'apperçoit que [p. 227] difficiiement. Le ver sort de l'oeuf en se dépouillant de sa membrane, & il la roule de façon qu'elle devient presqu'in visible; alors il n'a point encore de jambes, mais on distingue les douze anneaux sur le corps, & on voit la bouche, la tête est panchée sur la poitrine, & reprend cette situation toutes les fois que l'on essaye de la relever; lorsqu'il a pris son accroissement, tous les membres de la fourmi y sont déjà formés, mais ils restent cachés sous une enveloppe. Quoique ce ver ait du mouvement & plusieurs caracteres propres aux animaux, & qu'il soit quelquefois plus gros qu'une fourmi, cependant on croit vulgairement que c'est l'oeuf de cet insecte; & on en vend dans les marchés sous ce nom pour la nourriture des rossignols & d'autres petits oiseaux. Ses membres paroissent à découvert après qu'il s'est dépouillé de son enveloppe, & dans cet état on lui donne le nom de nymphe.

On voit dans cette nymphe les deux yeux & les dents de la fourmi; ses antennes sont étendues sur la poitrine: elle a six jambes, trois de chaque côté, &c. Enfin tous les membres de la fourmi sont formes dans la nymphe; mais leur consistence est très - molle, & ils sont recouverts par une membrane fort mince. Lorsque la nymphe s'en dépouille, la couleur des yeux qui étoit blanche devient noire, les antennes, les jambes, & tout le corps entier changent aussi de couleur; toute l'humidité superflue s'exhale, tous les membres commencent à se mouvoir, & se debarrassent de la membrane qui les enveloppoit; alors la nymphe devient une vraie fourmi, mais c'est toûjours le même insecte que l'on a vu successivement sous la forme d'un oeuf, d'un ver, & d'une nymphe. Dans l'oeuf il étoit enveloppé d'une peau luisante & unie: dans le ver il étoit recouvert d'une peau velue & sillonnée: dans la ny mphe la peau enveloppoit chacune des parties de l'insecte; enfin cette troisieme peau étant tombée, la fourmi paroit à découvert, & sous une forme qui ne change plus dans le reste de sa vie; sa peau se durcit & prend une consistence approchante de celle de la corne. Biblia naturoe, p. 287. & suiv.

Il y a diverses especes de fourmis, & dans chaque espece, outre les mâles & les femelles, il y a encore les fourmis ouvrieres. Swammerdam a donré la description de ces trois sortes de fourmis de l'espece la plus commune qui se trouve dans les jardins & dans les prés.

La fourmi ouvriere a la mâchoire inférieure divisée en deux parties qui sont courbes, qui avancent au - dehors, & qui sont terminées chacune par sept petites pointes; ces deux portions de mâchoire sont mobiles, & servent comme des bras pour transporter différentes choses, sur - tout les jeunes fourmis qui sont sous la forme de vers; la tête est separée de la poitrine par un étranglement fert court; il y a une partie mince & assez longue entre la poitrine & le ventre; la tête est aussi grosse, mais moins alongée que la poitrine; le ventre est à - peu - près aussi long que la poitrine, mais plus gros; les yeux sont noirs; les antennes ont une couleur brune, & se trouvent placées au - devant des yeux, une de chaque côté: elles sont hérissées de petites soies, & composées de douze pieces, dont la premiere est la plus longue; la tête & la poitrine sont revôtues d'une peau dure & inégale; les lombes forment le second étranglement qui est entre la poitrine & le venue; les six jambes tiennent à la poitrine, trois de chaque côté, & ont chacune quatre parties, dont la derniere est le pied; celle ci est de quatre pieces, posées successivement les unes au bout des autres, & la quatrieme a deux petits angles; le venue est velu de même que les jambes & le reste du corps, mais il a une couleur roussâtre. Swammerdam croit que les fourmis ouvrieres n'ont aucune des parties qui caractérisent le sexe du mâle & de la femelle: que par conséquent elles ne contribuent en rien à la propagation de l'espece, & qu'elles nourrissent & soignent les jeunes fourmis qui ne sont pas encore parvenues à leur derniere transformation.

Les fourmis mâles & les femelles ont les deux portions de la mâchoire inférieure un peu plus petites que les fourmis ouvrieres: mais les yeux des mâles sont plus grands que ceux des femelles & des ouvrieres; les mâles & les femelles ont sur la tête trois tubercules semblables à de petites perles qui manquent aux fourmis ouvrieres; il y a aussi des différences dans la forme & la couleur de la poitrine, mais le mâle est caractérisé d'une maniere bien plus apparente par quatre aîles qui tiennent à la poitrine, deux de chaque côté, dont la premiere est plus grande que la seconde; il a aussi une couleur plus foncée, & il est plus grand que la fourmi ouvriere. Les nymphes des fourmis mâles different aussi des autres en ce qu'elles ont des ailes. On ne trouve pas des fourmis mâles dans les fourmilieres en tout tems; il est à croire qu'ils ont le sort des abeilles mâles que les ouvrieres tuent après que les femelles sont secondées. Aussi Swammerdam a souvent observé des fourmis ouvrieres qui maltraitoient des mâles.

Les fourmis semelles sont non - seulement plus longues que les mâles & les ouvrieres, mais encore plus grosses. En les disséquant on y apperçoit aisément de petits oeufs de couleur blanche; la poitrine est de couleur moins brune que celle du mâle, & plus rousse que celle de la fourmi ouvriere.

Swammerdam a observé que parmi les fourmis les plus communes en Hollande, il ne se trouve qu'un petit nombre de mâles & quelques femelles, en comparaison du grand nombre des fourmis ouvrieres. Il a ramassé ces insectes dans la campagne & dans des jardins pour les nourrir dans sa maison; & pour les voir plus commodément, il les empêchoit de se disperser au loin, en leur opposant de toutes parts un petit fossé plein d'eau qu'elles ne pouvoient pas franchir, car les fourmis fuient l'eau: pour cet effet il appliquoit sur un grand plat de terre concave un rebord de cire, & il l'étendoit dans toute la circonférence du plat, à quelque distance des bords, de sorte qu'il restoit un petit canal circulaire entre le rebord de cire & les bords du plat; il remplissoit d'eau ce petit canal, & il plaçoit les fourmis sur l'aire du cercle formé par le rebord de cire: dès qu'elles y avoient passé quelques jours, il s'y trouvoit de petits oeufs dont il sortoit des vers tels qu'ils ont été décrits plus haut; alors il voyoit les fourmis ouvrieres occupées à soigner ces vers, à les nourrir, & à les transporter d'un lieu à un autre, les tenant entre les deux prolongemens de la mâchoire inférieure. Dès que la terre dans laquelle eiles étoient logées sur le plat, se desséchoit à la superficie, elles transportoient les vers & les nymphes au - dedans, à l'endroit le plus profond; & lorsqu'on versoit assez d'eau dans le plat pour inonder des vers, bientôt les fourmis ouvrieres les remontoient au - dessus de l'eau; mais si on ne répandoit qu'une petite quantité d'eau pour humecter seulement une partie de la terre, c'étoit dans cet endroit humecté qu'elles apportoient les vers qui se trouvoient dans une portion de terre trop seche, ce qui prouve que la terre humectée leur convient mieux que celle qui est trop seche ou trop mouillée.

Les soins des fourmis ouvrieres sont si nécessaires à ces vers & à ces nymphes, que Swammerdam a tenté plusieurs fois, mais toûjours inutilement, d'en élever sans leur secours. Il nourrissoit les fourmis qu'il observoit avec du sucre, des raisins, des poires, des pommes, & d'autres fruits; jamais il ne les a vû

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