ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"481"> plus d'autres remedes que des palliatifs pour ces triltes maladies.

°. Quand le relâchement, la descente, la chûte de la matrice, & du fondement, sont des suites de la couche; la cure de ces accidens demande deux choses, 1°. de réduire les parties dans leur lieu naturel: 2°. de les y contenir & fortifier par des pessaires, ou autres moyens analogues. Voyez Matrice, Pessaire, &c.

12°. Les hemorrhoides, dont les femmes sont ordinairement incommodées dans leurs couches, requierent la vapeur de l'eau chaude, les fomentations de lait tiede, l'onguent populeum, basilieum, ou autres pareils, qui ne peuvent irriter le mal; mais sur toures choses, il s'agit de procurer l'évacuation des vuidanges; car par ce moyen salutaire, la douleur des hémorrhoides ne manquera pas de cesser.

13°. La tuméfaction des parties a toûjours lieu dans les personnes qui ont souffert un accouchement laborieux. Les remedes propres au mal, seront de simples oignemens de fleurs de sureau, de mauve, de guimauve, de miel rosat, & autres semblables. Les couslinets de fleurs de camomille, de graine de lin, jointe à du camfre bouilli dans du lait, & doucement exprimé, pourront encore être utiles.

14°. Loiqu'il y a déchirement, écorchure, ou contusion aux parties naturelles, ce qui arrive presque toûjours dans le premier accouchement: on ne négligéra pas ces contusions & dilacerations, de peur qu'elles ne se convertissent en nlceres; c'est pourquoi nous avons déjà recommandé, en commençant cet article, un cataplasme mollet étendu sur du linger, & chaudement appliqué sur tout l'extérieur de la vulve, pour y rester cinq ou six heures après l'accouchement. Ensuite on ôtera ce cataplasme pour mettre sur les grandes levres de petits linges trempés dans l'hui e d'hypéricum; en renouvellant ces linges deux ou trois fois par jour, on étuvera les parties avec de l'eau d'orge miellée pour les nettoyer. Si les écorchures sont douloureuses, on oindra les endroits écorchés d'huile de myrrhe par désaillance: si la contusion & l'inflammation des levres ont produit un abces, il faut donner une issue déctive à la matiere, deterger l'ulcere, & le panser suivant les regles.

15°. On a des observations d'un accident bien plus déplorable, causé par la sortie de l'enfant dans un travail pénible, je veux dire d'une dilacération de la partie insérieure de la fente que les Accoucheurs nomment la fourchette; dilacétation étendue jusqu'au fondement. Ce triste état demande qu'on pratique deux choses; l'une, que le chirurgien procure habilement la réunion nécessaire de la plaie; l'autre, que la femme ne fasse plus d'enfans. Si même pour avoir négligé ce déchirement, les grandes levres étoient cicatrisées, il faudroit renouveller la cicatrice comme au bec de lievre, & former la réunion de la vulve, comme si elle avoit été nouvellement déchirée. Ce n'est point pour la beauté d'une partie qu'on doit cacher, & qu'on cache en effet soigneusement à la vûe, que je conseille à aucune femme cette opération douloureuse, j'ai des motifs plus sensés qui me déterminent. Voyez Fourchette, Levres, Vulve .

16°. S'il est arrivé malheureusement que le col de la vessie ait été comprimé pendant quelques jours par la tête de l'enfant, restée au passage, au point qu'il en résulte après l'inflammation dudit col de la vessie, une fistule avec un écoulement d'urine involontaire, le mal devient incurable quand la fistule est grande; cependant quand elle est petite, il se guérit au bout de quelques mois avec quelques secours chirurgicaux. Si la compression du col de la vessie n'a produit que la dysurie, on la traite par la mé<cb-> thode ordinaire. Voyez Dysurie, Strangurie, Ischurie .

17°. L'enflure des jambes & des cuisses n'est pas un phénomene rare aux femmes en couche, & même après des accouchemens assez heureux. On voit des femmes dans cet état qui ont des enflures depuis l'aîne jusqu'au bout du pié, quelquefois d'un seul côté, & d'autres fois de tous les deux. Ces accidens procedent communément de la suppression des eaux, des vuidanges, de l'urine, ou du reflux de lait, &c. On procurera l'écoulement naturel de toutes les humeurs retenues; on ouvrira les voies de l'urine & du ventre par des tisannes apéritives & par les laxatifs: ensuite on fortifiera les parties oedémateuses par des frictions, des fumigations seches, & des bandages. On tâchera d'attirer le lait sur les mammelles, pour l'évacuer par le teton.

18°. La douleur du sein, sa tumeur & sa dureté, sont encore des maux ordinaires aux nouvelles accouchées, quand leurs mammelles commencent à se remplir de lait. On y remédiera par de legeres frictions, par de douces fomentations, par la suction du teton repétée, par la résolution, la dissipation, l'évacuation du lait. De quelque cause que procede son caillement qui survient ici quelquefois, il faut qu'indépendamment des embrocations résolutives, la femme en couche se fasse teter jusqu'à tarir les mammelles, & qu'elle ne souffre point de froid au sein.

19°. Il seroit superflu de parler de la passion hystérique, parce que cette maladie est également commune aux femmes en couche, & à celles qui ne le sont pas. Les remedes sont les mêmes. Voyez Passion hystérique.

Finissons par une remarque générale. Quand l'accouchée a eu d'heureuses couches sans accidens, mais qu'elle est néanmoins d'un tempérament foible & délicat, il est de la prudence de ne lui pas permettre de sortir du lit avant les huit ou dix premiers jours, ni de son appartement, avant le mois écoulé.

Nous venons de parcourir méthodiquement les principales maladies des femmes en couche; mais elles en éprouvent quelquefois d'autres, dont la singularité ou la complication demandent les talens des gens les plus consommés dans la pratique & la théorie. Voyez à ce sujet les beaux ouvrages des auteurs indiqués au mot Enfantement.

On dit que dans quelques pays les Accoucheurs se sont emparés du traitement des maladies des femmes en couche; je crois qu'on a tort de le souffrir; ce traitement appartient de droit aux Medecins; les Accoucheurs n'y doivent paroître qu'en sous - ordre, & toujours proportionnellement à l'étendue de leurs lumieres en Medecine; si elles sont superieures en ce genre, tout parle en leur faveur, tout conspire à leur rendre hommage dans cette conjoncture. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Femme (Page 6:481)

Femme, (Sage) accoucheuse (Medecine.) obstetrix. On appelle de ces différens noms toute femme qui exerce la profession des Accoucheurs; la partie de la science & de l'art de Chirurgie, qui concerne les secours nécessaires aux femmes en travail d'enfant: on se servoit aussi autrefois du nom de matrone, pour designer une sage - femme. Voyez Accoucheuse, Accouchement, Douleurs, Enfantement , &c. (d)

FEMUR (Page 6:481)

FEMUR, s. m. (Anat.) est le nom latin de l'os de la cuisse; nom que les Anatomistes ont conservé. On l'appelle en grec MHRO\U.

Cet os est le plus considérable & le plus fort des os cylindriques: il se porte de dehors en - dedans. Les femurs très - écartés supérieurement, se touchent presque vers les genoux. Un des principaux avantages de cette situation, est de donner plus de vîtesse & de sûreté à notre démarche. Si les femurs eussent [p. 482] été paralleles, notre corps auroit été obligé de décrire une portion de cercle à chaque enjambée, & notre centre de gravité auroit été trop en danger de n'être pas soûtenu. Afin que les femurs qui tendent obliquement l'un vers l'autre, puissent s'appuyer sur les jambes, dont la situation est perpendiculaire, leur extrémité inférieure est un peu recourbée en - dehors.

La partie inférieure du femur présente une tête grosse & polie, dans laquelle on observe un creux spongieux: dans ce creux spongieux est fixé un ligament appellé improprement ligament rond. Cette partie plus déliée au - dessous de la tête, qu'on appelle le cou de l'os femur, a un grand nombre de trous, dans lesquets pénetrent, suivant quelques - uns, des vaisseaux nourriciers, & selon d'autres, les fibres d'un ligament fort, annulaire, qui s'attache encore à un rebord rude, qu'on trouve à la racine de ce cou. Ce ligament contient & assujettit toute l'articulation; l'obliquité du cou, qui est presqu'horisontal, augmente l'écartement des femurs, dont nous avons déjà parlé, & donne une position favorable aux muscles, qui sont par - là plus éloignés du point fixe, & dont quelques - uns joüent par un levier coudé, le cou du femur faisant un angle obtus avec le reste de l'os qui tend en - bas.

La partie supérieure du femur a deux apophyses, qui ne sont (aussi - bien que la tête) que des épiphyses dans un âge tendre; on appelle ces apophyses trochanters: l'un est grand & externe, l'autre petit & interne. Ces deux processus ont reçu le nom de trochanters, parce qu'ils servent à l'insertion de ces muscles, qui sont les principaux instrumens du mouvement de rotation de la cuisse, ou bien parce que le mouvement de rotation y est plus sensible que dans le corps du femur.

L'extrémité inférieure du femur est beaucoup plus grosse qu'aucune de ses parties: elle forme deux tubérosités qu'on appelle condyles, séparés par une cavité considérable, & s'articule par ginglyme avec le tibia. On y remarque deux cavités; l'une antérieure, pour le mouvement libre de la rotule; l'autre postérieure, où les vaisseaux cruraux sont enveloppés dans la graisse. On trouve quelquefois des os sésamoïdes sur ces condyles, principalement sur l'extérieur. Nous ne dirons rien des ligamens & des muscles qui s'attachent à cette extrémité de l'os femur, qui n'est qu'une épiphyse dans la jeunesse.

Ce que le corps de l'os femur présente de plus singulier, c'est sa courbure. Il est convexe extérieurement, & voûté par derriere; l'utilité & la cause de cette courbure sont assez inconnues. Il semble que deux remarques ayent échappé aux auteurs qui en ont fait la description: la premiere, que le plus grand angle de cette courbure est plus proche de la partie supérieure du femur, ce qu'on pourroit attribuer à la résistance de la rotule, contre laquelle cet os arc - boute; peut - être la courbure même du femur est - elle produite par le poids du corps dans les enfans qui s'abaissent, & ne peuvent fléchir le genou.

La seconde remarque est que le corps du femur paroît être tors en quelque maniere; un plan qui passeroit par les centres des deux condyles, & par le milieu de l'os, feroit un angle très - remarquable avec un autre plan qui passeroit par ce même milieu, & par les centres de la tête du femur & du trochanter - major. (g)

FENDERIE (Page 6:482)

* FENDERIE, s. f. (Art. méch.) ce terme a deux acceptions; il se dit & des machines destinées à mettre le fer de forge en barres, & des usines où sont placées ces machines & s'exécute ce travail. Il y a de grandes & de petites fenderies Voyez l'article Forges (Grosses), & l'explication des machines, & leur usage.

FENDIS (Page 6:482)

* FENDIS, s. m. (Ardoisieres.) c'est l'ardoise bru<cb-> te, ou poussée au point de division, où il ne lui reste plus, pour être de service, qu'à recevoir sa forme sur le chaput. Voyez l'article Ardoise.

FENDOIR (Page 6:482)

FENDOIR, s. m. en terme de Cardier; c'est un instrument d'acier, large & coupé en biseau par un bout, assez aigu, mais sans tranchant; l'autre bout lui tient lieu de manche: cet instrument sert à refendre.

Fendoir (Page 6:482)

* Fendoir, outil de Vannier & de Tonnelier; c'est un morceau de buis ou d'autre bois dur, de sept ou huit pouces de long, qui a une espece de tête partagée en trois rainures ou gouttieres, dont chaque séparation est formée en tranchant. On se sert du fendoir pour partager les brins d'osier en trois; pour cet effet, on amorce le gros bout de l'osier, c'est - à - dire on l'ouvre en trois parties; & après y avoir insinué la tête de l'outil, on le conduit en lui donnant un mouvement demi - circulaire, jusqu'à la derniere pointe de l'osier.

Fendoir (Page 6:482)

* Fendoir ou Couperet, outil dont se servent, pour diviser le bois, les Tourneurs & ceux qui font de la latte, du mérin, de l'échalas de quartier, &c. La figure de cet outil est représentée dans nos Planches de Taillanderie. Pour le faire, le taillandier prend une barre de fer plate, qu'il plie en deux, de la longueur qu'il veut donner au fendoir; entre ces deux fers, il place l'acérure, c'est - à - dire une bille d'acier, & il corroye le tout ensemble; lorsqu'il a bien corroyé la piece, & que ses parties sont bien soudées, il enleve le fendoir. On voit dans nos Planches le fendoir achevé, reparé, & prêt à l'être; lorsque le fendoir est entierement fini de forger, il le faut limer & le tremper.

FENDRE (Page 6:482)

* FENDRE, v. act. terme relatif à la solution de continuité des parties d'un corps solide; ce corps est fendu, loisque la continuité en est rompue en quelqu'endroit, soit avec séparation totale des parties, soit sans cette séparation totale. Les pierres, les bois, la terre, &c se fendent. Par une espece de métaphore, le même mot s'applique à l'eau & à l'air. L'oiseau ou la fleche qui vole, fend l'air; & le poisson qui nage, ou le vaisseau qui vogue, fend les eaux. Il s'employe encore en hyperbole & en ironie, & l'on dit d'un grand bruit, qu'il fend la tête; d'un petit malheur, cela fend le coeur.

Fendre (Page 6:482)

Fendre, en terme de Cornetier, s'entend de l'action d'ouvrir à la serpette les galins bruts pour les ouvriers. Voyez Galins & Ouvrier.

Fendre (Page 6:482)

Fendre, (Machine à) Méchaniq. Hoilogerie, &c. La machine à fendre est un outil à l'aide duquel les Horlogers divisent & fendent les dents des roues des pendules, montres, &c. en tels nombres de parties que l'exigent les machines auxquelles ils employent ces roues.

Il y a peu de machine à l'usage des Arts qui soit plus nécessaire, & dont la justesse soit aussi essentielle que celle de la machine à fendre. C'est de - là que dépend la perfection des machines qui servent à mesurer le tems, comme pendules, montres, &c. car quel que soit le principe du régulateur, si les dents des roues & des pignons sont inégales, le mouvement imperceptible des aiguilles ne peut - être uniforme, ni la puissance de la force motrice sur le regulateur égale, si les roues elles - mêmes ne le sont; par conséquent, il est lui - même accéléré ou retardé, suivant ces inégalités.

Mais je ne dois pas m'arrêter à prouver son utilité (elle est connue): la décrire, faire connoître ses différens usages, donner les moyens, ou faire observer les soins d'exécution qu'elle exige; voilà quel doit être mon objet.

Je serois très - embarrassé de nommer l'auteur de cette belle machine; il nous est inconnu, ainsi que l'ont presque toûjours été ceux qui ont fait des dé<pb->

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