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On peut démontrer par ce principe beaucoup d'autres lois particulieres du mouvement des fluides, que nous omettons ici, pour n'être pas trop longs.
Pour diviser un vase cylindrique en portions qui
seront vuidées dans l'espace de certaines divisions
de tems, voyez
13°. Si l'eau qui tombe par un tube H E, (
Car l'eau est chassée de bas en haut par l'ouverture,
avec une vîtesse égale à celle d'un corps qui tomberoit
d'une hauteur égale à celle du fluide: or
ce corps s'éleveroit à la même hauteur en remontant
(Voyez
A la vérité on pourroit objecter qu'il paroît, par les expériences, que l'eau ne s'éleve pas tout - à - fait aussi haut que le point I; mais cette objection n'empêche point que le théoreme ne soit vrai: elle fait voir seulement qu'il y a certains obstacles extérieurs qui diminuent l'élévation; tels sont la résistance de l'air, & le frotement de l'eau au - dedans du tube.
14°. L'eau qui descend par un tube incliné ou par
un tube courbé, d'une maniere quelconque, jaillira
par une ouverture quelconque à la hauteur où se
tient le niveau d'eau dans le vase: c'est une suite de la
loi précédente, & de celle des corps pesans mûs sur
des plans inclinés. Voyez
15°. Les longueurs ou les distances D E & D F,
I H & I G, (
Car puisque l'eau qui a jailli par l'ouverture D, tend à se mouvoir dans la ligne horisontale D F, & que dans le même tems, en vertu de la pesanteur, elle tend em - bas par une ligne perpendiculaire à l'horison (une de ces puissances ne pouvant pas détruire l'autre, d'autant que leurs directions ne sont pas contraires), il s'ensuit que l'eau en tombant arrivera à la ligne I G, dans le même tems qu'elle y seroit arrivée, quand il n'y auroit eu aucune impulsion horisontale: maintenant les lignes droites I H & I G sont les espaces que la même eau auroit parcourus dans le même tems par l'impulsion horisontale; mais les espaces I H, I G, sont comme les vîtesses, puisque le mouvement horisontal est uniforme; & les vîtesses sont en raison sous - doublée des hauteurs AB, AC: c'est pourquoi les longueurs ou les distances auxquelles l'eau jaillira par des ouvertures horisontales ou inclinées, sont en raison sous - doublée des hauteurs A B, A C.
Puisque tout corps jetté horisontalement ou obliquement
dans un milieu qui ne résiste point, décrit
une parabole, il est clair que l'eau qui sort par un
jet vertical & incliné, decrira une parabole. Voyez
L'on construit différentes machines hydrauliques,
pour l'élévation des fluides, comme les pompes, les
syphons, les fontaines, les jets, &c. on peut en voir
la description aux articles
Quant aux lois du mouvement des fluides par leur
propre pesanteur le long des canaux ouverts, &c.
voyez
Restexions sur l'équilibre & le mouvement des fluides. Si on connoissoit parfaitement la figure & la disposition mutuelle des particules qui composent les fluides, il ne faudroit point d'autres principes que ceux
Nous jugerons aisément du plan que nous devons
suivre dans cette recherche, si nous nous appliquons
à connoître d'abord quelle différence il doit y avoir
entre les principes généraux du mouvement des
fluides, & les principes dont dépendent les lois de
la méchanique des corps ordinaires. Ces derniers
principes, comme on peut le démontrer (V.
Les particules des fluides étant des corps, il n'est pas douteux que le principe de la force d'inertie, & celui du mouvement composé, ne conviennent à chacune de ces parties: il en seroit de même du principe de l'equilibre, si on pouvoit comparer séparément les particules fluides entre elles: mais nous ne pouvons comparer ensemble que des masses, dont l'action mutuelle dépend de l'action combinée de différentes parties qui nous sont inconnues; l'expérience seule peut donc nous instruire sur les lois fondamentales de l'Hydrostatique.
L'équilibre des fluides animés par une force de direction & de quantité constante, comme la pesanteur, est celui qui se présente d'abord, & qui est en effet le plus facile à examiner. Si on verse une liqueur homogene dans un tuyau composé de deux branches cylindriques égales & verticales, unies ensemble par une branche cylindrique horisontale, la premiere chose qu'on observe, c'est que la liqueur ne sauroit y être en équilibre, sans être à la même hauteur dans les deux branches. Il est facile de conclure de - là, que le fluide contenu dans la branche horisontale est pressé en sens contraire par l'action des colonnes verticales. L'expérience apprend de plus, que si une des branches verticales, & même, si l'on veut, une partie de la branche horisontale est anéantie, il faut, pour retenir le fluide, la même force qui seroit nécessaire pour soûtenir un tuyau cylindrique égal à l'une des branches verticales, & rempli de fluide à la même hauteur; & qu'en général, quelle que soit l'inclinaison de la branche qui joint les deux branches verticales, le fluide est également pressé dans le sens de cette branche & dans le sens vertical. Il n'en faut pas davantage pour nous convaincre que les parties des fluides pesans sont pressées & pressent également en tout sens. Cette propriété étant une fois découverte, on peut aisément reconnoître qu'elle n'est pas bornée aux fluides dont les parties sont animées par une force constante & de direction donnée, mais qu'elle appartient toûjours aux fluides, quelles que soient les forces qui agissent sur leurs différentes parties: il suffit, pour s'en assûrer, d'enfermer une liqueur dans un vase de figure quelconque, & de là presser avec un piston: car si l'on fait une ou verture en quelque point que ce soit de ce vase, il faudra appliquer en cet endroit une pression égale à celle du piston, pour res [p. 886]
Cette propriété générale, constatée par une expérience aussi simple, est le fondement de tout ce qu'on peut démontrer sur l'équilibre des fluides. Néanmoins quoiqu'elle soit connue & mise en usage depuis fort long - tems, il est assez surprenant que les lois principales de l'Hydrostatique en ayent été si obscurément déduites.
Parmi une foule d'auteurs dont la plûpart n'ont fait que copier ceux qui les avoient précédés, à peine en trouve - t - on qui expliquent avec quelque clarté, pourquoi deux liqueurs sont en équilibre dans un syphon; pourquoi l'eau contenue dans un vase qui va en s'élargissant de haut en - bas, presse le fond de ce vase avec autant de force que si elle étoit contenue dans un vase cylindrique de même base & de même hauteur, quoiqu'en soûtenant un tel vase, on ne porte que le poids du liquide qui y est contenu; pourquoi un corps d'une pesanteur égale à celle d'un pareil volume de fluide, s'y soûtient en quelqu'endroit qu'on le place, &c. On ne viendra jamais à - bout de démontrer exactement ces propositions, que par un calcul net & précis de toutes les forces qui concourent à la production de l'effet qu'on veut examiner, & par la détermination exacte de la force qui en résulte. C'est ce que j'ai tâché de faire dans mon traité de l'équilibre & du mouvement des fluides, Paris 1744, d'une maniere qui ne laissât dans l'esprit aucune obscurité, en employant pour unique principe la pression égale en tout sens.
J'en ai déduit jusqu'à la propriété si connue des fluides, de se disposer de maniere que leur surface soit de niveau, propriété qui jusqu'alors n'avoit peut - être pas été rigoureusement prouvée.
Un auteur moderne a prétendu prouver l'égalité de pression des fluides en tous sens, par la figure sphérique & la disposition qu'il leur suppose. Il prend trois boules dont les centres soient disposés en un triangle équilatéral de base horisontale, & il fait voir aisément que la boule supérieure presse avec la même force en em - bas qu'elle presse latéralement sur les deux boules voisines. On sent combien cette démonstration est insuffisante. 1°. Elle suppose que les particules du fluide sont sphériques; ce qui peut être probable, mais n'est pas démontré. 2°. Elle suppose que les deux boules d'en - bas soient disposées de maniere que leurs centres soient dans une ligne horisontale. 3°. Elle ne démontre l'égalité de pression avec la pression verticale que pour les deux directions qui font un angle de 60 degrés avec la verticale; & nullement pour les autres.
Les principes généraux de l'équilibre des fluides étant connus, il s'agit à présent d'examiner l'usage que nous en devons faire, pour trouver les lois de leur mouvement dans les vases qui les contiennent.
La méthode générale dont il est parlé, art.
Il paroît inutile de démontrer ici fort au long le peu de solidité d'un principe employé autrefois par presque tous les auteurs d'Hydraulique, & dont plusieurs se servent encore aujourd'hui pour déterminer le mouvement d'un fluide qui sort d'un vase. Selon ces auteurs, le fluide qui s'échappe à chaque instant, est pressé par le poids de toute la colonne de fluide dont il est la base. Cette proposition est évidemment fausse, lorsque le fluide coule dans un tuyau cylindrique entierement ouvert, & sans aucun fond. Car la liqueur y descend alors comme feroit une masse solide & pesante, sans que les parties qui se meuvent toutes avec une égale vîtesse, exercent les unes sur les autres aucune action. Si le fluide sort du tuyau par une ouverture faite au fond, alors la partie qui s'échappe à chaque instant, peut à la vérité souffrir quelque pression par l'action oblique & latérale de la colonne qui appuie sur le fond; mais comment prouvera - t - on que cette pression est égale précisément au poids de la colonne de fluide qui auroit l'ouverture du fond pour base?
Nous ne nous arrêterons point à faire voir ici dans un grand détail, avec quelle facilité on déduit de nos principes la solution de plusieurs problèmes fort difficiles, qui ont rapport à la matiere dont il s'agit, comme la pression des fluides contre les vaisseaux dans lesquels ils coulent, le mouvement d'un fluide qui s'échappe d'un vase mobile & entraîné par un poids, &c. Ces différens problèmes qui n'avoient été résolus jusqu'à nous que d'une maniere indirecte, ou pour quelques cas particuliers seulement, sont des corollaires fort simples de la méthode dont nous venons de parler. En effet, pour déterminer la pression mutuelle des particules du fluide, il suffit d'observer que si les tranches se pressent les unes les autres, c'est parce que la figure & la forme du vase les empêche de conserver le mouvement qu'elles auroient, si chacune d'elles étoit isolée. Il faut donc par notre principe, regarder ce mouvement comme composé de celui qu'elles ont réellement, & d'un autre qui est détruit. Or c'est en vertu de ce dernier mouvement détruit, qu'elles se pressent mutuellement avec une force qui réagit contre les parois du vase. La quantité de cette force est donc facile à déterminer par les lois de l'Hydrostatique, & ne peut manquer d'être connue dès qu'on a trouvé la vîtesse du fluide à chaque instant. Il n'y a pas plus de difficulté à déterminer le mouvement des fluides dans des vases mobiles.
Mais un des plus grands avantages qu'on tire de cette théorie, c'est de pouvoir démontrer que la fameuse loi de Méchanique, appellée la conservation des forces vives, a lieu dans le mouvement des fluides, comme dans celui des corps solides.
Ce principe reconnu aujourd'hui pour vrai par
tous les Méchaniciens, & que j'expliquerai ailleurs
au long (Voyez Next page
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