ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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profondeur de quatre à cinq piés, & de la forme d'un
quarré oblong, où l'on enfouit un corps mort. Voyez
les articles
Cimetiere, Eglise, Enterrement
Fosse aux Cables
(Page 7:208)
Fosse aux Cables, (Marine.) c'est un retranchement
fait vers l'avant du vaisleau, sous le premier
pont, dans lequel on place les cables. Voyez
Marine, Pl IV. fig. 1. n°. 42. (Z)
Fosse au Lion
(Page 7:208)
Fosse au Lion, (Marine.) c'est un retranchement
vers l'avant du navire, fait sous le premier pont,
destiné à mettre le funin, les poulies, & les caps de
mouton de rechange, & qui sert aussi de chambre
au contre - maitre. La fosse au lion est à côté de la
fosse aux cables, en avant d'icelle. Mar. Pl. IV. fig.
1. n°. 40.
Fosse aux Mats
(Page 7:208)
Fosse aux Mats, (Marine.) c'est un lieu rempli
d'eau de la mer, dans lequel on met les mâts
pour les conserver. Voyez Mats.
Fosse marine
(Page 7:208)
Fosse marine, (Marine.) On donne quelquefois
ce nom à un endroit de la mer proche les côtes, dans
lequel il y a bon fond, & où les vaisseaux peuvent
mouiller un peu à l'abri. (Z)
Fosse marine est encore un endroit qui se trouve
sur un banc lorsqu'il est plus profond, & qu'il y a
plus d'eau que sur le reste du banc. (Z)
Fosse
(Page 7:208)
* Fosse, terme de Fonderie, est un espace profond
entouré de murs, dans le milieu duquel est placé
l'ouvrage à fondre: de façon qu'il y ait un pié de distance
entre les parties les plus saillantes de l'ouvrage,
& le mur de recuit. On fait cette fosse ronde, ovale, ou
quarrée, selon que le travail de fonderie l'exige; les
fosses rondes sont les plus usitées & les plus commodes: ordinairement on fait les fosses dans les terres à
hauteur de rez - de - chaussée; de maniere que les terres
qui l'environnent soûtiennent le mur de pourtour de
la fosse: mais il faut prendre un terrein où l'incommodité
de l'eau ne soit pas à craindre. Voyez l'article Equestre figure, & les figures des Planches de
la Fonderie des figures équestres, & leur explication.
Fosse
(Page 7:208)
Fosse, en terme de Monnoie, signifie cette profondeur
ou cavité qui est au - devant du balancier où
se frappent les monnoies & les médailles; c'est dans
cette fosse que se place le monnoyeur pour poser les
flancs entre les coins, afin qu'ils en reçoivent l'empreinte,
& pour les retirer quand ils l'ont reçûe.
Trévoux.
Fosse
(Page 7:208)
* Fosse, les Fayenciers & Potiers de terre ont
aussi leur fosse; voyez ce que c'est à ces articles.
Fosse
(Page 7:208)
* Fosse, (Plombier.) espece de chaudiere de grès
ou de terre franche où l'on fond le plomb à mettre
en tables ou à faire différens ouvrages: elle est pratiquée
au - dessous du rez - de - chaussée de l'attelier; elle
est revêtue en tout sens d'un massif de pierre qui
la soûtient contre l'effort d'un métal fondu, dont le
poids va quelquefois jusqu'à 3000. Il y a au fond de
la fosse une poësle de fonte qui rassemble le plomb
à mesure que la fosse s'épuise; sa partie supérieure est
couverte d'une cheminée qui donneissue à la fumée
& aux vapeurs. Quand on veut fondre, on commence
par échauffer le fond de la fossé avec de la braise
ardente: ensuite on la remplit de plomb & de charbon
jettés pêle - mêle. On écume le métal a mesure
qu'il se met en bain, on en puise avec la cuilliere, on
remplit la poëfle à verser, & l'on jette l'ouvrage qu'on
se propose de faire. Voyez l'article Plombier, &
les Planches de Plomberie, avec leur explication.
Fosse
(Page 7:208)
* Fosse, (Potier d'étain.) c'est un trou pratiqué
sous une cheminée, & fait de brique: il est posé à niveau
du plancher, & il s'éleve à la hauteur du genou: il est plus long que large. On y allume du feu,
& l'on y jette l'étain qui s'y fond, voyez Fondre l'étain. Il y en a qui fondent dans une fosse, au lieu de
fondre dans une chaudiere.
Fosse
(Page 7:208)
* Fosse, (Tanneur.) grande cuve profonde faite
de pierre ou de bois, mastiquée dans la terre, où
le tanneur met le cuir, avec le tan imbibé d'eau, pour
le faire tanner: on appelle cette manoeuvre faire
prendre nourriture. Voyez l'article Tanneur.
FOSSÉ
(Page 7:208)
FOSSÉ, s. m. en Architecture, espace creusé quarrément
de certaine profondeur & largeur à - l'entour
d'un château, autant pour le rendre sûr & en empecher
l'approche, que pour en éclairer l'étage soû
terrein.
Fossé revêtu
(Page 7:208)
Fossé revêtu, est celui dont l'escarpe & la contrescarpe
sont revétus d'un mur de mâçonnerie en
talud, comme au château de Maisons. (P)
Fossé sec
(Page 7:208)
Fossé sec, est celui qui est sans eau, avec une
planche de gason qui regne au milieu de deux allées
sablées, comme au château de Saint - Germain - en - Laye. (P)
Fossé
(Page 7:208)
Fossé, (Droit françois.) On environne quelquefois
en France les maisons de campagne de fossés, lort
que l'assiette du lieu le permet, c'est - à - dire qu'elle est
dans un fond: ces fossés sont le plus souvent rempils
d'eau, & servent de défense aux châteaux qu'ils entourent,
personne n'y pouvant entrer que par des
ponts - levis. Quelquefois aussi ces fossés sont creuses
exprès pour attirer les eaux, & dessécher par ce
moyen le terrein qui est trop humide: on met, si
l'on veut, du poisson dans ces sortes de fossés, & on
les revêt de murs à chaux & à ciment.
Mais quel qu'en soit l'usage, un noble ne peut pas
faire des fossés autour de sa maison sans lettres - patentes du roi adressées à la chambre des comptes,
qui ne les vérifie qu'information préalablement faite
de la commodité ou incommodité, & à la charge
d'un droit de reconnoissance. A l'égard du seigneur,
son consentement est toûjours requis. Ainsi un censitaire
ou un vassal ne peut faire fossés ni ponts - levis en sa maison, sans le consentement de son seigneur.
Pour peu qu'on sache l'histoire de France,
& qu'on remonte aux siecles précédens, on découvre
aisement l'origine de ces sortes de servitudes. (D. J.)
Fossé
(Page 7:208)
Fossé, (le) dans la Fortification, est toûjours une
profondeur qu'on pratique au pié du côte extérieur
du rempart.
La ligne qui le termine du côté de la campagne se
nomme contrescarpe; il est ordinairement revetu de
maçonnerie vers ce côté, afin que les terres ne s'éboulent
point dans le fossé.
Lorsque le rempart de la place est revêtu, son talud
exterieur est continué jusqu'au fond du fossé; &
quand il ne l'est point, le talud extérieur se termine
au bord du fossé, au niveau de la campagne: alors
on laisse entre le pié du rempart & le fossé un chemin
de dix ou douze piés, qu'on nomme berme ou relais; il sert à soùtenir les terres du rempart, pour
qu'elles ne s'écroulent point dans le fossé.
Le fossé des places fortes est sec ou plein d'eau;
l'un & l'autre ont leurs avantages & leurs inconveniens.
le fossé sec se défend mieux que le fossé plein
d'eau; mais aussi met - il la place moins à l'abri ces
surprises: le fossé plein d'eau est meilleur à cet égart,
mais il ne donne pas la même facilité pour faire des
sorties sur l'ennemi. Au reste, il ne dépend point de
l'ingénieur qui fortifie une place, d'en faire les fossés
secs ou pleins d'eau; il est obligé de se conformer à la
nature des lieux où les places sont situées. Ainsi dans
les lieux aquatiques le fossé est plein d'eau, & il est
sec dans les autres.
Les meilleurs fossés sont ceux qui sont secs, & qu'on
peut remplir d'eau quand on le veut par le moyen
des écluses; tels sont ceux de Landau, de Valenciennes, & de plusieurs autres places.
La largeur & la profondeur de fossé se reglent sur
le besoin qu'on a des terres pour la construction des
ouvrages de la fortification: c'est pourquoi dans les
terreins où il y a peu de profondeur, il faut donner
plus de largeur au fossé: cette largeur doit toûjours
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être assez grande pour qu'on découvre le chemincouvert,
lorsqu'on est placé sur la banquette; elle
est ordinairement de quinze, dix - huit, ou vingt toises
au fossé du corps de la place, & de douze à celui
des dehors. Pour la profondeur, elle ne peut être
moindre que la hauteur d'un homme: on la fait de
trois toises ou dix - huit piés, si le terrein le permet.
Pour tracer le fossé d'un front de fortification, il
faut prendre avec le compas dix - huit ou vingt toises
de l'échelle (Pl. I. de Fortification, fig. 5.), mettre
une de ses jambes sur le sommet A de l'angle
flanqué, & décrire un arc EF vis - à - vis cet angle,
en - dehors le bastion. Il taut du même intervalle de
dix - huit ou vingt toises, & de l'angle flanqué B,
décrire un arc CD; poser ensuite l'angle sur l'angle
de l'épaule L & sur l'arc FE; en sorte que la ligne
EML tirée le long de la regle, soit tangente à l'arc
FE au point E, c'est - à - dire qu'elle touche cet arc
sans le couper, & qu'elle aboutisse au sommet L de
l'angle de l'epaule ILB. On tirera de même la ligne
OG tangente à l'arc CD au point C, & aboutissant
sur le point G. Ces deux lignes EL, CG se
couperont dans un point M, qui sera le sommet de
l'angle rentrant EMC de la contrescarpe: on tracera
de la même maniere le fossé de tous les autres
fronts.
Par la construction qu'on vient de donner, le fossé
est découvert des flancs dans toute son étendue. La
partie qui est vis - à - vis la courtine est vûe & défendue
par les deux flancs GH, IL. Le fossé vis - à - vis la face
LB est defendu par tout le flanc GH, puisque la
contrescarpe ou le bord extérieur du fossé CM étant
prolongé, aboutit au sommet G de l'angle de l'epaule.
Le fossé opposé au flanc IL vis - à - vis AG, est defendu
de même par ce flanc Il en resulte que toutes
les parties du fossé sont flanquées des plans.
Si le prolongement de la contrescarpe donnoit sur
le flanc à sept ou huit toises de l'angle de l'épaule, il
est clair que cette partie du flanc deviend: oit inutile
à la defense du fossé, & que par là on seroit privé de
l'avantage qu'on en peut tirer pour augmenter la
défense du fossé des faces des bassions.
Si la contrescarpe étoit parallele à la ligne magistrale,
comme dans la fig. 6. Pl. I. de Fortificetion, les
flancs AB, CD ne pourroient defendre le fossé vis - à - vis les faces DE & AF, parce que la partie GH
IK leur en cacheroit la vûe. D'ou l'on voit qu'il
faut nécessairement couper cette partie, & donner
beaucoup plus de largeur au fossé de la courtine qu'à
celui des saces, afin que tout le fossé soit defendu des
flancs Elémens de fortification.
Lorsque la place est revêtue de gason de même
que la contrescarpe, on est oblige de donner un assez
grand talud aux deux côtés du fossé. Ce talud est ordinairement
les deux tiers de sa profondeur: alors
s'il est sec, on plante un rang de palissades dans le
milieu du fossé, pour empêcher que l'ennemi ne puisse
le franchir facilement.
Les fossés taillés dans le roc ont cela de particulier,
qu'on peut les escarper sans ieur donner beaucoup de
talud, & qu'on en peut tirer les matériaux nécessaires
à la construction de la place. Ils ont d'ailleurs
l'avantage de ne pouvoir être minés que très - difficilement. Il est vrai qu'ils coûtent beaucoup à creuser,
mais ils épargnent aussi bien de la maçonnerie.
Fossé à fond de cuve
(Page 7:209)
Fossé à fond de cuve, est un fossé sec, escarpé
ou avec peu de talud.
Fossé
(Page 7:209)
Fossé, (Econ. rustiq.) ouverture de terre étendue en longueur, qui sert à environner un champ
pour en défendre l'entrée: c'est en cela que consiste
la défense qu'on pratique souvent en Angleterre à
la place des haies, particulierement dans les terreins
marécageux; & l'on s'en trouve fort bien. Pour lors
on fait ces fossés de six piés de large contre les grands
chemins, & de cinq pies du côté des communes:
mais les fossés qui sont pour tenir lieu d'enclos contre
des voisins, n'ont d'ordinaire que deux piés de largeur
dans le sond, & trois piés dans le haut. Un fossé
de quatre piés de large en - haut, doit avoir deux piés
& demi de profondeur; si l'on le fait de cinq piés de
large, il doit en avoir trois de profondeut, & ainsi à
proportion. On ne fait jamais ces fossés perpendiculairement,
mais en talud, pour éviter que la terre ne
s'eboule. D'ailleurs dans un fossé dont le fond est
étroit, si les bestiaux s'y jetient, ils manquent d'espace
pour s'y retourner; & au lieu de grimper enhaut,
& en détacher la terre, ils vont chercher leur
sortie au bout du fossé. (D. J.)
Fossé
(Page 7:209)
Fossé, (Droit civil & coûtumier.) La loi sciendum,
ff. finium regundor. veut qu'on laisse entre un fossé &
le sonds de son voisin autant d'espace qu'il y a de profondeur.
Il y a plusieurs observations à faire sur les fossés,
qui sont souvent disputés entre deux voisins. 1°. Dans
le doute, les fossés sont declares communs aux deux
voisins: 2°. selon la coûtume d'Auxerre, art. 115.
de Berri, art. 14. tit. jv. & de Rheims, art. 369. si la
terre que l'on a jettée sur les bords est dans les deux
côtés, le fossé est de même commun: 3°. le jet de la
terre sert beaucoup à terminer la difficulté sur la propriété
du fossé; ainsi on presume que le fossé appartient
au proprietaire du fonds sur le quel on jette la terre que
l'on en tire: 4°. s'il est établi par de bons titres ou
par des bornes, que le fossé appartient à un voisin,
la coutume de jetter la terre du côté de l'autre voisin
ne lui en attribue point le droit; & la prescription
ne prevaut point aux titres ni aux bornes. Remarques de M. Aubri sur Richelet. (D. J.)
FOSSEREE
(Page 7:209)
FOSSEREE, s. f. (Jurisprud.) dans le pays de Bugey & de Cex, est la même chose que ce qu'on appelle
ailleurs une oeuvrée ou ouvrée, ou le travail d'un
homme: on mesure les vignes par fosserées ou ouvrées.
Voyez Collet, sur les statuts de Bresse, part. II. p. 79.
col. ij & OEuvrée. (A)
FOSSET
(Page 7:209)
* FOSSET, s. m. (Econom. rustiq. ou Tonnelier.)
petite cheville de trois à quatre lignes de diametre,
d'un bois dur, & d'une figure conique, qui sert à
boucher le trou qu'on pratique au - dessus des tonneaux,
pour y donner entree à l'air, & en tirer le
vin.
FOSSETTE
(Page 7:209)
FOSSETTE, s. f (Medecine.) ulcere de l'oeil nommé
par les Grecs XODRIU, & par les Latins fossula, annulus. C'est un ulcere éiroit, profond & dur, dont
la cornée transparente (quand il est au - dessus de l'iris
ou de la prunelle) ne paroît point changee de
couleur, car elle ne blanchit que lorsque l'ulcere se
cicatrise; mais quand il est sur la cornée opaque à
l'endroit du blanc de l'oeil, il est fort rouge dans sa
circonférence, & son milieu paroît noirâtre, à cause
que la cornée est émincée dans cet endroit. Voyez
son traitement au mot Ulcere de l'OEil, parce que
le nom particulier qu'il porte ne change rien à la
méthode curative générale. (D. J.)
Fossette
(Page 7:209)
* Fossette, (Chasse.) espece de chasse aux petits
oiseaux, qui consiste à creuser des trous en terre le
long des buissons, & à y attirer par de l'appât les
oiseaux, qui, posant leurs pies sur la marche d'une
fourchette qui soûtient une planche ou une piece de
gason, font tomber la fourchette & se trouvent ensermés
dans le trou. Cette chasse commence à la fin
de Decembre, & dure jusqu'en Mars.
FOSSILE
(Page 7:209)
FOSSILE, sub. m. (Hist. nat. Minéralogie.) On
appelle fossiles en général toutes les substances qui
se tirent du sein de la terre. Souvent on se sert indistinctement
du nom de fossiles & de celui de minéraux, pour designer les mêmes substances. C'est
ainsi que l'usage veut que l'on dise le regne minéral,
& non pas le regne fossile. Cette derniere façon de
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