ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"851"> des, forme du savon avec les huiles, & est d'un goût caustique. Voyez Natron & le supplément du Dictionnaire de Chambers. ( - )

Fleurs (Page 6:851)

Fleurs, (Chimif.) c'est un produit de la sublimation, qui se ramasse dans la partie supérieure des vaisseaux sublimatoires, sous la forme d'un corps care & peu lié. Voyez Sublimation.

Fleur - de - lis (Page 6:851)

Fleur - de - lis, (Jurisp. Franç.) ser marqué de plusieurs petites fleurs - de - lis par ordre de la justice, que le bourreau applique chaud pendant un instant sur l'épaule d'un coupable qui mérite peine afflictive, mais qui ne mérite pas la mort. Coquille observe que la flétrissure de la fleur - de lis n'a pas seulement été introduite parmi nous comme une peine afflictive, mais de plus comme un moyen de justifier si l'accusé a déjà été puni par la justice de quelque crime, dont la récidive le rend encore plus criminel.

Cette idée de fléirissure est fort ancienne; les Romains l'appelloient inscriptio. Les Samiens, au rapport de Plutarque, imprimerent une choüette sur les Athéniens qu'ils avoient faits prisonniers de guerre.

Platon ordonna que ceux qui auroient commis quelque sacrilége, seroient marqués au visage & à la main, & ensuite foüettés & bannis. Eumolpe dans Pétrone, couvre le visage de son esclave fugitif, de plusieurs caracteres qui faisoient connoître ses diverses fautes. Cette pratique eut lieu chez les Romains, jusqu'au tems de l'empereur Constantin, qui défendit aux juges de faire imprimer sur le visage aucune lettre qui marquât le crime commis par un coupable, permettant néanmoins d'imprimer cette lettre sur la main ou sur la jambe, afin, dit - il, que la face de l'homme qui est l'image de la beauté céleste, ne seit pas deshonorée. Leg. 17. cod. de poenis. Sans examiner la solidité de la raison qui a engagé Constantin à abolir la flétrissure sur le visage, nous dirons seulement que cette rigueur a paru trop grande par plusieurs autres motifs aux législateurs modernes, de sorte qu'en France & ailleurs on ne flétrit aujourd'hui que sur l'épaule. Voyez Flétrissure. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Fleurs d'un Vaisseau (Page 6:851)

Fleurs d'un Vaisseau, (Marine.) c'est la rondeur qui se trouve dans les côtés du vaisseau, ou bien toutes les planches qui forment cette rondeur dans le bordage extérieur, dont la plus basse est posée auprès de la derniere planche du bordage de fond, & la plus haute joint le franc bordage. Voyez Bordage des fleurs.

Pour la beauté du gabarit d'un vaisseau, il faut que les fleurs montent & s'élevent avec une rondeur agreable à la vûe, & bien proportionnée. Selon quelques charpentiers, le rétrecissement que fait la rondeur des fleurs de - haut en - bas, depuis le gros jusqu'au plat - fond, doit être du tiers du creux du vaisseau pris sous l'embelle; par exemple, dix piés de creux doivent donner trois piés un tiers de retrécissement. (Z)

Fleurs (Page 6:851)

Fleurs, (Marine.) donner les fleurs à un vaisseau. Voyez Florer.

Fleur (Page 6:851)

Fleur, à fleur d'eau, (Marine.) c'est - à - dire au niveau de la surface de l'eau. Tirer à fleur d'eau, c'est tirer au niveau, & le plus près qu'il est possible de la surface de l'eau. (Z)

Fleurs (Page 6:851)

Fleurs, dans l'art de Peinture. Peindre les fleurs, c'est entreprendre d'imiter un des plus agréables ouvrages de la nature. Elle semble y prodiguer tous les charmes du coloris. Dans les autres objets qu'elle offre à nos regards, les teintes sont rompues, les nuances confondues, les dégradations insensibles; l'effet particulier de chaque couleur se dérobe pour ainsi dire aux yeux; dans les fleurs, les couleurs les plus franches semblent concourir & disputer entr'elles. Un parterre peut être regardé comme la palette de la nature. Elle y présente un assortissement complet de couleurs séparées les unes des autres; & pour montrer sans doute combien les principes auxquels nous prétendons qu'elle s'est soûmise, sont au - dessous d'elle, elle permet qu'en assemblant un grouppe de fleurs, on joigne ensemble les teintes que la plûpart des artistes ont regardées comme les plus antipathiques, sans craindre qu'elles blessent les lois de l'harmonie. Est - il donc en effet des couleurs antipathiques? non sans doute. Mais la peinture & généralement tous les arts ne se voyent - ils pas trop souvent resserrés par des chaines que leur ont forgées les préjugés? Qui les brisera? le génie.

Les artistes enrichis de ce don céleste, ont le privilége de sécoüer le joug de certaines regles qui ne sont faites que pour les talens médiocres. Ces artistes découvriront en examinant un bouquet, des beautés hardies de coloris qu'ils oseront imiter. Pausias les surprit dans les guirlandes de Glycere, & en profita.

Je crois donc qu'une des meilleures études de coloris qu'un jeune artiste puisse faire, est d'assembler au hasard des grouppes de fleurs, & de les peindre; qu'il joigne à cette étude celle de l'effet qu'elles produisent sur différens fonds, il verra s'évanouir cette habitude servile d'apposer toûjours des fonds obscurs aux couleurs brillantes qu'on veut faire éclater. Des fleurs différentes, mais toutes blanches, étalées sur du linge; un cygne qui vient leur comparer la couleur de ses plumes; un vase de cette porcelaine ancienne si estimée par la blancheur de sa pâte, & qui renferme un lait pur, formeront un assemblage dans lequel la nature ne sera jamais embarrassée de distinguer des objets, qu'elle semble avoir trop uniformement colorés. l ourquoi donc, lorsqu'il s'agit d'imiter l'éclat du teint d'une jeune beauté, recourir à des oppositions forcées & peu vraissemblables? Pourquoi, si l'on veut éclairer une partie d'un tableau, répandre sur le reste de l'ouvrage une obscurité rebutante, une nuit impénétrable? pourquoi donner ainsi du dégoût pour un art dont les moyens trop apperçûs blessent autant que ses effets plaisent? Ce que je viens de dire a, comme on le voit, rapport à l'art de Peinture en général. Cependant comme le talent de peindre les fleurs est un genre particulier qui remplit souvent tous les soins d'un artiste, il est bon de faire quelques observations particulieres. Une extrème patience, un goût de propreté dans le travail, un génie un peu lent, des passions douces, un caractere tranquille, semblent devoir entraîner un artiste à choisir des fleurs pour l'objet de ses imitations. Cependant pour les peindre parfaitement, toutes ces qualités ne suffisent pas. Les fleurs, objets qui semblent inanimés, par conséquent froids, demandent pour intéresser dans la représentation qu'on en fait, une idée de mouvement, une chaleur dans le coloris, une legereté dans la touche, un art & un choix dans les accidens, qui les mettent pour ainsi dire au - dessus de ce qu'elles sont. Ces êtres qui vivent ont toutes ces qualités aux yeux de ceux qui les savent appercevoir; & l'on a vû Baptiste & Desportes avec une façon de peindre fiere, large, & souvent prompte, imiter le velouté des roses, & rendre intéressante la symmétrie de l'anémone. Une fleur prête d'éclore, une autre dans le moment où elle est parfaite, une troisieme, dont les beautés commencent à se flétrir, ont des mouvemens différens dans les parties qui les composent. Celui des tiges & des feuilles n'est point arbitraire, c'est l'effet de la combinaison des organes des plantes. La lumiere du soleil qui leur convient le mieux, offre par sa variété des accidens de clair obscur sans nombre. Les insectes, les oiseaux qui joüissent plus immédiatement que nous de ces objets, ont droit d'en animer les représentations. Les vases où on les conserve, les rubans avec lesquels on les assemble, doivent orner la com<pb-> [p. 860] position du peintre: enfin il faut qu'il s'esforce de faire naître par la vûe de son ouvrage, cette sensation douce, cette admiration tranquille, cette volupté délicate qui satisfait nos regards lorsqu'ils se fixent sur la nature.

Mais insensiblement je paroîtrois peut - être pousser trop loin ce que peut exiger un genre qui n'est pas un des principaux de l'art dont je parle. Je finis donc en recommandant aux Peintres de fleurs un choix dans la nature des couleurs, & un soin dans leur apprêt, qui semble leur devoir être plus essentiel qu'aux autres artistes; mais qui n'est en général que trop souvent négligé dans les atteliers. Les fleurs sont un genre de peinture, comme l'histoire, le portrait, &c. On dit, ce peintre fait les fleurs, c'est un peintre - fleuriste. Article de M. Watelet.

Fleur de Pêcher (Page 6:860)

Fleur de Pêcher, (Manége, Maréchall.) auber, mille - fleurs, expressions synonymes. L'immense variété des couleurs & des nuances de la robe ou du poil des chevaux, a fait imaginer une multitude de noms, à l'effet d'en spécifier les différences; un mêlange assez confus de blanc, de bay & d'alzan a parû sans doute un composé approchant de la couleur des fleurs de pêcher; de - là la dénomination dont il s'agit. (e)

Fleur de Farine (Page 6:860)

Fleur de Farine, en terme de Boulanger, c'est la plus pure, la plus fine farine que les Boulangers mettent en usage.

Fleur (Page 6:860)

Fleur, terme de Fabrique de cuirs. Les Tanneurs, Corroyeuts, Chamoiseurs, Mégissiers, Peaussiers, & autres ouvriers qui préparent les peaux, appellent fleur la superficie ou le côté de la peau d'où l'on a enlevé le poil ou la laine: l'autre côté se nomme chair, parce qu'il y étoit attaché.

Les principaux apprêts qu'on donne aux cuirs pour les disposer à être employés aux différens usages qu'on en fait, se donnent du côté de la fleur.

Les Corroyeurs appliquent toûjours les couleurs sur le côté de fleur; il n'y a que les veaux passés en noir, auxquels ils appliquent une couleur orangée du côté de chair, par le moyen du sumac.

Les Peaussiers - Teinturiers en cuir, & les Chamoiseurs, appliquent les couleurs des deux côtés. Quand on donne aux peaux le suif des deux côtés, cette opération s'appelle donner le suif de chair & de fleur.

On appelle peaux effleurées, celles dont on a enlevé cette pellicule nommée épiderme; mais on donne le nom de peaux à fleur à celles auxquelles on a conservé cette pellicule. Voyez Tanner, Corroyer, Chamois, Mégie .

Fleurs (Page 6:860)

Fleurs, terme de Marchand de modes; ce sont de petites fleurs d'Italie de toute sorte de couleurs, que les marchands de modes achetent des marchands de fausses - fleurs, & les revendent aux femmes, qui les placent dans leurs cheveux & sur leur coëffure.

Fleurs (Page 6:860)

Fleurs, (Rubanier.) est une imitation de toutes les différentes fleurs imaginables, exécutées soit en soie, en vélin, ou en coques de vers à soie dépouillées de leur soie. A l'égard de celles qui sont de vélin ou de coques, la fabrique n'en appartient pas à ce métier, mais seulement l'emploi; elles servent à orner les habillemens des dames, à faire des coëffures, aigrettes, palatines, & quantité d'autres ouvrages à leur usage. Il est surprenant de voir la beauté & la variété de ces ouvrages exécutés en fleurs, qui, quoiqu'artificielles, représentent le naturel jusqu'à tromper les yeux des plus habiles connoisseurs. Effectivement les fleurs que ce métier fait éclore, imitent si parfaitement le nuancé & le fondu des couleurs, que le pinceau peut à peine faire mieux. Les fleurs de vélin, coques de vers, ou autres, que j'ai dit ne pas appartenir à ce métier, se font par différens artistes; mais les plus belles & les plus parfaites nous viennent d'Italie.

Fleurs (Page 6:860)

Fleurs se dit encore de tout ce qui compose les différentes parties des desseins à l'usage de ce métier, quoique ce soient le plus souvent des parties qui regardent plûtôt l'ornement que les fleurs.

Fleurs - de - Lis (Page 6:860)

Fleurs - de - Lis, (Rubanier.) est un ornement qui garnit les lisieres de différens ouvrages; ce sont des fers, ainsi que pour la dent de rat (voyez Dent de Rat), qui servent à les former, à l'exception qu'ici il y a deux fers de chaque côté. Les fers servant à former les deux côtés de la fleur - de - lis, levent seuls; mais lorsqu'il s'agit de la pointe du milieu, les deux levent ensemble, & servent ainsi à former l'éminence nécessaire à cette figure. On sent parfaitement que lorsque la trame environne les deux fers à - la-fois, leur épaisseur double donne occasion à cette trame d'excéder plus considérablement que lorsqu'il n'en leve qu'un. Ainsi se termine la fleur - de - lis, pour être recommencée à une certaine distance egale.

Fleurs blanches (Page 6:860)

Fleurs blanches, (Medecine.) par abréviation pour flueurs blanches, LEUXOR)R(OIA, fluor muliebris, fluor albus. On donne vulgairement ce nom à tout écoulement, à tout flux, qui se sont par la voie des menstrues, de matiere différente du sang & du pus.

C'est le rapport qui se trouve entre l'origine, l'issuë du fluide morbifique & celle des regles, dont le mot fleurs est un des synonymes, qui a donné lieu à l'application de ce nom - ci à cette maladie. C'est de ce rapport, joint à la couleur qui distingue le plus souvent les humeurs de cet écoulement vicieux, qu'a été formée, pour la désigner, la dénomination de fleurs blanches. On lui donne aussi le nom de perte blanche, pour exprimer que l'évacuation qui se fait dans ce cas, est absolument une lésion de fonctions, par laquelle il se répand hors du corps des humeurs qui doivent y être retenues; qu'elle est une vraie lésion à l'égard des vaisseaux d'où se fait cette effusion, qui ne doivent, hors le tems de la menstruation, laisser échapper rien de ce qu'ils contiennent.

On peut par conséquent regarder les fleurs blanches comme une espece de diarrhée de la matrice & du vagin; d'autant plus que la matiere de cet écoulement a cela de commun avec celle de la diarrhée proprement dite, qu'elle est d'aussi différentes qualités dans celui - là, que la matiere de celle - ci, quant aux humeurs animales rendues dans le flux de ventre. En effet, l'humeur qui se répand dans les fleurs blanches, est tantôt séreuse ou lymphatique simplement; tantôt elle est pituiteuse, ou muqueuse & glaireuse; tantôt elle est bilieuse, avec plus ou moins d'intensité, & même quelquefois sanieuse: d'ou il s'ensuit que cette humeur peut se présenter sous différentes couleurs. Lorsque les premieres qualités y dominent, elle est limpide & plus ou moins claire, sans couleur: avec les secondes qualités elle est plus ou moins blanchâtre, ressemblant à du lait ou à de la creme d'orge; elle a plus ou moins de consistance. Avec la derniere des qualités mentionnées, elle paroît jaunâtre, ou d'un verd plus ou moins foncé: dans les premiers de ces différens cas, elle n'a point ou très - peu d'acrimonie & de mauvaise odeur; dans les derniers, elle est presque toûjours acre, irritante, excoriante même, & plus ou moins fétide.

Les fleurs blanches forment quelquefois un écoulement continuel, rarement bien abondant; quelquefois il cesse par intervalles irréguliers ou périodiques: il précede souvent chaque évacuation ordinaire des menstrues, & il subsiste quelque tems après qu'elle est finie.

La connoissance des causes du flux menstruel est absolument nécessaire pour juger de celles des fleurs blanches (voyez Menstrues): il suffira d'en donner ici un précis, pour l'intelligence des différens symptomes, des différentes circonstances de cette maladie.

Le sang qui s'écoule périodiquement des parties

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.