ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"44"> feroit enfermer. Mais parmi nous l'habitude de les voir les fait supporter; quelques - unes de leurs folies nous sont nécessaires, d'autres nous sont utiles, presque toutes entrent dans l'ordre de la société, puisque cet ordre n'est autre chose que la combinaison des folies humaines. Que s'il en est quelquesunes qui y paroissent inutiles ou même contraires, elles sont le partage d'un si grand nombre d'individus, qu'il n'est pas possible de les en exclure. Mais elles ne changent pas de nature pour cela: chacun reconnoît pour folie celle qui n'est pas la sienne, & souvent la sienne propre, quand il la voit dans un autre.

Folie (Page 7:44)

Folie, (Medecine.) est une espece de lésion dans les fonctions animales; cette maladie de l'esprit est si connue de tout le monde, qu'il n'est aucun des plus fameux nosographes qui ait cru devoir en donner une idée précise, une définition bien distincte; il n'en est traité expressément nulle part. Voyez les oeuvres de Sennert, de Riviere, d'Etmuller, d'Hoffman, de Boerhaave, &c.

Comme la folie consiste dans une sorte d'égarement de la raison, dans une dépravation de la faculté pensante (dont l'abolition est ce qu'on appelle démence, voyez Démence); dépravation qui a lieu avec différentes modifications dans le délire, dans la mélancolie, dans la manie: on a confondu la folie avec l'une ou l'autre de ces maladies, mais plus communément avec la derniere de ces trois; parce que la folie est comme le prélude de la manie, & a essentiellement plus de rapport avec elle, qu'avec aucune autre: de maniere cependant que la folie peut avoir lieu & subsister pendant long - tems, pendant toute la vie même, sans être jamais suivie de la manie proprement dite.

L'erreur de l'entendement qui juge mal durant la veille de choses sur lesquelles tout le monde pense de la même maniere, est le genre de ces trois maladies. On donne ordinairement à ce genre le nom de délire; quoiqu'on appelle aussi de ce nom une de ses especes, dans laquelle l'erreur dont il vient d'être fait mention, est de peu de durée, & forme un symptome de fievre, de maladie aiguë, qui, lorsqu'il porte à la fureur, est appellé phrenesie. Voyez Délire, Fievre, Phrénésie

La folie est aussi distinguée de la mélancolie, en ce que le délire dans celle - ci rend les malades inquiets, ne roule que sur un seul objet, ou sur un petit nombre d'objets le plus souvent tristes, & n'est pas universel; au lieu qu'il a cette derniere qualité, & qu'il est sans inquiétude & sans tristesse dans la folie & dans la manie; que dans celle - là par conséquent le malade est tranquille & s'occupe de toute sorte d'objets indifféremment avec la même extravagance, & que dans la manie le délire est accompagné d'audace, de fureur, toûjours sans fievre essentielle, ce qui distingue la manie de la phrénésie: & si la fureur dans celle - là est portée à l'extreme, on lui donne le nom de rage.

Ainsi la folie est à la manie par la modération de ses effets, ce que la rage est à la manie par l'intensité de la violence des symptomes qui la caractérisent. On est donc fondé à renvoyer à l'article Manie, tout ce qu'il y a à dire de ces trois sortes de delire sans fievre, entre lesquels on ne doit distinguer la folie, que parce qu'elle est sans violence, sans fureur, qui se trouvent toûjours plus ou moins dans les deux autres especes; on peut voir aussi - bien des choses qui ont rapport à toutes les trois dans l'article Mélancolie. (d)

FOLIGNY (Page 7:44)

FOLIGNY, (Géog.) ou comme écrivent les Italiens Fulginium, ancienne petite ville de l'état de l'Eglise dans le duché de Spolete, entre Spolete & Assise, avec un évêché suffragant du saint - siége. Ca<cb-> ton, Cicéron, César, & autres auteurs, font mention de Foligny. C'étoit une ville libre sous la protection des Romains. Elle est remarquable par les savans hommes qu'elle a produits. Sa situation est dans une plaine fertile au bord du Topino, à cinq lieues N. E. de Spolete, 27 N. E. de Rome. Long. 30. 18. lat. 42. 55. (D. J.)

FOLILETS (Page 7:44)

FOLILETS, s. m. (Venerie.) c'est ce qu'on leve le long du défaut des épaules du cerf, après qu'il est dépouillé.

FOLIOLE (Page 7:44)

FOLIOLE, s. f. (Bot.) on nomme foliole en Botanique les feuillets dont les feuilles composées sont formées, qui ont chacune un court pédicule, lequel s'implante dans le pédicule commun. L'arrangement, le nombre, la force, & la proportion des folioles, offrent bien des variétés & des bisarreries, non - seulement dans le même individu, mais encore dans la même feuille.

Ces variétés sont beaucoup plus fréquentes & plus nombreuses dans les especes herbacées, qu'elles ne le sont dans les especes ligneuses. Ces variétés s'étendent à leur figure, leur nombre, leur union, leur attache, leur forme, leur jeu, & leur grandeur relative. Par exemple, ordinairement les folioles augmentent de grandeur, à mesure qu'elles sont plus éloignées de l'origine du pédicule commun; mais les folioles des extrémités sont quelquefois plus petites que les intermédiaires; les irrégularités qui se rencontrent en ce genre sont inépuisables.

Les folioles ou différens feuillets d'une feuille composée, quoique très - distinctes les unes des autres, ne constituant néanmoins, à proprement parler, qu'une seule seuille, on conjecture que les sucs que reçoit un de ces feuillets passe bientôt aux autres, les entretient & les nourrit. Les folioles des feuilles composées se greffent assez souvent les unes aux autres, ensorte que deux ou trois folioles n'en composent plus qu'une seule sur un pédicule commun. Voyez là - dessus le bel ouvrage de M. Bonnet. Voyez cidevant le mot Feuille, où il est parlé de cet ouvrage de M. Bonnet. (D. J.)

FOLIO (Page 7:44)

FOLIO ou encore mieux FEUILLET, en terme de Teneur de livres, &c. signifie la page. Voyez Impression.

Ainsi folio 7, & par abbréviation f°. 7. signifie la septie ne page, &c.

Folio recto, ou f°. r°. signifie la premiere page d'un seuillet.

Folio verso, ou f°. v°. le revers ou la seconde page du feuillet.

Ce mot est italien, & signifie littéralement feuillet.

Folio, terme de Librairie, un volume in - folio, ou simplement un in - folio, est un livre de l'étendue de la feuille seulement pliée en deux, ou dont chaque feuillet est la moitié de la feuille.

Les volumes au - dessous des in - folio sont les in - 4°. in - 8°. in - 12. in - 16. in - 24. &c. Voyez Livre.

Folio, dans l'usage de l'Imprimerie, s'entend du chiffre numéral que l'on met au haut de chaque page d'un ouvrage. Le folio recto désigne la premiere page d'un feuillet, & est toûjours impair. Le folio verso s'entend du revers ou de la deuxieme page du même feuillet, & est toûjours pair.

FOLIOT (Page 7:44)

FOLIOT, s. m. (Horlogerie.) nom que l'on donnoit autrefois au balancier d'une horloge. Voyez Echappement, Balancier, &c. & la fig. xxvij. Pl. V. de l'Horlogerie. (T)

Foliot (Page 7:44)

* Foliot, (Serrurerie.) c'est la partie du ressort qui pousse le demi - tour dans les serrures à tour & demi ou autres, comme il se voit dans nos Planches de Serrurerie, ce foliot monté sur une broche quarrée qui passe à travers le palâtre, & la couverture de la serrure, & aux extrémités duquel sont des boutons pour ouvrir dehors & dedans. Aux serrures où [p. 45] il n'y a point de double bouton, le bouton à coulisse qui est sur le palâtre de la serrure sert pour ouvrir en - dedans, & on ouvre par - dehors avec la clé comme on voit dans les serrures ordinaires. Vous trouverez dans nos Planches une setrure benarde, vûe du côté du palastre; D est le bouton à coulisse monté sur le pêle, & faisant ouvrir le demi tour, au lieu de la broche dont nous avons parlé. On voit la même forme du côté de la couverture qu'on a supprimée, afin de découvrir toutes les pieces qui la composent; k est foliot; l la tête du soliot; & dans le reste des figures, l, m, n, représentent les différentes parties d'un foliot; l le canon, m l'epaulement, n le talon, s le foliot enlevé.

FOLIUM (Page 7:45)

FOLIUM de Descartes, ou simplement FOLIUM, s. m. (Géométrie.) nom latin, & qui signifie feuille. On appelle ainsi une courbe du second genre ou ligne du troisieme ordre KAODR, représentée fig. 45. Analys. & dont la partie AOD ressemble à - peu - près à une feuille, ce qui lui a fait donner le nom de folium.

Soient les coordonnées AB, x, BC ou BD, y, l'équation de cette courbe sera x3+y3=axy; les axes AB, AF, touchant la courbe en A. Pour donner à cette équation une forme plus commode, qui fasse découvrir aisément la figure de la courbe, je divise en deux également l'angle FAB par la ligne AO, & j'imagine les nouvelles coordonnées rectangles AP, z & PC, u, j'aurai, comme il est très aisé de le prouver, [omission: formula; to see, consult fac-similé version] (voyez Transformation des Axes); & faisant la substitution, il vient [omission: formula; to see, consult fac-similé version] pour l'équation de la courbe rapportée aux axes AO, GAM perpendiculaires l'un à l'autre. D'où l'on voit, 1°. que si z est infiniment petite, on a [omission: formula; to see, consult fac-similé version] & qu'ainsi la courbe coupe de part & d'autre l'axe AO sous un angle de 45d. 2°. que u a toûjours deux valeurs égales, & qu'ainsi les deux parties de la courbe sont égales & semblables des deux côtés de l'axe AO: 3°. que si [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; & que si [omission: formula; to see, consult fac-similé version], on a u imaginaire; qu'ainsi faisant [omission: formula; to see, consult fac-similé version], la courbe ne va pas au - delà du point O, du côté des z positives: 4°. que si [omission: formula; to see, consult fac-similé version], u est infinie; & que si z est [omission: formula; to see, consult fac-similé version], u est imaginaire. Donc prenant [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & menant KNR perpendiculaire à AN, cette ligne KNR sera asymptote de la courbe. Voyez Asymptote.

Cette courbe est aussi quarrable. Pour le prouver de la maniere la plus simp'e, je reprends l'équation x3+y3=axy, & je fais y=xz, j'aurai ydx élément de l'aire de la courbe = xzdx, dont l'intégrale est xxz/2 - (xxdz)/2. Or y=xz donne x =(az)/(1+z3) & (xxdz)=(aazzdz)/(1+z3)2, dont l'intégrale est aisée à trouver. Car soit 1+z3=u3, on aura zzdz =uudu; & (aazzdz)/(1+z3)2=(aadu)/u4, dont l'intégrale est fort simple. Voy. Integral & Transformation. Donc, &c.

M. de l'Hopital, analyse des infiniment perits, sect. 2. donne une méthode de trouver les asymptotes de cette courbe par les tangentes. Voyez Tangente, &c. (O)

FOLKSTON (Page 7:45)

FOLKSTON, (Géog.) petite ville d'Angleterre, dans le comté de Kent. Elle paroît être ancienne, si du - moins les médailles romaines qu'on y a déterrées sont une bonne preuve de son antiquité. Mais ancienne ou moderne, elle a la gloire d'avoir donné naissance à Guillaume Harvé, immortel par sa découverte de la circulation du sang. Lóngit. 18. 58. lat. 51. 7. (D. J.)

FOLLE ENCHERE (Page 7:45)

FOLLE ENCHERE, (Jurisp.) voyez à Enchere l'article Folle enchere.

FOLLE INTIMATION (Page 7:45)

FOLLE INTIMATION, (Jurisp.) voyez Intimation.

FOLLES (Page 7:45)

* FOLLES, s. f. terme de Péche, c'est un filet avec lequel on prend des rayes, anges, turbots & autres gros poissons. Il y en a de deux especes, de flottées & de non flottées. Les solles flottées ont le haut du filet garni de flottes de liége; elles se tondent sur les sables au pié des bancs, ou à la chùte des écores, des basses, & dans les lieux où il ne reste que quelques piés d'eau. Le filet est arrêté par le pié d'espace en espace, par les deux bouts. Au moyen des flottes dont il est garni, il joue & reste libre; ainsi il arrête de bord & d'autre les poissons qui s'avancent pendant la marée vers la côte, d'autant plus facilement qu'ayant environ deux brasses de haut, il forme un ventre, une bourse ou follée, qui reçoit & retient tout ce qui se présente.

Pour pêcher à la folle avec succès, il faut se placer sur les pointes des bancs qui découvrent de haute marée, & dont l'eau se retire avec rapidité, afin que le poisson en sorte entraîné dans le filet; d'où l'on conçoit qu'il doit croiser le mouvement des eaux.

La seconde espece de folles que les Pêcheurs nomment folles simples & non flottées, se tendent différemment, quoique sur les mêmes fonds. On les dispose en ligne droite, un bout à terre & l'autre à la mer, pour que les rayes qui vont ordinairement par troupes, puissent se prendre au passage & de flot. Un pècheur peut tendre seul les folles flottées; mais il faut être deux pour les non flottées; dans ce dernier cas on plante des perches de quatre à cinq piés de haut, à la distance l'une de l'autre d'environ deux à trois brasses; on amarre sur ces perches la folle par le haut & par le bas, au moyen d'un tour - mort, qui n'est qu'un simple tour croisé sans noeud. Comme ce silet a deux brasses ou environ de haut, & qu'il n'est élevé du terrein que de deux piés & demi au plus, il forme une grande bourse ou follée qui arrête le poisson. On tend ce filet le plus roide que l'on peut, parce qu'il mollit assez à l'eau.

Les mailles des folles ont six pouces en quarré. Les folles setendent aussi quelquefois, ensorte que le bout vers la mer est recourbé comme une crosse d'évêque; c'est de cette maniere que sont construits les parcs des Anglois.

Cette disposition ne convient évidemment qu'aux folles non flottées que des piquets ou pieux assujettissent, dont elles prennent la disposition, & qui la leur conservent sous les eaux.

Il y a une autre espece de folles que l'on appelle folles a la mer; les mailles de ce filet sont déterminées par l'ordonnance à 5 pouces en quarré; la piece de folles a 12 brasses de long & 6 piés de haut; chaque matelot en fournit 18 à 20 pieces, & le maitre pêcheur le double; ainsi la tissure ou la longueur du filet peut avoir 300 ou 400 brasses. On tend ces folles, ensorte qu'elles puissent croiser la marée, afin que le poisson s'y prenne en passant; le bateau ne se démare pas pour jetter ses filets à la mer. S'il fait calme, les pieces de folles étant toutes jointes entemble, on jette à la mer le premier bout sur lequel est frappé un orrin ou moyen cordage d'environ 40 à 50 brasses, au bout duquel est une boüée soit d'un baril debout ou de liége. A une petite brasse du bout on frappe une grosse cabliere ou pierre, pesant plusieurs quintaux, pour faire couler bas le filet & le retenir sur le fond; au bas de chaque piece de folles, il y a sept cailloux. Le haut ou la tête de la folle est élevce & soûtenue par les flottes de liége dont elle

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