ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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moins de vîtesse, laquelle est la même que celle de
la manivelle.
M. Hullot se sert d'un très - bon moyen pour fixer
les vis T T, vv de l'h (Planche XXVI. fig. 1.); c'est
par une pression perpendiculaire à l'axe des vis, tout
comme on fixe les broches d'un tour à coussinet
d'horloger. Pour cela il a fait des entailles e e au - travers des canons taraudés de l'H: c'est dans ces ouvertures
e e que sont ajustés les coussinets C, percés
& taraudés comme les vis Ces coussinets portent
les parties taraudées d, sur lesquelles entrent les
écroux f, dont les bords appuient sur les dessous des
ouvertures e e de l'H; ainsi en tournant cet écrou on
fait presser les coussinets sur les vis, & on les empêche
par - là de tourner. Cette pression a l'avantage d'être
solide, & de ne pas changer les directions des vis.
Au - dessous de l'H il y a un ressort pour la faire remonter
dès qu'on cesse d'appuyer dessus; ce qui dégage
la fraise de la denture, & permet de faire tourner
le diviseur.
Le diviseur P est, comme on l'a vû, une grande
plaque de cuivre sur laquelle on a tracé autant de
cercles concentriques que de nombres on veut y
marquer; ainsi chaque cercle est pointé d'un nombre
différent.
Voici ceux qui sont sur le diviseur: 720. 487. 396.
366. 365. 360. 249. 192. 186. 150. 144. 142. 120.
110. 108. 102. 101. 100. 96. 90. 88. 85. 84. 80. 78.
76. 74. 72. 70. 69. 68. 66. 64. 63. 60. 59. 58. 56.
54. 52. 50. 48. 46.
On peut par le moyen que j'ai expliqué ci - devant,
doubler tous ces nombres, en faisant mouvoir l'alidade
après avoir fendu la roue sur le nombre qui est
sur le diviseur, & pris une fraise qui laisse assez de
largeur aux dents pour être divisées en deux; ainsi
voilà d'abord pour les grands nombres. Pour en
avoir de moindres que ceux du diviseur, il faut
chercher s'il n'y en a point qui soient multiples de
celui que l'on cherche. Exemple. Je voudrois fendre
une roue sur le nombre 73, qui n'est pas sur le diviseur.
Je cherche dans un grand nombre s'il n'y est
point contenu exactement un certain nombre de
fois: je prends au hasard le 365, lequel se divise par
3, par 4, & enfin par 5; ce qui me donne 73 au quotient,
lequel est celui que je cherche: ainsi en mettant
l'alidade sur le nombre de 365, & arrêtant le diviseur
à chaque cinquieme division, on fendra une
roue de 73 dents, & ainsi pour les autres nombres.
Voyez Aliquote, Diviseur, &c.
Pour fendre les roues ordinaires de la pendule, on
commencera par faire entrer juste cette roue sur le
tasseau m n (Pl. XXVI. fig. 3.): on la fixera par le
moyen d'un écrou & d'une rondelle tournée, mise entre
l'écrou & la roue; ensuite on mettra la pointe 9.
de l'alidade sur le cercle où est divisé le nombre sur lequel
on veut fendre la roue. On fera après cela approcher
la piece Q R du centre du diviseur, par le moyen
de la manivelle & de la vis V, jusqu'à ce que la fraise
passe sur la roue de la quantité à - peu - près pour la longueur
de la dent. Il faut avoir soin aussi que la fraise
soit exactement dirigée au centre du diviseur; ensorte
que si on la faisoit avancer jusqu'à ce centre, la pointe
du tasseau partageât l'épaisseur de la fraise: c'est
une condition essentielle pour faire que la denture
soit droite. Pour éviter de rapprocher du centre du
diviseur la fraise H, &c. à chaque fraise qu'on change
on peut se servir de la piece S (Planc. XXVI. fig.
5.), & en place du rouleau A on fixera une pointe,
placée de sorte que lorsque la fraise est bien au centre
du tasseau, elle se rencontre exactement avec cette
pointe, & tienne lieu du centre du tasseau. Ainsi,
à quelque distance de ce centre que soit la fraise, on
pourra toûjours s'assûrer par cette pointe de la piece
S, que la fraise est bien dirigée. On tournera la vis i,
(Pl. XXIV. & XXV. fig.) pour fixer la piece Q R
sur le chassis; alors faisant tourner la fraise par sa manivelle,
on fera la fente d'une dent: cela fait, on levera
la pointe d de l'alidade, afin que le diviseur puisse tourner.
On le fera passer au 1er point du même cercle; &
laissant poser la pointe de l'alidade dans ce point (la
pointe 9. étant forcée d'y entrer par le ressort que fait
l'alidade), on fendra une seconde dent, ainsi de suite,
en s'arrêtant sur tous les points de division du cercle,
jusqu'à ce que la révolution soit faite.
Pour fendre des roues d'un grand diametre, comme
d'un pié, &c. il est nécessaire de leur donner un
point d'appui près de l'endroit où agit la fraise, pour
empêcher la roue de flechir: c'est - là l'effet de la
piece S (Pl. XXVI. fig. 5.). Elle s'ajuste sur le plan
A x du chassis. Le rouleau A de cette piece étant élevé jusqu'au - dessous de la roue, il fait un point d'appui
qui la rend solide.
Pour fendre les roues de montres, toute la différence
d'avec les grandes consiste dans la maniere de
fixer la roue sur le tasseau. Les roues des pendules se
fixent, comme on l'a vû, par le moyen d'un écrou;
pour celles des montres, on se sert de la pression de
la piece a (Pl. XXVI. fig. 2.): elle forme une espece
de cône dont la base appuie sur la roue & la pointe,
dans un point fait à l'extrémité b du levier L. Ce
cône ou cette assiette a est percée dans sa base, d'un
trou qui est pour laisser passer la pointe du tasseau qui
centre la roue, & dont le bout saillit au - dessus de
l'épaisseur de la roue.
La piece A est portée par celle B, fixée après le
pilier F du chassis, par le moyen d'une vis V qui fixe
en même tems la piece C. Cette piece C porte un rouleau
r, qui fait un point d'appui du levier L. Ce
rouleau est mobile, pour faciliter le mouvement du
levier.
L'autre point d'appui du levier se fait sur la pointe
du cône a. La vis T appuie environ au milieu du levier
L. ainsi si on la fait tourner ensorte qu'elle descende,
elle fera aussi descendre la partie b du levier
& le cône a, jusqu'à ce que sa base appuie sur la
roue, & celle - ci sur le tasseau. C'est cette pression
qui fixe la roue sur le tasseau, & l'oblige de tourner
avec lui. Pour mieux empêcher la roue de tourner
séparément du tasseau, on taille comme une lime les
bases du cône & du tasseau, lesquelles on trempe.
Ainsi, cela entre dans les pores du cuivre, & fixe la
roue très - solidement. On peut changer les pressions
du levier sur le cône, & les rendre plus ou moins
puissantes, suivant le trou où on place la cheville c
qui entre dans les trous de la piece B.
La piece A a deux mouvemens, l'un sur cette
cheville c, & l'autre sur celle d; ce qui lui donne
la facilité de se mouvoir en tout sens: cela sert
dans le cas où le cone ne seroit pas parfaitement au
centre du tasseau: ces mouvemens évitent de s'assujettir
à le faire.
Pour fendre les roues de rencontre & rochets d'échappement
avec plus de précision, on les fend töutes
montées sur leurs pignons: or comme il faut que
les tasseaux soient percés pour laisser passer les tiges,
& qu'il n'est plus question dans ce cas d'employer
d'écrou, on s'est servi de plusieurs moyens pour les
fixer, comme de la cire, des viroles de la grandeur
des roues, &c. Je ne m'arrêterai qu'au moyen qui me
paroît le meilleur pour les pendules: c'est un tasseau
m n (Pl. XXVI. fig. 3.), sur lequel on fixe la roue
par la pression de 4 vis sur la plaque P, qui presse
par ce moyen la roue contre l'assiette A du tasseau;
voilà pour la fixer: mais pour la placer parfaitement
au centre du tasseau, on ne le faisoit qu'en tatonnant;
c'est donc pour le faire aisément & avec précision,
que j'ai construit la machine, fig. 4. même Pl.
Elle s'ajuste sur le chaffis, comme on le voit fi<pb->
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gure 2. A est un cadran divisé en 60; l'aiguille e est
portée par le prolongement du pivot d'une petite
poulie, mise dans une espece de cage formée par le
cadran & la piece ponctuée B; la piece C est posée
dans cette même cage, & est mobile en i; la partie
o p de la piece C, est un ressort qui forme une espece
d'arc; aux deux bouts est attaché un fil de soie, qui
s'enveloppe sur la poulie n qui porte l'aiguille: à deux
lignes de distance du centre de la piece C, est placée
une cheville S, qui appuie sur la partie b de la piece
D, laquelle se meut en coulisse dans la piece E, &
dans l'ouverture où passe la vis V; le ressort r est pour
faire presser la cheville S sur la partie l de la piece D:
ainsi si l'on fait mouvoir cette piece D dans son coulant,
le plus petit espace qu'elle parcourra, en fera
faire de très - grands à l'aiguille. Maintenant si on suppose
que le rochet R (Pl. XXVI. fig. 2 & 3.) est
attache sur le tasseau m n, par la pression des vis sur la
plaque P, & qu'en cet état le tasseau est fixe sur l'arbre
Opq, & que l'on fasse appuyer le bout d de la
piece D sur le bord du rochet, & qu'on fasse tourner
le diviseur, on verra par la variation de l'aiguille sur
le cadran pour un tour du rochet, le nombre de degrés
qu'elle aura parcourus. Or en repoussant le rochet
par le côté opposé à celui sur lequel appuie la piece
D, d'une quantité qui fasse revenir l'aiguille à la moitié
de l'espace qu'elle avoit parcouru, on aura le
centre pour ce point - là. On continuera à faire tourner
le diviseur & le rochet, jusqu'à ce que l'aiguille
ne se meuve plus: dès - lors on sera sûr que le rochet
aura le même centre que le diviseur.
De la machine à fendre de M. Sully.
Les Pl. XX. XXI. XXII. XXIII. &c. représentent
cette machine, décrite & dessinée dans le traité
d'Horlogerie de M. Thiout. Je donne la description
qu'en a fait cet auteur dans son traité, t. I. p. 46; &
comme les Planches que je donne pour cette machine
sont dessinées d'après celles du livre de M. Thiout, &
que la description qu'il a donnée est mieux faite que
je n'aurois pû la faire, je n'ai pas cru devoir y changer.
Machine à fendre les roues, inventée par le Sr Sully,
& perfectionnée par feu M. de la Fautriere,
conseiller au parlement. (Pl. XXII.)
« La plate forme P est renfermée dans un chassis
ABCD; lapiece d'en - bas BC se peut démonter, lorsque
l'on veut retourner la plate - forme qui est divisée
des deux côtés: ces deux pieces qui forment
le bâti, sont soûtenues par deux traverses D E que
quatre colonnes de cuivre tiennent - élevées à une
certaine hauteur.
La roue F (Pl. XX.) qui fait mouvoir la fraise,
est soûtenue par son arbre qui traverse les deux montans
G, H dans lesquels elle peut tourner librement
lorsqu'on la fait tourner avec la manivelle I. Ces
montans G, H sont fixés sur le tour K L, qui est mobile
de bas en - haut autour des deux vis, telles que
M pratiqué dans un second tour M N. Ce tour peut
se mouvoir autour du point N, le long des arcs O, R,
où on peut le fixer à l'inclinaison que l'on veut, en
serrant l'écrou N à deux vis, telles que Q; de maniere
que le premier tour K L, & le second tour
M N, tournant ensemble, peuvent s'incliner plus
ou moins: ce que l'on pratique lorsque l'on veut
tailler des roues de rencontre. Outre ce mouvement,
cet assemblage peut encore s'approcher ou
s'éloigner du centre de la roue ou de la plate - forme
en faisant tourner la vis S. Les courbes O R surquoi
roulent ces deux tours, sont assemblées à deux coulisses,
telles que V, que l'on assujettit à l'endroit nécessaire
par les vis T T. S est un écrou qui tient au
chassis, & dans lequel passe la vis F F qui fait avan<cb->
cer ou reculer ce composé; car cette vis est fixée à
l'endroit N par un collet, & son extrémité est
rivée, entretenue par un ressort placé à la traverse
qui supporte les arcs. L'arbre de la fraise
X tourne sur les deux points K, L; il porte le pignon
Y, dans lequel engrene la roue F: on regle
l'abattage de ce tour par la vis Z, qui porte sur une
piece que l'on ne peut voir dans cette figure, mais
qui est attachée au tour M, du côté G. Il faut observer - que le tour M demeure constamment à l'endroit
où il se trouve fixé, & qu'il n'y a que le tout
K L qui puisse s'abaisser ou s'elever, par le moyen
du levier W qui tient à ce tour. La vis Z se fixe aussi
par l'abattage du petit levier 4, qui porte une vis
placée horisontalement, & qui assujettit la premiere
dans son écrou.
Je reserve à la description de la Planche XXIII.
des développemens, à expliquer différens détails
& mouvemens de la machine. Je dirai dans ce même
article, la façon dont il faut assujettir la roue à fendre sur l'arbre de la plate - forme. Cette roue représentée
par le chiffre 5 (Pl. XX. XXI. & XXII.),
est affermie sur son centre par la piece 6, qui est fixée
à l'extrémité 7 du coq 7 8 9. Ce coq fait charniere
autour des deux vis 8, 10; de maniere qu'en
tournant la vis 11 pour faire monter l'extrémité 9,
l'autre extrémité 7 descend, en appuyant fortement
sur le chapeau qui retient la roue sur son arbre. Une
alidade ou index 12 (Pl. X.XI.) qui tient sur le milieu
du tour K, vers le point N, sert à diriger la
fraise au centre. Cette piece, sur la longueur de
laquelle est tracée une ligne qui répond dans le
plan vertical du centre, est mobile autour d'une
vis, & porte sur l'épaisseur de la fraise. La grande
vis 15 (Pl. XXII.) sert à affermir le coq 7 8 pour lui
ôter le jeu & le ressort que pourroient faire les vis,
lorsque l'on a assujetti la roue sur son centre. La vis
16 n'est qu'une vis d'assemblage du bâti. La vis 17
(Pl. XX. & XXI.) retient l'alidade 18 19, composée
de deux pieces principales: la premiere est le
bras 18: la seconde est une lame de laiton 19, 21,
qui est pareillement retenue au - dessus de la traverse
D. Le bras 18 19 (Pl. XX.), qui est coudé
à l'endroit 20, porte une S à l'extrémité supérieure.
22 est une fourchette recourbée, mobile autour de
la goupille 22, qui la retient par la piece faite en S.
La partie 23 porte fur une tige 25: cette tige porte &
appuie sur la lame de laiton 19 21; de maniere que
le ressort 24 qui tient à l'endroit 20, & qui arboute
par son autre bout contre une cheville de la fourchette,
tend à faire baisser l'extrémité 23. Ce qui
ne peut arriver sans que la tige 25 ne communique
la force du ressort à la piece 19, 21; car la fourcherte
ne peut couler le long de la tige, étant retenue
à l'endroit 23. La force de ce ressort est transmise
à l'extrémité 19 de la pointe 26, qui retient la plate - forme pendant que l'on fend une dent. Le profil
de cette alidade se verra mieux dans la Pl. XXIII.
fig. 13.
La petite auge 28 (Pl. XX.) est pour recevoir
la limaille - quand on fend la roue; on en joint une
seconde de même figure, qui n'est que posée sur la
traverse A, au - dessous de la roue F, & qui anticipe
un peu sur le bord de la premiere.
Explication du plan de cette machine. (Pl. XXI.)
M M est le premier tour qui peut s'incliner plus
ou moins, étant mobile autour du point N. On fixe
ce tour à l'endroit nécessaire, par le moyen des
vis Q, Q, qui traversent dans les arcs O, R. B, B,
sont des vis qui retiennent le second tour KHHG
dans le premier, & autour desquels il peut se mouvoir.
C C est un arbre horisontal, qui tourne libre<pb->
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