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FORNICATION (Page 7:188)
FORNICATION, s. f. (Morale.) Le dictionnaire
de Trévoux dit que c'est un terme de Théologie. Il vient du mot latin fornix, petites chambres
voûtées dans lesquelles se tenoient les femmes publiques
à Rome. On a employé ce terme pour signifier
le commerce des personnes libres. Il n'est point d'usage
dans la conversation, & n'est guere reçu aujourd'hui que dans le style marotique. La décence l'a
banni de la chaire. Les Casuistes en faisoient un
grand usage, & le distinguoient en plusieurs especes.
On a traduit par le mot de fornication les infidélités
du peuple juif pour des dieux étrangers, parce que
chez les prophetes ces infidélités sont appellées impuretés, souillures. C'est par la même extension qu'on
a dit que les Juifs avoient rendu aux faux dieux un
hommage adultere. Article de M.
La fornication, entant qu'union illégitime de deux personnes libres, & non parentes, est proprement un commerce charnel dont le prêtre n'a point donné la permission. L'ancienne loi condamne celui qui a commis la fornication avec une vierge, à l'épouier, ou à lui donner de l'argent, si son pere la refuse en mariage. Exode 22. Elle ne paroît pas avoir imposé de peine pour la fornication avec une fille publique, ou même avec une veuve. Ce n'est pas que cette fornication fût permise; nous voyons par un passage des actes des apôtres, xv. 20. 29. qu'on prescrivoit aux Juifs nouvellement convertis, de conserver entr'autres observations légales, l'abstinence de la fornication & des chairs étouffées. Cette attention à faire marcher de pair deux abstinences si différentes, paroit prouver, ou que la manducation des chairs étouffées (indifférente en elle - même) étoit traitée par la loi des Juifs comme un grand mal, ou que la fornication étoit regardée comme une simple faute contre la loi, plûtôt que comme un crime. La loi nouvelle a été plus sévere & plus juste. Un chrétien regarde comme un plus grand mal de joüir d'un commerce charnel, qui n'est pas revêtu de la dignité de sacrement, que de manger de la chair de cochon ou de la chair étouffée. Mais la simple fornication, quoique péché en matiere grave, est de toutes les unions illégitimes celle que le Christianisme condamne le moins; l'adultere est traité avec raison par l'Evan<pb-> [p. 189]
On a remarqué avec raison ci - dessus, que la fornication se prend dans l'Ecriture non - seulement pour une union illégitime, mais encore pour signifier l'idolâtrie & l'hérésie, qui sont regardées comme des fornications sptrituelles, comme une espece de copulation, s'il est permis de parler de la sorte, avec l'esprit de ténebres. Cette distinction peut servir à expliquer certains passages de l'Ecriture contre la fornication, & à les concilier avec d'autres. (O)
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