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La corollé, corolla; il y en a de deux especes, le pétale, & le nectarium. Le pétale est monopétale ou polypétale, c'est - à - dire d'une seule piece ou de plusieurs pieces, qui sont les feuilles de la fleur; lorsqu'il n'y a qu'une seule piece, on y distingue le tuyau & le lymbe; lorsqu'il s'y trouve plusieurs pieces, chacune a un onglet & une lame. Le nectarium contient le miel; c'est une fossette, une écaille, un petit tuyau, ou un tubercule. Le fleuron & le demi - fleuron dont il a déjà été fait mention, sont aussi des especes de corolles.
L'étamine, stamen, est la partie mâle de la génération des plantes; elle est composée du filet & du sommet anthera, qui renferme les poussieres fécondantes.
Le pistil est la partie femelle de la génération; il est
composé du germe, du stile, & du stigmate; le germe
renferme les embryons des semences; le stile est entre
le germe & le stigmate, mais il ne se trouve pas dans
toutes les plantes; le stigmate est l'ouverture qui
donne entrée aux poussieres fécondantes des étamines, pour arriver aux embryons des semences à - traver le stile. Floroe parisiensis prodrom. par M. Dalibard,
Paris, 1749. Voyez
Fleurs (Page 6:855)
L'on convient assez généralement parmi les Chimistes, que les couleurs dépendent du phlogistique, que c'est de sa combinaison avec d'autres principes, que résulte leur différence.
L'analyse nous a appris que les fleurs abondent en une huile essentielle, à laquelle, conformément à cette idée, leurs couleurs & la variété qui y regne peuvent être attribuées; parce qu'une seule & même huile, l'huile essentielle de thym, par exemple, produit toutes les couleurs que nous trouvons dans les différentes fleurs des plantes, depuis le blanc jusqu'au noir parfait, avec toutes les ombres de rouge, de jaune, de pourpre, de bleu, & de verd, en mélant cette huile avec différentes substances. Ainsi, selon M. Geoffroy, les huiles essentielles des plantes, pendant qu'elles sont renfermées dans les fleurs, peuvent leur procurer différens mélanges, par cette aimable variété de couleurs qu'elles possedent.
Les infusions des fleurs, ou de quelques parties des plantes, rougissent par des acides, verdissent par des alkalis; & l'on ne doute point que ce ne soit le phlogistique dont les teintures ou les infusions sont chargées, qui, par son union avec les sels, produit ces différentes couleurs. M. Geoffroy rapporte quelques expériences dans les Mémoires de l'académie des
Les principales couleurs qui s'observent dans les fleurs sont le verd, le jaune citron, le jaune orangé, le rouge, le pourpre, le violet, le bleu, le noir, & le transparent, ou le blanc: de ces couleurs diversement combinées, sont composées toutes les autres.
Le verd seroit, suivant ce système, l'effet d'une huile raréfiée dans la fleur, & mélée avec les sels volatils & fixes de la seve, lesquels restent engages dans les parties terreuses, pendant que la plus grande partie de la portion aqueuse se dissipe. Du moins si l'on couvre des feuilles ensorte que la partie aqueuse de la seve ne puisse se dissiper, & qu'elle reste au contraire avec les autres principes dans les canaux des feuilles, l'huile se trouve si fort étendue dans cette grande quantité de phlegme, qu'elle paroît transparente & sans couleur; & c'est ce qui produit apparemment la blancheur de la chicorée, du celleri, &c. car cette blancheur paroît n'être dans ces plantes, & dans la plûpart des fleurs blanches, que l'effet d'un amas de plusieurs petites parties transparentes & sans couleur, chacune en particulier, dont les surfaces inégales refléchissent en une infinité de points, une fort grande quantité de rayons de lumiere.
Quand les acides rendent aux infusions des fleurs & aux solutions de tournesol la couleur rouge, c'est peut - être en détruisant l'alkali fixe, qui donnoit au phlogistique dans ces teintures la couleur bleue ou brune. Dans les fleurs, toutes les nuances jaunes, depuis le citron jusqu'à l'orangé, ou rouge de safran, pourroient venir d'un mélange d'acide avec l'huile, comme on voit que l'huile de thym digérée avec le vinaigre distillé, produit le jaune orangé ou le rouge de safran.
Toutes les nuances de rouge, depuis la couleur de chair jusqu'au pourpre & au violet foncé, seroient les produits d'un sel volatil urineux avec l'huile; puisque le mélange de l'huile de thym avec l'esprit volatil de sel ammoniac, passe par toutes les nuances, depuis la couleur de chair jusqu'au pourpre & au violet foncé.
Le noir, qui dans les fleurs peut être regardé comme un violet très - foncé, paroît être l'effet d'un mélange d'acide par - dessus le violet pourpre du sel volatil urineux.
Les nuances du bleu proviendroient du mélange des sels alkalis fixes avec les sels volatils urineux & les huiles concentrées; puisque l'huile de thym devenue de couleur pourpre par l'esprit volatil du sel ammoniac, digérée avec l'huile de tartre, prend une belle couleur bleue.
Le verd seroit produit par les mêmes sels, & par des huiles beaucoup plus raréfiées; du moins l'huile de thym, couleur de violet pourpre, étendue dans l'esprit - de - vin rectifié & uni à l'huile de tartre, donne une couleur verte.
Tel est le système de M. Geoffroy, par lequel il suppose que les combinaisons qui produisent les différentes couleurs dans les expériences chimiques, se trouvent les mêmes dans les fleurs des plantes, & produisent pareillement leurs différentes couleurs naturelles; mais un tel système n'est qu'une pure dépense d'esprit: car outre que les expériences faites en ce genre sont fort bornées, ce seroit une témérité de conclure du particulier au général, & plus encore des produits de la Chimie à ceux de la nature. En un mot, l'art qu'employe cette nature pour former dans les fleurs l'admirable variété de leurs couleurs, surpasse toutes nos connoissances théoriques.
De la conservation des fleurs. Notre pratique n'est [p. 848]
Le chevalier Robert Southwell a bien voulu communiquer au public la meilleure méthode que je connoisse pour conserver les fleurs dans leur état naturel & dans leurs propres couleurs: voici cette méthode. On préparera deux plaques de fer longues de huit à dix pouces, ou davantage, larges à proportion, & d'une épaisseur suffisante pour n'être pas pliées: on percera ces plaques de fer à chaque coin, pour y mettre des écrous ou vis qui puissent les tenir serrées l'une contre l'autre à volonté. L'on cueillera sur le midi d'un jour bien sec la fleur qu'on voudra conserver; l'on couchera cette fleur sur une feuille de papier pliée par la moitié, en étendant délicatement toutes les feuilles & les pétales: si la queue de la fleur est trop épaisse, on l'amincira, afin qu'elle puisse être applatie; ensuite on posera quelques feuilles de papier dessus & dessous la fleur. On mettra par - dessus le tout l'une des deux plaques de fer, sans rien déranger; on en serrera les écroas; l'on portera les plaques ainsi serrées dans un four qui ne soit pas trop chaud, & on les y laissera pendant deux heures. Quand les fleurs sont grosses & épaisses, il faut couper adroitement les derrieres inutiles, & disposer les pétales dans leur ordre naturel.
Après avoir retiré vos plaques du four, faites un mélange de parties égales d'eau - forte & d'eau - devie; ôtez vos fleurs de la presse des plaques, & frotez - les legerement avec un pinceau de poil de chameau trempé dans la liqueur dont on vient de parler: ensuite pressez délicatement vos fleurs avec un linge, pour en boire toute l'humidité: après cela, ayez en main une eau gommeuse composée d'un gros de sang - de - dragon dissous dans une pinte d'eau; trempez un fin pinceau dans cette eau gommeuse; frotez - en toute votre fleur, & couvrez - la de papier: enfin mettez - la de nouveau sous presse entre vos deux plaques, pour fixer votre eau gommeuse. Au bout de quelque tems, tirez votre fleur de la presse, & toute l'opération est finie.
Auteurs. On peut consulter sur la structure des fleurs, le Discours de Vaillant, imprimé à Leyden en 1718 in - 4°;.
Morlandi observationes de usu partibusque florum, dont j'ai lû l'extrait dans le Journal de Leipsic, année 1705. Janv. pag. 275. Voyez aussi Grew, Malpighi, & Ray. Mais ceux qui par curiosité & par amour pour la Botanique, les Arts, & le Dessein, veulent se former une belle bibliotheque en ce genre, doivent connoître ou se procurer les livres suivans, que je vais ranger par ordre alphabétique.
Boym (Michaël), jésuite, Flora sinensis; Viennoe - Austrioe, 1656, in - fol.
Bry (Joh. Théod. de), Florilegium renovatum, pars I. Francof. anno 1612. II. anno 1614. III. anno 1518, fol. avec figures. Le même ouvrage a paru sous le nom de Anthologia magna; Francof. 1626 & 1641, quatre tom. ordinairement reliés en un vol.
Besleri (Basilii) Hortus Eystettensis; Norimbergoe, 1613, deux vol. in - fol. charta imp. fig.
Dillenii (Joh. Jac.) Hortus Elthamensis; Lond. 1732. fol. mag. tab. aneoe 324.
Ferrari (Gio. Batt.) Flora overo cultura di fiori; Romoe, 1633 in - 4°;. & 1638. Cest le même ouvrage intitulé, Ferrarius, de florum culturâ, imprimé à Amst. en 1646 & 1664. in - 4°;. avec fig.
Hortus Malabaricus; Amstelod. ab anno 1678 ad annum 1693, douze tomes in - fol. avec fig.
Laurembergius (Petrus) de plantis bulbosis & tuberosis; Francof. 1654. in - 4°;. avec figures.
Linnoei (Caroli) Hortus Cliffortianus; Amstelodami, 1737, in - fol. fig.
Munting (Abraham) Phytographia curiosa; Amst. 1711, in - fol. avec fig.
Passoeus (Crispian), Hortus floridus; Arnhemii, 1614, in - 4°;. oblong; & à Utrecht, sous le titre de Jardin de fleurs, par Crispian de la Passe.
Parkinson (John.), A choice garden of all sorts of rarest flowers, &c. Lond. 1656. in - fol. avec fig.
Pontederoe (Julii) Anthologia; Patavii, 1720, in<-> 4°;. cum fig.
Recueil de plantes orientales, occidentales, & autres, au nombre de 250 planches gravées par Robert, Châtillon, & Bosse; ce recueil de fleurs est très - rare & d'un très - grand prix.
Rossi (Giovanus Domenicus), Nuova ricolta di fiori cavati di naturale; in Roma, 1645, fol.
Sloane (Hans). Voyez son Voyage à la Jamaïque, en anglois; London, 1707 & 1725, fig.
Swertius (Emmanuel), Florilegium; Francof. 1612. Amstelod. 1647. in - fol. imp. Antuerp. 1651 & 1657, fol. avec figures qui sont d'une grande beauté.
Theatrum Floroe, in quo ex toto orbe venustiores flores ari incisi proferuntur; Paris 1622, chez de Mathonniere, in - fol. On attribue ce recueil à Robert.
Toulouse (Guillaume), maître brodeur de Montpellier, Livre de fleurs, feuilles, & oiseaux, inventé & dessiné d'après le naturel; à Montpeilier, 1656, fol. fig.
Anonymes. Flower - garden displayd'in above 400 curious representations of the most beautiful flowers, colour'd to the life; Lonaon, 1735, fol.
J. H. Recueil de diverses fleurs mises au jour; Paris,
1653, in - fol. Art. de M. le Chevalier
Fleur (Page 6:848)
Les fleurs ont des graines qui produisent des tiges; & ces tiges sortent ou de racines ou d'oignons: ainsi on peut distinguer de deux sortes de fleurs; celles qui viennent de racines, & celles qui viennent d'oignons: mais toutes ces fleurs peuvent se multiplier par des cayeux, par des boutures, par des tailles, & par des marcottes. Il seroit trop long de faire venir de toutes les fleurs par le moyen de leurs graines; il est d'autres moyens dont nous parlerons: cependant comme il y a quelques fleurs qu'il faut élever de graines, nous commencerons par en indiquer la maniere.
De toutes les graines qui passent l'hyver, il y en
a qu'on peut semer sur des couches, pour être replanté
es en d'autres lieux, & les autres ne se replantent
que difficilement, ou point - du - tout. Les Jardiniers ordinaires sement toutes les graines des fleurs
en quatre tems; savoir, en Février, en Mars, en
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