ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"222"> quoi les étrangers qui peuvent faire venir clandestinement des laines d'Angleterre, ne peuvent jamais atteindre à la perfection des draps d'Angleterre, &c. sans cette terre à foulon.

C'est la raison qui a déterminé à en faire une marchandise de contrebande: il y a les mêmes peines établies contre ceux qui transportent de cette terre en pays étranger, que pour l'exportation des laines. Voyez Contrebande.

Excepté en Angleterre, on fait par - tout un très grand usage d'urine, au lieu de terre à foulon; cette terre abonde en sel végétal, qui est fort propre à accélérer la végétation des plantes: c'est pourquoi M. Plat & quelques autres la regardent comme un des moyens les plus capables d'améliorer les terreins. Quand elle est dissoute dans le vinaigre, elle dissipe les boutons ou les pustules, les élevures; elle arrête les inflammations, & guérit les brûlures.

Herbe à foulon, chardon à carder. Voyez Chardon. Chambers.

FOULQUE (Page 7:222)

FOULQUE, s. f. fulica, (Hist. nat. Ornitholog.) oiseau aquatique auquel on donne plus communément le nom de poule d'eau. Voyez Poule d'eau; on l'a aussi appellé diable, parce qu'il est noir. (I)

FOULURE (Page 7:222)

FOULURE, s. f. voyez Entorse.

Foulure (Page 7:222)

Foulure, (Manége, Maréchall.) terme qui dans notre art a plusieurs acceptions; il indique une extension violente & forcée des tendons, des ligamens, d'une partie, ou d'un membre quelconque; en ce cas, il a la même signification que les mots entorse, effort. On s'en sert encore pour désigner une contusion externe occasionnée par quelque compression; telle est, par exemple, celle qui résulte du frotement & de l'appui de la selle sur le garot, lorsque les arçons trop larges ou entr'ouverts ont permis à l'arcade de reposer sur cette partie, &c. (e)

Foulure (Page 7:222)

* Foulure, terme de Corroyeur, il se dit de la façon que les cuirs reçoivent quand on les foule. Les Corroyeurs ont deux sortes de foulure, savoir la foulure à sec, & la foulure avec mouillage; mais toutes les deux se donnent avec les piés nuds. Voyez Corroyer, & la fig. A, Pl. du Corroyeur.

FOUR (Page 7:222)

FOUR, s. m. en Architecture, c'est dans un fournil ou cuisine, un lieu circulaire à hauteur d'appui, voûté de brique ou de tuileau, & pavé de grands carreaux, avec une ouverture ou bouche, pour y cuire le pain ou la pâtisserie. Voyez l'article suivant.

On appelle four banal ou four seigneurial & public, celui où des vassaux sont obligés de faire cuire leur pain. (P)

Four (Page 7:222)

* Four de Boulanger; il se dit de tout le lieu où l'on fait cuire le pain, mais particulierement d'un ouvrage de maçonnerie composé de tuileaux ou de brique liés avec du plâtre ou de la chaux, & fermé par en - haut d'une voûte surbaissée, sous laquelle est un âtre ou aire plate où on range le pain. Le four n'a qu'une seule entrée par - devant, qu'on nomme proprement bouche de four. Voyez les fig. 1 & 2. Pl. du Boulanger. La fig. 1. représente le four par - devant, où on voit la bouche & la plaque C D F E, qui la ferme, & la hotte G H de la cheminée M, par où s'échappe la fumée du bois que l'on fait brûler dans le four, pour le chauffer au point que la chaleur puisse faire cuire le pain qu'on y met, après avoir retiré la braise avec le rable & l'écouvillon. Voyez les figures de ces deux instrumens, fig. 6 & 8. Pl. du Boulanger.

Four à Chaux (Page 7:222)

Four à Chaux, voyez l'article Chaux.

Four de Campagne (Page 7:222)

* Four de Campagne, en terme de Confiseur, est un four de cuivre rouge portatif, long, & de trois ou quatre doigts de hauteur, un peu élevé sur ses piés, pour qu'on puisse y mettre du feu dessous selon le besoin, & garni d'un couvercle rebordé pour retenir le feu qu'il faut quelquefois mettre dessus. Voyez la fig. 5. Pl. du Confiseur.

Four (Page 7:222)

Four des grosses forges, voyez Grosses Forges.

Four (Page 7:222)

Four de Verrerie, voyez Verrerie.

Four (Page 7:222)

Four (le - ), Géog. écueil ou grande roche toûjours découverte, sur la côte de Bretagne, vis - à - vis du bourg d'Argenton: c'est à cause de cette roche, que l'on nomme le passage du Four la route que prennent les navires entre la côte de Bretagne & les iles d'Onessant, pour éviter le grand nombre de rochers dont cette côte est bordée. Les tables des Hollandois donnent à cet écueil 11d. 54'. de longit. & 48d. 35'. de latit. (D. J.)

FOURBER (Page 7:222)

* FOURBER, v. act. c'est tromper d'une maniere petite, obscure, & lâche.

FOURBERIE (Page 7:222)

FOURBERIE, s. f. (Iconol.) on la représente sous la figure d'une femme, tenant un masque dans une de ses mains, & ayant un renard à côté d'elle.

FOURBIR (Page 7:222)

FOURBIR, v. act. nettoyer, rendre poli & luisant; ce mot se dit plus particulierement des armes: fourbir une cuirasse, un casque, & encore plûtôt des épées.

FOURBISSEUR (Page 7:222)

FOURBISSEUR, s. m. celui qui fourbit; il ne se dit plus que de l'artisan qui fourbit & éclaircit les épées, qui les monte & qui les vend. Voyez Fourbir.

Les outils & instrumens dont se servent les maitres fourbisseurs, sont divers marteaux, toutes sortes de limes, des tenailles de fer, des cisailles, des rapes, des bigornes, des étaux, soit à main soit à établi; un tas, des grateaux, des brunissoirs, des forets avec la palette & leur archet, quantité de différens mandrins, comme ceux qu'ils nomment mandrin de plaque, mandrin de garde, mandrin de corps, mandrin de branche, & mandrin debout; une pointe, des pinces rondes, quarrées & pointues; une chasse - poignée, une boule au chasse - pommeau; des filieres à tirer l'or, l'argent, le cuivre: grand nombre de ciselets, entr'autres, des gouges, des feuilles, des rosettes, des perloirs, des frisoirs, des masques, des matoirs, des pointes, des grattoirs, des couteaux à resendre, des filieres, & quelques - autres qui servent à damasquiner & ciseler en relief les gardes, plaques, & pommeaux d'épée; enfin divers burins & instrumens de bois sans nom, pour soûtenir le corps de la garde en la montant. Voyez une grande partie de ces outils, Pl. du Fourbisseur.

Les maîtres de cette communauté sont qualifiés, maitres jurés Fourbisseurs & Garnisseurs d'épées & autres batons au fait d'armes, de la ville de Paris.

Ils ont droit de fourbir, monter, garnir, & vendre des épées, des lances, des dagues, des hallebardes, des épieux, des masses, des pertuisannes, des haches, & les armes qu'on a inventées de nouveau, & dont on se sert en la place des anciennes.

Quatre jurés, dont deux sont élus tous les ans, veillent à l'observation des réglemens, & doivent faire les visites deux fois le mois; ils donnent le chef - d'oeuvre aux aspirans à la maitrise, & appellent quatre bacheliers de ceux qui sont les derniers sortis de jurande, pour juger si le chef - d'oeuvre est recevable.

Pour être reçû au chef - d'oeuvre, il faut avoir fait apprentissage de cinq ans chez les maîtres de Paris. Les apprentis des autres villes y peuvent néanmoins être reçûs, en justifiant de trois années de leur apprentissage, & en le continuant encore trois autres à Paris.

Les fils de maîtres, même des maîtres de lettres, ne sont point tenus au chef - d'oeuvre.

Les veuves joüissent de tous les priviléges de leurs maris, à la reserve du droit de faire des apprentis: elles peuvent cependant achever celui qui est commencé.

Aucune marchandise foraine ne peut être achetée par les maîtres, qu'elle n'ait été visitée des Jurés; & [p. 223] même après la visite, elle est sujette au lottissage.

Les maîtres Fourbisseurs peuvent seuls dorer, argenter, & ciseler les montures & garnitures d'epées & autres armes; comme aussi y faire & mettre des fourreaux.

Le bois qui sert à la monture des fourreaux se tire de Villers - Cotterets; on n'y employe guere que du hêtre qu'on achette en feuilles de quatre pouces de large, & de deux ou trois lignes d'épaisseur; & qu'après avoir dressé avec des rapes, on coupe le long d'une regle avec un couteau, pour les réduire & partager en une largeur convenable à la lame qui doit y être enfermée: ces feuilles de hêtre se vendent ordinairement au cent.

On n'employe point d'autre moule pour faire ces fourreaux, que la lame même de l'épée, sur laquelle on place d'abord le bois, qu'on couvre ensuite de toile, & enfin d'un cuir bien passé qu'on coud par - dessus, après avoir collé le tout ensemble. On met un bout de métal à la pointe & un crochet au haut.

Il y a des maîtres Fourbisseurs qui ne s'appliquent qu'à la fabrique des fourreaux; d'autres qui ne font que des montures; & d'autres qui montent les épées, c'est - à - dire qui y mettent la garde & la poignée.

Les Fourbisseurs de Paris ne forgent point les lames qu'ils montent; ils les tirent d'Allemagne, de Franche - Comté, de S. Etienne en Forez; ces dernieres ne servent que pour les troupes; celles d'Allemagne sont les plus fines & les plus estimées, celles de Franche - Comté tiennent le milieu: elles se vendent toutes au cent, à la grosse, à la douzaine, & à la piece. Voy. les dict. de Chambers, de Trévoux, & du Comm.

FOURBU (Page 7:223)

FOURBU, (Maréchallerie.) cheval fourbu, voyez Fourbure.

FOURBURE (Page 7:223)

FOURBURE, s. f. (Maréchall.) maladie d'autant plus aisée à reconnoître, qu'elle se manifeste à tous les yeux par la roideur de l'animal, par la difficulté avec laquelle il manie ses membres, par la sorte de crainte & de peine qu'il témoigne quand il pose les piés sur le terrein, par l'attention avec laquelle il évite alors des appuyer sur la pince, par la foiblesse du train de derriere qui, lorsqu'il est entrepris, flote continuellement quand l'animal chemine; ses jambes postérieures s'entre - croisant alternativement à chaque pas, par le dégoût qui l'affecte, par une tristesse plus ou moins profonde, enfin par un battement de flanc & une fievie plus ou moins forte, selon les causes, les degrés, & les progrès du mal.

Ces causes sont ordinairement un travail excessif & outré; un refroidissement subit, succédant à une violente agitation, soit que l'on ait imprudemment abreuvé le cheval au moment où il étoit en sueur, soit qu'on l'ait exposé dans cet état à un air vif & humide, soit qu'on l'ait inconsidérément conduit à l'eau; une douleur qui attaquant un des membres, & ne permettant à l'animal auenne espece d'exercice, le contraint de séjourner long - tems dans l'écurie; une nourriture trop abondante proportionnément au travail qu'on exige de lui, une trop grande quantité d'avoine; des alimens, tels que le verd de blé & même le verd d'orge quand ils sont épiés; des saignées copieuses; des flux violens spontanés, ou produits par des purgatifs forts & drastiques, &c.

Lorsque l'on envisage les symptomes de la fourbure & tous les évenemens qui y donnent lieu, on ne peut s'empêcher de penser qu'elle dépend principalement de l'épaississement de la partie blanche ou lymphatique du sang, ainsi que de l'irrégularité du mouvement circulaire, ou du vice de toute la masse, s'il y a fievre, oppression, dégoût, &c. Les vaisseaux destinés à charrier la lymphe, abondent & sont en un nombre infini dans toutes les parties membraneuses: or celles qui enveloppent les articulations éprouvant dès - lors un engorgement plus ou moins consi<cb-> dérable, le jeu des membres s'exécutera avec moins de liberté & d'autant plus difficilement que la liqueur mucilagineuse répandue entre les pieces articulées à l'effet d'en favoriser les mouvemens, participera inévitablement du défaut de celle d'où naîtront les premiers obstacles, & que les nerfs étant infailliblement comprimés, l'animal ne pourra que ressentir lors de son action & même dans les instans de soepos, des douleurs plus ou moins vives, suivant l'exces & la force de la compression, & selon la quantité des particules âcres & salines, dont l'humeur se trouvera imprégnée. Tout ce qui pourra exciter une forte dissipation, ralentir, ou précipiter la marche des fluides, forcer les molécules lymphatiques à pénétrer dans les tuyaux trop exigus qu'eiles engorgent nécessairement, susciter la constriction des petits vaisseaux, la coagulation, l'augmentation de la consistance naturelle des liqueurs, sera donc regardé, avec raison, comme la cause occasionnelle & évidente de la maladie dont il s'agit.

Est - elle rêcente; ne provient - elle que de la constriction des canaux, ou d'un leger embarras; ne se montre - t - elle que comme un simple engourdissement dans les extrémités antérieures? elle cede facilement aux remedes: mais l'épaississement est - il à un certain degré; les fluides ont - ils contracté une certaine acrimonie; la fievre attaque - t - elle l'animal; l'humeur intestinale paroit - elle dans les excrémens comme un mucilage épais, ou sous la forme d'une toile graisseuse qui les enveloppe? elle sera plus rebelle & plus difficile à vaincre.

Tout indique d'abord la saignée dans de pareilles circonstances. En desemplissant les vaisseaux, la masse acquierra plus de liberté, & les engorgemens diminueront. Cette opération sera réitérée, si la fourbure est accompagnée de la fievre; elle suffira même pour opérer l'entiere guérison de l'animal, lorsque les symptomes ne presageront rien de formidable, pourvû que l'on multiplie en même tems & promptement les bains de riviere, qui ne serorent pas convenables dans le cas où la maladie seroit ancienne, & où les fibres auroient perdu leur ressort. Les lavemens émolliens seront encore mis en usage, ainsi qu'un régime délayant & humectant; on retranchera entierement l'avoine; on promenera avec soin & en main le cheval, plusieurs fois par jour, mais on ne lui demandera qu'un exercice court & modéré; un mouvement trop long & trop violent fatigueroit incontestablement l'animal, & pourroit occasionner l'inflammation, la rupture des petits vaisseaux & des dépôts sur les parties. Les purgatifs seront encore administrés avec succès; on les fera succéder aux délayans & aux lavemens, & l'on passera ensuite aux médicamens propres à diviser & à atténuer la lymphe. Ceux qui ont le plus d'efficacité sont les préparations mercurielles. On ordonnera donc l'oethiops minéral, à la dose de quarante grains jusqu'à soixante, jettés dans une poignée de son; on pourra même humecter cet aliment avec une décoction de squine, de salsepareille, de sassafras, & terminer la cure par la poudre de viperes.

Ces remedes internes ne suffisent point; il est à craindre que le séjour de l'humeur dans les vaisseaux qui sont fort éloignés du centre de la circulation, & que l'engorgement qui y augmente toûjours, produisent dans le pié les plus grands desordres. On s'efforcera de prévenir l'enflure de la couronne, les cercles de l'ongle, les tumeurs de la sole, la chûte du sabot, par des topiques repercussifs & resolutifs, tels que l'essence de terebenthine, dont on oindra exactement & sur le champ la couronne, sur la quelle on appliquera de plus un cataplasme de suie de cheminée, délayée & détrempée dans du vinaigre. On mettra aussi de cette même essence chaude, ou de

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