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Fidéi - commis universel (Page 6:685)
FIDÉI - COMMISSAIRE (Page 6:685)
FIDÉI - COMMISSAIRE, s. m. (Jurispr.) se dit d'une personne ou d'une succession, ou d'un legs, qui sont à droit de fidéi - commis; par exemple:
Héritier fidéi - commissaire est celui qui est chargé de
rendre l'hérédité à un autre, à titre de fidéi - commis. Voyez
Substitution fidéi - commissaire est celle par laquelle
l'héritier ou le légataire est chargé, par forme de fidéi - commis, de remettre l'hoirie ou le legs à une
autre personne. Voyez
FIDÉJUSSEUR (Page 6:685)
FIDÉJUSSEUR, s. m. (Jurisprud.) appellé en Droit fidejussor, & dans notre usage caution, est celui qui s'oblige pour la dette d'un autre, promettant de payer pour lui au cas qu'il ne satisfasse pas à son créancier: est is qui fide suâ jubet quod alius debet.
Le fidéjusseur est différent du co - obligé, en ce que celui - ci entre directement dans l'obligation principale avec les autres obligés, au lieu que le fidéjusseur ne s'oblige que subsidiairement au cas que le principal obligé ne satisfasse pas.
L'intervention du fidéjusseur n'éteint pas l'engagement du principal obligé; ce n'est qu'une sûreté de plus qu'on ajoûte à son obligation. Celle du fidéjusseur au contraire n'est qu'accessoire à la principale, c'est pourquoi elle est éteinte aussi - tôt que celle du principal obligé.
Par l'ancien droit romain le créancier pouvoit s'adresser directement au fidéjusseur ou caution, & lui faire acquitter le total de la dette sans être tenu de faire aucunes poursuites contre le principal obligé; & s'il y avoit plusieurs fidéjusseurs, ils étoient tous obligés solidairement.
L'empereur Adrien leur accorda d'abord le bénéfice de division, au moyen duquel lorsqu'il y a plusieurs fidéjusseurs, ils peuvent contraindre le créancier à diviser son action contre eux, & à ne les poursuivre chacun que pour leur part & portion, pourvû qu'ils fussent tous solvables lorsque la division étoit demandée.
Dans la suite Justinien par sa novelle 4. chap. j. leur accorda en outre le bénéfice d'ordre & de discussion, qui consiste à ne pouvoir être poursuivis qu'après la discussion entiere du principal obligé.
Présentement ces deux bénéfices sont devenus
presque entierement inutiles aux fidéjusseurs ou cautions,
attendu que les créanciers ne manquent guere
de les y faire renoncer tant entre eux, s'ils sont plusieurs,
qu'à l'égard du principal obligé, au moyen
de quoi ils deviennent obligés solidairement, ce que
les notaires ont coûtume d'exprimer en ces termes:
s'obligeant par ces présentes l'un pour l'autre, & chacun
d'eux seulpour le tout, sans division ni discussion, renonçant
aux bénefices de division, ordre de droit & de discussion.
Voyez
La formalité des stipulations par interrogations & réponses, qui étoit usitée chez les Romains, & nécessaire pour les fidéjussions, ne se pratique point parmi nous; les fidéjusseurs s'y obligent de la même maniere que les principaux obligés, sans aucune solennité particuliere de paroles, & sans qu'il soit besoin que le fidéjusseur soit présent en personne, pourvû qu'on justifie de son consentement par une procuration signée de lui.
Toutes les exceptions réelles qui périment l'obligation principale, servent aussi au fidéjusseur, comme quand l'obligation est pour une chose non - licite.
Le fidéjusseur qui a payé pour le principal obligé a un recours contre lui.
Voyez au digeste, au code, & aux institutes les titres de fidejussoribus, les traités de fidejussoribus faits par Heringius & par Hipp. de Mar. in rubr. ff. de fidejuss. Guypape, quest. 570, Domat, tit. ij. les arrêtés de M. de Lamoignon, au titre des cautions, &c.
Voyez aux mots
FIDÉJUSSION (Page 6:685)
FIDÉJUSSION, s. f. (Jurisprud.) est l'engagement
que contracte un fidéjusseur ou caution. Voyez
FIDELE (Page 6:685)
FIDELE, adj. pris subst. (Théol. & Hist. ecclés.) parmi les Chrétiens signifie en général celui qui a la foi en Jesus - Christ, par opposition à ceux qui professent de fausses religions comme les idolatres.
Dans la primitive Eglise le nom de fideles étoit particulierement
affecté aux laïcs baptisés, distingués
des cathécumenes qui n'avoient pas encore reçû ce
sacrement, & des clercs ou consacrés par l'ordination,
ou attachés par quelque fonction au ministere
des autels & au service des églises. Voyez
Les priviléges des fideles étoient de participer à
l'Eucharistie; d'assister à toutes les prieres de l'Eglise; de réciter l'oraison dominicale, qu'on appelloit
par cette raison l'oraison des fideles,
Mais lorsque l'Eglise se fut partagée en différentes sectes, on ne comptoit sous le nom de fideles, que les Chrétiens catholiques, c'est - à - dire ceux qui ont la véritable foi, la foi par excellence. Jesus - Christ a déterminé lui - même le principal caractere du fidele; il le fait consister dans l'intime persuasion de sa puissance & de sa divinité, dans la confiance, la foi invariable en sa parole & en sa mission. C'est ce qu'il témoigne sans équivoque dans les divers passages où il parle de la foi; on en met ici quelques - uns sous les yeux du lecteur.
Jesus voyant l'extrème confiance du centenier, dit en marquant sa surprise: en vérité, je n'ai point trouvé une si grande foi, même en Israel. Matth. viij. 10. 13.
Dans une autre occasion comme il se fut endormi dans une barque où il étoit avec ses disciples, une tempête qui s'éleva tout - à - coup, leur fit craindre d'être submergés; sur quoi ils l'éveillerent en lui disant: sauvez - nous, Seigneur, nous périssons. Il leur répondit: pourquoi craignez - vous, hommes de peu de foi! c'est - à - dire hommes de peu de confiance. Matt. viij. 25. 26.
S. Pierre marchant sur les eaux, mais craignant d'enfoncer, & paroissant fort alarmé, Jesus lui ten. [p. 686]
Jesus dit à l'hémorroïsse: ma fille ayez confiance, votre foi vous a guérie. Matt. jx. 22.
Approchez votre main, dit - il à Thomas, mettez - la dans mon côté, & ne soyez pas incrédule, mais fidele. Jean, xx. 27.
Ces miracles - ci sont écrits afin que vous croyiez que Jesus est fils de Dieu, & qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. Jean, xx. 31.
Voilà l'idée unique & simple que Jesus - Christ nous donne de la foi & du fidele; tous les passages qu'on voit ici, & un plus grand nombre d'autres qu'on omet, ne présentent point d'autre sens; c'est de quoi l'on peut s'assûrer en parcourant les quatre évangélistes.
Ces passages, dira - t - on, semblent donner à la foi
des bornes bien étroites; à ce compte on pourroit
être fidele à peu de frais, & toutes les sociétés chrétiennes
pourroient prétendre à cette qualité, puisque
toutes admettent également la médiation & les
mérites infinis du Sauveur; mais à Dieu ne plaise,
qu'on tire cette conséquence! elle seroit absolument
mauvaise & absolument erronée; en voici la raison,
qui est sans replique: c'est que l'Eglise ayant été
souvent obligée d'expliquer & de fixer les articles
de sa croyance, qui se trouvoit attaquée par les hérétiques,
les termes de fidele & de foi ont eu nécessairement
plus d'extension dans la Théologie, qu'ils
n'en avoient dans la bouche de Jesus - Christ. En effet,
puisque nous devons écouter l'Eglise comme
notre mere, nous devons une humble soûmission à
ses decrets: si autem Ecclesiam non audierit, sit tibi
sicut éthnicus & publicanus. Matt. xviij. 17. Il ne suffit
donc pas d'avoir cette confiance essentielle en la
puissance & en la médiation du Sauveur; le vrai
fidele doit joindre à cette foi principale & primitive,
ce que l'on peut appeller la foi des dogmes, c'est - à - dire l'adhésion pure & simple aux décisions de l'Eglise
catholique. Le chrétien qui montre des dispositions
contraires, étale en effet son orgueil, & ne mérite
plus le titre de fidele: sit tibi sicut éthnicus & publicanus.
Article de M.
FIDELITÉ (Page 6:686)
FIDELITÉ, s. f. (Morale.) c'est une vertu qui consiste à garder fermement sa parole, ses promesses ou ses conventions, en tant qu'elles ne renferment rien de contraire aux lois naturelles, qui en ce cas - là rendent illicite la parole donnée, les promesses faites & les engagemens contractés; mais autrement rien ne peut dispenser de ce à quoi l'on s'est engagé envers quelqu'un: encore moins est - il permis en parlant, en promettant, en contractant, d'user d'équivoques ou autres obscurités dans le langage; ce ne sont - là que des artifices odieux.
Les vices ne doivent pas non plus donner atteinte
à la fidélité, & ne fournissent point par eux - mêmes un sujet suffisant de refuser à l'homme vicieux
l'accomplissement de ce qu'on lui a promis. Lorsqu'un
poëte, dit admirablement Ciceron dans ses Offices,
(liv. III. ch. xxjx.), met dans la bouche d'Atrée ces
paroles:
Elle est la source de presque tout commerce entre les êtres raisonnables: c'est un noeud sacré qui fait l'unique bien de la confiance dans la société de par<cb->
Fidélité (Page 6:686)
La fidélité est donc cette attention continuelle par laquelle l'amant occupé des sermens qu'il a faits, est engagé sans cesse à ne jamais devenir parjure. C'est par elle que toûjours tendre, toûjours vrai, toûjours le même, il n'existe, ne pense & ne sent que pour l'objet aimé; il ne trouve que lui d'aimable. Lisant dans les yeux adorés & sen amour & son devoir, il sait que pour prouver la vérité de l'un, il ne doit s'écarter jamais des regles que lui prescrit l'autre.
Que de choses charmantes pour l'amant qui est fidele! Qu'il trouve de bonheur à l'être, & de plaisir à penser qu'il le sera toûjours! Les plus grands sacrifices sont pour lui les plus chers. Sa délicatesse voudroit qu'ils fussent plus précieux encore. C'est la belle Thetis qui desiroit que Jupiter soûpirant pour elle, eût encore plus de grandeur, pour le sacrifier à Pelée avec plus de plaisir.
La fidélité est la preuve d'un sentiment très - vrai, & l'effet d'une probité bien grande.
Il ne faut qu'aimer d'un amour sincere, pour goûter la douceur qu'on sent à demeurer fidele. Passer tous les instans de sa vie près de l'objet qui en fait le charme, employer tous ses jours à faire l'agrément & le plaisir des siens, ne songer qu'à lui plaire, & penser qu'en ne cessant point de l'aimer on lui plaira toûjours, voilà les idées délicieuses du véritable amant, & la situation enchantée de l'amant fidele.
Je dis encore que la fidélité appartient à une ame honnête. En effet, examinons ce qu'en amour les femmes font pour nous, & nous verrons par - là ce que nous devons faire pour elles.
Ce qui est préjugé dans l'ordre naturel, devient
loi dans l'ordre civil. L'honneur, la réputation & la
gloire, pures chimeres pour la femme de la nature,
sont pour la femme qui vit en société, dans l'ordre
le plus nécessaire de ses devoirs. Instruite dès l'enfance
de ce que prescrivent ces derniers & de ce qui
les altere, quels efforts ne doit - elle pas faire, quand
elle veut y manquer? que l'on regarde la force de
ses chaînes, & l'on jugera de celle qu'il faut pour les
briser. Voilà pourtant tout ce qu'il en coûte à la
femme qui devient sensible, pour l'avoüer. Ajoûtez
à cet état forcé les craintes de la foiblesse naturelle
& les combats de la fierté mourante. Quelle reconnoissance
ne devons - nous donc pas avoir pour de si
grands sacrifices! Ce n'est qu'en aimant bien, comme
en aimant toûjours, que nous pouvons les mériter;
c'est en portant la fidélité jusqu'au scrupule, en
pensant enfin que les choses agréables, même les plus
legeres, que l'on dit à l'objet qui n'est pas l'objet aimé,
sont autant de larcins que l'on fait à l'amour.
On voit assez par - là qu'il n'y a guere que l'amour
vertueux qui puisse donner l'amour fidele. Cet article
est de M. Next page
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