ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"485"> moins de vîtesse, laquelle est la même que celle de la manivelle.

M. Hullot se sert d'un très - bon moyen pour fixer les vis T T, vv de l'h (Planche XXVI. fig. 1.); c'est par une pression perpendiculaire à l'axe des vis, tout comme on fixe les broches d'un tour à coussinet d'horloger. Pour cela il a fait des entailles e e au - travers des canons taraudés de l'H: c'est dans ces ouvertures e e que sont ajustés les coussinets C, percés & taraudés comme les vis Ces coussinets portent les parties taraudées d, sur lesquelles entrent les écroux f, dont les bords appuient sur les dessous des ouvertures e e de l'H; ainsi en tournant cet écrou on fait presser les coussinets sur les vis, & on les empêche par - là de tourner. Cette pression a l'avantage d'être solide, & de ne pas changer les directions des vis. Au - dessous de l'H il y a un ressort pour la faire remonter dès qu'on cesse d'appuyer dessus; ce qui dégage la fraise de la denture, & permet de faire tourner le diviseur.

Le diviseur P est, comme on l'a vû, une grande plaque de cuivre sur laquelle on a tracé autant de cercles concentriques que de nombres on veut y marquer; ainsi chaque cercle est pointé d'un nombre différent.

Voici ceux qui sont sur le diviseur: 720. 487. 396. 366. 365. 360. 249. 192. 186. 150. 144. 142. 120. 110. 108. 102. 101. 100. 96. 90. 88. 85. 84. 80. 78. 76. 74. 72. 70. 69. 68. 66. 64. 63. 60. 59. 58. 56. 54. 52. 50. 48. 46.

On peut par le moyen que j'ai expliqué ci - devant, doubler tous ces nombres, en faisant mouvoir l'alidade après avoir fendu la roue sur le nombre qui est sur le diviseur, & pris une fraise qui laisse assez de largeur aux dents pour être divisées en deux; ainsi voilà d'abord pour les grands nombres. Pour en avoir de moindres que ceux du diviseur, il faut chercher s'il n'y en a point qui soient multiples de celui que l'on cherche. Exemple. Je voudrois fendre une roue sur le nombre 73, qui n'est pas sur le diviseur. Je cherche dans un grand nombre s'il n'y est point contenu exactement un certain nombre de fois: je prends au hasard le 365, lequel se divise par 3, par 4, & enfin par 5; ce qui me donne 73 au quotient, lequel est celui que je cherche: ainsi en mettant l'alidade sur le nombre de 365, & arrêtant le diviseur à chaque cinquieme division, on fendra une roue de 73 dents, & ainsi pour les autres nombres. Voyez Aliquote, Diviseur, &c.

Pour fendre les roues ordinaires de la pendule, on commencera par faire entrer juste cette roue sur le tasseau m n (Pl. XXVI. fig. 3.): on la fixera par le moyen d'un écrou & d'une rondelle tournée, mise entre l'écrou & la roue; ensuite on mettra la pointe 9. de l'alidade sur le cercle où est divisé le nombre sur lequel on veut fendre la roue. On fera après cela approcher la piece Q R du centre du diviseur, par le moyen de la manivelle & de la vis V, jusqu'à ce que la fraise passe sur la roue de la quantité à - peu - près pour la longueur de la dent. Il faut avoir soin aussi que la fraise soit exactement dirigée au centre du diviseur; ensorte que si on la faisoit avancer jusqu'à ce centre, la pointe du tasseau partageât l'épaisseur de la fraise: c'est une condition essentielle pour faire que la denture soit droite. Pour éviter de rapprocher du centre du diviseur la fraise H, &c. à chaque fraise qu'on change on peut se servir de la piece S (Planc. XXVI. fig. 5.), & en place du rouleau A on fixera une pointe, placée de sorte que lorsque la fraise est bien au centre du tasseau, elle se rencontre exactement avec cette pointe, & tienne lieu du centre du tasseau. Ainsi, à quelque distance de ce centre que soit la fraise, on pourra toûjours s'assûrer par cette pointe de la piece S, que la fraise est bien dirigée. On tournera la vis i, (Pl. XXIV. & XXV. fig.) pour fixer la piece Q R sur le chassis; alors faisant tourner la fraise par sa manivelle, on fera la fente d'une dent: cela fait, on levera la pointe d de l'alidade, afin que le diviseur puisse tourner. On le fera passer au 1er point du même cercle; & laissant poser la pointe de l'alidade dans ce point (la pointe 9. étant forcée d'y entrer par le ressort que fait l'alidade), on fendra une seconde dent, ainsi de suite, en s'arrêtant sur tous les points de division du cercle, jusqu'à ce que la révolution soit faite.

Pour fendre des roues d'un grand diametre, comme d'un pié, &c. il est nécessaire de leur donner un point d'appui près de l'endroit où agit la fraise, pour empêcher la roue de flechir: c'est - là l'effet de la piece S (Pl. XXVI. fig. 5.). Elle s'ajuste sur le plan A x du chassis. Le rouleau A de cette piece étant élevé jusqu'au - dessous de la roue, il fait un point d'appui qui la rend solide.

Pour fendre les roues de montres, toute la différence d'avec les grandes consiste dans la maniere de fixer la roue sur le tasseau. Les roues des pendules se fixent, comme on l'a vû, par le moyen d'un écrou; pour celles des montres, on se sert de la pression de la piece a (Pl. XXVI. fig. 2.): elle forme une espece de cône dont la base appuie sur la roue & la pointe, dans un point fait à l'extrémité b du levier L. Ce cône ou cette assiette a est percée dans sa base, d'un trou qui est pour laisser passer la pointe du tasseau qui centre la roue, & dont le bout saillit au - dessus de l'épaisseur de la roue.

La piece A est portée par celle B, fixée après le pilier F du chassis, par le moyen d'une vis V qui fixe en même tems la piece C. Cette piece C porte un rouleau r, qui fait un point d'appui du levier L. Ce rouleau est mobile, pour faciliter le mouvement du levier.

L'autre point d'appui du levier se fait sur la pointe du cône a. La vis T appuie environ au milieu du levier L. ainsi si on la fait tourner ensorte qu'elle descende, elle fera aussi descendre la partie b du levier & le cône a, jusqu'à ce que sa base appuie sur la roue, & celle - ci sur le tasseau. C'est cette pression qui fixe la roue sur le tasseau, & l'oblige de tourner avec lui. Pour mieux empêcher la roue de tourner séparément du tasseau, on taille comme une lime les bases du cône & du tasseau, lesquelles on trempe. Ainsi, cela entre dans les pores du cuivre, & fixe la roue très - solidement. On peut changer les pressions du levier sur le cône, & les rendre plus ou moins puissantes, suivant le trou où on place la cheville c qui entre dans les trous de la piece B.

La piece A a deux mouvemens, l'un sur cette cheville c, & l'autre sur celle d; ce qui lui donne la facilité de se mouvoir en tout sens: cela sert dans le cas où le cone ne seroit pas parfaitement au centre du tasseau: ces mouvemens évitent de s'assujettir à le faire.

Pour fendre les roues de rencontre & rochets d'échappement avec plus de précision, on les fend töutes montées sur leurs pignons: or comme il faut que les tasseaux soient percés pour laisser passer les tiges, & qu'il n'est plus question dans ce cas d'employer d'écrou, on s'est servi de plusieurs moyens pour les fixer, comme de la cire, des viroles de la grandeur des roues, &c. Je ne m'arrêterai qu'au moyen qui me paroît le meilleur pour les pendules: c'est un tasseau m n (Pl. XXVI. fig. 3.), sur lequel on fixe la roue par la pression de 4 vis sur la plaque P, qui presse par ce moyen la roue contre l'assiette A du tasseau; voilà pour la fixer: mais pour la placer parfaitement au centre du tasseau, on ne le faisoit qu'en tatonnant; c'est donc pour le faire aisément & avec précision, que j'ai construit la machine, fig. 4. même Pl. Elle s'ajuste sur le chaffis, comme on le voit fi<pb-> [p. 486] gure 2. A est un cadran divisé en 60; l'aiguille e est portée par le prolongement du pivot d'une petite poulie, mise dans une espece de cage formée par le cadran & la piece ponctuée B; la piece C est posée dans cette même cage, & est mobile en i; la partie o p de la piece C, est un ressort qui forme une espece d'arc; aux deux bouts est attaché un fil de soie, qui s'enveloppe sur la poulie n qui porte l'aiguille: à deux lignes de distance du centre de la piece C, est placée une cheville S, qui appuie sur la partie b de la piece D, laquelle se meut en coulisse dans la piece E, & dans l'ouverture où passe la vis V; le ressort r est pour faire presser la cheville S sur la partie l de la piece D: ainsi si l'on fait mouvoir cette piece D dans son coulant, le plus petit espace qu'elle parcourra, en fera faire de très - grands à l'aiguille. Maintenant si on suppose que le rochet R (Pl. XXVI. fig. 2 & 3.) est attache sur le tasseau m n, par la pression des vis sur la plaque P, & qu'en cet état le tasseau est fixe sur l'arbre Opq, & que l'on fasse appuyer le bout d de la piece D sur le bord du rochet, & qu'on fasse tourner le diviseur, on verra par la variation de l'aiguille sur le cadran pour un tour du rochet, le nombre de degrés qu'elle aura parcourus. Or en repoussant le rochet par le côté opposé à celui sur lequel appuie la piece D, d'une quantité qui fasse revenir l'aiguille à la moitié de l'espace qu'elle avoit parcouru, on aura le centre pour ce point - là. On continuera à faire tourner le diviseur & le rochet, jusqu'à ce que l'aiguille ne se meuve plus: dès - lors on sera sûr que le rochet aura le même centre que le diviseur.

De la machine à fendre de M. Sully.

Les Pl. XX. XXI. XXII. XXIII. &c. représentent cette machine, décrite & dessinée dans le traité d'Horlogerie de M. Thiout. Je donne la description qu'en a fait cet auteur dans son traité, t. I. p. 46; & comme les Planches que je donne pour cette machine sont dessinées d'après celles du livre de M. Thiout, & que la description qu'il a donnée est mieux faite que je n'aurois pû la faire, je n'ai pas cru devoir y changer.

Machine à fendre les roues, inventée par le Sr Sully, & perfectionnée par feu M. de la Fautriere, conseiller au parlement. (Pl. XXII.)

« La plate forme P est renfermée dans un chassis ABCD; lapiece d'en - bas BC se peut démonter, lorsque l'on veut retourner la plate - forme qui est divisée des deux côtés: ces deux pieces qui forment le bâti, sont soûtenues par deux traverses D E que quatre colonnes de cuivre tiennent - élevées à une certaine hauteur.

La roue F (Pl. XX.) qui fait mouvoir la fraise, est soûtenue par son arbre qui traverse les deux montans G, H dans lesquels elle peut tourner librement lorsqu'on la fait tourner avec la manivelle I. Ces montans G, H sont fixés sur le tour K L, qui est mobile de bas en - haut autour des deux vis, telles que M pratiqué dans un second tour M N. Ce tour peut se mouvoir autour du point N, le long des arcs O, R, où on peut le fixer à l'inclinaison que l'on veut, en serrant l'écrou N à deux vis, telles que Q; de maniere que le premier tour K L, & le second tour M N, tournant ensemble, peuvent s'incliner plus ou moins: ce que l'on pratique lorsque l'on veut tailler des roues de rencontre. Outre ce mouvement, cet assemblage peut encore s'approcher ou s'éloigner du centre de la roue ou de la plate - forme en faisant tourner la vis S. Les courbes O R surquoi roulent ces deux tours, sont assemblées à deux coulisses, telles que V, que l'on assujettit à l'endroit nécessaire par les vis T T. S est un écrou qui tient au chassis, & dans lequel passe la vis F F qui fait avan<cb-> cer ou reculer ce composé; car cette vis est fixée à l'endroit N par un collet, & son extrémité est rivée, entretenue par un ressort placé à la traverse qui supporte les arcs. L'arbre de la fraise X tourne sur les deux points K, L; il porte le pignon Y, dans lequel engrene la roue F: on regle l'abattage de ce tour par la vis Z, qui porte sur une piece que l'on ne peut voir dans cette figure, mais qui est attachée au tour M, du côté G. Il faut observer - que le tour M demeure constamment à l'endroit où il se trouve fixé, & qu'il n'y a que le tout K L qui puisse s'abaisser ou s'elever, par le moyen du levier W qui tient à ce tour. La vis Z se fixe aussi par l'abattage du petit levier 4, qui porte une vis placée horisontalement, & qui assujettit la premiere dans son écrou.

Je reserve à la description de la Planche XXIII. des développemens, à expliquer différens détails & mouvemens de la machine. Je dirai dans ce même article, la façon dont il faut assujettir la roue à fendre sur l'arbre de la plate - forme. Cette roue représentée par le chiffre 5 (Pl. XX. XXI. & XXII.), est affermie sur son centre par la piece 6, qui est fixée à l'extrémité 7 du coq 7 8 9. Ce coq fait charniere autour des deux vis 8, 10; de maniere qu'en tournant la vis 11 pour faire monter l'extrémité 9, l'autre extrémité 7 descend, en appuyant fortement sur le chapeau qui retient la roue sur son arbre. Une alidade ou index 12 (Pl. X.XI.) qui tient sur le milieu du tour K, vers le point N, sert à diriger la fraise au centre. Cette piece, sur la longueur de laquelle est tracée une ligne qui répond dans le plan vertical du centre, est mobile autour d'une vis, & porte sur l'épaisseur de la fraise. La grande vis 15 (Pl. XXII.) sert à affermir le coq 7 8 pour lui ôter le jeu & le ressort que pourroient faire les vis, lorsque l'on a assujetti la roue sur son centre. La vis 16 n'est qu'une vis d'assemblage du bâti. La vis 17 (Pl. XX. & XXI.) retient l'alidade 18 19, composée de deux pieces principales: la premiere est le bras 18: la seconde est une lame de laiton 19, 21, qui est pareillement retenue au - dessus de la traverse D. Le bras 18 19 (Pl. XX.), qui est coudé à l'endroit 20, porte une S à l'extrémité supérieure. 22 est une fourchette recourbée, mobile autour de la goupille 22, qui la retient par la piece faite en S. La partie 23 porte fur une tige 25: cette tige porte & appuie sur la lame de laiton 19 21; de maniere que le ressort 24 qui tient à l'endroit 20, & qui arboute par son autre bout contre une cheville de la fourchette, tend à faire baisser l'extrémité 23. Ce qui ne peut arriver sans que la tige 25 ne communique la force du ressort à la piece 19, 21; car la fourcherte ne peut couler le long de la tige, étant retenue à l'endroit 23. La force de ce ressort est transmise à l'extrémité 19 de la pointe 26, qui retient la plate - forme pendant que l'on fend une dent. Le profil de cette alidade se verra mieux dans la Pl. XXIII. fig. 13.

La petite auge 28 (Pl. XX.) est pour recevoir la limaille - quand on fend la roue; on en joint une seconde de même figure, qui n'est que posée sur la traverse A, au - dessous de la roue F, & qui anticipe un peu sur le bord de la premiere.

Explication du plan de cette machine. (Pl. XXI.)

M M est le premier tour qui peut s'incliner plus ou moins, étant mobile autour du point N. On fixe ce tour à l'endroit nécessaire, par le moyen des vis Q, Q, qui traversent dans les arcs O, R. B, B, sont des vis qui retiennent le second tour KHHG dans le premier, & autour desquels il peut se mouvoir. C C est un arbre horisontal, qui tourne libre<pb->

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