RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"216">
Avant cette purification, les arbres srappés de la foudre passoient pour être funestes, & personne n'osoit en approcher. Aussi dans le Trinummus de Plaute, act. iij. se. 2. un esclave voulant détourner un vieillard d'aller à une maison de campagne, il lui dit: gardez - vous - en bien; car les arbres y ont ete frappés de la foudre; les pourceaux y meurent; les brebis y deviennent galeuses, & perdent leur toison.
Pline rapporte qu'il n'etoit pas permis de brûler le corps de ceux que la foudre avoit tues, & qu'il falloit simplement les inhumer, suivant l'ordonnance de Numa. En effet Festus, au mot occisum, cite deux lois à ce sujet: homo si fulmine occisus est, ei justa nulla sieri oportet; l'autre est conçûe en ces termes: si hominem fulminibus occisit, ne suprà genua tollito; au lieu que l'usage contraire se pratiquoit dans les funérailles ordinaires, où l'on mettoit les corps sur les genoux pour les baiser & pour les laver, comme il paroit par ces vers d'Albinovanus:
At miseranda parens suprema neque oseula fixit, Frigida nec movit membra, tremente sinu.
Il faut, pour le dire en passant, que ce point de religion n'en fût pas un chez les Grecs, puisque Capanée, après avoir été frappé du seu de Jupiter, reçut les honneurs du bucher, & qu'Evadne sa femme s'élança dans les flammes, pour confondre ses cendres avec celles de son cher époux. Mais les Romains s'éloignerent de cette idée & en prirent une autre, dans la persuasion que les personnes mortes d'un coup de foudre avoient été suffrsamment purifiées par le feu, qui les avoit privés de la vie.
Enfin on regardoit généralement tous ceux qui avoient eu le malheur de périr par la foudre, comme des scélérats & des impies, qui aveient reçû leur châtiment du ciel; & c'est par cette raison que l'empereur Carus, qui fut plein de courage & de vertus, est mis au rang des mauvais princes par quelques auteurs.
Ce détail suffit, sans doute, pour faire connoitre les égaremens de la superstition payenne; sur laquelle Séneque observe judicieusement, que c'est une marque d'un esprit foible que d'ajoûter foi à de pareilles sotises, & de s'imaginer que Jupiter lance les foudres, qu'il renverse les colonnes, les arbres, les statues, & même ses images; ou que laissant les sacriléges impunis, il s'amuse à brûler ses propres autels, & à foudroyer des animaux innocens. Le genre humain, quoiqu'aujourd'hui plus éclairé sur la nature & la formation de la foudre, n'est pas encore guéri de toutes ces vaines superstitions.
Cependant le lecteur curieux de morceaux de littérature sur cet article, en trouvera beaucoup dans les savans commentateurs de Pline, de Perse, de Juvénal, & de Stace; dans Saumaise sur Solin, dans Josephe, dans Scaliger sur Varron; dans les dictionnaires & les auteurs d'antiquités romaines. (D. J.)
Foudre (Page 7:216)
Foudres (Page 7:216)
Foudre (Page 7:216)
FOUDROYANTE (Page 7:216)
FOUDROYANTE, adj. pris sub. les Artificiers appellent ainsi une espece de susee qui imite la fondre.
FOUE (Page 7:216)
FOUE, (Geog.) d'autres écrivent Foa, Fuoa, Fua, ancienne ville de la basse Egypte sur le Nil, dans un terroir agréable, à sept lieues de Rosette, & seize S. d'Alexandrie. Longit. 49. latit. 30. 40. (D. J.)
FOUET (Page 7:216)
* FOUET, s. m. se dit en genéral de tout instrument de correction; il y en a pour l'homme & pour les animaux. Les penitens se fouettent; on fouetteles siages, les chiens, les chevaux. On fait donner le fouet aux enfans, dans l'âge où l'on ne peut encore se faire entendre à la raison. Fouet se dit alors & de l'instrument & du châtiment: il y a des fouets de toutes sortes de formes & d'un grand nombre de matieresipresque tous ceux dont on use pour les animaux sont terminés par une petite ficelle nouée en plusiems endroits: c'est de cet usage que cette ficelle a pris le nom de fouet.
Fouet (Page 7:216)
L'usage en est fort ancien; il avoit lieu chez les Juifs, chez les Grecs & les Romams; & il en est souvent parlé dans les historiens du bas empire.
Cette peine étoit reputée legere chez les Romains; elle n'emportoit aucune infamie, même contre des hommes libres & ingénus.
En France elle est reputée plus legere que les galeres à tems, & plus rigoureuse que l'amende honorable & le bannissement à tems; ordonnance de 1670, tit. xxv. art. 13. elle emporte toûjoars infamie.
Le fouet se donne sur les épaules du criminel à nud; autrefois on le donnoit avec des baguettes, avec des escourgees ou fouets faits de courroies & lanieres de cuir avec des plombeaux, des scorpions ou lanieres garnies de pointes de fer comme la queue d'un seorpion; présentement on ne le donne plus qu'avec des verges, dont on frappe plusieurs coups & à differentes reprises, dans les places publiques & carrefours, suivant ce qui est ordonné.
C'est l'exécuteur de la haute - justice qui foüette les criminels hors de la prison; mais lorsqu'un accuse datenu prisonnier n'a pas l'âge compétent pour lui infliger les peines ordinaires, ou lorsqu'il s'agit de quelque leger délit commis dans la prison, on condamne quelquefois l'accusé à avoir le fouet sous la custode, sub custodia, c'est - à - dire dans la prison. auquel cas ce n'est pas l'executeur de la haute justice qui doit donner le foüet, mais le questionnaite s'il y en a un, ou un geolier, ce qui est moins infamant. La Rocheslavin, liv. II. tit. x. rapporte un artet du parlement de Toulouse, du 6 Juillet 1563, portant qu'un prisonnier de la maison - de - ville seroit fustige avec des verges par un sergent, & non par l'executeur de la haute justice, & feroit un tour seulement dans la maison - de - ville.
Autrefois en quelques endroits c'etoit une femme
qui faisoit l'office de bourreau poui fustiger les temmes.
Voyez ce qui en a eté dit au mot
Anciennement lorsque l'Eglise imposoit des pemtences publiques, le penitent étoit fouetté jusqu'au pié de l'autel. C'est ainsi que fut traite Raymond, comte de Toulouse, petit - sils du premier de ce nom ayant été soupçonne de favoriser les hérétiques, ln nocent III. mit ses terres en interdit, & les abandonna au premier occupant; le comte implora la clemence du pape, & crut que c'etoit assez de s'etre humilié; mais le légat l'obligea de venir à la portde l'eglise, & l'ayant fait depouiller de tous ses habits à la vue d'une nombreuse populace, il le soüet ta de verges jusqu'à l'autel, où il reçut l'absolution. Voyez les annales de Toulouse de la Taille. [p. 217]
Le juge d'église, selon la disposition canonique, pouvoit condamner ses justiciables au foüet. Dans la primitivé Eglise les clercs souffroient la correction du foüet pour l'amendement de leurs fautes. Ils pouvoient y être condamnés judicio episcopali, comme on peut l'inférer du canon cum beatus distinct. 45. du canon non liceat distinct. 86. & autres; Hilarius sous-diacre ayant accusé faussement un diacre, & les juges s'étant contentés d'absoudre l'accusé, le pape ordonna que l'accusateur seroit dépouillé de son office, qu'il seroit foüetté de verges publiquement, & envoyé en exil; cap. j. de calumniat. Les canonistes ont tous conclu de - là que le juge d'église peut condamner au foüet, pourvû que ce ne soit pas jusqu'à effusion de sang; néanmoins les juges d'église ont rarement prononcé de telles condamnations.
Bernard Diaz, dans sa pratique criminelle, chap. cxxxiij. prétend que les juges d'église peuvent sans encourir aucune irrégularité, condamner au foüet, quoiqu'il y ait communément effusion de sang; parce que, dit - il, cette effusion de sang n'est pas ordonnée, & ne procede pas principalement du jugement, mais d'accident, & ex post facto. Cette distinction paroîtra sans doute plus subtile que solide.
Aussi Ignatius Lopez qui a commenté l'auteur que l'on vient de citer, observe que ce n'étoit guere qu'en Espagne où les juges d'église ordonnoient cette peine, & que depuis 21 ans il n'avoit point vû dans la ville de Alcala de Henares que les officiaux eussent condamné personne au foüet.
Julius Clarus dit aussi que dans l'état de Milan, les juges d'église ne condamnoient point les coupables au foüet.
En France autrefois, les juges d'église condamnoient quelquefois au fouet, mais c'étoit abusivement; & cela ne se pratique plus: l'église ne pouvant infliger aucune peine afflictive.
Il a néanmoins été jugé par arrêt du 7 Août 1618, rapporté dans Bardet, qu'un bénéficier - juge n'avoit pas encouru d'irrégularité pour avoir condamné au foüet, parce que cette peine, quoiqu'afflictive, n'ôte point la vie, & n'est pas dans le cas de celles que l'Eglise abhorre. (A)
Foüet sous la custode, c'est lorsqu'on le doune dans la prison; on condamne à cette peine les enfans au - dessous de l'âge de puberté, qui ont commis quelque delit grave. (A)
Fouet de Mat (Page 7:217)
*
FOUETTER (Page 7:217)
FOUETTER, v. act. Punir par le foüet, voyez
l'article
Fouetter (Page 7:217)
Fouetter (Page 7:217)
Fouetter (Page 7:217)
Fouetter les Cocons (Page 7:217)
FOUGADE ou FOUGASSE (Page 7:217)
FOUGADE ou FOUGASSE, s. f. (Fortification.)
c'est dans la guerre des siéges, une mine qui n'a que
6, 8, ou 9 piés de ligne, de moindre résistance, ou
qui n'est enfoncée dans la terre que de cette quantité.
V.
Fougasse (Page 7:217)
FOUGER (Page 7:217)
* FOUGER, v. neut. (Chasse.) il se dit de l'action du sanglier, qui arrache des plantes avec son boutoir. La plante ou racine enlevée s'appelle fouge, & les troncs, affranchis. Fouger se dit aussi du cochon.
FOUGERE (Page 7:217)
FOUGERE, (Botan. géner.) s. f. filix, genre de
plante qu'on peut nommer capillaire, & dont les feuilles
sont composées de plusieurs autres feuilles rangées
sur les deux côtés d'une côté, & profondément découpées.
Ajoûtez aux caracteres de ce genre le port de
la plante. Tournefort, inst. rei herb. Voyez
Fougere (Page 7:217)
M. Cole remarque 1°. que dans ces sortes de plantes, les loges ou capsules des graines sont deux fois plus petites que le moindre grain de sable ordinaire. 2°. Que dans quelques especes, ces capsules n'égalent pas la troisieme, ni même la quatrieme partie d'un grain de sable, & paroissent comme de petites vessies entourées d'anneaux ou de bandelettes en forme de vers. 3°. Que néanmoins quelques - unes de ces petites vessies contiennent environ cent graines si petites, qu'elles sont absolument invisibles à l'oeil, & qu'on ne peut les distinguer qu'à l'aide d'une excellente lentille. 4°. Que l'osmonde ou la fougere fleurie, qui surpasse en grandeur les fougeres communes, a des capsules ou vésicules séminales d'une grosseur égale à celles des autres qui appartiennent au même genre. 5°. Enfin, que l'extrème petitesse de ces vésicules, étant comparées avec la grandeur de la plante, on n'y trouve pas la moindre proportion, ensorte qu'on ne pourroit s'empêcher d'admirer qu'une aussi grande plante soit produite d'une aussi petite graine, si on ne voyoit souvent de semblables exemples dans la nature.
Les observations de Swammerdam sur les graines de la fougere, se trouvent dans son livre de la nature (biblia naturoe); nous y renvoyons le lecteur, parce qu'elles ne sont guere susceptibles d'un extrait. Il suffira de dire à leur honneur, que M. Miles reconnoît après les avoir vérifiées, qu'on ne peut trop admirer leur justesse & leur exactitude. Passons donc à celles de M. de Tournefort, qui ne sont pas moins vraies.
La fougere, suivant cet illustre botaniste, porte ses
fruits sur le dos des feuilles, où ils sont le plus souvent
rangés à double rang, le long de leur découpures;
ils ont la figure d'un fer à cheval, appliqué
immédiatement sur les feuilles, & comme rivé parderriere;
chaque fruit est couvert d'une peau relevée
en bossette, & qui paroît comme écailleuse;
cette peau se flétrit ensuite, se ride, & se réduit en
petit volume au milieu du fruit; elle laisse voir alors
un tas de coques ou de vessies presqu'ovales, entourées
d'une cordon à grains de chapelet, par le racourcissement
duquel chaque coque s'ouvre en travers,
comme par une espece de ressort, & jette beaucoup
de semences menues. Les graines de la fougere
femelle sont placées différemment sur le dos des feuil<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.