ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"599"> du gingembre, une dragme & demie; de la cannelle, du spica indica, du saffran, du castoreum, de chacun une dragme; de l'euphorbe, deux scrupules. Faites - en une masse avec le suc de poireau, selon l'art.

On trouve dans la pharmacopée universelle de Lémery, des pilules fétides majeures réformées. Elles different de celles de Mesué, en ce qu'on en a retranché l'épithyme, le spicanard, la cannelle, le gingembre, le bdellium & l'euphorbe, & qu'il a employé le sirop de pomme composé du roi Sapor ou Sabor, à la place du suc de poireau.

Les pilules fétides majeures de la pharmacopée de Paris, different de celles de Mesué, en ce qu'on en a retranché l'euphorbe, & qu'on y a ajoûté la myrrhe & l'assa foetida, & qu'on a substitué avec Lémery le sirop de pomme au suc de poireau.

Ces pilules sont hydragogues, fondantes, hystériques, emmenagogues: elles ont été recommandees par les anciens medecins, qui osoient employer des remedes héroiques, beaucoup célebrés contre les obstiuctions, les suppressions de regles & les vuidanges, les vapeurs hystériques, la goutte, l'aydrepisie, le rhumatisme, certaines coliques, &c. Mais la medecine moderne pro'crit, sans doute trop généralement, les remedes de cette classe. Voyez Héroïque (traitement.)

Les pilules fétides mineures sont absolument hors d'usage parmi nous. La faculté de Medecine de Paris ne les a pas fait entrer dans sa pharmacopée. (b)

Fétide (Page 6:599)

Fétide, (Chimie.) On donne ce nom à quelques huiles tirées des végétaux & des animaux par la violence du feu. Voyez Huile. (b)

FETMENT (Page 6:599)

FETMENT, s. m. (Commerce.) monnoie d'Allemagne; c'est la moitié du petriment, ou le demi-albs ou sou, ou la vingt - quatrieme partie du kopfstuck, ou six sous huit deniers de France.

FÊTU (Page 6:599)

FÊTU, s. m. (Hist. nat. bot.) en latin, festua avenacea sterilis elatior. C. B. sorte d'avoine sauvage, qui dans le système de Linnoeus, constitue un genre distinctif de plante. Voici ses caracteres. Le calice est un tuyau bivalve, droit, portant des fleurs rangées ensemble sur un frêle épic. La fleur est à deux levres, dont l'inférieure a la forme du calice, & est en quelque maniere cylindrique, se terminant néanmoins par un barbillon pointu. Les étamines sont trois filamens capillaires, plus courts que la fleur. Cette fleur entoure étroitement la graine qui est unique, oblongue, même très aiguë aux deux extrémités, convexe d'un côté, & sillonnée de l'autre. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

Fétu (Page 6:599)

Fétu, (Géogr.) petit royaume de l'Afrique, sur la côte d'or de Guinée, d'enviton quatre lieues de long, sur quatre de large; il aponde en fruits, bétail, huile, & palmiers qui feurnissent du vin. Les Hollandois y ont eu un fort. (D. J.)

Fétu en cul (Page 6:599)

Fétu en cul, s. m. (Hist. nat ornitol.) oiseau ainsi nommé, parce qu'il a dans la queue deux plumes longues d'un pié & plus, qui sont si bien jointes l'une à l'autre, qu'elles paroissent n'en faire qu'une; on l'appelle aussi l'oiseau du tropique, parce qu'il ne se trouve qu'entre les deux tropiques. Le P. du Tertre croit que c'est un oiseau de paradis; on ne le voit presque jamais à terre, que pour couver & nourrir ses petits. Il a le corps gros comme un pigeonneau; la tête petite; le bec gros & long comme le petit doigt, pointu & rouge comme du corail; les piés sont de la même couleur; celle des plumes est blanche comme la neige. Cet oiseau vole très - haut & fort loin des terres; il a un cri perçant. Les Sauvages font grand cas des deux longues plumes de la queue, ils les mettent dans leurs cheveux, & les passent dans l'entre - deux de leurs narines en guise de moustaches. Hist. nat. des antilles. Tom. II. pag. 276. (I)

FEU (Page 6:599)

FEU, s. m. (Physiq.) Le caractere le plus essentiel du feu, celui que tout le monde lui reconnoît, est de donner de la chaleur. Ainsi on peut définir en général le feu, la matiere qui par son action produit immédiatement la chaleur en nous. Mais le feu est - il une matiere particuliere? ou n'est - ce que la matiere des corps mise en mouvement? c'est sur quoi les Philosophes sont partagés. Les scholastiques regardent le feu comme un des quatre élémens ou principes des corps, en quoi ils ne sont pas fort éloignés des principes de la chimie moderne. Voyez plus bas Feu, (Chimie.)

Le feu, selon Aristote, rassemble les parties homogenes, & sépare les hétérogenes, ce qui n'est pas vrai, du moins en général; puisque si l'on fait fondre dans un même vase, du suif, de la cire, de la poix, de la résine, le tout s'incorpore ensemble.

Selon les Cartésiens, le feu n'est autre chose que le mouvement excité dans les particules des corps par la matiere du premier élément dans laquelle ils nagent. Voyez Cartésianisme & Matiere subtile. Selon Newton, le feu n'est qu'un corps échauffé. Voyez Chaleur. Enfin selon un grand nombre de philosophes modernes, c'est une matiere particuliere. Voyez Chaleur, & la suite de cet article.

Comme le feu échappe à nos sens, & qu'il se rencontre dans tous les corps & dans tous les lieux où il est possible de faire des expériences, il est très - difficile de distinguer les vrais caracteres qui lui sont propres. M. Musschenbroek lui en donne deux, savoir la lumiere & la raréfaction. Voyez Lumiere & Raréfaction. Ce physicien prétend que partout où il y a lumiere, même sans chaleur, il y a feu. Il le prouve par la lumiere de la lune, qui rassemblée au foyer d'un verre ardent, éclaire beaucoup fans brûler. Mais il semble qu'on peut contester que cette lumiere, en ce cas, soit du feu. Il n'est pas démontré que la matiere qui produit la lumiere, soit la même que celle qui produit la chaleur. Il est vrai que la lumiere de la lune est refléchie de celle du soleil, & que la lumiere du soleil est accompagnée de chaleur. Mais encore une fois, il faudroit avoir prouvé incontestablement que la lumiere & la chaleur du soleil sont absolument produites par le même principe & par la même matiere. D'ailleurs, supposons même qu'il n'y ait d'autre différence entre la lumiere du soleil & celle de la lune, sinon que celle - ci n'échauffe pas parce qu'elle est produite par un mouvement trop rallenti; on pourroit dire en ce cas, que la lumiere de la lune ne seroit point proprement du feu, puisqu'elle manqueroit du mouvement nécessaire pour être un feu véritable.

De la raréfaction des corps par le feu. Tous les corps, si on en excepte un petit nombre dont nous parlerons plus bas, se raréfient ou se dilatent en tout sens par le moyen du feu. Cette raréfaction continue aussi long - tems que le feu reste appliqué à ces corps. Elle est d'autant plus grande que le feu est plus ardent; cependant elle ne va pas à l'infini, & ne passe pas une certaine étendue déterminée. C'est au moyen du pyrometre (Voyez Pyrometre.), qu'on mesure la raréfaction des corps par le feu. La raréfaction d'un corps exposé au feu se fait d'abord lentement, puis s'accélere jusqu'à un certain maximum d'accélération, au - delà duquel la raréfaction se fait encore, & continue toûjours, mais moins vîte, jusqu'à ce que le corps soit arrivé à sa plus grande dilatation. Le même feu qui raréfie divers corps, ne les dilate ni en raison inverse de leur pesanteur, ni en raison inverse de leur force ou résistance à être divisés, ni en raison composée de ces deux - là, mais suivant un autre rapport tout - à - fait inconnu. [p. 600]

L'étain (à un même degré de feu) est celui de tous les métaux qui se raréfie le plus vîte; ensuite le plomb, puis l'argent, le cuivre jaune, le rouge, & le fer.

Non - seulement le feu raréfie les métaux, mais il les fond; les uns ont besoin pour cela d'un degré de feu beaucoup plus grand que les autres. L'étain, d'abord froid comme la glace, ensuite fondu, fait raréfier au pyrometre un lingot de fer, jusqu'à 109 degrés; le plomb, dans les mêmes circonstances, fait raréfier le même lingot de 217 degrés. Les métaux qui se fondent avant que d'être rougis, n'ont pas encore acquis leur plus grand degré de chaleur dans l'instant de la fusion; car après cet instant, ils continuent à raréfier encore considérablement les métaux plus durs qu'on plonge dans ces métaux fondus. Cela est au moins vrai du plomb, comme M. Musschenbroek s'en est assûré par des expériences, & il est porté à croire qu'il en est de même de l'or, de l'argent, du cuivre & du fer. Voyez l'article Fusion.

Lorsque le feu volatilise les parties du corps, on dit que ces parties se réduisent en vapeurs, & on donne à cette action le nom d'évaporation. Voyez Évaporation, Fumée, &c.

Après que le feu a dissipé les particules les plus subtiles des corps, il ne reste plus que les plus grossieres, qui par l'action du feu, ont cessé d'être adhérentes les unes aux autres. Voyez Cendres.

Des que les corps cessent d'être échauffés ou entretenus dans la chaleur qu'ils ont acquise, ils se condensent, & se condensent d'autant plus vîte que le fluide dans lequel ils nagent, contient moins de feu. C'est pour cela que les corps chauds qui se refroidissent, se condensent plus vîte, toutes choses d'ailleurs égales, que ceux qui sont moins chauds, parce que le fluide où ces corps nagent, est plus froid par rapport aux premiers. Les corps qui se raréfient le plus vîte par la présence du feu, sont aussi ceux qui se condensent le plus vîte dès que le feu cesse d'agir. Les fluides, ainsi que les solides, se dilatent par le feu, & se condensent par le froid.

Le fluide qui se dilate le plus & le plus promptement, est l'air; ensuite l'esprit - de - vin, l'huile de pétrole, celle de térebenthine, celle de navet, le vinaigre distillé, l'eau douce, l'eau salée, l'eau - forte, l'huile de vitriol, l'esprit - de - nitre, le vif - argent. C'est sur la dilatation des fluides par le feu, qu'est fondée la construction des thermometres. V. Thermometre.

Il résulte de ces différens faits, que les corps doivent se raréfier de plus en plus aux approches de l'été, & se condenser à celles de l'hyver; que les corps doivent se dilater davantage dans les pays plus chauds (c'est pour cela que le pendule d'un horloge se dilate davantage sous l'équateur que près des poles); qu'enfin les corps doivent se dilater le jour, & se condenser la nuit.

Au reste il y a des corps solides que le feu condense au lieu de les dilater, comme les bois, les os, les membranes, les cordes - à - boyau, &c.

Un verre épais & vuide que l'on approche subitement du feu, se casse & éclate en pieces, parce que la facilité du verre à être dilaté par le feu, fait que les parties extérieures sont d'abord violemment dilatées à l'approche du feu, tandis que les parties extérieures ne le sont pas encore, ce qui cause la séparation de ces parties. Au contraire quand le verre est mince, il ne se casse pas, parce que la dilatation se fait en même tems à l'intérieur & à l'extérieur.

De l'augmentation du poids des corps par le feu. Le feu en s'introduisant dans les corps, augmente leur poids; c'est ce que M. Musschenbroek prouve, art. 954 - 957 de ses Essais de I'hysique, par différentes expériences; on sent combien elles sont aisées à faire, puisqu'il ne s'agit que de peser un corps avant qu'il soit pénétré par le feu, & immédiatement après qu'il l'a été. Nous y renvoyons donc, & nous avertirons seulement que quand même on trouveroit dans certains cas un corps moins pesant après qu'il a été exposé au feu, qu'après qu'il a été refroidi, ou avant qu'il y fût expose, il ne faudroit pas se flater d'en rien conclure contre le principe général que nous avançons ici. Car les corps se dilatent par le feu; & par conséquent par les lois de l'hydrostatique, ils doivent perdre dans l'air une plus grande partie de leur poids, que quand ils ne sont pas dilatés. Si done ce surplus qu'ils perdent de leur poids est plus grand que le poids que le feu leur ajoûte, ils paroitront moins pesans, quoiqu'en effet ils le soient davantage. Mais si on fait l'expérience dans le vuide, alors l'augmentation du poids par le feu sera sensible.

Conséquences sur la matiere du feu, tirées des faits precédens. M. Musschenbroek conclut de - là avec M. Lemery & plusieurs autres (Voyez Chaleur.), que le feu est un corps particulier qui s'insinue dans les autres; que ce corps est pesant, qu'il est impénétrable, puisqu'il est refléchi par le miroir ardent; que ses parties sont très - subtiles, par conséquent fort solides & fort poreuses; qu'elles sont fort lisses & à ressort; qu'enfin elles peuvent être ou mûes avec beaucoup de rapidité (mouvement nécessaire pour produire la chaleur), ou en repos dans les pores des corps, comme dans ceux de la chaux. Nous passons legerement sur ces conclusions conjecturales.

Il n'y a, dit Boerhaave, aucune expérience par laquelle on a prouvé que le feu eût changé d'autres corps en véritable feu, quoique ces corps fussent la nourriture même du feu. Si donc le feu n'est pas en état de produire du feu de quelqu'autre matiere étrangere, il ne se trouvera non plus aucune matiere qui puisse le produire; car il n'y a en effet que le feu qui ait la vertu de produire du feu. Mais tout le feu est - il donc d'une seuie & même matiere, ou y en a - t - il de diverses sortes? nous l'ignorons. Si les écoulemens électriques ne sont que du feu, il y a, selon M. Musschenbroek, différentes sortes de feu.

Il est difficile, selon quelques philosophes, de penser que le feu ne soit autre chose que du mouvement, puisque le mouvement se perd en se communiquant, & que le feu s'augmente au contraire à mesure qu'il se communique. Cette preuve ne nous paroît pas sans réplique; car 1°. le mouvement peut s'augmenter par la communication, comme il arrive dans le choc des corps élastiques & dans les fluides. 2°. Il ne seroit pas moins difficile d'expliquer, en regardant le feu comme une matiere particuliere, comment une petite portion de cette matiere mise en mouvement, communique son mouvement avec tant de force & de rapidité à un beaucoup plus grand nombre d'autres parties de la même matiere.

Quelques physiciens ont pensé que le feu étoit plus approchant de la nature de l'esprit que de celle du corps; ils ont nié que ce fût une matiere. Cette opinion soûtenue avec esprit dans une dissertation moderne, est trop erronée pour mériter d'être refutée. D'autres ont crû que la nature du feu étoit de n'avoir point de pesanteur; les expériences dont nous venons de parler semblent prouver le contraire: & Boyle a, comme l'on sait, écrit un livre de ponderabilitate flammoe. Il est vrai (car pourquoi ne le pas avoüer?) que ces expériences ne sont pas rigoureusement démonstratives. Car l'excès de pesanteur qu'acquierent les corps calcinés, pourroit venir à la rigueur, non du feu qui est entré dans leurs pores, mais de quelque matiere étrangere qu'il a entraînée & qui s'y est jointe; mais comme on n'a point non plus de preuves de la jonction de cette matiere

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