ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Féve (Page 6:648)

Féve de jardin, (Botaniq.) faba, Raii hist. 909. faba major hortensis, Off. faba flore candido lituris nigris conspicuo, C. B. P. 338. faba cyamos, J. B. 2. 278. faba major recentiorum, Lob. Icon. 57. &c.

La racine de féve de jardin ou de marais, comme on dit à Paris, est en partie droite & en partie rempante, garnie de tubercules & de fibres: ses tiges sont hautes de deux coudées & plus, quadrangulaires, creuses, couvertes de plusieurs côtes qui naissent par intervalles, terminées en pointe, auxquelles sont attachées des paires de feuilles sans symmétrie, au nombre de trois, de quatre, de cinq, ou davantage, oblongues, arrondies, un peu épaisses, bleuâtres, veinées, & lisses.

Ses feuilles naissent plusieurs en nombre des aisselles des côtes sur un même pédicule, rangées par ordre & du même côté: elles sont légumineuses; la feuille supérieure ou l'étendard est blanc, pannaché de veines purpurines, & pourpré à sa base; les feuilles latérales ou les aîles, sont noires au milieu, & blanches à leur bord; la feuille inférieure ou la carine, carina, est verdâtre.

Leur calice est verd, partagé en cinq quartiers; il en sort un pistil qui se change dans la suite on une gousse longue, épaisse, charnue, velue, relevée, remplie de graines ou de feves, au nombre de trois, de quatre, de cinq, & rarement d'un plus grand nombre: elles sont oblongues, larges, applaties, en forme de rein, grosses, & pesant quelquefois une demi - dragme; ordinairement elles sont blanches, quelquefois rouges; elles ont une marque longue & noire à l'endroit où elles sont attachées à leur gousse. L'écorce de cette feve est épaisse, & comme coriace, sa substance intérieure étant desséchée, est dure, solide, & se partage aisément en deux parties, entre lesquelles se trouve a une des extrémités la plontale, qui est très - apparente.

Après que cette plante a donné sa graine, elle se defseche entierement. Les feves vertes & mûres sont des légumes dont on mange souvent; on les cultive beaucoup dans toute l'Europe.

Mais il regne une grande dispute parmi les Botanistes, pour savoir si notre feve ou le boona de quelques modernes (boon par les Allemands, & bean par [p. 649] les Anglois), est la féve des anciens. On trouvera cette question traitée dans Tragus, Dodonée, J. Bauhin, C. Hoffinan, Melchior Sebizius, &c. Ce qui est certain, c'est que la féve des anciens étoit petite & ronde, comme on le peut voir dans plusieurs endroits de Théophraste, de Droscoride, & autres. D'un autre côte, on a bien de la peine à croire qu'un légume qui étoit si commun, & que l'on employoit tous les jours, ne soit plus en usage à présent, ou qu'il ait changé de nom, & que le boona ait pris sa place & son nom, sans que personne s'en soit apperçu; car ce boona nous est donné d'un consentement unanime pour la feve, & le mot faba des Latins, répond au XUAMOS2 des Grecs; ce changement de nom n'est cependant pas sans exemples.

Les feves vertes contiennent un sel essentiel ammoniacal, tellement mêlé de soufre, de terre, & de flegme, qu'il en résulte un mucilage; mais lorsqu'elles sont mûres, un peu gardées & dessechées, il se fait une certaine fermentation intérieure, qui dissout ce mucilage, & qui développe de plus en plus les principes. Les sels acides, par un nouveau melange avec le soufre & la terre, se changent en des sels urineux volatils, ou en alkalis fixes: c'est pourquoi on trouve une plus grande quantité de ces se's volatils dans les feves mûres, & elles ne donnent presqu'aucun sel acide dans la distillation. Ces remarques sont de M. Geoffroy.

Pour ce qui regarde la nature & les vertus de la feve, voyez Feve de jardin, (Matiere médic. & Diete.) Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

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