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FLOUETTE (Page 6:881)
FLOUETTE, s. f. (Marine.) voyez
FLOUR (Page 6:881)
FLOUR, (
FLUCTUATION (Page 6:881)
FLUCTUATION, s. f. terme de Chirurgie, mouvement qu'on imprime au fluide épanché dans une tumeur, en appliquant dessus un ou deux doigts de chaque main à quelque distance les uns des autres, & les appuyant alternativement; de maniere que les uns pressant un peu, tandis que les autres sont posés legerement, cette pression oblige la colonne de matiere sur laquelle elle se fait, de frapper les doigts qui sont posés legerement; & la sensation qui en résulte, annonce la présence d'un fluide épanché.
Lorsque le foyer d'un abcès est fort profond, la
fluctuation ne se fait souvent point sentir. Les signes
rationels qui annoncent la formation du pus, &
ceux qui indiquent qu'il est formé, peuvent déterminer
dans ce cas. Voyez
Il survient assez communément un oedeme aux parties extérieures qui recouvrent une suppuration profonde. Lorsque la matiere est sous quelque aponévrose, on sent difficilement la fluctuation, & la douleur continue toûjours, par la tension de cette partie: mais elle change de caractere, elle n'est plus pulsative; ce sont alors les signes rationels qui doivent indiquer à un habile chirurgien le parti qu'il doit prendre: l'expérience est d'un grand secours dans cette circonstance. (Y)
FLUENTE (Page 6:881)
FLUENTE, s. f. (Géom. transc.) M. Newton &
les Anglois appellent ainsi ce que M. Leibnitz appelle
intégrale. Voyez
FLUIDE (Page 6:881)
FLUIDE, adj. pris subst. (Phys. & Hydrodyn.) est un corps dont les parties cedent à la moindre force, & en lui cédant sont aisément mûes entr'elles.
Il faut donc pour constituer la fluidité, que les parties se séparent les unes des autres, & cedent à une impression si petite, qu'elle soit insensible à nos sens; c'est ce que font l'eau, l'huile, le vin, l'air, le mercure. La résistance des parties des fluides dépend de nos sens; c'est pourquoi si nous avions le tact un million de fois plus fin qu'il n'est, pour découvrir cette résistance, il n'y a pas de doute que nous ne dûssions la sentir dans plusieurs cas, où nous ne pouvons à présent la remarquer, & par conséquent nous ne pourrions plus prendre pour fluides un assez grand nombre de corps que nous regardons aujourd'hui comme tels. De plus, pour qu'un corps soit fluide, il faut que chaque parcelle soit si petite, qu'elle échape à nos sens; car tant qu'on peut toucher, sentir ou voir les parties d'un corps séparément, on ne doit pas regarder le corps comme fluide. La farine, par exemple, est composée de petites parties déliées, qui peuvent aisément être séparées les unes des autres par une impression qui n'est nullement sensible: cependant tout homme qui aura une boîte remplie de farine, ne dira jamais qu'il a une boîte pleine de fluide, parce qu'aussi - tôt qu'il y enfonce le doigt, & qu'il commence à froter la farine entre deux doigts, il sent à l'instant les parties dont elle est composée; mais dès que cette farine devient infiniment plus fine, comme cela arrive à l'égard du chyle dans nos intestins, elle se change alors en fluide.
La cause de la fluidité paroît consister en ce que
les parties des fluides ont bien moins d'adhérence entr'elles, que n'en ont celles des corps durs ou solides,
& que leur mouvement n'est point empêché par
l'inégalité de la surface des parties, comme dans un
tas de poussiere, de sable, &c. car les particules dont
les fluides sont composés, sont d'ailleurs de la même
nature, & ont les mêmes propriétés que les particules
des solides: cela s'apperçoit évidemment,
quand on convertit les solides en fluides & les fluides
en solides; par exemple, lorsqu'on change de l'eau
en glace, & qu'on met des métaux en fusion, &c.
En effet on ne peut raisonnablement révoquer en
doute que les parties élémentaires de tous les corps
ne soient de la même nature; savoir, des corpuscules
durs, solides, impénétrables, mobiles. Voyez
Si les parties d'un corps peuvent glisser aisément
les unes sur les autres, ou être facilement agitée par
la chaleur; ces parties, quoiqu'elles ne soient pas
dans un mouvement actuel, pourront cependant
constituer un corps fluide. Au reste les particules d'un
pareil corps ont quelque adhérence entr'elles, comme
il paroît évident par le mercure bien purgé d'air
qui se soûtient dans le barometre à la hauteur de 60
ou 70 pouces; par l'eau qui s'éleve dans les tuyaux
capillaires, quoiqu'ils soient dans le vuide; & par
les gouttes des liqueurs, qui prennent dans le vuide
une figure sphérique, comme s'il y avoit entre
leurs parties quelque cohésion réciproque, semblable
à celle de deux marbres plans & polis. Voyez
Les fluides sont ou naturels comme l'eau & le mercure,
ou animaux comme le sang, le lait, la lymphe,
l'ûrine, &c. ou artificiels comme les vins, les
esprits, les huiles, &c. Voyez chacun à son article,
On peut considérer dans les fluides quatre choses;
1°. leur nature ou ce qui constitue la fluidité, c'est
l'objet de l'article
La théorie de l'équilibre & du mouvement des
fluides est une grande partie de la Physique; la pression
& la pesanteur des corps plongés dans les fluides, & l'action des fluides sur les corps qui y sont
plongés, sont le sujet de l'Hydrostatique. Voyez
Les lois hydrostatiques des fluides sont, I. que les parties supérieures de tous les fluides, comme l'eau, &c. pesent sur les inférieures, ou comme parlent quelqués philosophes, que les fluides pesent en eux - mêmes ou sur eux - mêmes.
On a soûtenu dans les écoles un principe tout - à - fait contraire à celui - ci; mais la vérité de cette pression est à - présent démontrée par mille expériences. Il suffira d'en rapporter une bien simple. Une bouteille vuide, bien bouchée, étant plongée dans l'eau, & suspendue au bas d'une balance, qu'on mette des [p. 882]
Il suit de cette pesanteur que les surfaces des fluides qui sont en repos, sont planes & paralleles à l'horison, ou plûtôt que ce sont des segmens de sphere qui ont le même centre que la terre. Car comme on suppose que les parties des fluides cedent à la moindre force, elles seront mûes par leur pesanteur, jusqu'à ce qu'aucune d'elles ne puisse plus descendre, & quand elles seront parvenues à cet état, le fluide demeurera en repos, à moins qu'il ne soit mis en mouvement par quelque cause extérieure: or il faut pour établir ce repos, que la surface du fluide se dispose comme nous venons de le dire. En effet lorsqu'un corps fluide est disposé de maniere que tous les points de sa surface forment un segment de sphere concentrique à la terre, chaque particule est pressée perpendiculairement à la surface, & n'ayant pas plus de tendance à couler vers un côté que vers un autre, elle doit rester en repos.
II. Si un corps est plongé dans un fluide en tout ou en partie, sa surface intérieure sera pressée de bas en haut par l'eau qui sera au - dessous.
On se convaincra de cette pression des fluides sur la
surface inférieure des corps qui y sont plongés, en
examinant pourquoi les corps spécifiquement plus legers
que les fluides, s'élevent à leur surface: cela
vient évidemment de ce qu'il y a une plus forte pression
sur la surface inférieure du corps que sur sa surface
supérieure, c'est - à - dire de ce que le corps est
poussé en en - haut avec plus de force qu'il ne l'est
en em - bas par sa pesanteur: en effet le corps qui tend
à s'élever à la surface, est continuellement pressé par
deux colonnes de fluide; savoir, par une qui agit
sur sa partie supérieure, & par une seconde qui agit
sur sa partie inférieure. La longueur de ces deux colonnes
devant être prise depuis la surface supérieure
du fluide, celle qui presse la surface inférieure du
corps sera plus longue de toute l'épaisseur du corps,
& par conséquent le corps sera poussé en en - haut
par le fluide avec une force égale au poids de la
quantité de fluide qui seroit contenue dans l'espace
que le corps occupe. Donc, si le fluide est plus
pesant que le corps, cette derniere force qui tend
à pousser le corps en en - haut, l'emportera sur la
force de la pesanteur du corps qui tend à le faire
descendre, & le corps montera. Voyez
Par - là on rend raison pourquoi de très - petits corpuscules, soit qu'ils soient plus pesans ou plus legers que le fluide dans lequel ils sont mêlés, s'y soûtiendront pendant fort long - tems sans qu'ils s'élevent à la surface du fluide, ni sans qu'ils se précipitent au fond. C'est que la différence qui se trouve entre ces deux colonnes est insensible, & que la force qui tend à faire monter le corpuscule, n'est pas assez grande pour surmonter la résistance que font les parties du fluide à leur division.
III. La pression des parties supérieures qui se fait sur celles qui sont au - dessous, s'exerce également de tous côtés, & suivant toutes les directions imaginables, latéralement, horisontalement, obliquement, & perpendiculairement. C'est une vérité d'expérience bien établie par M. Pascal dans son traité de l'équilibre des liqueurs. Voyez la suite de cet article, où cette loi sera developpée: nous ne pouvons la prouver qu'après en avoir déduit les conséquences; car ce sont ces conséquences qu'on démontre par l'expérience, & qui assûrent de la vérité du principe.
Toutes les parties des fluides étant ainsi également pressées de tous côtés, il s'ensuit, 1°. qu'elles
IV. Dans les tubes qui communiquent ensemble, quelle que soit leur grandeur, soit qu'elle soit égale ou inégale, & quelle que soit leur forme, soit qu'elle soit droite, angulaire ou recourbée, un même fluide s'y élevera à la même hauteur, & réciproquement.
V. Si un fluide s'eleve à la même hauteur dans deux tuyaux qui communiquent ensemble, le fluide qui est dans un des tuyaux, est en équilibre avec le fluide qui est dans l'autre.
Car, 1°. si les tuyaux sont de même diametre, &
que les colonnes des fluides ayent la même base & la
même hauteur, elles seront égales; conséquemment
leurs pesanteurs seront aussi égales, & aussi elles agiront
l'une sur l'autre avec des forces égales: 2°. si les
tuyaux sont inégaux en base & en diametre, supposons
que la base de G I (
On démontre aisément la même vérité sur deux tubes, dont l'un est incliné, l'autre perpendiculaire. Il suit encore de - là que si des tubes se communiquent, le fluide pesera davantage dans celui où il sera plus élevé.
VI. Dans les tubes qui communiquent, des fluides de différentes pesanteurs spécifiques seront en équilibre si leurs hautéurs sont en raison inverse de leurs pesanteurs spécifiques.
Nous tirons de - là un moyen de déterminer la gravité
spécifique des fluides; savoir, en mettant un fluide dans un des tuyaux qui se communiquent comme
(A B,
Puisque les densités des fluides sont comme leurs
pesanteurs spécifiques, leurs densités seront aussi
comme les hauteurs des fluides D H & B G. Ainsi
nous pouvons encore tirer de - là une méthode pour
déterminer les densités des fluides. Voyez
VII. Les fonds & les côtés des vaisseaux sont pressés
de la même maniere, & par la même loi que les
fluides qu'ils contiennent. C'est une suite de la premiere
& de la seconde loi ci - dessus.
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