ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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l'huile de laurier, ou de celui de pétrole, ou de celui
de romarin sur la sole; on y appliquera encore un
cataplasme de fiente de vache bouillie dans du vinaigre: toutes ces précautions pourront garantir la partie
des accidens qui sont à redouter. Le premier de
ceux dont j'ai parle, survenu par la négligence ou
l'ignorance du maréchal, on dégorgera la couronne
par plusie>rs incisions pratiquees avec le bistouri,
& l'on en reviendra aux mêmes topiques prescrits;
si le mal est tel que l'on entrevoit des difformités sensib
es dans la sole, on doit conclure de l'inutilité
des médicamens externes que j'ai indiqués, que les
piés de l'animal seront à jamais douloureux, malgré
toutes les ressources de l'art & les attentions qui
sui vront les opérations de la ferrure. (e)
FOURCATS
(Page 7:224)
FOURCATS, s. m. pl. (Marine.) quelques - uns les
nomment aussi fourcals, fourques, fours, sanglons;
ce sont des pieces de bois triangulaires, dont l'une
des extrémités est posée sur la quille; à chaque bout
vers l'arriere & vers l'avant, au lieu de varangues,
les deux extrémités qui sont en - haut se joignent au
bout des genoux appellés de revers. Elles sont fourchues,
& se mettent après les varangues, acculées
vers l'endroit où le vaisseau se retrécit le plus; elles
sont bien plus ceintrées que les varangues acculées,
& achevent de donner les façons au vaisseau. On leur
donne les noms de fourques & de fourcats, à cause
qu'elles sont fourchues. Voyez Marine, Planche IV.
fig. 1. n°. 16. les fourcats de l'avant; & n°. 17. les
fourcats de l'arriere. Il y a encore des fourcats de liaison
à l'avant & a l'arriere; voyez - les, dans la même
figure, marqués du n°. 37. Voyez aussi, Planche VI.
la forme particuliere des fourcats. (Z)
FOURCHE
(Page 7:224)
* FOURCHE, s. f. (Gramm.) instrument ou de
bois, ou de fer, ou d'autre matiere, compose d'une
tige, d'un manche ou fust, plus ou moins long, &
terminé par une, deux ou trois pointes ou branches
droites & aiguës, qu'on appelle des fourchons. Voy.
dans les articles suivans, les différentes acceptions de
ce mot.
Les fourches de fer sont ordinairement à trois fourchons;
elles servent à remuer le fumier & à le charger.
Le taillandier les fait de quatre pieces; il forge
la douille, puis le fourchon du milieu, ensuite les
deux autres. Il les soude tous trois separément, les
deux seconds à côté de celui du milieu. Voyez nos
Planches de Taillanderie. 16 fourchon du milieu enlevé,
17 douille enlevée, 18 douille tournée & enlevée,
19 fourche avec deux fourchons reparés, &
le troisieme prêt à être soudé; 20 la fourche entierement
reparée.
Fourches patibulaires
(Page 7:224)
Fourches patibulaires ou Gibet, (Jurisp.)
sont des piliers de pierre, au haut desquels il y a une
piece de bois posee en - travers sur deux de ces piliers,
à laquelle piece de bois on attache les criminels qui
sont condamnés à être pendus & étranglés, soit que
l'exécution se fasse au gibet même, ou que l'exécution
ayant été faite ailleurs, on apporte le corps du
criminel pour l'attacher à ces fourches, & l'y laisser
exposé à la vûe des passans.
Ces fourches ou gibets sont toûjours placés hors
des villes, bourgs & villages, & ordinairement près
de quelque grand chemin, & dans un lieu bien exposé
à la vûe, afin d'inspirer au peuple plus d'horreur du
crime: c'est pourquoi ces fourches sont aussi appellées
la justice, pour dire qu'elles sont le signe extérieur
d'une telle justice.
On appelle ces sortes de piliers fourches, parce
qu'anciennement au lieu de piliers de pierre, ou posoit
seulement deux pieces de bois faisant par enhaut
la fourche, pour retenir la piece de bois qui se
met en - travers, & à laquelle on attache les criminels.
L'origine du terme de fourches patibulaires est mê<cb->
me encore plus ancienne; elle remonte jusqu'aux
premiers tems des Romains, chez lesquels, après
avoir dépouillé le condamné à mort de tous ses habits,
on lui faisoit passer la tête dans une fourche, &
son corps attaché au même morceau de bois qui finissoit
en fourche, étoit en'uite battu de verges jusqu'à ce que le condamné mourût de ses souffrances.
Voyez Suetone, in Nerone, cap. xljx. Livius, lib. I.
Seneca, lib. I. de ira, cap. xvj.
Quelques - uns confondent les fourches patibulaires
avec les échelles ou signes patibulaires, quoique ce
soit deux choses différentes. L'echelle est bren aussi
un signe de haute - justice, mais elle ne sert pas a
mettre à mort; elle n'est destinée qu'à pilorier.
A l'égard du simple signe patibulaire, ce nom se
donne quelquefois au simple poteau ou carcan, qui
est aussi une marque de haute - justice.
Les simples seigneurs hauts - justiciers ne peuvent
avoir que deux piliers. Peronne, art. 20. Grand - Perche, 11. Blois, 20. Les châtelains en ont trois;
les barons en ont quatre; les comtes en ont six.
Tours, art. 74.
L'usage n'est cependant pas absolument unifornre
à ce sujet; car il y a des coûtumes où les seigneurs
châtelains peuvent avoir des fourches patibulaires à
trois ou quatre piliers; celle de Blois, art. 24. permet
au moyen - justicier d'en avoir à deux piliers:
cela dépend aussi des titres & de la possession.
Le roi comme souverain peut faire élever au - dedans de ses justices tel nombre de piliers que bon lui
semble.
Lorsque les fourches patibulaires des seigneurs sont
tombées de vetusté ou autrement, elles doivent être
rétablies dans l'an & jour de leur destruction; passe
lequel tems elles ne peuvent être relevées sans lettres
du prince, dont l'entérinement doit être fait au
bailliage royal, sur les conclusions du procureur du
roi & sur le vû de pieces: autrement les fourches patibulaires ne pourroient être élevées que pour le tems
des exécutions seulement; & l'exécution faite, le
seigneur seroit obligé de les faire abattre. Voyez Bacquet, des droits de justice, ch. jx. n. 10. 11. 12. (A)
Fourche
(Page 7:224)
Fourche, (Archit.) Voyez Pendentif.
Fourches
(Page 7:224)
Fourches pour carener, (Marine) ce sont de longues
& menues fourches de fer, qu'on emmanche au
bout d'une épave, pour prendre le chaussage dans la
carene, & le porter au vaisseau ou en tel autre lieu
qu'il est besoin. (Z)
Fourche
(Page 7:224)
Fourche de potence de pompe, (Marine.) Voyez
Potfnce.
Fourches
(Page 7:224)
Fourches, s. f. pl. (Hydraul.) sont des tuyaux
de cuivre qui s'emboitent & se brident sur le corps
de pompe de même matiere, avec des brides qui se
joignent par des écrous de cuivre & des rondelles de
plomb ou de cuivre entre deux. Il est essentiel que ces
fourches soient de même diametre que le corps de
pompe, ainsi que le tuyau montant. Voyez
Machines hydrauliques, Pompe
On appelle encore fourche ou branche, le tuyan
qui se soude sur un autre dans la conduite des eaux.
(K)
Fourche
(Page 7:224)
* Fourche, chez les Blanchisseurs de cire, c'est un
instrument de bois long de quatre ou cinq piés, terminé
à un bout par deux branches qui sortent de la
même tige, de la longueur d'un pié environ. La fourche sert à ôter les rubans de la baignoire, & les mettre
dans la manne. Voyez ces mots.
Il y a une autre fourche qui ne differe de la premiere,
que parce qu'elle est bien plus petite; ce qui la
fait appeller fourchette; elle sert à régaler les rubans.
Voyez Régaler & Rubans, & l'article Blanchir.
Fourches
(Page 7:224)
* Fourches ou Arbalêtres, terme d'ouvriers en
gase; ce sont des ficelles qui tiennent les lissettes dans
le métier à faire des gases. Voyez Gase.
[p. 225]
Fourches
(Page 7:225)
Fourches ou Branches, (Jardinage.) Voyez
Fourchons.
Fourche
(Page 7:225)
Fourche, (Manege.) outil assez connu & nécessaire
dans une écurie. Il est des fourches de bois; il est
des fourches de fer. Le palesrenier se sert des unes &
des autres; des premieres pour faire, pour remuer,
& pour enlever la litiere; des secondes pour distribuer
le fourrage dans le ratelier, & pour remuer le
tumier, ou pour le ranger dans la cour destinée à cet
effet. Le peu de confiance que mérite cette espece de
gens, devroit engager à bannir toute fourche de fer de
nos écuries; souvent le defaut de zele ou la paresse,
les portent à en faire usage dans le cas où il seroit de
leur devoir de se servir de la fourche de bois, & un
coup d'un des fourchons de ser est capable de blesser
dangereusement l'animal: d'ailleurs une fourche
de bois est aussi propre au transport de la paille &
du foin, que celles que nous conseillons de proscrire.
(c)
Fourche
(Page 7:225)
* Fourche, (Verrerie.) tringle de fer d'environ
six piés de long, sur dix lignes de diametre. On
s'en sert pour avancer ou reculer une barre de la
grille. Voyez l'article Verrerie.
Fourche
(Page 7:225)
Fourche, (Vénerie.) bâton à deux branches,
qui reçoit le forhu dans la curée.
Fourche
(Page 7:225)
Fourche, (Montagne de la) Géog. haute montagne
de Suisse, à l'extrémité orientale du pays de Vallais, qu'elle separe du canton d'Uri; ou plûtôt, c'est
une chaine de montagnes fort hautes & fort étendues,
ainsi appellées à cause de deux grandes pointes fort
élevées en guise de fourches qu'on y remarque. C'est
dans cette montagne qui fait partie des Alpes lépontiennes,
que le Rhone a sa source, dans les glacreres
éternelles dont elle est couverte. On confond quelquefois
cette montagne, nommée en latin Bicornis,
Furca, ou Furcula, avec celle de Saint - Gothard:
c'est ici le grand chemin pour passer du canton d'Uri
dans le Vallais. Voyez Scheuchzer, itinera Alpina,
pag. 264. (D. J.)
FOURCHE ou FOURCHU
(Page 7:225)
FOURCHE ou FOURCHU, adj. (Gramm.) qui
est terminé en fourche, ou qui a la forme de fourche.
Fourche
(Page 7:225)
* Fourche, s. m. (Rubanier.) se dit d'un patron
symmétrique dont les deux côtés se ressemblent si
parfaitement en tout, qu'on est obligé de n'en passer
que la moitié. Supposons qu'un patron soit de 80 rames
de large, on n'en passera que quarante, parce
que cette quarantieme s'attachera à deux lissettes;
de façon que ces deux lissettes étant levées par la
même rame, doivent nécessairement produire le même
effet que si toutes les rames étoient passées. Un
exemple éclaircira ceci. Il est bien sûr que la premiere
rame du patron levant & sa propre lissette, &
la quatre - vingtieme lissette que devroit lever la quatre - vingtieme rame, l'effet de ces deux lissettes doit
produire la même chose que si elies étoient levées
chacune par leur propre rame: ainsi des autres. On
voit que la quarantieme rame portera avec sa lissette,
la lissette de la quarante - unieme rame, en rétrogradant
toûjours. Ces lissettes ainsi attachées doubles à
chaque rame passée, sont mises sur les différentes
brochettes d'un rateau, qui est attaché lui - même au
porte - rames de devant. Ce double emploi est d'une
grande ressource, en ce qu'il épargne du tems pour le
passage des rames, & fait éviter l'embarras que toutes
les rames produiroient dans les hautes lisses, si
elles y étoient toutes passées.
Fourché
(Page 7:225)
Fourché ou Fourchu, en terme de Blason, se
dit de ce qui est divisé en deux, & particulierement
de la queue du lion renversée de cette maniere dans
quelques écus. On appelle croix fourchée, celle dont
les branches se terminent par trois pointes, qui forment
deux angles rentrans. Voyez nos Planches de
Blason.
FOURCHETE
(Page 7:225)
FOURCHETE, adj. terme de Blason: on appelle
croix fourchetée, celle qui a ses branches terminées
en ces sortes de fourchettes dont on se servoit pour
porter les mousquets. Voyez nos Planches de Blason.
FOURCHETTE
(Page 7:225)
FOURCHETTE, subst. f. (Gramm.) petit instrument
en forme de fourche.
Fourchette
(Page 7:225)
Fourchette, (Anat.) en latin franum vulvoe;
la partie inférieure de la vulve, & qui en fait la séparation
d'avec l'anus.
Parlons - en avec plus d'exactitude. La fourchette est
proprement l'union des grandes levres par leur partie
inférieure; l'on y remarque un ligament membraneux,
qui se trouve tendu dans les filles, relâché
dans celles qui ont souffert l'approche d'un homme,
& presque toûjours déchiré dans les femmes qui ont
eu des enfans. Ce déchirement de la fourchette (pour
me servir du terme des Accoucheurs) est une suite
ordinaire de l'excessive dilatation que souffre ce lien
membraneux au passage du foetus.
Il arrive même dans des accouchemens laborieux,
que non - seulement la partie inférieure de la vulve
se déchire par la sortie de l'enfant, mais encore l'espace
qui est entre la partie inférioure de la vulve &
l'anus: dans ce triste cas, l'ouverture du vagin &
celle du fondement se joignent ensemble à l'extérieur,
& ne forment plus qu'un seul conduit.
Si on laissoit cette dilacération sans en procurer
la réunion, il est bien vrai que la femme devenant
une autre fois grosse, accoucheroit avec plus de facilité,
& sans être en danger d'essuyer un nouveau
délabrement dans sa couche; mais ces parties restant
dilatées, la vulve est tellement salie par les excrémens,
que la femme en devient dégoûtante & à
son mari & à elle - même: c'est pour cette raison qu'il
vaut beaucoup mieux réunir ce déchirement le plûtôt
qu'il est possible, & même en cas de besoin par
une forte suture qui engage toute la longueur de la
division. (D. J.)
Fourchette
(Page 7:225)
Fourchette, instrument de Chirurgie dont on
se servoit pour élever & soûtenir la langue des enfans,
quand on leur coupe le filet. Elle est semblable
à une fourchette ordinaire à deux fourchons, excepté
que ces fourchons sont mousses & courts. Il
n'est pas nécessaire d'avoir un instrument particulier
pour élever & soûtenir la langue; l'extrémité qui
sert de manche à une sonde cannelée (Voyez la fig.
6. Pl. II.) pouvant servir beaucoup plus utilement
à cet usage. Voyez Filet. (Y)
Fourchette
(Page 7:225)
Fourchette, (Maréchallerie.) c'est ainsi que
l'on nomme la portion qui plus ou moins élevée sous
le pié du cheval & au milieu de la sole, présente la
figure d'un cone, dont la pointe seroit tournée endevant,
& dont la base echancrée répondroit aux
talons. Voyez Ferrure.
La fourchette doit être proportionnée au pié dont
elle est une dépendance. Ceux qui ont prétendu
qu'une fourchette petite & desséchée est le partage
d'un pié encastelé, parce que le retrécissement du
talon la prive de nourriture & l'affame, ont - ils refléchi
que l'on peut répondre que le desséchement
de cette partie, desséchement qui d'ailleurs annonce
l'aridité de l'ongle, contribue au contraire à l'encastelure,
& prouve que l'animal y a de la disposition?
Son volume extreme est une imperfection considérable,
à laquelle les chevaux dont les talons sont
bas, sont fort sujets; elle est en eux une cause fréquente
de claudication. Nous nommons ces sortes
de fourchettes, fourchettes grasses; & les fourchettes
trop petites, fourchettes maigres. Toute fourchette de
l'une ou de l'autre nature, caractérise ordinairement
un mauvais pié; il est rare en effet que le pié soit
bon, & qu'il ne soit pas d'une difformité prejudiciable,
lorsque la nourriture ne se distribue pas également dans toutes les parties qui le composent.
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